Anduze, en occitan Andusa, est une commune française située dans le centre du département du Gard, en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Gard et par divers autres petits cours d'eau. Incluse dans les Cévennes, la commune possède un patrimoine...
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Anduze, en occitan Andusa, est une commune française située dans le centre du département du Gard, en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Gard et par divers autres petits cours d'eau. Incluse dans les Cévennes, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (les « falaises d'Anduze ») et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Anduze est une commune rurale qui compte 3 335 habitants en 2020. Elle est dans l'agglomération d'Alès et fait partie de l'aire d'attraction d'Alès. Ses habitants sont appelés les Anduziens ou Anduziennes.
Le patrimoine architectural de la commune comprend trois immeubles protégés au titre des monuments historiques : la fontaine couverte, classée en 1914, la tour de l'Horloge, inscrite en 1978, et le grand temple, classé en 1979.
Histoire
Moyen Âge
La seigneurie d'Anduze, que l'on trouve dès le début du 10ᵉ siècle, appartenait à la maison d'Anduze qui était alors l'une des plus puissantes du Languedoc, battait monnaie et dont les membres s'intitulaient marquis et prince d'Anduze. En 1266, la seigneurie d'Anduze fut rattachée à la couronne de France. Chef-lieu de viguerie, Anduze fut aussi le berceau de la sériciculture française qui y apparut dès la fin du 13ᵉ siècle. La cité devint alors le centre régional du négoce de la soie et de la laine. Elle a compté jusqu'à 7 000 habitants à son apogée.
Époque moderne
Vue d'Anduze par le Sieur TASSIN, 1634.
Aux 16ᵉ et 17ᵉ siècles, Anduze était un centre important du protestantisme cévenol. La ville fortifiée, qui comptait 6 000 habitants en 1570, devint le quartier général des forces protestantes du Midi. En 1573, la ville voit la naissance de ce que Janine Garrisson a appelé les Provinces-Unies du Midi : une ébauche d'État huguenot basée sur l'autonomie locale. Anduze fut la base de la résistance du duc de Rohan en 1622, et elle vit ses remparts démantelés en 1629 à la suite de la paix d'Alès.
Jean-Paul Chabrol, Anduze, dimanche 23 novembre 1692, la foi, le sang et l'oubli, Editions Alcide, Nîmes, 2011
Époque contemporaine
Au 19ᵉ siècle, avec les révolutions industrielles, Anduze connut un nouveau développement économique (filatures de soie, bonneterie, chapellerie), avant d'être frappée par la récession, comme l'ensemble des Cévennes. Anduze fut l'un des berceaux des Mines de charbon des Cévennes, à l'époque de Pierre-François Tubeuf et des premiers entrepreneurs du charbon français.
Toponymie
En 1992 a été trouvée à Nîmes une pierre de l'époque pré-romaine, portant une inscription gauloise écrite en caractères grecs dont les archéologues proposent la traduction suivante : « Nertomaros fils de Boios (et) N-maros d'Anduze » (« d'Anduze » étant écrit phonétiquement en grec andousiatis) »,.
Culture locale et patrimoine
Édifices civils
La Tour de l'Horloge : (IMH 1978) elle date de 1320, elle a trois niveaux et n'est pas sans rappeler l'architecture de la tour de Constance d'Aigues-Mortes dans son allure actuelle. Devenue horloge de ville en 1569, elle fut épargnée lors de la destruction des remparts en 1629 puisqu'elle servait à donner les heures. La cloche, au sommet de la tourelle dans son campanile, date de 1701. La hauteur totale du bâtiment est de 22 mètres.
Le château Neuf : c'est une demeure seigneuriale des 16ᵉ et 17ᵉ siècles. À l'occasion de sa construction, il fut intégré dans les remparts. Il comprend deux tours en façade.
La tour de Pézène : elle fait partie du Château de Pézène, vieille maison seigneuriale et résidence des comtes de Beaufort du 15ᵉ et 16ᵉ siècles. La tour date des 13ᵉ et 14ᵉ siècles.
La Méridienne : installée au sein de l'horloge de la ville depuis 1569, épargnée en 1629 lors de la destruction des remparts, la Méridienne fut restaurée en 1989.
La Place couverte : halle construite en 1457, appelée L'Orgerie ou marché aux grains. Elle fut le lieu du marché aux châtaignes et aujourd'hui celui des produits locaux (le jeudi).
Les casernes : elles furent construites en 1740 sur le Plan de Brie, pour abriter les troupes royales. La partie qui demeure à gauche du temple abrite actuellement l'office de tourisme, la partie de droite est devenue la mairie.
Fontaines
Fontaine Pagode.
Nombreuses et pittoresques fontaines dont la plus célèbre est celle dite de la Pagode, à proximité des anciennes halles médiévales.
La fontaine de la colonne Pradier : associée au nom de son sculpteur James Pradier qui la réalisa dans les années 1830. De style néoclassique elle est surmontée d'un chapiteau particulièrement ouvragé qui n'est pas sans nous rappeler un ouvrage de l'Antiquité...
La fontaine du Bicentenaire : réalisée en 1989 à proximité du temple par un compagnon pour la célébration du bicentenaire de la Révolution française. Les trois colonnes illustrent chacune un style : le dorique, le ionique, le corinthien.
La fontaine Pagode : de style oriental, elle fut construite en 1648 comme indiqué sur ses tuiles colorées vernissées, sans doute d'après les dessins (et avec les deniers) d'un Anduzien qui était allé chercher des œufs de vers à soie en Orient.
La fontaine des Potiers : située entre la rue Gaussorgues et la rue Fusterie, elle couvre la base de l'arête d'une maison faisant l'angle. Elle doit son nom au fait que de nombreux ateliers de potiers occupaient ce quartier il y a encore quelques décennies.
La Fontaine de l'église : datée de 1715, elle se situe sur l'emplacement d'un ancien cimetière autrefois place du Cimetière. La pyramide ou obélisque qui surmonte la fontaine présente un effet d'optique surprenant sous un certain angle, ceci en raison des trois boules de pierre qui en forment la base.
La fontaine de Notre-Dame : date de 1715. Elle doit son nom à une ancienne chapelle disparue.
La fontaine Pradier : de style classique, elle date de la première moitié du 19ᵉ siècle. Elle est composée d'un vaste bassin circulaire au centre duquel, sur un socle ouvragé, prend place une vasque, supportant elle-même une colonne de style composite.
Édifices religieux
Le Temple : (classé MH en 1979) est un des plus grands de France, construit entre 1820 et 1823 de style néo classique avec son vaste portique à colonnes supportant un grand fronton triangulaire. Il a été édifié sur l'emplacement de la cour des Casernes. La grande nef organisée en hémicycle est partagée en trois travées prenant appui sur de puissantes colonnes qui supportent de vastes tribunes qui courent le long des 4 murs ; cette architecture est très proche de celle du temple de Saint-Hippolyte-du-Fort qui le devance en superficie pour seulement un petit mètre carré ! Il possède un important orgue datant de 1848. De grands organistes, telle Marie-Louise Girod, ont eu le privilège de jouer sur cet instrument depuis sa complète restauration en 1964. Remarquer la chaire en marbre avec son très gracieux double escalier ainsi que la table de communion également en marbre dont on dit que les têtes de lion proviendraient de l'ancien socle de la statue de Louis XIV qui ornait la place du Peyrou à Montpellier abattue sous la Révolution.. Le clocher mur à une baie n'est pas placé sur la façade principale nord, mais sur le pignon sud. Il abrite une cloche datant de 1883 issue des ateliers Baudouin de Marseille et pesant 650 kilogramme.
Le premier temple : En 1567, le premier temple d'Anduze et sûrement le premier temple de France, trouve ses locaux au 5, rue Notarié, une rue du vieil Anduze. Plus tard, en 1590, il fut agrandi. Lors de la révocation de l'Édit de Nantes en 1685 par l'Édit de Fontainebleau, les protestants furent chassés du 5, rue Notarié pour se retrouver dans les montagnes et notamment au « désert » (aujourd'hui, à quelques kilomètres au nord-ouest, le musée du Désert situé au Mas Soubeyran, près de Mialet retrace cette épopée). En plus d'avoir été le premier temple, la maison du 5, rue Notarié est connue pour avoir été la maison consulaire, une des premières écoles, une place importante dans l'histoire d'Anduze.
L'église Saint-Étienne d'Anduze : elle fut construite entre 1686 et 1688 sur l'emplacement de l'ancien temple démoli à la suite de la révocation de l'Édit de Nantes en 1685. Le clocher, préexistant, avec son dôme de pierre à quatre pans date de 1588.
La chapelle méthodiste, construite en 1864. Sur son fronton, une bible ouverte avec cette profession de foi évangélique : "Toute l'Écriture est divinement inspirée.".
Chapelle du monastère de la Paix-Dieu de Cabanoule.
L'abbaye Notre-Dame de la Paix-Dieu.
Parcs et jardins
Proche d'Anduze, et souvent associée à son nom, la Bambouseraie en Cévennes qui est située à quelques kilomètres au nord-ouest, sur le territoire de la commune de Générargues, dans le hameau de Prafrance.
Personnalités liées à la commune
Boissier (17ᵉ s.) : négociant qui émigre en 1677 à Gênes avec la famille André, des négociants de tissus (de la soie, puis du serge de Nîmes) ;
Pierre Cazenove (1670-1733) : négociant et banquier né dans les environs d'Anduze ;
Jean-Jacques Paulet (1740-1826) : auteur d'une Histoire de la ville d'Anduze, parue en 1847 ;
Gabriel Liquier (1825-1887), ecclésiastique protestant, puis écrivain et dessinateur, y est né.
Alfred de Montvaillant (1826-1906) : poète né à Anduze (une plaque indique sa maison natale sur la Place des Halles) ;
François Marjoulet (1859-1935) : militaire né à Anduze ;
Fernand Mazade (1861-1939) : poète né à Anduze ou à Alès ;
Henri Barbusse (1873-1935) : écrivain dont la famille est originaire d'Anduze ;
Auguste Béchard (1883-1965) : homme politique né à Anduze ;
Darcelys (1900-1973) : chanteur et acteur né à Anduze ;
Lucie Mazauric (1900-1983) : conservatrice de musée et historienne née à Anduze ;
Jean Bastide (1905-1995) : homme politique né à Anduze ;
Suzette Puech (1937-2005) : botaniste née à Anduze ;
Les acteurs Jean Dujardin et Alexandra Lamy, mariés à Anduze le 25 juillet 2009, y ont possédé une maison ;
Pierre Mazel (1884-1965), médecin, résistant ; médecin légiste chargé du Mémorial de l'oppression, né à Anduze.
Héraldique
Les armes d'Anduze se blasonnent ainsi :
D'azur au château d'argent ouvert et ajouré de sable, donjonné de trois tourelles aussi d'argent, celle du milieu plus haute, le tout maçonné aussi de sable.