Bélâbre est une commune française située dans le département de l'Indre, en région Centre-Val de Loire.
Histoire
Entre Bélâbre et Mauvières, existe une pierre couchée sur l'ancien chemin de Puyrajoux au Blanc, c'est une pierre levée.
Aussi énigmatique que ce mégalithe est le lieu-dit « le Cimetière au Chien » en limite des communes de Chalais, Ruffec et Ciron. Les anciennes paroisses qui ont formé la commune de Bélâbre sont encore marquées par leurs églises. Le prieuré de Jovard dépendait de l'abbaye de Méobecq. L'église formée d'une nef et d'un clocher est dédiée à la Vierge et garde deux statues de bois. On y venait autrefois « en voyage ». Il fallait suivre un parcours marqué de sept croix jusqu'à la fontaine du Magnoux où l'on jetait quelques pièces de monnaie. Ce pèlerinage se continue toujours. L'église de Nesme fut propriété des bénédictins de Saint-Savin-sur-Gartempe qui la reçurent en don en 1092. À l'Épeau, le prieuré dépendait de Grandmont.
Par lettre de 1372, le roi Charles V donnait à son « amé et féal chevalier Jehan de Pocquières...le chastel de Bel arbre, assis en Guienne, à trois lieues ou environ prez de Oblanc, confisqué sur Périchon de Naillac, Anglais tenant le party ennemy, et valant 120 livres de rente » Les deux seigneuries voisines de la Salle et de Bel Arbre furent réunies en 1498. La terre de Bélâbre appartint successivement à Pierre III de Pocquières, à Louis de Chazerat (mi-16ᵉ siècle, bailli du duché de Berry pour Marguerite de Valois, époux en 1530 de l'héritière Anne de Pocquières), à Jean de Durfort de Born († 1613 ; curateur d'Anne de Pocquières — âgée, veuve et sans postérité — dès avant 1593).
Les guerres de Religion n'épargnèrent pas Bélâbre qui avait un temple de l'église réformée. Deux sièges, l'un en 1587 par les calvinistes, l'autre en 1591 par les Ligueurs, apportèrent leurs ravages.
Armand-Léon de Durfort de Born — fils de Jean de Durfort et époux d'une cousine issue de germain de Sully : Lucrèce de Béthune, fille de Florestan de Béthune-Mareuil de Congy — était lieutenant général de l'artillerie royale. Sa ruine devait amener le « chasteau et maison forte, garnie d'un portail, tours, pavillons, fossés, pont-levis et basse-cour » à Jacques premier Lecoigneux (1588/1589-1651),. Lié à Gaston d'Orléans dont il fut le chancelier, père de François Le Coigneux (1624-1702 ; son fils aîné, conseiller-clerc au Parlement, frondeur et poète), il était président à mortier au Parlement de Paris et joua un rôle important pendant la Fronde. Exilé pendant un temps, il revint en France à la mort de Louis XIII et obtint l'érection de son domaine — Bélâbre, Liglet, Ajoux, la Luzeraise et le Châtelier, acquis en 1649 — en marquisat le 8 juillet 1650. Par sa troisième femme Eléonore de Chaumont épousée en 1640, il pouvait exciper d'une parenté avec les Durfort de Born : la grand-mère maternelle d'Eléonore, Renée de Polignac, était la sœur de Louise de Polignac, la femme de Jean de Durfort et la mère d'Armand-Léon de Durfort de Born ; Renée et Louise de Polignac étaient filles de Christophe de Polignac d'Escoyeux, dont la mère était une Pocquières.
Son deuxième fils, le Deuxième marquis de Bélâbre Gabriel Lecoigneux († 1709 ; demi-frère de François), conseiller du roi en ses conseils, réalisa un parc magnifique qui bordait l'Anglin. Son dernier fils homonyme Jacques Lecoigneux, † 1686, le seul né d'Eléonore de Chaumont, marquis de Montmélian et Mortefontaine, lui aussi président à mortier au Parlement de Paris, convola également trois fois : sa deuxième épouse, mariée en 1659, fut Marie d'Aloigny de Rochefort du Blanc, sœur du maréchal. Polyxène Le Coigneux (1641-1705), sœur de Jacques et demi-sœur de François et de Gabriel, épousa Henri-Emmanuel Hurault de Vibraye. Fils de Gabriel, le Troisième marquis Jacques II Lecoigneux (1683-1728) fut colonel de régiment de Bélâbre puis brigadier des armées du roi. Fils de Jacques II, le Quatrième marquis Louis-Jacques Lecoigneux (1715-1752) agrandit encore les possessions familiales. Fils de Louis-Jacques, le Cinquième marquis de Bélâbre Jacques Louis Guy Lecoigneux (1751-1813 ; postérité), lieutenant des maréchaux de France en 1789, devait émigrer à la Révolution.
Un descendant de la famille Lecoigneux eut en 1832 une singulière idée. Ayant lu un récit historique qui faisait à tort mourir à Bélâbre Guillaume de Flavy, capitaine de Compiègne parfois jugé responsable de la capture de Jeanne d'Arc, il fit élever sur un îlot de l'Anglin un tombeau doté d'un gisant d'emprunt. Les historiens rétablirent un jour la vérité mais le plus cocasse dans le destin de ce tombeau figuré, ce fut la crédulité populaire qui vit dans le gisant non pas un personnage historique mais « saint Greluchon », favorable aux femmes désirant avoir enfant. Elles venaient se baigner dans un bras de la rivière proche du monument.
Après la jacquerie de Buzançais en 1847 (provoquée par la cherté du blé), des émeutes ont lieu à Bélâbre.
Le terroir porte des traces d'anciennes forges de fer. Le dernier haut-fourneau s'est éteint en 1875. L'église actuelle date de 1852.
À la suite du redécoupage cantonal de 2014, la commune n'est plus chef-lieu de canton.
Toponymie
Ses habitants sont appelés les Bélabrais.
Culture locale et patrimoine
Monuments et lieux touristiques
- Église de Nesmes, dotée d'un clocher-château d'eau.
- Monument aux morts
Personnalités liées à la commune
- François-Jacques Pâtureau de Miran, seigneur de Miran, la Place, les Varennes, le Chatelier, Brenne, et Sigougnolles, conseiller du roi, né le 6 janvier 1727 à Bélabre et décédé le 16 octobre 1806 (79 ans) à Châteauroux. Il fut négociant, conseiller du roi, greffier en chef en l'élection de Châteauroux, président du tribunal de commerce de l'Indre, grand notable électeur de l'Empire en 1803 et 1806.
Héraldique, logotype et devise
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Blason
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D'azur aux trois porcs-épics d'or.
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Détails
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Le statut officiel du blason reste à déterminer.
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Logotype de la commune de Bélâbre :
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