Bassens (prononcé [basɛ̃s]) est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Gironde en région Nouvelle-Aquitaine.
On y trouve l'une des composantes du port de Bordeaux, le terminal de Bassens.
Histoire
Les premiers habitats, préhistoriques et gallo-romains, se concentrent autour de l'église et le long de la Garonne. L'ancienne voie romaine vers Blaye, le "chemin de la Vie" traversait les marais, d'après l'érudit F. Jouannet. Léo Drouyn en a donné des coupes et des plans. Une nécropole mérovingienne a été redécouverte sur le site de l'église Saint-Pierre.
Bassens subit l'influence économique de la ville de Bordeaux dès l'Antiquité,.
Au Moyen Âge, c'est le siège de la baronnie de Montferrand. On y cultive la vigne. Un four de tuilier médiéval a été découvert en 1887 au château Pommerol.
Bassens est un lieu de résidence de parlementaires et négociants bordelais. Nobles, bourgeois, négociants et armateurs bordelais y font construire de belles demeures aux 18ᵉ et 19ᵉ siècles,.
Entre 1801 et 1806, la commune est réunie à celle de Carbon-Blanc sous le nom de Bassens-Carbon-Blanc. Les deux communes sont séparées en 1853,.
Le port est aménagé au début du 20ᵉ siècle : la construction de quais verticaux reliés à la voie ferrée Bordeaux-Paris est effectuée en 1915. Ces quais sont équipés de dix postes de navire et d'une vingtaine de grues.
Au cours de la Première Guerre mondiale, l'armée américaine s'implante dans la partie basse de Bassens pour y construire un nouveau port : à ce niveau de la Garonne, le site peut accueillir des installations portuaires en eaux profondes (chenal de 11 mètre). Elle y réalise un appontement en 1917 pour le débarquement de ses troupes et de son matériel : 8 000 Sammies font les trois-huit pour développer le « New Bassens », un appontement formé de deux estacades réunies par une passerelle pour dix postes d'accostage. Le quai américain comporte des docks et des camps ainsi qu'un hangar frigorifique. Les installations accueillent près de 700 navires jusqu'en 1919. Certaines de ces infrastructures sont encore utilisées de nos jours,,.
Des quais en maçonnerie sont édifiés entre 1925 et 1930 : des entrepôts pour les produits pétroliers et des hangars pour les bois coloniaux y sont construits.
Dans les années 1980 un remaniement général modifie la disposition des postes d'accostages. Un bassin de radoub est établi à la Baranquine.
Toponymie
Formes anciennes du nom : Bassenxs, Bacenxs ou Bassenx au 14ᵉ siècle,, Bassens en 1793 et 1801, Bassens-Carbon-Blanc entre 1806 et 1853, puis Bassens. Le nom du lieu provient de Bassing (domaine de Basso), de Basso et du suffixe -ing indiquant une propriété.
Gentilé : les habitants de la commune sont appelés Bassenais, Bassenaise.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Plusieurs édifices de la commune sont inscrits à l'inventaire général du patrimoine culturel :
- Le château de Beauval, rue du Tertre, au sommet du plateau à la limite orientale de la commune. Ensemble des 18ᵉ et 19ᵉ siècles, constitué d'un logis et d'une chapelle.
- Le château Pomerol, du 19ᵉ siècle, rue Raoul-Bourdieu, au bord du plateau et au carrefour d'anciennes voies. Aujourd'hui maison de retraite.
- L'église Saint-Pierre, place de la Libération, à l'un des points les plus élevés du plateau et au centre du village où aboutissent les anciennes routes. Édifice des 11ᵉ, 12ᵉ, 15ᵉ, 16ᵉ et 19ᵉ siècles, sur un emplacement occupé dès le 8ᵉ siècle, décor intérieur remanié à la fin du 20ᵉ siècle, clocher du 12ᵉ siècle inscrit aux Monuments historiques. Le clocher neuf conçu par l'architecte Paul Abadie a été récemment restauré ainsi que les clochetons.
- La ferme dite clos du Barry, rue Pasteur, des 18ᵉ et 19ᵉ siècles, située à proximité du village à un carrefour de chemins anciens. Le pavillon central donne sur une petite cour, le portail d'entrée comporte une grille ouvragée, les deux ailes en retour d'équerre servaient de dépendances.
- La ferme Boles, côte de la Garonne, des 18ᵉ (logis et cheminées) et 19ᵉ siècles (dépendances).
- La ferme dite domaine le Bousquet, rue du Maréchal-Joffre, sur le coteau à l'extérieur du village. Édifice des 16ᵉ, 17ᵉ, 18ᵉ et 19ᵉ siècles, formé d'un long bâtiment à trois corps et de deux corps de dépendances sur le côté. Une tourelle carrée s'appuie sur la façade septentrionale du logis.
- La ferme dite métairie de Fleur, rue du Tertre, au bord du plateau de Montferrand, du 16ᵉ-17ᵉ siècle, aujourd'hui partiellement détruite. D'après Léo Drouyn, elle aurait réutilisé des matériaux du château de Montferrand détruit en 1591 (cheminée et cul-de-lampe support d'échauguette).
- La maison de maître dite château d'Antichan, rue Manon-Cormier, au bord de l'ancienne route du port de Lormont, au pied du coteau. Édifice du 18ᵉ siècle, constitué d'un long bâtiment entouré d'un parc. Le niveau de soubassement (transformé en appartements) abritait les chais ; on accède au rez-de-chaussée surélevé par un escalier tournant en pierre à double volée. La porte d'entrée est couronnée par un fronton orné de sculptures. La maison fut habitée au 20ᵉ siècle par Manon Cormier.
- La maison de maître dite domaine Bellerive-Les Moines, quai Alfred-de-Vial, des 18ᵉ et 19ᵉ siècles, maison carrée à étage avec tours polygonales de style néo-médiéval surmontées d'un décor de créneaux.
- La maison de maître dite château des Griffons, avenue des Griffons, actuel bâtiment construit au 19ᵉ siècle par l'architecte Charles Berger pour le négociant bordelais Marc Maurel. Acquis en 1934 par la municipalité de Bassens.
- La maison de maître dite domaine Lagrange, rue Fabre, au sommet du coteau, des 18ᵉ et 19ᵉ siècles, était une ancienne possession de l'abbaye cistercienne de Bonlieu. Elle est constituée d'un corps principal accolé à un corps de bâtiment plus étroit. Les aménagements de voirie ont séparé la demeure d'une partie de son parc.
- La maison de maître dite château Morin, rue de la Pomme-d'Or, en bordure du plateau dominant la Garonne, du 18ᵉ siècle. Elle a été partiellement détruite par un incendie en 2001 ; chapelle à abside semi-circulaire. Attribuables à l'architecte Louis Combes.
- La maison de maître dite domaine Moulerin, rue d'Ambarès, à proximité de routes antiques, entourée de vignobles, date des 17ᵉ et 18ᵉ siècles, mais a été très remaniée par la suite ainsi que le jardin (ruines de chapelle ?). Logis allongé et prolongé d'un logement et d'un chai portant la date de 1882. Lors de la vente comme bien national, le domaine comportait « maison de maître avec métairie, un chai, un cuvier, 103 journaux de vigne, terre, pré, aubarède et pacage ».
- La maison de maître dite domaine Muscadet, rue d'Ambarès, à proximité de routes antiques, des 18ᵉ et 19ᵉ siècles. Ensemble composé d'un logis (partie ancienne) au centre d'une cour avec trois côtés entourés de dépendances. Les deux pavillons de la façade postérieure sont couverts d'une haute toiture d'ardoise percée d'œils-de-bœuf.
- La maison de maître dite château de Séguinaud, chemin du Grand-Came, du 19ᵉ siècle, acheté en 1878 par le négociant bordelais Urbain Maurel : cette maison de campagne comprenait alors « maison de maître, logement, chai, cuvier, grange, parc, jardin d'agrément et fontaine ». Le domaine a été racheté par la municipalité de Bassens en 1973, qui en fait alors un centre de loisirs. Bâtiment construit en U au milieu d'un parc où les vestiges d'un belvédère donnent accès à un large panorama sur la vallée de la Garonne. Plus au sud, une fontaine alimente un lavoir auquel on accède par un escalier à une volée double.
- Le manoir dit château Beaumont, rue Raoul-Bourdieu, au carrefour des routes reliant Bassens, Lormont et Carbon-Blanc, du 18ᵉ siècle, remanié au 20ᵉ. L'édifice se compose d'un corps de logis carré avec deux tours circulaires découronnées. La chapelle est signalée par des ouvertures surmontées d'une croix. Le parc et le château ont été acquis par la municipalité en 1955. Actuellement maison des jeunes.
- Le manoir dit château Grillon, rue La Fayette, situé à la limite des zones résidentielles et de la zone industrielle dont il est séparé par la voie de chemin de fer, des 18ᵉ et 19ᵉ siècles. Façade postérieure du logis principal le long de la route, avec deux corps à pignons découverts et tourelle d'angle d'inspiration médiévale.
- Les vestiges du manoir dit domaine de Meignan, rue La Rochefoucault, à la limite de la zone résidentielle et de la zone viticole, des 18ᵉ et 19ᵉ siècles : puits galbé datant de la Première moitié du 18ᵉ siècle et portail composé d'une porte cochère flanquée de deux portes piétonnes datant du Premier quart du 19ᵉ siècle ; la grille est ornée de motifs géométriques et hérissée d'artichauts. Le parc est devenu un jardin public.
- Les vestiges du manoir dit château Puy-Pelat puis domaine des Balances, rue Franklin, du 18ᵉ siècle, vestiges situés à la limite de la zone portuaire entre la voie ferrée et les nouvelles routes : quelques vestiges des murs du logis percés d'une porte cintrée.
- Le château de Lagarde est construit vers 1864 par l'architecte Berger pour l'armateur bordelais Émile Maurel. Il est détruit dans un incendie en 1913. Il en reste les communs (logements, écurie, bergerie, grenier, remise, orangerie). Le parc a été partiellement loti et transformé en jardin public.
- L'éolienne de Beauval, rue du Tertre, datant de la fin du 19ᵉ siècle, éolienne Bollée. Elle est signalée dans le circuit-patrimoine en vélo qui traverse la commune.
Équipements culturels
La construction de la médiathèque date de 1995. Elle a été réaménagée en 2013 (600 mètre carré), a été dotée d'un espace public numérique (EPN) labellisé Netpublic et d'une salle de spectacle de 80 places.
Patrimoine environnemental
Bassens adhère au projet de fil vert du parc des Coteaux reliant plusieurs communes de la rive droite, intégré à la Boucle verte de Bordeaux Métropole.
Personnalités liées à la commune
- Jacques Robelin (1605-1677), mort à Bassens, maître maçon parisien.
- Hubert Prom (1807-1896), fondateur de Maurel & Prom, propriétaire du château de Beauval au 19ᵉ siècle.
- Simon-Antoine Delphin de Lamothe (1725-1781), professeur en droit bordelais puis avocat au parlement de Bordeaux, propriétaire du "domaine de Muscadet".
- Herman Georges Berger (1875-1924), escrimeur, champion olympique par équipe en 1908.
- Madeleine Cormier, dite Manon Cormier (1896-1945), résistante française.
Héraldique
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Les armes de Bassens (Gironde) se blasonnent ainsi :
D'argent au navire de gueules et d'azur, habillé et pavillonné d'or, ouvert de six sabords aussi d'azur, voguant sur une champagne du même, chargée d'un croissant d'or surmonté d'une grappe de raisin de gueules feuillée de sinople, au chef aussi de gueules chargé d'un léopard aussi d'or armé et lampassé aussi d'azur.
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