Beaulieu-sous-Parthenay, en poitevin-saintongeais « Bealu » ou "Bialu", est une commune du Centre-Ouest de la France située dans le département des Deux-Sèvres, en région Nouvelle-Aquitaine.
Histoire
Les premiers témoignages de séjour sur le territoire datent du néolithique supérieur, il y a cinq millénaires. Il a été retrouvé des haches polies sur un coteau de la Viette près de la Férolière. Les labours ont remonté à la lumière cet outil primitif. Beaucoup plus tard, l'occupation romaine a fixé bon nombre de chemins pour mieux contrôler les turbulentes tribus celtes qui occupaient l'espace.
L'église possède de nombreux éléments de maçonnerie originaires du 12ᵉ siècle, le porche, des chapiteaux, ainsi que des corbeaux supports de colonnettes, que le tailleur de pierres a sculpté sous forme de têtes humanoïde et de félins, peut-être pour rappeler un ancien culte païen célébré sur l'emplacement actuel de l'église qui couvre des puits aujourd'hui disparus. Elle est caractérisée par l'inclinaison de son clocher, que les récentes réfections n'ont pu corriger.
La commune comprend plusieurs anciens logis fortifiés construits au 14ᵉ siècle, dont le château de la Guyonnière, encore entouré de douves baignant un jardin d'inspiration médiévale. Le château de la Meilleraye, ancienne demeure qui fut somptueuse, où séjourna le maréchal de France Charles de La Porte, fut édifié au 17ᵉ siècle sur l'emplacement d'une ancienne maison forte. Ses ruines romantiques, classées, attendent une conjonction d'évènements favorables pour être mises en valeur.
Plusieurs borderies ont été construites en moellons de granit à cette époque, dont celle de La Sablière qui porte la date de 1608 sur la clef de la voûte d'entrée. Pour appréhender l'origine des noms des lieux-dits, il est prudent de les étudier, avant toute référence livresque, à la lumière du parler local (poitevin).
L'histoire communale autour des lieux-dits et des habitants a fait l'objet d'un chapitre documenté dans l'ouvrage de Maurice Poignat Le Pays de Gâtine.
Par ailleurs, celle-ci a été régulièrement développée dans un bulletin trimestriel "l'Eloase" (l'éclair en poitevin) édité par l'association "Vivre au Pays", de 1980 à 2002. Une collection complète a été remise à la mairie où elle peut être consultée.
Toponymie
Beaulieu vient du latin « bellus locus », « lieu beau », endroit agréable à habiter.
Avant 1880, sur l'Etat Civil, Beaulieu n'est jamais « sous Parthenay » mais Beaulieu tout court (suivi parfois de canton de Mazières). Sur les registres paroissiaux les curés signent jusqu'en 1792 : curé de Beaulieu ou de Saint Benoît de Beaulieu.
Malgré son nom, la commune essentiellement rurale, n'est pas un satellite de Parthenay.
Pour l'évêché de Poitiers, au début 19ᵉ siècle, Beaulieu est dit "en Gâtine" (extrait des registres de l'Evéché : "...le 25 juillet 1812, Monsieur André Charbonneaux, prêtre, né à Lonny, ancien chanoine régulier du chapitre d'Airvault en ce diocèse a été nommé à la succursale de Beaulieu en Gâtine, canton de Mazières ..."
Pourquoi Beaulieu ne reviendrait-il pas « en Gâtine » comme ses voisines Mazières en Gâtine, La Boissière en Gâtine... puisque de la même communauté de communes et évitant ainsi d'être considérée comme une annexe de Parthenay, ce qu'elle n'est en rien ?
De nombreuses communes portent ce nom unique. Pour éviter les confusions, on indique le département entre parenthèses : ce sont Beaulieu (Ardèche), Beaulieu (Cantal), Beaulieu (Côte-d'Or), Beaulieu (Hérault), Beaulieu (Indre), Beaulieu (Isère), Beaulieu (Haute-Loire), Beaulieu (Nièvre), Beaulieu (Orne), Beaulieu (Puy-de-Dôme). Certaines communes ont adjoint, pour se différencier, un mot indiquant leur situation : Beaulieu-sous-Parthenay, Beaulieu-sur-Mer, Beaulieu-sur-Loire, Beaulieu-sur-Layon, Beaulieu-sous-la-Roche, Beaulieu-les-Fontaines, Beaulieu-sur-Sonnette, Beaulieu-sur-Oudon, Beaulieu-en-Argonne, Beaulieu-lès-Loches, Beaulieu-sur-Dordogne.
Le gentilé des habitants de Beaulieu est très varié : Béalocien, Beaulieusard, Beaulieurois, Bellilocien, Bellieurain, Bellilocois, Belliloquois, Belliloqueteux, Belliquière, Berlugan, Beloudonien.
Géographie
La commune de Beaulieu-sous-Parthenay est située au nord-est du canton de Mazières-en-Gâtine, dans le centre du département des Deux-Sèvres, sur une ancienne route reliant Parthenay à Saint-Maixent-l'École.
En dehors du bourg, l'habitat est dispersé. Environ 60 groupements de bâtiments ou villages constellent le territoire. Cette dissémination des lieux de peuplement est essentiellement due aux innombrables sources qui jaillissent du sol. L'eau a toujours été nécessaire pour organiser la vie. Les limites de la commune sont dessinées par des ruisseaux ou des rivières sur au moins 60 % de son périmètre. Les étangs font partie du paysage, façonné du primaire ancien au Jurassique inférieur, qui a laissé d'épaisses couches d'argile. Le granit et les schistes cristallins affleurent fréquemment, en ponctuant les prairies de chirons, ces gros blocs laissés par l'érosion.
La commune qui connut un millier d'habitants au début du siècle, régressa jusqu'à 530 béalociens en 1975. La proximité de Parthenay permet aujourd'hui une expansion lente mais régulière. La population est voisine de 650 personnes, soit une densité de 23 habitants au km². Sa répartition par tranche d'âges est proche de la moyenne du département. Le parc de logement est ancien, 40 % ont été construits après 1975. La quasi-totalité des résidences principales est constituée de maisons individuelles. Le réseau routier comprend cinq routes départementales dont la RD 938 de Parthenay à Saint Maixent l'Ecole, du nord au sud, et la RD 22 de Mazières-en-Gâtine à Thenezay de l'ouest à l'est. Les voies intercommunales ont une longueur voisine de 20 km, les routes communales de 21 environ, et les chemins ruraux côtoient les 31 km, dont 15 sont particulièrement adaptés à la randonnée.
Lieux et monuments
- Château de la Guyonnière,
- Ruines du château de la Meilleraye - 17ᵉ siècle,
- Église Saint-Benoît - 12ᵉ et 17ᵉ siècles,
- Ancienne chapelle Saint-Clodoalt à la Grande Meilleraye - 17ᵉ siècle,
- Vestige du prieuré Fontevriste de la Bignotière ou Bigorlière avec sa métairie - 17ᵉ siècle,
- Maison de noble de Bois-vert (quelques vestiges) - 16ᵉ siècle,
- Métairie des Buraudières - 17ᵉ siècle,
- Tour et étang de la Crolée, vestige d'un domaine et d'une maison forte - 16ᵉ siècle,
- Maison forte de la Férolière - 14ᵉ et 15ᵉ siècles,
- Ferme fortifiée de la Boctière - 16ᵉ siècle,
- Métairie de la Grolière - 15ᵉ siècle,
- Maison forte et métairie de Mauvergne - 14ᵉ siècle,
- Maison forte et métairie de l'Ourserie - 15ᵉ siècle,
- Métairie de la Tartaille - 16ᵉ siècle,
- Métairie de la Sablière - 17ᵉ siècle,
- Métairie de Salboire,
- Maison forte et métairie de la Coussaie - 16ᵉ siècle,
- Métairie de la Boule - 16ᵉ siècle,
- Maison forte et métairie des Ouches,
- Moulin de l'Aumônerie - 17ᵉ siècle,
- Traces d'établissements pré-industriel à Barou - 16ᵉ siècle,
- Ancien four à chaux et tuilerie à la Petite Meilleraye - 19ᵉ siècle,
- Ancienne gare de la Petite Meilleraye - fin 19ᵉ siècle.