Ayron est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne en région Nouvelle-Aquitaine.
Histoire
La genèse du village n'a pu être établie avec précision malgré la présence sur le territoire communal d'un dolmen et de la voie romaine de Limonum (Poitiers) à Portus Namnetum (Nantes), aussi dénommée chemin de Saint-Hilaire. L'occupation du site pendant le haut Moyen Âge est cependant attestée par la découverte d'une nécropole mérovingienne autour de l'église.
Au 6ᵉ siècle, Ayron fait partie des terres de l'abbaye Sainte-Croix de Poitiers, fondée par Radegonde, belle-fille de Clovis. Dépendant de cette abbaye, le prieuré dispose sur la communauté d'un pouvoir très étendu jusqu'au 18ᵉ siècle : droit de haute et basse justice, nomination à la cure.
À la fin du Moyen Âge, l'abbaye doit partager le pouvoir avec les seigneurs d'Ayron qui résident au château. Des liens vassaliques les unissent à la châtellenie de Montreuil-Bonnin.
Le château d'Ayron a été construit à la fin du 15ᵉ siècle sur la base d'un «hébergement » plus ancien. Il conserve des éléments défensifs comme les meurtrières et les tours d'angle mais affiche sa fonction résidentielle avec ses baies de style flamboyant réparties régulièrement. Les familles Rivault d'Ayron et Jouslard se sont succédé au château jusqu'à la Révolution. Elles ont fourni des maires à Poitiers en 1362 (Aimery d'Ayron), 1463 (Michel d'Ayron) et 1596 (Philippe Jouslard). Le château est ensuite arrivé par donation dans la famille de Lambertie puis par mariage dans celle de Parent de Curzon, qui l'a vendu en 1868.
L'église est dédiée à saint Gervais et saint Protais, jumeaux martyrisés sous Néron en 57, aux corps redécouverts intacts en 386 par saint Ambroise de Milan. Leur culte s'est alors répandu et il en existe de multiples traces en Poitou, précisément dans des villages qui présentent une nécropole mérovingienne. L'implantation du christianisme est donc probable en ce lieu dès le 5ᵉ siècle.
Ayron a accueilli favorablement les avancées de la Révolution française. Elle a planté ainsi son arbre de la liberté, symbole de la Révolution.
Toponymie
Le nom de la ville pourrait provenir de la combinaison du mot gaulois are qui signifie devant et de la partie terminale du mot dunum, signifiant forteresse.
Un dénommé Béraldus de Araion était au nombre des signataires de l'acte de fondation du prieuré de Mirebeau en 1052.
Aux environs de 1100, le nom d'Hugues d'Ayron (Ugo de Araun) est mentionné dans le cartulaire de l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers. Apparaissent ensuite sur divers manuscrits Airaone (1164), Haraum (1190), Airaum (1194), Araon (1199), Aeraon (1266), Ayraon (1313).
L'orthographe définitive d'Ayron apparait pour la première fois en 1329.
Culture locale et patrimoine
Patrimoine civil
- Le château du 15ᵉ et 16ᵉ siècle est inscrit comme monument historique depuis 1999 pour son élévation. Après avoir été partiellement détruit par un incendie en 1961, il a été acheté par la commune en 1973 qui l'a transformé en salles de loisirs et en gites.
- L'église Saint-Gervais-et-Saint-Protais, dont les origines remontent au 5ᵉ siècle ou 6ᵉ siècle, a sans doute été victime des guerres qui ont dévasté le Poitou jusqu'au 16ᵉ siècle. Elle doit sa physionomie actuelle à une première restauration de 1604 et aux réfections de 1839 (allongement de la nef) et 1849 (nouveau clocher). Le chœur abrite un retable tabernacle classé du 17ᵉ siècle en bois polychrome de style baroque. Le corps central représente l'Ascension du Christ, les deux panneaux latéraux la Nativité et l'Adoration des mages. Ces scènes sont encadrées par les quatre évangélistes et surmontées d'anges aux ailes déployées.
- Le lavoir couvert de 1850, situé au pied du château sur la Vendelogne, est un bel exemple de l'architecture rurale du Poitou du 19ᵉ siècle.
Patrimoine naturel
La commune contient deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) qui couvrent 24 % de la surface communale:
- La plaine de Vouzailles pour 9 %,
- Les plaines du Mirebalais et du Neuvillois pour 16 %. Elles sont aussi protégées par la Directive oiseaux qui assure la protection des oiseaux sauvages et de leurs biotopes qui sont aussi classées comme zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO).
- Le ruisseau Le Magot bénéficie de protections issues d'engagements internationaux relevant de la directive habitats -faune-flore .
Arbres remarquables
Selon l'Inventaire des arbres remarquables de Poitou-Charentes, il y a un arbre remarquable sur la commune qui est un Robinier faux acacia situé dans le parc du château d'Ayron.
Plaine de Vouzailles
La plaine de Vouzailles est située au cœur du Seuil du Poitou. Elle est classée comme zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) . Elle couvre un vaste secteur de la bande de calcaires jurassiques qui forme un croissant entre Poitiers et Thouars. Elle couvre en partie ou en totalité le territoire de 11 communes (Amberre, Ayron, Chalandray, Champigny-le-Sec, Cherves, Cuhon, Maillé, Maisonneuve, Massognes, Le Rochereau, Vouzailles). Il s'agit d'une plaine faiblement ondulée. Les sols sont argilo-calcaires, profonds et fertiles : ce sont de groies, terres riches qui font l'objet d'une céréaliculture intensive. Les cultures céréalières sont interrompues çà et là par quelques îlots de vignobles traditionnels. La plaine de Vouzailles présente, donc, un paysage très ouvert. Elle est emblématique de ces plaines cultivées du Centre-Ouest de la France.
Malgré cette présence très forte de l'homme, de nombreux oiseaux ont pu se maintenir jusqu'à nos jours. Ces espèces comprennent notamment des espèces à affinités steppiques qui ont su s'adapter - du moins jusqu'à une époque récente, à une agriculture restée traditionnelle qui généraient une mosaïque d'emblavures suffisamment diversifiée pour subvenir à leurs besoins vitaux.
La plaine de Vouzailles, comme celle du Mirebelais et du Neuvillois, abrite un très important noyau reproducteur d'Outarde canepetière (47 couples en 2000). C'est une espèce en très fort déclin en Europe de l'Ouest (plus de 50 % de diminution des effectifs) et dont la région Poitou-Charentes constitue, avec la plaine de la Crau, un des derniers sites de nidification en France. Cette population représente plus du tiers de la population nationale. L'outarde est une espèce migratrice présente dans les plaines poitevines entre avril et octobre. C'est une espèce d'origine steppique qui a su s'adapter aux plaines ouvertes où l'activité agricole principale est de type polyculture-élevage. Pour leur parade, les mâles utilisent les parcelles à végétation basse et peu dense alors que les parcelles de luzerne sont activement recherchées en période de reproduction pour leurs ressources en insectes. Toutefois, le développement d'une agriculture modernisée ces dernières années est responsable du déclin dramatique de l'outarde. Ainsi, les effectifs nicheurs ont diminué de plus de 50 % en 6 ans. En effet, l'utilisation systématique des tracteurs détruit les nichées situées au sol ; l'utilisation d'insecticides provoquent une diminution importante voire la disparition des insectes, nourriture principale de ces oiseaux, l'augmentation de la taille des parcelles et le recours croissant au maïs irrigué ont modifié considérablement en peu d'années le biotope de ces oiseaux.
L'ornithologue amateur pourra, aussi, voir :
- Le Bruant ortolan (une centaine de couples) qui se trouve à proximité des vignes. C'est une espèce en fort déclin en Europe. Dans toute la moitié nord de la France, on ne compte que 60 à 70 couples. Cette espèce fait l'objet d'une protection sur tout le territoire français ;
- Les busards sont des rapaces typiques des milieux ouverts (landes, steppes, marécages). Ils nichent aujourd'hui principalement dans les céréales à la suite de la réduction de leurs habitats naturels. Leurs effectifs sont étroitement liés aux fluctuations d'abondance des campagnols des champs qui constituent l'essentiel de leur alimentation et en font d'utiles auxiliaires de l'agriculture. Le Busard cendré et le Busard Saint-Martin sont tous les deux des espèces protégées dans toute la France. Le busard cendré utilise les céréales à paille pour installer son nid. Son territoire de chasse recouvre la plaine et ses abords : il y recherche gros insectes et campagnols.
- La Chevêche d'Athéna ;
- Le Petit-duc scops ;
- L' Œdicnème criard (espèce protégée dans toute la France). Il recherche la plaine pour se reproduire, pour nicher, dans des zones de terre nue, souvent pierreuses ou avec une maigre végétation rase, sur sol sec. Il pond à même le sol, souvent dans un semis de tournesol ou entre deux rangs de vigne. C'est un gros consommateur d'insectes, d'escargots et de limaces. À l'automne, les familles se rassemblent en des lieux favorables réutilisés année après année. Les groupes atteignent parfois 300 individus avant leur départ en migration vers le sud, Espagne ou Afrique. Quelques oiseaux hivernent sur place
- La Perdrix grise ;
- Le Pluvier doré , une espèce limicole qui trouve en la plaine de Vouzailles le principal site d'hivernage dans le département de la Vienne durant la mauvaise saison où ils peuvent encore capturer les invertébrés du sol qui représentent l'essentiel de leur nourriture;
- Le Vanneau huppé une espèce limicole qui trouve en la plaine de Vouzailles le principal site d'hivernage dans le département de la Vienne durant la mauvaise saison où ils peuvent encore capturer les invertébrés du sol qui représentent l'essentiel de leur nourriture ;