Annecy (prononcé /an.si/) est une commune et une ville française, chef-lieu et préfecture du département de la Haute-Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes. Au nord des Alpes françaises, après Genève à 40 kilomètre au nord, Annecy fait partie de l'axe des agglomérations du sillon alpin en alignement avec Chambéry puis Grenoble et Valence.
La « Perle des Alpes » de la monographie urbaine de Raoul Blanchard forme une cluse de contact entre la plaine des Fins et les Préalpes contraignant sa population à l'intérieur de sa zone constructible des années 1960 à la fusion communale de 2017. Depuis l'absorption des territoires d'Annecy-le-Vieux, de Cran-Gevrier, de Meythet, de Pringy et de Seynod, Annecy se hisse à la Vingt-neuvième place des villes françaises les plus peuplées avec 131 766 habitants.
Résidence historique des comtes de Genève au 13ᵉ siècle, puis des comtes de Savoie au 15ᵉ siècle, la bourgade devient la capitale de la Savoie avec l'apanage de Savoie-Nemours comprenant le Genevois, le Faucigny et le Beaufortain de 1434 à 1659. Son rôle religieux s'intensifie en 1536, lors de la Réforme calviniste ; alors que l'évêque de Genève s'y réfugie, François de Sales en fait une citadelle avancée de la Contre-Réforme catholique, lui valant le surnom de « Rome des Alpes ». Le traité de Turin conduit à l'annexion du duché de Savoie, rattachant la ville à la France en 1860 sous le règne de Napoléon 3.
Le surnom de « Venise des Alpes » découle des canaux du Vassé, de Saint Dominique et du Thiou qui protégèrent la cité, puis apportèrent la force hydraulique à l'artisanat textile, laissant progressivement place à l'industrialisation du 19ᵉ siècle subsistant de nos jours à travers la présence de sièges sociaux tels que Fusalp, SNR, Salomon, Mavic ou Entremont.
Au 20ᵉ siècle, le secteur touristique profite de la pureté réputée de l'air alpin et du lac, des sports d'hiver environnants, d'une conservation d'espaces verts et d'un patrimoine culturel en voie de rénovation. Le tournant touristico-culturel s'amorce en 1960 avec l'organisation du festival international du film d'animation d'Annecy et de la fête du lac attirant chacun une centaine de milliers de visiteurs chaque été.
En 1973 ouvre l'Institut universitaire de technologie d'Annecy lié au centre universitaire de Savoie rattaché en 1979 à la nouvelle université de Savoie, devenue en 2015 l'université Savoie-Mont-Blanc, avec celles des campus de Savoie Technolac et Jacob-Bellecombette.
En 2021, Annecy est élue la ville de France où l'on vit le mieux, un classement établi par l'association Villes et villages à partir de 183 critères, mais se fait détrôner en 2022 par Angers à cause des critères d'accession au logement.
Histoire
Originellement connue comme bourgade gallo-romaine de Boutae au 1ᵉʳ siècle, son implantation s'est poursuivie sur la colline d'Annecy-le-Vieux au 8ᵉ siècle, puis au pied du Semnoz au 11ᵉ siècle en tant qu'Annecy-le-Neuf. Son rôle dans la Réforme catholique, dite Contre-Réforme, aux 16ᵉ et 17ᵉ siècles, fait d'elle la « Rome des Alpes »
Résidence des comtes de Genève au 12ᵉ siècle ; capitale du comté de Genevois, puis de l'apanage de Genevois, Faucigny et Beaufort, ensuite de Genevois-Nemours dans les États de Savoie ; capitale de la province de Genevois, puis siège de l'une des deux intendances de Savoie dans les États sardes, la ville devient brièvement française de 1792 à 1815 à la suite d'une invasion militaire, puis définitivement le 24 mars 1860, date de l'Annexion de la Savoie à la France.
Préhistoire
Les traces d'un village lacustre du Troisième millénaire av. J.-C. ont été trouvées à Annecy-le-Vieux et il semble également que la station du Port, située à l'est de l'île des Cygnes, ait accueilli un village sur pilotis d'après des découvertes réalisées en 1884,.
Protohistoire
Plus tardivement, au début du 4ᵉ siècle avant Jésus-Christ, des tribus gauloises allobroges s'installent dans l'avant-pays plat, entre le Rhône et les Alpes,. Les historiens pensent qu'un village allobroge se développe dans la plaine des Fins au cours du 1ᵉʳ siècle avant Jésus-Christ,. Selon une hypothèse non confirmée par l'archéologie, ce village aurait succédé à un oppidum juché sur le roc du Semnoz.
Antiquité
Les Romains interviennent dans les environs à partir du 2ᵉ siècle avant Jésus-Christ et vainquent les Allobroges une première fois en 121 av. J.-C., puis définitivement en -62. Une fois le territoire pacifié, les Romains construisent des routes et des mansions (du mansio, « auberge », « gîte d'étape ») afin de commercer, notamment la route secondaire reliant Turin (Italie) à Genève.
Un vicus gallo-romain est mentionnée sous la forme Ad Bautas — Boutae — sur l'Itinéraire d'Antonin,. Le nom de Boutae — « uicani Bo[utarum] » — est retrouvé sur un fragment de texte sur le quartier de Meythet,. Selon les auteurs du début du 20ᵉ siècle, Charles Marteaux (1861-1956) de l'Académie florimontane, et Marc Le Roux (1854-1933), archéologue, le toponyme pouvait provenir d'un anthroponyme d'origine celtique Boutus dont un faubourg porte ce nom jusqu'au 14ᵉ siècle avant d'être altéré en bœuf au siècle suivant,, forme francisée d'après le patois boa. c'est pourquoi les « antiquaires de la Renaissance » ont latinisé en Civitas Bovis, forme qui a inspiré les héraldistes qui ont placé deux taureaux de part et d'autre de l'écu d'Annecy.
L'agglomération se développe durant la seconde moitié du 1ᵉʳ siècle avant Jésus-Christ, à l'emplacement de l'ancien village allobroge, sur la voie romaine majeure via Casuaria (Faverges), et d'où part également une voie secondaire vers Aquae (Aix-les-Bains),. La bourgade, d'une superficie de 26 hectare, est mentionnée sous la forme Ad Bautas (de Bautae) sur l'Itinéraire d'Antonin. Le vicus connaît une certaine prospérité au cours du 1ᵉʳ siècle jusqu'à la première moitié du Troisième où la petite agglomération dispose d'une place publique « assimilable à un forum » mais aussi d'édifices typiques de la romanisation comme une basilique, des temples, des thermes ou encore un théâtre,. C'est un véritable petit centre économique où l'on trouve les traces de produits en provenance de tout l'empire : céramiques ou amphores de Bétique, d'Espagne ou encore de Mauritanie,.
Boutae connaît les ravages des incursions barbares des Alamans en 259 et 278, ou des Bagaudes, et la ville est incendiée à plusieurs reprises au 3ᵉ siècle. Le site semble encore occupé jusqu'au 5ᵉ siècle comme le démontrent les dernières découvertes puis disparaît progressivement avec le déplacement urbain du site des Fins vers le site actuel, sur l'extrémité du Semnoz.
Moyen Âge
Vers 443, le général romain Aetius concède la Sapaudia à un peuple germain, les Burgondes, d'après une courte notice du 5ᵉ siècle : « La Sapaudia est donnée aux débris du peuple burgonde pour être partagée avec les indigènes ». L'insécurité grandissante contraint les habitants à abandonner la plaine pour les collines voisines, comme l'atteste le domaine agricole de la villa gallo-romaine et centre d'une exploitation agricole, d'un fundus, sur le coteau d'Annecy-le-Vieux, vers les 7ᵉ – 8ᵉ siècles. Ce domaine entre dans le domaine royal au siècle suivant et est mentionné sous le nom Anesciacum au 9ᵉ siècle ou Aniciacus ou villa Aniciaca, peut-être du gentilice d'un propriétaire issu de la grande famille des Anicii, connue dans le Bas-Empire.
Il faut attendre le 11ᵉ siècle pour voir la ville renaître au pied d'une tour de défense édifiée sur le dernier contrefort du Semnoz. Un texte de 1107 confirme la naissance d'Annecy-le-Neuf sur les rives du Thiou et fait une première mention d'une église Saint-Maurice sous le château. Ce dernier et la bourgade d'Annecy-le-Neuf se développent sous le comte Amédée premier de Genève sous l'apparence d'un gros village avec de nombreuses étables. En 1132, une maison forte est édifiée sur l'île au milieu du Thiou. En lutte permanente avec les évêques de Genève, les comtes de Genève finissent, à la fin du 12ᵉ siècle, par se réfugier à Annecy où ils occupent le manoir de Novel au fond de la plaine des Fins, puis le château qu'ils agrandissent au 13ᵉ siècle. La ville devient donc capitale du comté. Le 14ᵉ siècle est marqué par le long règne du comte Amédée III de Genève de 1320 à 1367, date à laquelle les franchises d'Annecy sont confirmées. La comtesse Mahaut de Boulogne, épouse du comte, donne naissance au dernier des comtes de Genève, Robert, au château d'Annecy. Celui-ci provoque le Grand Schisme d'Occident en devenant le pape Clément VII, en résidence à Avignon. En 1394, Robert de Genève fait ériger l'église Notre-Dame-de-Liesse, nécropole des comtes de Genève, en une collégiale qui, devenant un centre populaire de pèlerinage.
Annecy, ville savoyarde
Après le décès de Clément VII en 1394, le comté de Genève est acquis en 1401 par le comte de Savoie Amédée VIII. Le comté de Genève se trouve démembré en un comté de Genève proprement dit (avec la ville et ses environs qui conservent une grande autonomie) et un comté de Genevois avec Annecy pour capitale. Pour rallier les habitants, qui ne voient pas d'un bon œil leur rattachement à la maison de Savoie, le duc crée en 1434 l'apanage de Genevois et Faucigny qu'il confie à son fils cadet, Philippe de Savoie. Cet apanage disparaît à la mort sans postérité de ce dernier en 1444, mais il est reconstitué de 1460 à 1491 au profit de Janus de Savoie, fils de Louis premier de Savoie, qui fait d'Annecy sa résidence officielle alors qu'il est comte de Genevois, baron de Faucigny, seigneur de Beaufort-Ugines-Faverges-Gourdans. De nouveau capitale d'apanage, Annecy bénéficie de la sage administration de Janus de Savoie et des fastes de sa cour. C'est à ce moment-là que sont établis les principaux organes du gouvernement du comté : conseil comtal, chambre des comptes, procureur fiscal, juge mage.
En 1491, à la mort de Janus, Annecy est de nouveau rattaché à la Savoie de 1491 à 1514. En 1514, Charles II de Savoie inféode le Genevois et les baronnies de Faucigny et de Beaufort à son frère Philippe. Annecy est alors de nouveau le centre d'un apanage allant du Genevois à Ugine. Philippe (duc de Nemours en France en 1528) est le premier prince de la dynastie des Genevois-Nemours qui se prolonge jusqu'en 1659 (à la mort d'Henri II, dernier duc de Genevois-Nemours, le 14 janvier). En fait, c'est Jacques de Savoie-Nemours qui devient le premier duc de Genevois, le comté ayant été érigé en duché en 1564 par Emmanuel-Philibert qui entend s'attacher et surveiller ce prince trop français à son gré qu'est Jacques de Nemours, fleur de toute la chevalerie selon Brantôme. L'administration du bourg d'Annecy est alors de la responsabilité d'un conseil général, assemblée des bourgeois de la ville, qui élisent des syndics pour trois ans. À partir de 1491, un conseil étroit dit des Douze, comprenant les quatre, puis deux syndics et des conseillers, prend en charge les affaires de la ville.
Annecy « Rome des Alpes »
À partir de 1536, lors du triomphe de la réforme calviniste à Genève, les chanoines de la cathédrale Saint-Pierre s'installent à Annecy ainsi que des ordres religieux catholiques comme les clarisses. L'évêque y séjourne habituellement à partir de 1568. À cette époque, de beaux monuments sont construits comme le logis de Nemours au château, la cathédrale Saint-Pierre, la maison Lambert et le clocher de la collégiale Notre-Dame-de-Liesse.
À partir de 1560, la Savoie du Nord et Annecy, placés en un point stratégique sur la ligne de partage des confessions, deviennent une citadelle avancée de la Contre-Réforme. Si le premier évêque de Genève à résider de façon permanente à Annecy est Ange Giustiniani (1568-1578), les débuts de la Réforme catholique datent effectivement de son successeur, Claude de Granier (1578-1602). Cependant, c'est François de Sales - enfant du pays (son père l'envoie à l'âge de six ans au collège de La Roche, puis au collège d'Annecy, fondé par Eustache Chappuis en 1549, où il est un bon élève) - évêque de Genève en résidence à Annecy de 1602 à 1622, qui, après avoir lui-même prêché, jette les bases d'une solide réforme du clergé et d'une transformation des mœurs et des mentalités dans son diocèse. Il marque de façon durable la ville et toute la région grâce à son prestige intellectuel et spirituel. Bien plus, son rayonnement s'étend à toute l'Europe catholique avec l'immense succès de l'un de ses deux plus célèbres ouvrages, L'introduction à la vie dévote. Ainsi Annecy devient la « Rome des Alpes ».
Le 5 octobre 1600, à la fin de la guerre franco-savoyarde, Henri IV, après avoir envahi et conquis la Savoie, entre à Annecy, accompagné d'Henri premier de Savoie-Nemours, qui s'est rallié à lui en 1594. Il reste trois jours dans la ville.
Dès 1606, 28 ans avant la fondation de l'Académie française, François de Sales (canonisé en 1666) et le président du Sénat de Savoie, Antoine Favre, créent, à la mode italienne, l'Académie florimontane (fleurs et montagnes). En 1610, François de Sales et Jeanne de Chantal fondent l'ordre de la Visitation. Dans le cadre d'un vaste mouvement des ordres nouveaux, nés de la Réforme catholique, Annecy accueille les capucins en 1592, les visitandines en 1610, les barnabites en 1614, les annonciades de Saint Claude en 1638, les bernardines réformées en 1639, les lazaristes en 1641, les cisterciennes de Bonlieu en 1648. La présence religieuse est donc très importante à Annecy qui compte 13 maisons religieuses pour 5 000 habitants. La moitié de la ville appartient à différents ordres religieux qui possèdent non seulement les églises et les couvents, mais aussi des ateliers, des moulins et de vastes terres et forêts. Ces ordres religieux prennent en charge l'éducation, les hôpitaux et font travailler les artisans et les commerçants locaux.
Révolution française
Les idées de la Révolution gagnent la bourgeoisie annécienne par les Savoyards parisiens, l'Encyclopédie, les écrits de Voltaire et du genevois Jean-Jacques Rousseau que l'on trouve dans les bibliothèques privées des notables annéciens.
Dans la nuit du 21 au 22 septembre 1792, les troupes françaises du général Montesquiou envahissent par surprise le duché de Savoie, obligeant l'armée sarde du vieux général Lazary ainsi que les fonctionnaires et membres du clergé à se réfugier au Piémont à Turin, capitale des États de Savoie depuis 1562. Fin octobre, l'Assemblée des Allobroges, réunie dans la cathédrale de Chambéry, déclare la fin du despotisme, la suppression des droits souverains de la maison de Savoie, de la noblesse, des redevances et droits seigneuriaux, de la milice et la création du département du Mont-Blanc où Annecy n'est que chef-lieu de district.
Une municipalité républicaine, avec à sa tête l'avocat Jean-François Favre, est élue, mais le véritable pouvoir demeure entre les mains de la société jacobine des Amis de la liberté et de l'égalité qui compte 110 membres, toute la bourgeoisie de la ville. L'accueil fait aux troupes françaises a été de prime abord plutôt enthousiaste, car les hauts fonctionnaires ont pris la fuite et les habitants ont le réel sentiment d'être libérés. Cependant, la mobilisation en masse des hommes, les réquisitions militaires payées en assignats dévalorisés, l'augmentation des impôts, la crise économique consécutive à l'exil des nobles et des prêtres réfractaires, la politique d'expropriation anti-religieuse par les représentants de la Révolution, la répression d'Albitte (emprisonnement des suspects, déchristianisation : interdiction du culte catholique, fermeture et saccage des églises, destruction des insignes et des objets du culte, clochers, cloches, croix…) finissent par exaspérer la population qui se révolte en émeutes à Faverges, Thorens, et Thônes où il y eut 86 morts.
En 1797, sous le Directoire, les colonnes mobiles du général Pouget pourchassent les déserteurs et les prêtres insermentés dont 70 sont déportés en Guyane. En revanche, les importants marchés de France sont accessibles, les capitaux genevois disponibles et ainsi des fabriques s'installent au bord du Thiou, notamment en contrebas de la colline de Gevrier, afin profiter de la force hydraulique et du savoir-faire industriel annéciens. En effet, dès la fin du 15ᵉ siècle, à l'intérieur d'un enclos fortifié d'une douzaine d'hectares, la ville, compte près de deux mille habitants, affirme son importance administrative, commerciale et artisanale dans le textile et la métallurgie grâce à la manne hydrauliques apportée par le Thiou. À partir de 1795, l'industrie textile se développe fortement grâce à des Genevois comme Jean-Samuel Farzy qui charge son compatriote Poncet d'établir une fabrique d'indiennes à Annecy si bien qu'en 1811, la manufacture de coton emploie un millier d'ouvriers.
Restauration sarde
En 1815, une grande fête célèbre la réintégration d'Annecy au sein du royaume de Piémont-Sardaigne (les ducs de Savoie étant devenus rois de Sardaigne vers 1720). En 1822, la ville, capitale de la province du Genevois, recouvre son siège épiscopal avec un diocèse en son nom propre et non plus Genève-Annecy.
En 1842, Annecy accueille l'une des deux intendances générales du duché de Savoie et en 1860, juste avant l'Annexion, la ville compte environ 10 000 habitants. La période sarde de 1815 à 1860 est marquée par de grands travaux d'urbanisme : assainissement, percement et pavage de rues, de places, construction de ponts, de quais et d'immeubles, notamment l'hôtel de ville en 1848, aménagement de la rive du lac, création du Jardin public, de l'île des Cygnes, du pont des Amours, de l'avenue d'Albigny et du Champ de mars, modernisation des réseaux d'eau potable, éclairage au gaz et un essor économique porté en 1850 par l'institution de la Banque de Savoie et en 1858, par la manufacture de coton emploie 2 000 personnes et devient un des centres manufacturiers du royaume.
Époque contemporaine
En 1866, le train à vapeur arrive pour la première fois à Annecy. Ce progrès dans les transports permet au tourisme de se développer. Un syndicat d'initiative destiné à l'organisation d'événements est créé en 1895. Durant la première moitié du 20ᵉ siècle, la ville se développe progressivement grâce à sa situation géographique, ses voies de communication et son rôle administratif qui contribuent au développement de nouveaux quartiers des Balmettes, de la Prairie et de Vovray.
Grâce à la centrale hydroélectrique des Forces du Fier, Annecy est éclairé à l'électricité dès 1906 et l'essor touristique de la commune s'accompagne en même temps d'un essor industriel. Parmi les figures emblématiques de l'industrie locale émergente, on peut citer Crolard, Dunant, Aussedat, Léon Laydernier et Jules Barut. En 1917, à cause de la guerre, on établit une usine de roulements à billes qui deviendra SNR.
Après 1936, l'apparition des congés payés permet aux classes populaires de découvrir Annecy, son lac et ses montagnes. Durant la Deuxième Guerre mondiale, Annecy est bombardé à trois reprises par les Alliés qui visent l'usine de roulements, siège d'une centaine d'hommes de la Milice française et de prisonniers de guerre, mais aussi un centre actif de la Résistance avec le Maquis des Glières qui la libère le 19 août 1944. La croix de guerre avec étoile est épinglée sur le blason municipal.
En 1949, Annecy accueille le second tour de l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), un cycle de négociation commerciale sur la libéralisation des échanges : 23 délégations viennent à Annecy. Les 4 premiers (Genève en 1947, Annecy en 1949, Torquay en 1951 et Genève en 1956) ont permis de réduire de 40 % à 20 % les droits de douane des pays occidentaux sur les produits importés.
En 1953, commence la restauration du château et des quartiers historiques. Moins de dix ans plus tard est installé le collecteur du tour du lac qui retrouve sa pureté. Un peu plus de dix ans après, est créée la zone piétonne et, encore dix ans plus tard, Annecy est relié à Paris par le TGV. Le 7 octobre 1986, le pape Jean-Paul 2 vient faire un pèlerinage sur les tombeaux de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantal situé dans la basilique de la Visitation.
Après les Trente Glorieuses, la crise économique ralentit un rapide développement urbain pour occuper aujourd'hui le centre d'une communauté d'agglomération dépassant les 150 000 habitants avec une politique de développement et d'équipements commune avec son agglomération.
Le 20 juin 2016, les conseils municipaux d'Annecy et de cinq autres communes (Annecy-le-Vieux, Cran-Gevrier, Meythet, Pringy et Seynod) votent favorablement à la création d'une commune nouvelle au premier janvier 2017 de 128 422 habitants pour une superficie de 70 kilomètre carré, nommée Annecy.
Toponymie
Deux étymologies gallo-romaines basées sur les travaux de Charles Marteaux suggèrent un relation d'appartenance du lieu à son propriétaire. La première Anericiacum serait issue d'une formation toponymique en -(I)ACU, suffixe d'origine gauloise marquant la propriété, précédée d'un anthroponyme et la seconde serait issue la forme gallo-romaine Aniciacum, tirée de villa Aniciaca « propriété agricole d'Anicius ».
La version d'Albert Dauzat datée de 847 basée sur le radical Aneric- fait référence au nom d'un personnage germanique Anerīk, auquel Ernest Nègre préfère Annarigus avec la désinence latine -us. Si l'on considère cette interprétation de Marie-Thérèse Morlet,, cela implique de prendre en compte les formes récurrentes An(n)a- des attestations postérieures.
Cependant, Pierre Duparc, historien et archiviste à l'École nationale des chartes, rappelle que « l'opinion généralement admise aujourd'hui est que le nom d'Annecy provient d'Aniciacum, propriété fondée par Anicius ». De plus, dans l'acte de donation de Lothaire II à son épouse Theutberge, datant de 867, on lit, non pas Anericiacum, mais Anesciacum. Selon Sylvie Vilatte, le mot anicium, dont ce gentilice dérive, serait issu d'un terme grec signifiant, en quelque sorte, « toujours victorieux », et qui, dans la poésie épique, qualifiait souvent certains dieux. L'extrait de la donation de Lothaire II à Theutberge de 867 est le document le plus ancien découvert à ce jour, et mentionne Anesciacum avec d'autre déformation gallo-romaine :
Proinde noverit omnium fidelium sanctae dei ecclesiae ac nostrorum praesentium videlicet et futurorum noverit sollertia, quia placuit largitati nostrae celsitudinis, Teotbergae dilectissime nostrae quasdam res nostrae proprietatis ad proprium conferremus, id est in pago […] Lugdunense villas, quorum sunt haec vocabula : Cauurnum, Lemningum, Nouelicium, Mariacum, Aquis, Ariacum, Sagenadum, Primiacum et montem sancti Martini, Anesciacum, Belmontem, Talgarium, Dulziadum, Marlindam, Uirilgum, Durelium, Todacium, Columnam, Haltningum, Montiniacum et quicquid ex ipsis rebus in Grosona sitae sunt, quatenus eas perenni iure ad proprium retineat.
La suite des des attestations anciennes reprennent la seconde forme, avec Anassiacus fiscus en 1011; Anassetti variante d'Annasseu en 1107,; Cura de Anassiaci veteris vers 1344, et enfin Anessy, Anecium, Annecium, Annesium, Anaysiacus, Annassie et Annesiacum selon le Régeste Genevois.
Une première bulle du pape Pascal II transfère à l'abbaye de Savigny la possession de paroisses autour du lac d'Annecy par la mention ecclesias de Anasseu mais il faut cependant attendre 1145 et bulle papale d'Eugène III pour un cartulaire confirmant la donation à l'abbaye de Talloires des églises d'Annecy-le-Vieux et d'Annecy-le-Neuf; Ananssiaco, Annecicao; Annasseu, Anassetu; Anassiaci novi ; Anassiaci burgi; Anasiacensis ou encore Annessiacum de la fin du 12ᵉ siècle au début du 13ᵉ siècle.
En francoprovençal, Annecy s'écrit Èneci, Ènneci selon la forme ORB ou In-nsi selon la graphie de Conflans.
Culture et patrimoine
Annecy est classée au label officiel « Ville d'art » en 1978. Elle co-signe avec la communauté de l'agglomération d'Annecy, en 2004, une convention « Pays d'art et d'histoire ». Des guides-conférenciers organisent des visites à la découverte du Vieil Annecy, de son patrimoine et de son histoire. L'agglomération annécienne compte neuf édifices distingués par l'attribution du label « Patrimoine du 20ᵉ siècle ».
Lieux et monuments
La commune possède vingt-et-un monuments répertoriés à l'inventaire des monuments historiques et cinq lieux répertoriés à l'inventaire général du patrimoine culturel. Par ailleurs, elle compte soixante-dix-sept objets à l'inventaire des monuments historiques et dix-huit sont répertoriés à l'inventaire général du patrimoine culturel. La vieille ville, traversée par trois canaux, concentre une part importante des monuments de la ville. Ses rues piétonnes à arcades, dont la rue Sainte-Claire, l'une des plus belles avec ses arches romantiques des 17ᵉ et 18ᵉ siècles, sont parsemées de fontaines.
Monuments médiévaux
Le château d'Annecy
Surplombant la ville, le château est édifié du 12ᵉ au 16ᵉ siècle pour les comtes de Genève, puis sert aux ducs de Genevois-Nemours, branche cadette de la Maison de Savoie.
Plusieurs fois victime d'incendies, il a été laissé à l'abandon au 17ᵉ siècle, converti en caserne militaire jusqu'en 1947, pour être finalement racheté par la ville d'Annecy qui le restaure en 1953 avec l'aide des Monuments historiques afin d'en faire le Musée d'art contemporain et d'art régional d'Annecy et, depuis 1993, l'Observatoire régional des lacs alpins dans la Tour et le Logis Perrière.
Le palais de l'Isle
Construit au 12ᵉ siècle au milieu du canal du Thiou, le Centre d'Interprétation de l'Architecture et du Patrimoine de l'agglomération d'Annecy a eu par le passé des fonctions très diverses : palais du châtelain d'Annecy au 12ᵉ siècle, hôtel administratif pour le comte de Genève, siège de la judicature, hôtel des Monnaies, depuis le règne d'Amédée III de Genève vers 1356, et prison avant d'être classé monument historique.
Le manoir de Novel
Le manoir est construit dans le quartier nouveau de Novel, au pied de la colline d'Annecy-le-Vieux sur un plan quadrangulaire, avec une tour ronde dans son angle sud-ouest. Il était entouré d'un mur d'enceinte avec fossé, que l'on franchissait par un pont-levis. Au 12ᵉ siècle, il appartient aux comtes de Genève jusqu'en 1219, date à laquelle ils s'installent au château d'Annecy. Au 14ᵉ siècle, la famille qui en a l'inféodation prend le nom de celui-ci. Au 15ᵉ siècle, il est entre les mains de la famille de Renguins, puis passe à celle de Chenex. Par mariage, il passe en 1512, à la famille de Sales. En 1556, « Novel » est la propriété d'Amédée Viollon. Cette famille l'apporte en dot, au début du 17ᵉ siècle, aux visitandines, qui le gardent jusqu'à la Révolution française et en font le cœur d'une exploitation agricole. Confisqué et vendu, il gardera cette dernière fonction jusque dans les années 1960. En 1972, il est racheté à la famille Gay par la commune d'Annecy, qui le restaure. En 2008 le jardin du manoir est inscrit en tant que Refuge de la Ligue de protection des oiseaux.
Le Conservatoire
Le Conservatoire à rayonnement régional hébergé depuis 1970 dans l'ancien palais épiscopal, 10 rue Jean-Jacques Rousseau, est construit au 18ᵉ siècle à la place du couvent des cordeliers du 17ᵉ siècle et remanié au 19ᵉ siècle.
Ancien séminaire du diocèse, Jean-Jacques Rousseau y suit des cours en 1729. Le Département l'achete en 1975 pour y abriter les réserves des collections départementales, le Musée du cinéma d'animation et la bibliothèque du Grand séminaire, riche de plus de 60 000 volumes. Certaines parties architecturales sont inscrites à l'inventaire des monuments historiques en 1983, notamment des trumeaux, l'escalier d'honneur, l'escalier est, des cheminées, le vestibule d'entrée, les façades et la toiture qui sont réhabilité en 1995.
Les ponts
- Le pont Perrière, haut lieu de la photo à Annecy, devant les vieilles prisons, est le premier pont à l'embouchure du Thiou jusqu'à la construction du nouveau pont de la Halle. Le pont initial est appelé « pont Rollier », lors de sa construction au 14ᵉ siècle, parce qu'ouvert au roulage. Il prend ensuite le nom de « pont Boringe » du nom d'une famille du secteur, puis « pont de la Halle » du fait de sa proximité avec la place aux bois alors située près de l'église Saint-François-de-Sales. Lorsque la halle est déplacée, il prend le nom de « pont Perrière » du nom du quartier auquel il conduit.
- Le pont de la Halle est érigé en 1822 à l'endroit où l'ancien mur d'enceinte enjambait le Thiou au moment de la construction de la nouvelle route le long du lac vers Albertville. Il donne directement accès à la nouvelle halle aux bois déplacée plus près de l'embouchure de la rivière pour permettre un meilleur accès aux bateaux. Construit d'abord en bois, il est reconstruit en pierre vers 1859 puis élargi en 1929 et à nouveau en 1972.
- Le pont Morens daterait du début du 13ᵉ siècle et est le seul pont en pierre à permettre le passage des véhicules ; il est alors appelé le « pont de pierre », une chapelle s'élevant à une de ses extrémités. Il prend le nom de « pont Morens » à la fin du 14ᵉ siècle, mot signifiant « fixe ». Il est restauré en 1854 par l'architecte Auguste Désarnod. En 1886, la chapelle est supprimée, menaçant ruine.
- Le pont de la République, initialement appelé « pont des boucheries », enjambe le canal du Thiou près de la manufacture et donne accès à la nouvelle rue des Boucheries, actuelle rue de la République. Construit en bois de chêne et en bronze, il est restauré en 1846 par l'architecte Camille Ruphy, en 1872 par l'architecte de la ville d'Annecy Auguste Mangé et à nouveau en 1910 où il est rebaptisé « pont de la République ».
- Le pont des Amours, au-dessus du canal du Vassé, relie les jardins de l'Europe au Pâquier et représente bien l'architecture en fer typique du début du 20ᵉ siècle.
Monuments contemporains
Le château de Trésum
Accolé à la montagne du Semnoz, le château de Trésum surplombe le lac d'Annecy. Il est édifié par Charles-Auguste de Sales entre 1653 et 1656, sur un terrain acheté à la famille Mermillod. À sa mort, en 1660, le château passe à son frère Jean-François de Sales et reste dans cette famille jusqu'à la Révolution française. Confisqué, il est loué au citoyen Jean-Claude Burnod. Saccagé lors des émeutes d'août 1793, il est acheté, peu après, par le citoyen Recordon. À la Restauration, il tombe dans les mains du préfet Félix de Roussy puis, par mariage, passe à la famille de Pontgibaud. Au 20ᵉ siècle, c'est la résidence du baron Bardet de Thieux. Il est achevé à cette époque, légué aux visitandines et devient la résidence des jésuites. Depuis 1993, il est le siège de l'évêché d'Annecy.
Le conservatoire d'Art et d'Histoire
Ancien Grand Séminaire d'Annecy, construit entre 1684 et 1688 par Jean d'Arenthon d'Alex, évêque de Genève-Annecy, le Conservatoire d'Art et d'Histoire a été agrandi et transformé au cours des 18ᵉ et 19ᵉ siècles. Son architecture conventuelle propre au 17ᵉ siècle repose sur la notion d'ordre et de dépouillement. Acquis en 1973 par le conseil général, il héberge aujourd'hui un musée au Premier étage en rapport avec le cinéma d'animation, la CITIA. Les archives départementales qui occupaient une annexe semi-enterré du jardin lors de sa création sont maintenant à l'autre bout de la ville, au nord de l'avenue de Brogny.
Liste non exhaustive de bâtiments contemporains
- L'atelier monétaire du Genevois qui abrite aujourd'hui le musée de l'Histoire d'Annecy.
- L'hôtel de la préfecture, grande bâtisse dans le style composite des bâtiments de l'administration française du 19ᵉ siècle, élevée en 1864 près du lac par l'architecte Charvet.
- L'hôtel de ville construit entre 1847 et 1855. Le 14 novembre 2019, un incendie se déclare au troisième étage et détruit la toiture du bâtiment. Il n'y a aucun blessé.
- Le lycée Berthollet de type napoléonien, fondé en 1888.
- L'hôtel Impérial Palace inauguré en 1913, avec ses jardins publics, sa plage et son casino.
- Le palais de justice d'Annecy ouvert en 1978, restauré à la suite d'un attentat à la bombe survenu le 22 janvier 2001, rouvert au public le 8 septembre 2008.
- Le centre culturel de Bonlieu, inauguré en 1981, où sont réunis un théâtre national, une bibliothèque, l'office du tourisme, des commerces et des bureaux.
Liste non exhaustive d'infrastructures contemporaines
- Les canaux par lesquels le lac se déverse et les écluses qui régulent les débits constituent un système de dérivation et de contrôle des eaux conçu par l'ingénieur Sadi Carnot avant qu'il ne devienne président de la République.
- Le monument aux Haut-Savoyards morts à la guerre, situé place du Souvenir, a été inauguré en septembre 1926. La sculpture, d'environ 2,5 tonnes, représente la victoire avec trompette et la paix ; elle mesure 3,60 mètres et son piédestal mesure 2,30 mètres. Dessinée par l'architecte Decoux, elle a été fondue par Eugène Rudier.
Monuments religieux
Voir Lieux de culte d'Annecy
Fontaines publiques
- fontaine du square des Martyrs-de-la-Déportation ;
- fontaine du square de Lattre-de-Tassigny ;
- fontaine Diane-de-Gabies, square de la Victoire-de-Stalingrad depuis 1943, elle se trouvait auparavant devant la mairie ;
- bassin des jardins de l'Europe ;
- cascade d'eau de Novel ;
- fontaines de la rue Sainte-Claire ;
- fontaine de la place Notre-Dame, avec son obélisque et ses quatre lions et tortues. Les lions symbolisent le pouvoir et les tortues la longévité. Au 19ᵉ siècle, la place Notre-Dame fait office d'agora politique. La fontaine a été installée en 1859 pour marquer le début de l'installation de l'eau au centre-ville ;
- carré d'eau devant l'hôtel de ville ;
- Le puits Saint-Jean a été transféré au croisement de la rue Carnot et de la rue Royale.
Statues
- statue de Berthollet dans les Jardins de l'Europe ;
- statue de Sommeiller ;
- statue de François de Sales, devant l'église Saint-Joseph ;
- statue de Jeanne d'Arc, 6 tonnes, construite en 1942 et placée devant la mairie en mai 1943 sous le régime de Vichy. En octobre 1946, elle est déplacée sur la place du Paradis, route de la basilique de la Visitation ;
- monument aux Combattants de Haute-Savoie 1926, Victoire ailée sonnant de la trompette, guerre de 1914-1918, place du Souvenir, par le sculpteur Philippe Besnard.
Passages, allées, ruelles et traboules
La vieille ville comporte de multiples passages, allées, ruelles et traboules permettant de rejoindre une rue parallèle. Conservés à travers les époques, ces passages de charme font partie de l'histoire de la ville. Depuis quelques décennies, certains de ces passages et cours intérieures ont été privatisés, mais un grand nombre restent publics et quelques autres ont été créés. Parmi eux :
- deux passages entre la rue Filaterie et la rue du Collège-Chapuisien ;
- un passage entre la rue Filaterie et la rue Joseph-Blanc ;
- le passage de la Cathédrale depuis la rue Filaterie ;
- trois passages entre la rue Jean-Jacques-Rousseau et le quai de l'Évêché ;
- un passage entre la rue Jean-Jacques-Rousseau et le square de l'Évêché ;
- le passage de l'Île entre le quai des Vieilles-Prisons, le quai de l'Île et la rue Grenette ;
- le passage Golliardi entre le quai Perrière et le faubourg des Annonciades ;
- la rampe du Château depuis la rue Perrière ;
- l'impasse du Tripoz entre la côte Perrière et la rue de Charmoisy ;
- la rue basse et les escaliers du Château ;
- le passage entre la côte Saint-Maurice et la place du Château ;
- le chemin des Remparts entre la côte Saint-Maurice et la place du Château ;
- les quai des Clarisses, des Cordeliers et des Vieilles Prisons ;
- la galerie commerciale des Sorbiers entre la rue Royale et la place des Cordeliers ;
- le passage des Clercs ;
- la rue Saint-Maurice ;
- le passage Gruffaz entre la rue Vaugelas et la rue Royale ;
- le « grand passage » entre la rue Vaugelas et la rue Sommeiller ;
- le passage du Pré carré ;
- le passage Vaugelas ;
- le passage Notre-Dame entre la rue Notre-Dame et le square de l'Évêché ;
- la rue de la Providence ;
- la galerie de l'Émeraude au croisement de la rue Sommeiller et de la rue Jean-Jaurès.
Espaces verts
Annecy possède 94 hectares d'espaces verts, soit 18 mètre carré par habitant auxquels s'ajoutent quelque 500 hectares de forêt communale. Annecy bénéficie du label « ville fleurie » avec quatre fleurs attribuées par le Conseil national des villes et villages fleuris de France au concours des villes et villages fleuris, depuis la première fois en 1967,, et la distinction du Grand Prix National des Villes Fleuries en 2005, pour la cinquième fois. 142 personnes sont employées par le service Espaces verts.
- les Jardins de l'Europe de 3,1 hectares situés sur l'emplacement d'un ancien jardin d'une communauté de religieuses, sont aménagés après l'Annexion en 1863 et offrant une collection variée d'arbres ;
- Le Pâquier de 4,5 hectares de pelouse offre une vue dégagée sur le lac et peut accueillir des gradins temporaires, principalement pour la fête du lac ;
- le parc Charles Bosson s'étend sur 6,9 hectares dans le secteur du palace de l'Impérial.
D'autres espaces verts plus petits parsèment la ville : le square Stalingrad en face de la gare, le square des Martyrs-de-la-Déportation, le square Galbert (0,5 hectare), le parc du Manoir de Novel (0,3 hectare), le square des Romains et le square des Salomons.
Le parc animalier de la Grande-Jeanne se trouve dans le Semnoz, sur la route menant au sommet. Sur 10 500 mètre carré, il accueille dix-neuf daims, neuf cerfs élaphes et une vingtaine de mouflons corses en semi-liberté.
Les bords du lac et les quais de la vieille ville offrent maintes possibilités de promenades sur l'avenue d'Albigny, les quais des Marquisats, les quais bordant les canaux de la vieille ville ou encore la promenade Sainte-Thérèse-du-Québec.
Gastronomie
Quelques pêcheurs professionnels sont basés à Annecy et mouillent dans le canal du Vassé. Leur pêche est constituée d'omble chevalier, truite, féra, brochets, perches et perchettes, alimentent la carte des restaurants autour du lac.
Les Roseaux du lac, confiseries à base de chocolat imitant l'inflorescence des massettes, sont une spécialité inventée en 1924 par le confiseur-artisan Pierre Laurent, installé dans la ville. La tradition de chocolaterie de la ville n'est pas neuve : lorsque Brongniart, directeur de la manufacture de Sèvres, décide de la création du grand service des arts industriels, c'est à Annecy qu'il envoie vers 1827 son peintre Jean-Charles Develly pour illustrer sur une assiette de ce service l'art de la chocolaterie avec une représentation de la chocolaterie Au fidèle Berger.
La ville se trouve dans l'aire de production de l'emmental de Savoie, de l'Emmental français est-central, du Gruyère et de la Tomme de Savoie, quatre fromages bénéficiant d'une indication géographique protégée (IGP). Les pommes et poires de Savoie ont également droit, à Annecy, à une IGP.
La gastronomie annécienne a été mis en lumière par Marc Veyrat, né au sein de la commune et qui, jusqu'en 2010, a ouvert successivement plusieurs restaurants dans l'agglomération.
Culture
Agenda culturel
Outre les événements nationaux (Fête de la musique du 21 juin, Journées européennes du patrimoine du Deuxième we de septembre, Fête nationale française du 14 juillet, Fête de la Saint-Jean), Annecy organise ses festivités culturelles propres à la ville :
Événement culturel spécifique
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Création
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Dernier en date
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Foire de la Saint André : Marché d'un millier de commerçants chaque Premier mardi de décembre
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1132
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6 déc. 2022
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Festival international du film d'animation d'Annecy
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1960
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12-18 juin 2022
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Fête du lac : Grand feu d'artifice d'Europe
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1965
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6 août 2022
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Retour des Alpages : Fête folklorique autour de la transhumance
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1973
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8 octobre 2022
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Festival du film italien d'Annecy
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1982
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26 sep.-2 oct. 2022
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Carnaval Vénitien : mascarade d'environ 500 participants
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1996
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11-13 mars 2022
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Noël des Alpes : marché de noël
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2003
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19 nov. 2022 - 1 janv. 2023
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Liste exhaustive disponible sur le site de la mairie
Équipements culturels
La ville d'Annecy dispose de salles événementielles et culturelles :
- Le Bonlieu Scène nationale qui a totalisé 67 228 entrées en 2007 pour le spectacle vivant, sachant que sa fréquentation générale s'élève, quant à elle, à 185 048 entrées
- L'Auditorium du Conservatoire à rayonnement régional d'Annecy et des Pays de Savoie qui compte près de 2 200 élèves en proposant l'étude de plus de 80 disciplines, une saison de concerts et un festival de musique d'aujourd'hui fin novembre
- Le Brise-Glace, abrite deux salles de concerts et des studios de répétition pour les groupes et promeut les artistes régionaux de musiques actuelles
- L'Arcadium est une salle de concert située au nord de la commune, à côté de la salle Chatenoud
- Le centre de séminaires au sein de l'Impérial Palace
- Le théâtre de l'Échange
- Le Musée-Château et son Observatoire régional des lacs alpins
- Le Palais de l'Île
- L'Arteppes est un espace d'art spécialisé dans les arts plastiques et visuels contemporains.
Cinéma
Le Septième art est diffusé au travers de 6 salles de cinémas :
- Pathé Annecy
- Les Nemours
- Le Multiplexe de la MJC de Novel
- Le Plan large (association de sensibilisation)
- La Turbine
- L'Auditorium de Seynod
Anecdote de tournage audiovisuel sur Annecy
Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Film tourné à Annecy.
Annecy et ses alentours ont servi de décor pour les intrigues d'une trentaine de films cinématographiques français.
Parmi ces films, Le Clan devait être initialement tourné à Toulon mais l'organisme financeur du film a imposé une ville de Rhône-Alpes. Le choix d'Annecy avec le lac et les cours d'eau de montagne a imposé la réécriture de la scène du téléphérique et du parapente (remplaçant des scènes d'excursion dans une île au large du Var) mais le réalisateur a pu néanmoins conserver l'importance de l'eau.
Quelques séries audiovisuelles ont été tournées à Annecy :
- Déjà vu, par la société grenobloise « Project images films » en 2007
- Les Revenants, par Canal+ en 2012
- Le Tueur du lac produite par TF1 en 2017
Associations culturelles
Quatre Maison des Jeunes et de la Culture rattachées au ministère de la Jeunesse et des Sports sensibilisent les citoyens par l'animation socio-culturelle, le sport, la culture, les arts et la formation :
- La MJC de Novel
- La MJC Centre Social Maison de l'Enfance
- La MJC Archipel Sud
- La MJC des Romains.
La Société des Amis du Vieil Annecy est une association fondée en 1932 à Annecy et reconnue d'utilité publique par décret du 5 décembre 1969. Elle a pour objet de défendre et mettre en valeur le patrimoine annécien, promouvoir ses atouts et préparer l'avenir en demeurant vigilante vis-à-vis de l'actualité de la ville d'Annecy.
L'Académie florimontane est une société savante fondée en 1606 à Annecy, disparue en 1610, puis réactivée en 1851. En 1607, Antoine Favre, François de Sales, Honoré d'Urfé et Claude Favre de Vaugelas fondent une société savante pour développer l'éducation par l'instruction, dans l'hôtel Bagnorea dans Annecy, puis en 1851, un groupe de notables savoyards créent une Société florimontane qui devient ensuite une académie.
L'Académie salésienne est la seconde société savante d'Annecy. Fondée en 1878 par un groupe d'ecclésiastiques, parmi lesquels Claude-Marie Magnin, évêque d'Annecy, et soutenu par son successeur, Louis-Ernest-Romain Isoard, elle se démarque de sa consœur florimontane par son orientation sur les textes théologiques et la vie de saint François de Sales. Aujourd'hui, l'Académie étudie l'histoire et l'archéologie de la Savoie, particulièrement sous l'ancien diocèse de Genève et ses rapports avec saint François de Sales.
Personnalités liées à la commune
Quelques personnalités originaires d'Annecy ou ayant marqué la ville :
- Cardinal de Brogny (1342-1426), natif d'Annecy-le-Vieux, homme d'Église, vice-chancelier de l'Église catholique.
- Amédée VIII de Savoie (1391-1440), dit « le Pacifique », duc de Savoie, bienfaiteur d'Annecy, également antipape sous le nom de Félix V.
- Eustache Chappuis (1491-1556), chanoine, diplomate, fondateur du collège Chappuisien d'Annecy en 1549.
- Antoine Favre (1557-1624), juriste, magistrat, poète, lettré, fondateur de l'Académie florimontane, sénateur du Sénat de Savoie, président du Conseil de Genevois de 1596 à 1610.
- François de Sales (1567-1622), saint et docteur de l'Église, évêque de Genève, fondateur avec Jeanne de Chantal de l'ordre de la Visitation (1610).
- Jeanne de Chantal (1572-1641), sainte, fondatrice avec François de Sales de l'ordre de la Visitation (1610).
- Jeanne-Charlotte de Bréchard (1580-1637), troisième religieuse de l'ordre de la Visitation, fondatrice des monastères de Moulins et Riom, morte en odeur de Sainteté.
- Claude Favre de Vaugelas (1585-1650), lettré, académicien français, responsable du dictionnaire, auteur de la première grammaire française.
- Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), écrivain et philosophe.
- Claude-Louis Berthollet (1748-1822), chimiste et membre de l'Académie des sciences de Turin.
- Charles-François de Buttet (1738-1797), ingénieur de la rénovation de la route et du pont de la Caille qui traverse le torrent des Usses. Diplôme de citoyen d'Honneur de la ville d'Annecy (1783).
- François Ruphy de Menthon (1765-1853), natif, homme politique, maire puis sous-préfet d'Annecy.
- Jean-Marie Songeon (1771-1834), natif, général français de la Révolution et de l'Empire, né à Annecy.
- Joseph-François Tochon (1772-1820), natif de Metz-Tessy, issu d'une famille annécienne, numismate, membre de l'Institut.
- Pierre Decouz (1775-1814), natif, militaire, baron de l'Empire et commandeur de la Légion d'honneur. Napoléon premier le nomma général de division en 1813. Son nom est inscrit sur l'Arc de Triomphe.
- Frères Balleydier, issus d'une famille annécienne, maîtres de forges.
- Eugène Sue (1804-1857), homme politique et romancier exilé à Annecy-le-Vieux et enterré au cimetière de Loverchy.
- Germain Sommeiller (1815-1871), ingénieur et homme politique sarde qui donna son nom au lycée éponyme.
- Sadi Carnot (1837-1894), ingénieur en chef de la Haute-Savoie, concepteur du système de régulation de la sortie des eaux du lac d'Annecy, Président de la République française.
- Léon Laydernier (1866-1958), natif, directeur de la banque commerciale d'Annecy qui deviendra la future banque Laydernier.
- Claudius Gallet (1874-1936), natif, homme politique, ministre.
- Cécile Vogt-Mugnier (1875-1962 ), native, neurologue.
- Pierre Bougrat (1889-1962). natif, médecin Major, Croix de Guerre, Légion d'Honneur et Bagnard.
- Louis Armand (1905-1971), ingénieur, haut fonctionnaire et résistant français.
- Maurice Novarina (1907-2002) architecte du centre Bonlieu (1981), du Palais de Justice (1978), de la ZUP de Novel Sud et de la MJC de Novel.
- Paul Jacquet (1910-1989), natif, architecte.
- Marcel Fournier (1914-1985), natif, cofondateur du groupe Carrefour.
- Jean Donzier (1920-2001), natif, fleuriste-décorateur et créateur floral français.
- Yvette Vincent-Alleaume (1927-2011), native, sculptrice française dont certaines œuvres sont aujourd'hui dans l'espace urbain.
- André Dussollier (1946-), natif, acteur français. César du meilleur acteur à de multiples reprises ainsi qu'un 7 d'or du meilleur comédien.
- Paul Tapponnier (1947-), natif, géophysicien.
- Marc Veyrat (1950-), natif, grand chef cuisinier français, avec deux fois trois étoiles au Guide Michelin et meilleur cuisinier et deux fois 20/20 au Gault et Millau.
- François-René Duchâble (1952-), pianiste virtuose.
- Véronique Jannot (1957-), native, actrice et chanteuse française.
- Flore Vasseur (1973-), native, écrivaine, entrepreneuse et journaliste.
- Frédérique Bel (1975-), native, actrice.
- Alain Simac (1982-), natif, nageur français en eau froide et eau libre, champion du monde d'eau glacée (2022 - 100 brasse - Glogow, Pologne).
- Nelly Moenne-Loccoz (1990-), native, snowboardeuse française, sixième aux Jeux olympiques d'hiver de Vancouver. Études au lycée Berthollet.
- Emmanuel Tarpin, (1992-), natif, joaillier français.
- Camille Berthollet (1999-), native, prodige du violon et du violoncelle. Prix « Prodige de l'année 2014 ».
Héraldique et Logotype
Blason
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Blason
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De gueules à une truite d'argent posée en bande,.
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Ornements extérieurs
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Écu parfois surmonté d'une couronne murale, représentant les cinq portes de la ville. À partir du 18ᵉ siècle, des lions font leur apparition comme supports, puis plus tard des bœufs.
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Détails
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On sait peu de chose sur ce blason.
Un inventaire de 1472 (1484 ?) fait mention d'un sceau en laiton utilisé par les marchands d'Annecy. Le plus ancien document connu qui nous soit parvenu est un « sceau de la ville appendu à des lettres de bourgeoisie du 17 décembre 1472 ». L'usage de la truite argentée est attesté durant le 15ᵉ siècle. La désignation de la truite provient de la présence de petits points sur le corps de l'animal.
Le premier dessin des armes est inscrit dans le Registre des délibérations du 28 mai 1511.
Le registre des Délibérations Municipales de 1551 comporte une œuvre du peintre Catherin Ducrest, dans laquelle apparaissent les armes d'Annecy associées à celles de la maison de Savoie. La couleur rouge, déjà utilisée sur les lettres des bourgeois, tapisse le fond du blason, mais on ne connaît pas non plus sa signification. Au fil du temps, la truite fut associée temporairement à d'autres symboles comme le bœuf, le lion, le feuillage ou une couronne.
On peut ajouter à l'ornement, la Croix de Guerre avec étoile de bronze qui a été décernée à la Ville en 1948.
Par délibération du 26 janvier 1988, le conseil municipal officialise son blason. Le nouvel écusson ovale, entouré d'un cartouche stylisé et surmonté d'une couronne à cinq tours, représente une truite d'argent sur fond rouge.
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
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Logotype
La ville possède un logotype depuis 1991. On observe ainsi en bas une truite avec des reflets surmontés par la silhouette rouge du château d'Annecy.
Avec la fusion de 2017, la commune s'est dotée d'un nouveau logotype de couleur rouge, en lettres capitales et intégrant la croix de Savoie.