Barsac (Barçac en gascon) est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Gironde, en région Nouvelle-Aquitaine.
Ses habitants sont appelés les Barsacais et les Barsacaises.
Histoire
Antiquité
Trois objets de bronze, un poignard à quatre rivets et un autre à deux rivets ainsi qu'une pointe de lance, ont été recueillis entre 1952 et 1982, dans une carrière d'extraction d'argile à briques située en bordure de la rive droite du Ciron, dans une prairie au lieu-dit Tournet. Ils ne proviennent pas du même dépôt car leur patine est différente. Les deux poignards étaient probablement utilisés comme couteaux de poche. Ces trois objets témoignent des influences de la civilisation des Tumulus du Bronze moyen du sud-ouest de l'Allemagne.
Deux dépôts monétaires découverts en 1848 (l'un comprenant 300 pièces de bronze datant de l'époque des Antonins, l'autre près de 1400 monnaies dont l'époque n'est pas connue) attestent de la présence romaine sur le territoire de la commune.
Plusieurs découvertes archéologiques sont attribuables à l'antiquité gallo-romaine ou mérovingienne : la commune était en effet traversée par la voie romaine reliant Bordeaux (Burdigala) et Agen (Aginnum).
Cette voie romaine est toujours visible au lieu-dit Peybale.
Moyen Âge
Chef-lieu de la prévôté royale de Barsac, dont la juridiction s'étendait au Moyen Âge sur une grande partie de la « terre Gasque ».
Du Treizième siècle au Quinzième siècle, la prévôté de Barsac fait partie du Duché d'Aquitaine contrôlé alors par le roi d'Angleterre.
Au début du Treizième siècle, autour de 1208, le roi d'Angleterre Jean Sans Terre accorde à Jean de Canaud l'autorisation de bâtir un moulin à l'embouchure du Ciron près de la Garonne (sur le site de l'actuel moulin du pont toujours visible au bord de la route départementale 1113 entre Barsac et Preignac).
Le 8 février 1254, le roi d'Angleterre Henri III autorise les habitants de Barsac (hominibus de Berzac) à clore et fortifier leur ville.
Durant la Guerre de Cent Ans, le 22 janvier 1356, lors d'une campagne militaire en Guyenne, Sir John Wingfield, chevalier combattant au sein de l'armée du Prince Noir, indique dans une lettre avoir pris plusieurs villes fortifiées dont celle de Barsac.
Époque moderne (Seizième-Dix-huitième siècles)
Au Dix-septième siècle, la prévôté royale de Barsac regroupe les paroisses de Barsac, Cérons, Preignac, Pujols, Sauternes, Bommes, Saint-Selve, Saint-Morillon et Villagrains. Mais en 1643, le roi Louis XIII démembre la prévôté pour offrir le droit de justice sur les paroisses de Saint-Selve, Saint-Morillon et Villagrains à Guillaume de Guérin, seigneur du Puch.
En 1770, la crue de la Garonne cause une inondation très importante au point de submerger l'église Saint Vincent. Des centaines de Barsacais doivent trouver refuge à l'étage de la tribune avant d'être secourus par des marins.
Sous le règne de Louis XV, l'ingénieur et géographe Pierre de Belleyme cartographie la Guyenne à l'échelle 1/43 200. La ville de Barsac apparait sur le fascicule 34 de la Carte de Guyenne.
Le 17 avril 1770, une crue millénaire de la Garonne, aussi appelée la Grande Souberne des Rameaux, inonde entièrement la commune. Une marque dans l'Eglise de Saint-Vincent indique encore le niveau de la crue.
Pour plus d'information sur l'état de la commune au 18ᵉ siècle, voir l'ouvrage de Jacques Baurein.
À la Révolution, la paroisse de Saint-Vincent de Barsac forme la commune de Barsac.
Époque contemporaine (Dix-neuvième siècle à nous jours)
En mars 1838, à la suite d'une crue de la Garonne, un pied d'eau inonde la route royale traversant le bourg.
En juin 1840, lors d'une crue de la Garonne, plusieurs milliers d'habitants des villes de Barsac, Preignac et Toulenne se coordonnent pour renforcer les digues en urgence et éviter une inondation des bourgs.
Au milieu du Dix-neuvième siècle, la ville de Barsac est réputée en France pour sa fabrication de tonneaux,.
Le 6 mars 1930, une crue centennale de la Garonne atteint 11,90 mètres dans la commune. La Garonne s'étend au delà de la voie ferrée jusqu'aux châteaux Piada, Coutet, Menauta et Myrat. Près de 500 habitations sont sinistrées.
Toponymie
Attestations anciennes
Le nom de la ville de Barsac apparait sous différentes formes dans les documents au Moyen Âge :
- En 1242 : Berzac dans un acte émis par le roi d'Angleterre Henri III.
- En 1274 : Barssiaco dans un acte où Petrus Bertrandi, chevalier résidant sur le territoire de la prévôté de Barsac, prête hommage au roi d'Angleterre Édouard Ier.
- En 1277 : Berzaco à l'occasion de la nomination de Johan Ferre comme prévôt royal par Édouard Ier.
- En 1285 : Barsaco ou Barssaco lors de l'affermage de la charge de prévôt royal par Édouard Ier à Johan Alegre pour 145 livres bordelaises,.
- En 1356 : Brassak dans une lettre de Sir John Wingfield adressée à Richard de Stafford au sujet de la campagne militaire du Prince Noir en Guyenne.
Etymologie
Dans son ouvrage sur la Toponymie générale de la France, le professeur Ernest Nègre indique que le nom de Barsac est composé de deux éléments. Le premier est une base venant d'un anthroponyme, nom propre d'origine germanique Bertus et le second du suffixe -iacum.
Géographie
Située sur la rive gauche de la Garonne et traversée par le Ciron, la commune se trouve à 27 kilomètre au sud-est de Bordeaux, chef-lieu du département, à 8,5 kilomètre au nord-ouest de Langon, chef-lieu d'arrondissement et à 6 kilomètre au sud-est de Podensac, chef-lieu de canton.
Les communes limitrophes en sont Cérons au nord-ouest, Illats à l'ouest, Pujols-sur-Ciron au sud-ouest, Preignac au sud-est ; sur la rive droite de la Garonne, se trouvent Loupiac à l'est et Cadillac au nord sur environ un kilomètre. Les communes limitrophes sont Cadillac-sur-Garonne, Pujols-sur-Ciron, Preignac, Cérons, Illats, Loupiac et Sainte-Croix-du-Mont.
Communes limitrophes de Barsac
Cérons
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Cadillac
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Rive droite
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Illats
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de la
Garonne Loupiac
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Pujols-sur-Ciron
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Preignac
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La principale voie de communication routière est la route départementale D 1113, ancienne RN 113 (Bordeaux-Marseille), qui mène, vers le nord-est, à Cérons et Podensac et au-delà à Bordeaux et, vers le sud-ouest, à Preignac et au-delà à Langon. Deux routes départementales commencent à partir de cette D 1113 et mènent toutes deux vers le sud-ouest, la D 118 vers Illats et Landiras et la D 114 vers Pujols-sur-Ciron.
L'accès à l'autoroute A62 (Bordeaux-Toulouse) le plus proche est le numéro 2 de Podensac, distant de 6 kilomètre vers l'ouest-sud-ouest.
L'accès numéro 1 de Bazas à l'autoroute A65 (Langon-Pau) se situe à 22 kilomètre vers le sud.
La commune dispose d'une gare SNCF sur la ligne Bordeaux-Sète du TER Aquitaine.
Lieux et monuments
- L'église Saint-Vincent construite au 18ᵉ siècle, classée monument historique depuis 1908 : façade très sobre, clocher avec dôme d'ardoise ; mobilier 18ᵉ siècle : maître-autel et retable de Vernet, boiseries de chœur de Simon, fonts en marbre de Quéva, tribune d'orgue de Mollié, boiseries de Combes dans la sacristie, retable de Barthélemy Cabirol.
L'un des murs du porche intérieur de l'église présente une curiosité : à environ un mètre au-dessus du sol, un trait indique une crue exceptionnelle de la Garonne avec la mention « LE 7 AVRIL ANO 1770 DEBORDEMANT ».
- Château de Bastard 17ᵉ siècle.
- Château de Rolland, vestiges médiévaux.
- Châteaux du vignoble sauternais, appellation barsac.
- Nombreuses maisons du 18ᵉ siècle dans le village.
- Chemin de Croix. Voie empierrée au 18ᵉ siècle.
- La digue de la Garonne. Elle protège la commune des crues de la Garonne. Elle est construite entre 1855 et 1856. Ce n'est alors qu'une simple digue en terre gazonnée s'élevant à 8,35 mètres de hauteur s'étirant sur plus de 5 kilomètres. Mais après les inondations du 6 mars 1930, la digue est rehaussée à 9 mètres et recouverte de sacs de ciment. Depuis le 20 avril 2020, la communauté de communes Convergence-Garonne est la gestionnaire de l'ouvrage.