Belvézet est une commune française située dans le nord-est du département du Gard, en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Les Seynes et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé d'une zone...
Lire la suite
Belvézet est une commune française située dans le nord-est du département du Gard, en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Les Seynes et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Belvézet est une commune rurale qui compte 240 habitants en 2020, après avoir connu un pic de population de 562 habitants en 1861. Elle fait partie de l'aire d'attraction d'Uzès. Ses habitants sont appelés les Belvézetiens ou Belvézetiennes.
Le patrimoine architectural de la commune comprend deux immeubles protégés au titre des monuments historiques : la castellas de Belvézet, inscrite en 1998, et l'église Saint-André, inscrite en 2000.
Histoire
Préhistoire
Le Paléolithique
Un site potentiellement paléolithique a été identifié à Belvézet, et il y a de nombreux sites aux alentours : Allègre, la Bastide d'Engras, Castillon, Collias, Fontarèches, Saint-Anastasie, Serviers et Saint-Quentin. Il est très probable qu'il y ait eu des humains dès le Paléolithique à Belvézet, mais les indices de leur présence restent à confirmer.
Le Mésolithique
Un outil du Mésolithique a été découvert à Belvézet. Il s'agit d'un outil de silex trouvé à la Combe des Grèzes (probablement dans la grotte des Grèzes) et qui date d'environ 9 000 ans.
Le Néolithique
Localement, le Néolithique débute il y a environ 7000 ans, âge probable de l'enceinte du Roc del Jas. Pendant le Néolithique et les périodes suivantes, les plateaux du Gard sont parmi les lieux les plus importants en Europe pour les peuples préhistoriques avec une densité de peuplement très forte.
Le Chalcolithique
Au cours du Chalcolithique (5000 à 4500 ans BP), beaucoup des mégalithes sont érigés dont sans doute le menhir de Belvézet. C'est la période des pasteurs des plateaux. Avec la découverte de nouvelles matières pour réaliser les outils, les anciennes matières ne sont pas abandonnées pour autant : le silex continue à être employé pendant très longtemps.
Les études préhistoriques à Belvézet
Les études préhistoriques à Belvézet datent surtout du 19ᵉ et du début du 20ᵉ siècle, époque à laquelle des curieux et érudits locaux ont commencé à s'intéresser aux éléments près de chez eux. Ce sont eux qui ont fourni le plus de détails sur la préhistoire de Belvézet. Depuis, les recherches ont été rares.
Le problème avec cette exploration assez précoce de Belvézet est que les premiers curieux n'étaient pas toujours bien équipés pour tirer tout le potentiel de leurs explorations. Parfois, ils souhaitaient surtout ramener le plus d'outils ou de morceaux de céramique possible, et ce faisant détruisaient les informations stratigraphiques.
Les plus connus et les plus sérieux des chercheurs de cette époque sont les suivants :
Ulysse Dumas était un archéologue à Baron. Il a fait plusieurs fouilles à Belvézet au début du 20ᵉ siècle ;
Louis Capitan était un célèbre médecin et archéologue et collaborait fréquemment avec Ulysse Dumas. Il était Chargé de conférences d'anthropologie pathologique à l'École d'anthropologie ;
Paul Raymond était un médecin et archéologue. Comme Dumas, il a fait des fouilles à Belvézet. Il fut l'un des fondateurs la Société préhistorique française en 1904 et de la Revue préhistorique. Annales de Paléontologie en 1906. Le musée municipal de Pont-Saint-Esprit est nommé musée Paul-Raymond en son honneur.
Sites
La zone comptant apparemment le plus de sites préhistoriques est la bordure sud du plateau. Les grottes sont fréquentes et les positions défensives aussi. Le silex y est relativement abondant ainsi que les pierres pour les mégalithes et enceintes. Les points d'eau issus du drainage souterrain du plateau au nord sont nombreux. Il est important de souligner que cette zone critique pour le patrimoine préhistorique (et aussi naturel) de Belvézet est largement la propriété de la commune qui peut ainsi en assurer la protection et l'accessibilité pour les futures générations.
Menhir
Le menhir de Belvézet est situé au quartier de Peiro Fico (« pierre fichée » en occitan). Ce mégalithe mesure 2,20 mètres de haut par 1,20 m de large (celui de Lussan, le plus grand du Gard, mesure 5,60 mètres de hauteur). Il date sans doute de 5000 à 4000 ans avant le présent. Selon certains, il en existerait un autre, basculé et brisé, pas très loin.
Tumulus
La commune de Belvézet compte un certain nombre de tumulus. Selon la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC), il en existe trois au bord sud du bois de la Vièle. Ce nombre semble très en dessous de la réalité. Les tumulus étaient plus faciles à identifier il y a cinquante ans ou plus, quand la végétation dans la garrigue était moins dense par suite du pâturage, de la coupe de bois plus intensive, et des feux fréquents. Une présentation d'Ulysse Dumas dans le Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques de 1905 indique : « M. Ulysse Dumas résume l'ensemble des recherches qu'il a fait dans plus de onze cents tumulus des environs de Belvézet (Gard). Ces tumulus sont d'époques très différentes. Les premiers recouvrent des dolmens avec beau mobilier néolithique et quelques traces de métal. Les seconds sont de l'époque du bronze. Enfin les derniers se rapportent à l'époque hallstattienne et même gauloise, et ont fourni de belles séries de bracelets de bronze, d'armes de fer et de très belles poteries avec ornements symétriques profondément incisés. L'auteur insiste sur la très grande variété de construction de ces monuments : tantôt dolmens, tantôt caissons, tantôt simples urnes ou encore amas d'os brûlés sur place. » Dumas évoque 1100 tumulus dans les environs de Belvézet, mais il faut souligner qu'il considérait même un petit tombeau comme un tumulus.
La plupart des tumulus semblent être situés au bord du plateau. C'est sans doute dans un de ces tumuli du bord de plateau que Paul Raymond a fait la découverte d'un superbe bracelet de bronze au siècle dernier. Sa découverte est décrite en détail dans son article « Tumulus de l'époque moeringienne ou launacienne (transition du bronze au fer) ». Ce bracelet fut le seul objet de ce type trouvé après l'exploration de 15 tumulus n'ayant livré que quelques tessons de céramique. Dans tous ces monuments, il n'a jamais trouvé d'ossements importants.
L'un des tumulus se trouve sur la colline du Mas Martin. Ulysse Dumas en décrit la découverte dans son article « Des temps intermédiaires entre la pierre polie et l'époque romaine ». Vers 1900, il fut appelé à venir voir la découverte d'un habitant qui avait ouvert une butte près de son mas pour en prendre la terre. Il découvrit un cercle de grosses pierres avec des débris de métal et de céramique au milieu. Ces tessons furent identifiés par Dumas comme étant de type dit « Ligure ». En cherchant au sein des déblais de la butte, il découvrit des restes de céramiques gauloises plus récentes. Au nord des Martines, il dit avoir trouvé des fragments de haches polies.
Enceintes
Il existe une enceinte préhistorique répertoriée par la DRAC au Roc del Jas, dans la partie ouest du bord sud du plateau. En fait il y a deux enceintes concentriques partielles qui protègent les côtés nord et est. Les côtés sud et ouest sont protégés naturellement par des parois à pic. Les murs étaient à l'origine très épais et il reste des parties où l'on peut encore voir les pierres posées. Une grotte accessible depuis le sommet était probablement aussi employée. Il s'agit du plus grand site préhistorique facilement visible à Belvézet. L'absence de traces de tuiles romaines suggère une occupation du site antérieure à la présence romaine.
Il y a plusieurs autres enceintes à Belvézet, de nouveau surtout sur la bordure sud du plateau. Beaucoup sont sans doute préhistoriques, mais il est souvent difficile de déterminer l'âge d'une enceinte ou d'un mur. Les techniques de construction en pierre sèche n'ont guère évolué. Parmi celles qui sont considérées comme préhistoriques, Ulysse Dumas cite celle du Roc de Vendème (Vendôme), associée avec une grotte. Il en dit que le mur d'enceinte est recouvert de terre. F. Mazauric dressa en 1907 une liste des enceintes préhistoriques du Languedoc et ajoute celle de La Mouliere à Belvézet, mais sa localisation n'est pas claire (corruption de Molières ?).
Toponymie
Belvézet vient de l'occitan bèl et vezer, signifiant « bel aspect » ou « belle vue », indiquant un lieu élevé. C'est la même étymologie que pour les communes nommées Beauvezer et Belvèze. Le village porta différents noms au cours de son histoire : Locus de Bellovisu en 1272, Belvèze en 1622 ou encore Belveset en 1715.
Culture locale et patrimoine
Édifices civils
Mairie : ancienne école des garçons, puis mairie.
Ancienne école (actuellement salle polyvalente) : la cour a été aménagée pour la création de l'Arbousier.
Four à pain : l'ancienne municipalité a souhaité l'acquérir en 2008. Ce petit bâtiment ayant perdu toute sa valeur ancienne (il ne reste plus que 4 murs) le nouveau conseil municipal, après réflexion, a décidé de le remettre en vente.
Le Castellas : construit entre 1144 et 1207, sa tour domine depuis le village et fait partie de son histoire. Selon les Monuments Historiques, quelques travaux seraient nécessaires, nettoyage des parcelles entourant le site, coupe des arbres qui en masquent la vue, arasement du haut de la tour en retirant les pierres branlantes du sommet, etc. (IMH 3/08/1998).
Ancienne église Saint-André
Édifices religieux
Vieille église : Ancienne Église Saint-André de Belvézet, d'origine romane, son intérêt a été remarqué par les Monuments Historiques : profondeur du cœur, transept, corniches ; la façade reconstruite en 1660, présente un rare exemple de portail monumental avec colonnes et arc plein cintre pour un édifice rural du 17ᵉ siècle. Le beau clocher carré et les décors intérieurs des 17ᵉ et 18ᵉ siècles, demandent selon l'avis des Monuments Historiques, un sauvetage d'urgence tout comme l'encadrement de la porte d'entrée qui menace tout simplement de s'effondrer. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 2000.
Nouvelle église : Église Saint-André de Belvézet, construite au 19ᵉ siècle (1879) dans le style en vogue « romano-gothique » en remplacement de l'ancienne jugée trop petite et abîmée. Elle présente aujourd'hui un état assez critique du point de vue de la toiture et des voûtes.
Ancien presbytère du 19ᵉ siècle : le rez-de-chaussée est en location à l'année. Une étude va être réalisée par la municipalité pour l'aménagement de l'étage.
Patrimoine culturel
Musées
Des vestiges archéologiques provenant de Belvézet sont conservés au Muséum d'histoire naturelle de Nîmes, au Musée Paul-Raymond de Pont-Saint-Esprit (fouilles de Paul Raymond) et au Musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye.
Personnalités liées à la commune
Jacques Winsberg (1929-1999), artiste peintre rangé dans la seconde École de Paris, vécut à Belvézet et y est inhumé.