L'avenue Kléber est une artère du Seizième arrondissement de Paris.
Origine du nom
Son nom vient de Jean-Baptiste Kléber (1753-1800), général français qui s'est illustré lors des guerres de la Révolution française.
Historique
L'avenue a son origine dans l'aménagement du boulevard extérieur au mur d'octroi décidé par ordonnance du Bureau des Finances du 16 janvier 1789. Son tracé correspond à ce boulevard entre l'actuel emplacement de la place du Trocadéro et celui du croisement avec les actuelles rues de Belloy et Paul-Valéry, dénommé « boulevard de Passy », entre les rues de Villejust (Paul-Valéry) et de Longchamp au croisement de laquelle était implantée la barrière de Longchamp et « boulevard de Longchamp », entre la rue de Longchamp et l'actuelle place du Trocadéro. De l'emplacement de la rue de Belloy où était située la barrière des Bassins à la place de l'Étoile, le mur et son boulevard extérieur avaient été décalés vers l'est pour contourner le bâtiment de l'École des orphelins militaires en construction en 1789. L'abandon de ce bâtiment en 1805 laissa entre les emplacements des actuelles avenue Kléber et rue Dumont-d'Urville un espace libre où fut aménagé en 1845 un hippodrome..
Ce boulevard était situé dans l'ancienne commune de Passy jusqu'à son annexion à la ville de Paris en 1860 et la voie fut rattachée à la voirie parisienne par un décret du 23 mai 1863.
L'avenue fut ouverte en 1854 sous le nom d'« avenue Kléber » entre la place de l'Étoile et la rue Circulaire (actuelle rue de Presbourg) et prolongée par un décret du 6 mars 1858, entre cette rue et la rue de Villejust actuelle rue Paul-Valéry en faisant disparaitre l'Hippodrome et la rue Guerlain qui était située à l'emplacement des immeubles des numéros 18 à 50.
L'ensemble rectiligne comprenant la partie sud de l'ancien boulevard extérieur au mur d'octroi entre la place du Trocadéro et la rue de Villejust reçut en 1864, le nom d'« avenue du Roi-de-Rome » avant de prendre par un arrêté du 16 août 1879 sa dénomination actuelle.
Installant en 1911 une usine de pneumatiques à Colombes, la société française BF Goodrich devient Kléber-Colombes en 1945, à la suite de l'installation de son siège social avenue Kléber, puis Kléber en 1962. La société sera absorbée en 1981 par Michelin.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- Fanfonne Guillierme y a vécu dans sa jeunesse avant de partir vivre en Petite Camargue, à Aimargues.
- Numéro 4 (et 9, rue de Presbourg) : ancien hôtel Mercedes, hôtel de luxe construit en 1902 par l'architecte Georges-Paul Chedanne,.
- Numéro 8 : consulat d'Islande en France.
- Numéro 17 : hôtel Raphael.
- Numéro 19 : ancien hôtel Majestic, maintenant l'hôtel The Peninsula Paris. Sous l'Occupation, le haut commandement militaire allemand s'y est installé. Il a abrité le siège de l'UNESCO, puis des services du ministère des Affaires étrangères, notamment le Centre des conférences internationales, avant d'être vendu par l'État français pour 460 millions d'euros à la société d'investissement publique du Qatar, Qatari Diar, qui doit le transformer en hôtel de luxe. C'est à cette adresse que furent signés les accords de Paris mettant fin à la guerre du Viêt Nam en 1973, les accords de Paris sur le Cambodge de 1991 et les accords Kléber signés après la rébellion du nord de la Côte d'Ivoire en 2003.
- Numéro 21 : après la Seconde Guerre mondiale et jusqu'en 1950, cette adresse accueille un dispensaire patronné par le Gouvernement de la République espagnole en exil ainsi que des bureaux, son siège principal étant situé 15 avenue Foch.
- Numéro 27 : la femme de lettres roumaine Hélène Vacaresco vécut à cette adresse.
- Numéro 34 : immeuble où mourut Olivier Halanzier-Dufresnoy, directeur de l'Opéra de Paris, le 28 décembre 1896.
- Numéro 44 : propriété de Slim Chiboub et son épouse Dorsaf Ben Ali, fille de l'ancien président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali.
- Numéro 50 : ambassade du Pérou en France.
- Numéro 52 : immeuble où mourut Aristide Briand le 7 mars 1932.
- Numéro 57 : immeuble où mourut Étienne Grosclaude, journaliste, chroniqueur, humoriste, conférencier, écrivain.
- Numéro 58 : ancien hôtel particulier Echaurren-Valero de style néo-Renaissance construit par l'architecte Octave Raquin en 1892. En 1895, l'immeuble est acquis par M. Echaurren-Valero, de Santiago (Chili), pour la somme de 750 000 francs.
- Numéro 60 : immeuble en briques et pierre construit en 1911 par l'architecte Charles Letrosne.
- Numéro 64 : impasse Kléber.
- Numéro 66 : les cariatides encadrant l'entrée de cet immeuble, privées de bras et de jambes, sont en outre tournées de profil (on en trouve un autre exemple au 21, boulevard Saint-Germain, à l'entrée d'un immeuble construit par l'architecte Jean Boussard).
- Numéro 88 bis : Hôtel Baltimore, toujours existant, où l'acteur et réalisateur Max Linder, star du muet, se suicida le 31 octobre 1925 avec sa femme.
- Numéro 91 : pharmacie où Jean Fougerat a « inventé » son sirop Rami en 1894.
- Numéro 100 bis : immeuble de 1896 qui mentionne « LUMIERE ELECTRIQUE ».
- Numéro 112 : immeuble monumental qui accueille la Société générale de 1910 à 1987. Le bâtiment est ensuite reconverti en centre d'affaires.