Bordeaux (/bɔʁ.do/ ) est une commune française, chef-lieu de la région Nouvelle-Aquitaine, préfecture du département de la Gironde.
Capitale de la Gaule aquitaine sous l'Empire romain durant près de 200 ans, puis capitale du duché d'Aquitaine au sein de la couronne d'Angleterre du 12ᵉ au...
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Bordeaux (/bɔʁ.do/ ) est une commune française, chef-lieu de la région Nouvelle-Aquitaine, préfecture du département de la Gironde.
Capitale de la Gaule aquitaine sous l'Empire romain durant près de 200 ans, puis capitale du duché d'Aquitaine au sein de la couronne d'Angleterre du 12ᵉ au milieu du 15ᵉ siècle, et de la province de Guyenne pour le royaume de France, elle est aujourd'hui le chef-lieu et la préfecture de la région Nouvelle-Aquitaine, du département de la Gironde et le siège de Bordeaux Métropole.
Au premier janvier 2019, elle est la neuvième commune de France par sa population avec 260 958 habitants. Toutefois, avec 986 879 habitants (2019), l'unité urbaine de Bordeaux est la sixième unité urbaine de France. La ville est également le centre d'une métropole de 814 049 habitants (2019). Au sein de l'Union européenne, Bordeaux se classe parmi les parmi les grands « pôles régionaux supérieurs » par sa taille et l'influence que représente son aire d'attraction composée de 275 communes.
Situé au carrefour de l'océan Atlantique, de la forêt des Landes et de l'estuaire de la Gironde, la position centrale de Bordeaux entre les itinéraires commerciaux, terrestres et fluviaux, au cœur d'une riche région viticole en a fait une des principales villes de France, avec des palais, de riches abbayes et une cathédrale. Centre important de commerce international, les Romains plantent des vignes venant du piémont basque sur les bords de la Garonne lors de l'avènement de l'Empire. Elle incarne à la Renaissance un foyer intellectuel avec le collège de Guyenne. Aux 17ᵉ et 18ᵉ siècles, Bordeaux devient le premier port de France et le troisième port négrier. Traversée par la Garonne et proche de la Côte d'Argent, la métropole des Lumières met en scène depuis le 18ᵉ siècle ses façades blondes et dorées, ses cours prestigieux et places monumentales accompagnées de ses jardins à la française.
Capitale mondiale du vin par ses châteaux et vignobles prestigieux du Bordelais, la ville est également considérée comme un des centres de la gastronomie et du tourisme d'affaires pour l'organisation de congrès internationaux. La périphérie de Bordeaux est également un pôle central et stratégique du secteur aéronautique et spatial regroupant plusieurs entreprises internationales telles que Dassault Aviation, ArianeGroup, Safran et Thales. Par ailleurs, la commune du Barp, entre Bordeaux et Arcachon, abrite l'un des deux seuls lasers mégajoule du monde.
Avec l'université de Bordeaux, la ville et sa métropole sont un important pôle d'enseignement supérieur et de recherche au niveau national et européen avec plus de 100 000 étudiants.
Bordeaux est une destination touristique internationale pour son patrimoine architectural et culturel d'exception regroupant plus de 400 monuments historiques, faisant de Bordeaux, après Paris, la ville qui détient le plus de monuments classés ou inscrits aux monuments historiques en France. La métropole a également reçu de nombreux prix et classements par des organisations internationales. En 1957, Bordeaux est récompensée par le prix de l'Europe pour ses efforts exceptionnels dans la transmission des valeurs européennes.
Depuis juin 2007, avec plus de 1 810 hectares, il s'agit de la plus grande ville protégée au monde avec l'inscription du Port de la Lune sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, pour son unité architecturale classique et néo-classique perdurant depuis le début du 18ᵉ siècle représentant « un ensemble de biens culturels et naturels d'un intérêt exceptionnel pour l'héritage commun de l'humanité. »
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Un petit port d'estuaire
Des recherches en archéologie indiquent une première agglomération d'une surface estimée à 4 ou 5 hectares sur la rive gauche de la Devèze. Cette agglomération protohistorique trouve son origine à l'âge du fer, au 6ᵉ siècle avant Jésus-Christ,,.
Burdigala est fondée au 1ᵉʳ siècle avant Jésus-Christ par les Bituriges Vivisques (littéralement « Bituriges déplacés »), peuple gaulois originaire de la région de Bourges et déplacés par l'Empire romain sous le statut de pérégrins. Une étude numismatique semble confirmer la parenté des populations gauloises du Berry et du Bordelais et l'installation des Bituriges sur le site après la conquête de César.
Le géographe Strabon, au début du 1ᵉʳ siècle, décrit sommairement l'estuaire avec ses marées et présente Burdigala comme un simple emporion (comptoir de commerce) sans statut civique particulier. Il précise que les Bituriges Vivisques ne font pas partie de la confédération préromaine des Aquitains et sont le seul peuple au sud de la Garonne à parler le gaulois et non l'aquitain. Agrippa, lieutenant de l'empereur Auguste, élargit la province de Gaule aquitaine en y intégrant les cités entre Garonne et Loire et fait tracer une voie romaine de Lugdunum (Lyon) à Bordeaux, mais la capitale de l'Aquitaine est fixée à Saintes.
Burdigala, cité romaine (1ᵉʳ siècle - 5ᵉ siècle)
Un plan de Bordeaux dans l'Antiquité par Pierre Lacour.
Le palais des Piliers de Tutelle, à l'Époque Romaine.
Le Palais Gallien.
La ville du Haut Empire se construit autour de l'îlot Saint-Christoly, comprenant le cardo et le decumanus (aujourd'hui rue Sainte-Catherine et rues Porte Dijeaux et Saint-Rémi), entre les rivières Devèze et Peugue et la place Pey Berland.
En 70, l'empereur Vespasien en fait la capitale administrative de la province romaine d'Aquitaine. Il semble que sous le règne de cet empereur, la ville ait reçu le statut de municipe de droit romain. La ville est particulièrement prospère sous la dynastie des Sévères (193-235). Elle englobe alors le mont Judaïque (actuel quartier Saint-Seurin). La ville se dote de monuments comme le forum avec les Piliers de Tutelle et le Palais Gallien (amphithéâtre pouvant contenir 20 000 personnes sur ses gradins en bois),.
Dans la perspective de répondre au trafic grandissant, un port intérieur est établi. L'attractivité de la ville l'amène à s'étendre vers les plateaux de Saint-Michel, de Sainte-Eulalie et de Saint-Seurin afin d'accueillir une population de 20 000 habitants. Ainsi de « civitas stipendaria » (cité soumise à l'impôt), elle devient, au 2ᵉ siècle, un « municipe » (cité dont les habitants jouissent de certains droits de la citoyenneté romaine). Cette prospérité amenant de nombreuses invasions barbares, les légions romaines érigent des remparts de neuf mètres de hauteur entre 278 et 290, utilisant les pierres d'anciens monuments, ils réduisent l'espace de la ville d'une trentaine d'hectares. Après les invasions, Burdigala accueille 15 000 habitants. Ces nombreuses guerres donneront lieu à la création d'un empire des Gaules sécessionniste en 260, centré d'abord sur Cologne puis sur Burdigala : Tetricus, gouverneur d'Aquitaine, se fait proclamer empereur en 270 et se maintient au pouvoir jusqu'au retour de la Gaule dans l'Empire romain en 274.
Ausone, né à Burdigala en 309, est rhéteur (professeur de rhétorique) et poète ; il ne tarde pas à quitter sa ville natale pour exercer son activité à la cour impériale, à Trèves et à Milan, avant de retourner finir sa vie à Bordeaux.
Après la crise du 3ᵉ siècle, Bordeaux, en 310, se dote d'une enceinte fortifiée (castrum) percée de quatre portes dont l'une, la « porta Navigera », permet aux bateaux d'accéder à la Garonne.
Les débuts du christianisme à Bordeaux sont mal connus. La première épitaphe présumée chrétienne, celle d'une jeune femme originaire de Trèves, date de 261. Un évêque de Bordeaux participe au concile d'Arles en 314. En 333, un pèlerin, l'Anonyme de Bordeaux, note son itinéraire de Bordeaux à Jérusalem.
Du Moyen Âge à la Renaissance (5ᵉ – 15ᵉ siècle)
Des Wisigoths aux Carolingiens (5ᵉ – 9ᵉ siècle)
Au début du 5ᵉ siècle, Bordeaux est occupée par les Wisigoths. Les Francs de Clovis s'en emparent après la bataille de Vouillé en 507. Elle est disputée ou échangée plusieurs fois entre les rois mérovingiens. Les Vascons, franchissant les Pyrénées, arrivent sur la rive sud de la Garonne vers 578 : les rois francs doivent constituer une marche pour les contenir.
À la fin du 7ᵉ siècle, Bordeaux fait partie du duché d'Aquitaine. En 732, elle est pillée par les troupes du général arabe Abd al-Rahman. Le duc Eudes d'Aquitaine part combattre le califat omeyyade près de Bordeaux : la bataille de la Garonne fait un grand nombre de morts et, bien que vaincu, il reste au duc suffisamment de troupes pour prendre part à la bataille de Poitiers dans laquelle périt Abd al-Rahman,.
À la fin du 9ᵉ siècle, les « Normands » pillent la ville : une bande menée par le chef viking Hasting met le siège fin 847. Le roi d'Aquitaine Pépin 2 ne fait rien pour aider la ville, et c'est son neveu, roi de Francie occidentale, Charles le Chauve qui détruit une flottille de neuf drakkars sur la Dordogne, mais ne peut faire lever le siège. Bordeaux est prise en février 848. L'épisode vaut à Pépin d'être déposé en juin 848 par les Grands d'Aquitaine, qui reconnaissent alors l'autorité directe de Charles le Chauve. En 855, Bordeaux est pillée pour la seconde fois par les Vikings.
Bordeaux devient capitale d'un comté rattaché d'abord au duché de Vasconie (de 852 à 1032), puis au duché d'Aquitaine sous les autorités successives des comtes de Poitiers (de 1032 à 1137) et des Capétiens (de 1137 à 1152).
L'Aquitaine entre France et Angleterre (10ᵉ – 15ᵉ siècle)
Les remparts du 13ᵉ siècle.
Du 10ᵉ au 12ᵉ siècle, Bordeaux dépend du duché d'Aquitaine où elle ne joue qu'un rôle effacé : la province est disputée entre les comtes de Poitiers et ceux de Toulouse. Quand Guillaume 3, comte de Bordeaux, devient duc d'Aquitaine, il transfère sa résidence à Poitiers.
Au 12ᵉ siècle, Bordeaux s'agrandit et de nouvelles enceintes sont édifiées : en 1227 au sud, pour protéger les quartiers neufs (rue Neuve, la Rousselle, et cetera) ; en 1327, pour intégrer les nouveaux faubourgs (Sainte-Croix, Sainte-Eulalie, Saint-Michel), elle prospère grâce au commerce du vin d'Aquitaine.
Depuis le mariage d'Aliénor d'Aquitaine en 1152, la Guyenne est en union personnelle avec le royaume d'Angleterre mais son souverain, comme duc vassal, doit rendre hommage au roi de France. Bordeaux est disputée dans les guerres qui opposent les Plantagenêt aux rois de France et occupée par Philippe 4 le Bel de 1294 à 1303 mais elle finit par se révolter contre les Français qui doivent la restituer au roi d'Angleterre. Pendant la guerre de Cent Ans, Édouard 3 d'Angleterre refuse l'hommage au roi de France : Bordeaux, fidèle au roi d'Angleterre, est assiégée sans succès par Philippe 6 de 1337 à 1340. Les Bordelais fournissent une flotte de 50 bateaux pour reprendre Libourne aux Français. La Peste noire qui sévit en 1348 vient interrompre les combats qui reprennent bientôt. Le fils aîné d'Édouard 3, Édouard de Woodstock, le « Prince noir », fixe sa résidence à Bordeaux et mène des chevauchées dévastatrices contre les terres françaises en 1355 et 1356. Après sa victoire de Poitiers, le Prince noir règne en prince souverain et instaure le premier parlement de Bordeaux en 1362. Son fils, qui règne sur l'Angleterre et la Guyenne, est appelé « Richard de Bordeaux ».
En 1377, Bordeaux repousse une armée française commandée par Bertrand du Guesclin. En 1400, elle se révolte, cette fois contre le roi d'Angleterre Henri 4 qui a détrôné et peut-être fait assassiner Richard 2 « de Bordeaux ». Bordeaux fait figure de république indépendante. En 1406-1407, une flotte bordelaise chasse les Français de la Gironde et les oblige à abandonner les sièges de Blaye et Bourg. En 1416, les Bordelais acceptent de rendre hommage à Henri 5, fils de l'usurpateur Henri 4, tout en conservant leur autonomie.
Après des fortunes diverses, les redditions de Bordeaux et la bataille de Castillon en 1453 ramènent la ville sous l'autorité du roi de France : les Bordelais doivent se résigner à une autorité qu'ils n'aiment guère et qui, dans les actes officiels, remplace le gascon par le français.
Charles 7 décide en 1459 de faire de Bordeaux une ville royale et d'y faire édifier plusieurs forteresses pour dissuader les Bordelais de se révolter : le fort Louis au sud, le fort du Hâ pour défendre la ville des attaques venant du sud et de l'ouest, et le château Trompette pour la protéger du côté de la Garonne. Le commerce du vin aquitain avec l'Angleterre s'arrête et le port maritime de Bordeaux redistribue son commerce vers les autres ports d'Europe. La cathédrale Saint-André et la Grosse cloche sont construites. Cette dernière est composée de deux tours circulaires de 40 mètres de haut reliées par un bâtiment central et dominée par le léopard d'or. Les magistrats de la ville sonnaient la cloche pour donner le signal des vendanges et alerter la population en cas de début d'incendies. C'est la raison pour laquelle elle est devenue le symbole à la ville et figure encore aujourd'hui sur les armoiries de la cité.
En 1462, le roi Louis 11 rend ses libertés à la ville et rétablit son parlement. Après avoir signé la paix avec les Anglais en 1475, il rouvre le port de Bordeaux au commerce anglais.
En 1470, le château du Hâ devient la résidence de Charles de Valois, nommé duc de Guyenne par son frère Louis 11. Le château, devenu le siège d'une cour brillante, connaît une courte époque de splendeur jusqu'au décès du duc qui y meurt le 24 mai 1472.
De la Renaissance au siècle des Lumières (15ᵉ – 18ᵉ siècle)
Intégration dans le royaume de France et contestation
Un plan de Bordeaux et de ses environs, par Hippolyte Matis (1716-1717). La ville n'est alors située que sur la rive gauche de la Garonne.
L'enseignement supérieur ne se développe que tardivement à Bordeaux et les étudiants doivent se rendre à Toulouse, Cahors ou Poitiers. En 1441, pendant la période anglaise et sur proposition de l'archevêque Pey Berland, un rescrit du pape crée une université sur le modèle de celle de Toulouse, fondation confirmée par Louis 11 en 1472. Elle se réduit à quelques régents et un enseignement sommaire. C'est en 1533 que François premier fonde le collège de Guyenne, centre d'humanisme avec des maîtres venus de Paris, de Padoue ou des Pays-Bas d'où sortent des élèves comme Montaigne et Étienne de La Boétie,.
L'introduction de la fiscalité royale se heurte à une forte résistance. En 1548, à la suite de la jacquerie des Pitauds, la population se révolte contre l'impôt des cinquante mille hommes de pied et pour les libertés publiques. Les insurgés encerclent le 21 août le fort du Hâ et le château Trompette. Ils massacrent le gouverneur du roi Tristan de Moneins et vingt officiers des gabelles. Le roi Henri 2 ordonne au connétable Anne de Montmorency une répression exemplaire. La cité perd ses privilèges. Elle est désarmée, verse une amende et son parlement est suspendu. En ville, 140 personnes sont condamnées à mort. Néanmoins, en 1549, Henri 2 amnistie la cité. Ces événements ont inspiré à Étienne de La Boétie son Discours de la servitude volontaire.
Quinze ans plus tard, la ville est touchée par les guerres de religion. En 1562, Symphorien de Durfort, capitaine protestant, échoue à prendre le château Trompette. Charles 9 entre dans la ville le 9 avril 1565 lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la Cour et des Grands du royaume. Ce voyage est entrepris pour tenter de reprendre en main un royaume miné par les conflits confessionnels. Dès 1563, un syndicat ou ligue de bourgeois se met en place pour conserver la religion catholique. Le massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572 à Paris) se répète à Bordeaux le 3 octobre, où les protestants sont exterminés, le Parlement ayant planifié les opérations et les massacreurs étant excités par les prêches des prêtres catholiques. Le lieutenant du roi tente d'empêcher les tueries, mais le maire laisse lui aussi faire, le bilan s'élève à 200 ou 300 morts. En 1585, Montaigne est élu maire de Bordeaux par les Jurats. La ville s'apaise et trouve une nouvelle source de profit dans le commerce du pastel de Garonne.
Pendant les luttes de la Fronde (1648-1653) entre la noblesse française et le roi, les bourgeois bordelais forment l'Assemblée de l'Ormée . Ce n'est qu'en août 1653 que Bordeaux est soumise par les armes et que le jeune Louis 14 y fait une entrée solennelle. En 1675, les parlementaires laissent se développer la révolte du papier timbré, provoquée par une hausse des impôts. Le Parlement est exilé plusieurs années à Condom en Gascogne, et la ville doit loger à ses frais plusieurs régiments. Alors que la fonction de commissaire de police est supprimée après cette révolte, progressivement, une « police de proximité » se met en place, comme à Paris et à Toulouse. En effet, depuis le 16ᵉ siècle à Bordeaux, les jurats ont créé la fonction de « dixainier », chargés de dénoncer au Jurat les contraventions aux ordonnances de police (« pour le nettoiement des rues, le port d'armes, et tardivement la déclaration des étrangers » à la ville). Depuis une ordonnance royale du 5 mai 1674, les dixainiers doivent veiller à ce que les habitants et hôteliers déclarent bien au Jurat les étrangers qu'ils hébergent.
Essor des Lumières et commerce des Noirs
Un prospectus des chocolateries Rophé aux 18ᵉ et 19ᵉ siècles.
Bordeaux connaît son second apogée du milieu du 17ᵉ siècle jusqu'à la Révolution française. Cette prospérité provient à nouveau de son port, qui va devenir le premier port du royaume. Ainsi, la ville compte 40 000 habitants en 1700, ce qui en fait l'un des centres urbains les plus importants du royaume.
La traite des noirs, déjà initiée par les grandes compagnies portugaises ou anglaises notamment, va se développer peu à peu en France. Au même titre que Nantes, La Rochelle, au Havre et bien d'autres, Bordeaux devient un centre négrier et permet à certaines grandes familles de négociants de s'enrichir grâce au commerce colonial triangulaire ou en droiture. À trois reprises, pendant la guerre de Succession d'Autriche (1744-1748), pendant la guerre de Sept Ans (1755-1762) puis pendant la guerre d'Indépendance des États-Unis (1778-1783), les guerres interrompent l'activité négrière — et affectent plus généralement le commerce de la capitale aquitaine — : les vaisseaux ennemis se font trop menaçants. Chaque fois, dès que la paix est rétablie, le trafic reprend au même rythme d'environ un départ tous les deux mois.
Vue du port de la Lune depuis le château Trompette, au 18ᵉ siècle. On distingue à gauche de l'image les nombreux bateaux marchands qui naviguent sur la Garonne.
Progressivement, les négriers obtiennent des mesures d'encouragement d'un État soucieux de la bonne santé de ses colonies : exemptions fiscales, règlements protectionnistes, incitations financières au « troque » lointain (en Angola en 1777, sur la côte orientale d'Afrique en 1787).
Pierre Lacour, Vue d'une partie du port et des quais de Bordeaux, vers 1804.
Pendant cette période de prospérité pour la ville, les archevêques, les intendants et les gouverneurs installés par le roi, embellissent la ville, assèchent les faubourgs marécageux et insalubres et aménagent les anciens remparts. Les intendants Claude Boucher et Louis-Urbain Aubert de Tourny font, à moindre échelle, ce que fit cent ans plus tard le baron Haussmann à Paris. L'architecte André Portier construit, à la place des portes fortifiées de la vieille ville, des arcs de triomphe majestueux comme la porte d'Aquitaine (place de la Victoire), la porte Dijeaux (place Gambetta/ Rue Porte Dijeaux), la porte de la Monnaie (quai de la Monnaie) ou encore la porte de Bourgogne (place de Bir-Hakeim). La ville se dote également d'un opéra construit par Victor Louis. À la demande de Tourny, l'architecte de Louis 15, Ange-Jacques Gabriel, crée le Jardin public, voulu comme un espace vert et un haut lieu de promenade qui rencontre très vite la faveur des Bordelais. La flèche Saint-Michel est construite.
Gabriel construit aussi la vitrine de la ville : la place de la Bourse, alors appelée place Royale, ensemble de type versaillais, qui donne sur les quais. Elle sert dans un premier temps d'écrin à la statue équestre du roi Louis 15, érigée en 1756, mais elle est fondue en 1792 pour fabriquer des canons. Elle est remplacée en 1869 par la fontaine des Trois Grâces.
La ville devient une des capitales européennes des Lumières dont Montesquieu est le précurseur. La franc-maçonnerie bordelaise commence à se développer avec la création de la première loge anglaise en 1732. À la fin du 18ᵉ siècle Bordeaux accueillait plus de 2 000 maçons.
Le commerce négrier est toujours encouragé par le pouvoir royal mais la cause de l'abolition de l'esclavage rallie plusieurs personnalités bordelaises dont Montesquieu et André-Daniel Laffon de Ladebat, fils de banquier et armateur négrier.
Époque contemporaine
Révolution et Empire
Bordeaux se rallie à la Révolution et, lors de la création des départements en 1790, devient le chef-lieu de la Gironde.
Dès son arrivée à Paris en 1791, le député bordelais Armand Gensonné s'inscrit à la Société des amis des Noirs, dont l'objectif est d'obtenir l'égalité entre les hommes blancs et les hommes de couleur libres.
Un groupe politique appelé la Gironde se forme à la Convention, auquel appartient Gensonné. Quand la Commune de Paris fait encercler la Convention et voter l'exécution des Girondins (le 2 juin 1793), Bordeaux est une des villes qui se soulèvent contre le coup de force de la Montagne.
Le représentant en mission Tallien, envoyé par la Convention montagnarde, fait tomber les têtes de nombreux opposants girondins et royalistes. Mais c'est aussi lui qui, le 18 février 1794, préside à Bordeaux la fête de l'abolition de l'esclavage. Pour célébrer d'événement, quelque deux cents Noirs habitant Bordeaux se joignent à la foule en liesse. La traite s'interrompt pour quelques années après cette loi : il est vrai que la guerre contre la Grande-Bretagne et la révolte de Saint-Domingue rendent le commerce beaucoup moins avantageux.
Le port de Bordeaux avant 1840, par Thomas Allom.
La décroissance effective est plus rapide à Bordeaux qu'à Nantes : les négociants comprennent vite que le métier de négrier n'est plus aussi rentable, et devient même dangereux. Leur tradition négrière est de toute façon plus récente, moins prédominante dans l'activité économique de la ville. Surtout, l'indépendance de Saint-Domingue en 1804 a eu un effet dramatique pour le commerce maritime bordelais,.
Les guerres de la Révolution et de l'Empire voient un recul partiel du commerce bordelais. Napoléon ordonne en 1810 la construction du pont de pierre destiné à faciliter la marche de ses troupes dans la guerre d'Espagne, en même temps que la restauration de la cathédrale Saint-André de Bordeaux,. La ville paie de lourdes contributions pour financer les campagnes militaires et ses hôpitaux accueillent les blessés de guerre. Les maréchaux de Napoléon accumulent les défaites en Espagne face aux Britanniques alliés des Espagnols qui franchissent les Pyrénées au début de 1814. Le maire Jean-Baptiste Lynch prend contact avec les agents du duc d'Angoulême, va au-devant de la petite armée britannique et déclare son ralliement à Louis 18 : Bordeaux est ainsi la première ville de France à proclamer la Restauration.
De la Restauration à la Cinquième République
Plan de la ville en 1832. Au centre de l'image, on aperçoit la place des Quinconces, alors nommée Place de Louis 16. Sur la rive droite, seules quelques rues sont présentes. Le seul pont permettant de traverser la Garonne est le pont de pierre.
Après les guerres napoléoniennes, la cité se métamorphose à la Restauration avec la démolition du château Trompette, en 1816, remplacé par la place des Quinconces (1818-1827). Le pont de pierre est achevé en 1822 ; le même architecte, Claude Deschamps, construit l'Entrepôt Lainé, l'un des ouvrages représentatifs de l'architecture portuaire du 19ᵉ siècle en Europe. Le faubourg rive droite de la Bastide connaît en conséquence ses premiers développements. La ville s'étend vers l'ouest avec la construction d'échoppes, maisons basses caractéristiques du paysage urbain bordelais. Bordeaux poursuit sa modernisation avec la création des boulevards et la démolition des vieux quartiers. L'hôpital Saint-André, fondé au 14ᵉ siècle, est entièrement reconstruit en 1829,.
L'entrée du duc et de la duchesse d'Angoulême à Bordeaux, par Boccia, v. 1815-1819.
La traite négrière achève de s'éteindre. Elle prend fin à Bordeaux en 1826. Un ultime navire négrier, le Voltigeur, est lancé en 1837. Plusieurs lois se succèdent jusqu'à l'abolition finale le 27 mars 1848.
Le 7 mai 1841, la première ligne de chemin de fer est ouverte entre Bordeaux et la Teste. Les trains partent alors de la première gare de Bordeaux, celle de Bordeaux-Ségur située rive gauche. En 1852, la ligne entre Bordeaux et Angoulême est ouverte, permettant de relier Bordeaux à Paris. Les trains à destination de la capitale partent de la gare de Bordeaux-Orléans située rive droite. En 1855, la gare Saint-Jean est construite, ainsi que la voie ferrée de ceinture et la gare du Médoc (plus tard gare Saint-Louis puis Gare de Ravezies),.
En 1858, le maire Antoine Gautier inaugure le premier système d'adduction d'eau de Bordeaux. L'eau est alors captée au Taillan, puis stockée rue Paulin dans un réservoir de 22 000 mètre cube avant de desservir les fontaines de la ville. En 1870, pendant la guerre franco-allemande, Léon Gambetta quitte Paris assiégé pour former un gouvernement de la Défense nationale à Tours qui se replie ensuite à Bordeaux.
Le peintre Eugène Boudin, originaire de la côte normande, vient pour la première fois à Bordeaux en 1873, invité par le collectionneur d'art Arthur Bourges. Entre 1874 et 1876, il y réalise des peintures du port et des quais de la ville, peignant un total de quarante-sept œuvres.
Le maire de Bordeaux Camille Cousteau inaugure en février 1900 la première ligne de tramway électrique.
Le maire Adrien Marquet imprime à la ville ouvrière une politique de transformation sociale en construisant ou en modernisant les équipements. Le Plan Marquet permet le développement urbanistique de la cité en utilisant un vocabulaire architectural commun. Ce plan a aussi pour objectif d'engager des grands travaux afin d'atténuer les conséquences de la crise de 1929. La ville est alors créditée d'équipements publics d'une architecture Art-déco, comme la nouvelle Bourse du travail, la piscine judaïque, le stade Lescure, le centre de tri postal Saint-Jean ou les abattoirs.
En 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris étant menacée par l'avancée des armées allemandes, la ville accueille le gouvernement présidé par Paul Reynaud. Celui-ci s'installe au 17 rue Vital Carles, certains locaux de l'université sont réquisitionnés pour les différents ministères notamment le ministère de la Défense. Quelques jours plus tard, alors que le gouvernement français maintenant présidé par Philippe Pétain s'apprête à signer l'armistice, le consul du Portugal, Aristides de Sousa Mendes délivre, en neuf jours, des visas qui permettent à plus de 30 000 réfugiés de fuir l'avancée de l'armée allemande.
En 1947, Jacques Chaban-Delmas, qui avait commandé la Résistance lors de la libération de Paris, devient maire. Il industrialise la ville, avec comme élément moteur le domaine aéronautique et spatial en récupérant de nombreuses entreprises inhérentes à l'aviation militaire en parallèle de Toulouse qui récupère l'aviation civile,.
De 1960 à 1975, l'accélération de l'urbanisation (déploiement de l'habitat individuel et des échoppes et voiries correspondantes) a provoqué une consommation d'espace quasi-équivalente à celle du siècle et demi précédent (1810-1960) : plusieurs grands aménagements ont été réalisés : création du quartier du Grand Parc et du quartier du Lac ; rénovation du quartier Mériadeck ; réaménagement du quartier de La Bastide ; délimitation d'un vaste secteur sauvegardé de 150 hectares ; transfert des universités au domaine universitaire de Talence Pessac Gradignan ; franchissement de la Garonne par trois nouveaux ponts (en 1965, 1967 et 1993) et ouverture d'une rocade (1967). Pendant trois décennies, entre 1965 et 1996, le festival Sigma réunit chaque autommne les divers reflets de la création contemporaine internationale en matière d'avant-gardes.
Jacques Chaban-Delmas reste maire jusqu'en 1995, année où Alain Juppé lui succède à ce poste. Le nouveau maire souhaite donner à la ville un nouveau souffle. Il lance le premier projet urbain de Bordeaux de 1995 à 2005 qui concerne essentiellement l'aménagement des quais et la (re-)création d'un réseau de plus de 50 kilomètres de lignes de tramways,.
Après 2006, Alain Juppé poursuit la rénovation de la ville, la construction de nouveaux quartiers, l'extension du tramway et lance de grands projets. À la suite de l'annonce de la ligne LGV, un nouveau projet urbain est impulsé à partir de 2009, toujours orienté sur les transformations physiques.
Toponymie
Bordeaux, en français et en gascon.
Le nom de la ville en occitan est Bordèu, tant dans le dialecte gascon que les autres dialectes occitans parlés non loin comme le languedocien (est de la Gironde) ou le limousin (pointe nord-est de la Gironde). Ce nom a été francisé en Bourdeaux puis Bordeaux. Étant donné sa situation de port antique, de nombreuses autres langues de la côte atlantique possèdent des noms distincts pour la ville : Bourdel en breton, Bordele en basque, Burdeos en espagnol, Bordeos en galicien, et Bordéus en portugais, Bordozo en espéranto.
Les habitants sont appelés les Bordelais et Bordelaises.
Attestations anciennes
Le nom de la localité est attesté pour la première fois sous la forme Burdigala au 1ᵉʳ siècle. Par la suite, le toponyme est mentionné sous diverses formes au Moyen Âge, Burdegale, certaines monnaies anciennes portent aussi les noms de Burdeghla et Burdiale. Une forme en langue d'oc Bordelh apparaît dans le troisième couplet du sirventès de Bertran de Born D'un sirventes no m qual far longo ganda (« Sai de Bordelh, ni dels Cascos part landa »), tandis que la ville est clairement mentionnée sous le nom de Bordel dans la Chanson de la croisade albigeoise de Guilhem de Tudèla. Citons également la forme latine Burdellum, dans une lettre de 1147 à l'abbé Suger. Les premières formes gasconnes sont Bordeu, attesté en 1280, et Bordel. Au 19ᵉ siècle, Luchaire indique que le paysan gascon prononçait aussi Burdéu devenant sous sa forme moderne Bordèu. La forme française de Bordeaux représente une francisation du gascon Bordèu en Bourdeaux ou Bordeaux par analogie avec l'ancien pluriel de Bordel « petite maison » et qui explique bien en revanche les autres noms de lieux du type Bordeaux, Bourdeaux.
Au cours de la période de la Convention nationale (1792-1795), la commune porte le nom révolutionnaire de « Commune-Franklin »,.
Étymologie
Par le passé, plusieurs étymologies ont été proposées pour l'antique Burdigala, comme Burgos Gallos (le bourg gaulois) par Isidore de Séville ou, en 1695, dans le Mercure de France « la bourde et la jalle ». Dans ses Recherches sur la ville de Bordeaux, l'abbé Baurein se base sur les racines celtiques burg (la ville) et cal (le port), à savoir *burg et * cal, avec astérisques car ces termes ne sont pas directement attestés dans les langues celtiques, ni sous cette forme, ni avec ce sens. En outre *Burg-i-cal-a peut difficilement expliquer phonétiquement le nom antique de Bordeaux, à savoir Burdigala, à moins de supposer une altération, non démontrée par les formes anciennes.
Le nom de Burdigala peut s'analyser sur la base de deux éléments, à savoir deux racines aquitaniennes (ou aquitaniques) *burd- et *gala signifiant respectivement « boueux » et « crique ». *Burd- serait la variante d'un pré-latin *bard- qui est aussi à l'origine du nom du village basque de Bardos. *Gala est issu d'un pré-latin *cal- traduit par « abri, crique » et dont dérive le mot « calanque ». Ainsi, selon Michel Morvan, la signification primitive de Burdigala devrait être « crique ou abri dans les marais ».
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Bordeaux compte 404 monuments répertoriés à l'inventaire des monuments historiques et 13 746 objets répertoriés à l'inventaire général du patrimoine culturel. La première nuit du patrimoine en France a eu lieu à Bordeaux, le 14 septembre 1991.
Architecture
Les colonnes de la façade du Grand-Théâtre.
L'architecture néo-classique bordelaise est l'héritière de l'architecture classique, théorisée par l'architecte antique Vitruve dans son traité qui définit la théorie des trois ordres (ionique, dorique, corinthien). Vitruve sera la grande référence des architectes pour qualifier le renouveau du recours à des formes antiques, à partir de la seconde moitié du 18ᵉ siècle, jusqu'en 1850 environ. L'architecture néo-classique prétend avoir recours à des formes grecques, plus qu'italiennes, ainsi elle est appelée « goût grec » à ses débuts en France vers 1760.
Ce courant architectural s'est développé dans la ville durant les vingt dernières années du règne de Louis 15 et reste à l'honneur jusque dans les trois premières décennies du siècle suivant. Les premiers édifices néo-classiques de la ville sont édifiés sous Louis 15 par Ange-Jacques Gabriel et Louis-Urbain Aubert de Tourny, sous l'impulsion du Marquis de Marigny directeur général des Bâtiments du roi, de 1751 à 1773. Le goût pour l'antique et le retour au classicisme s'expriment aussi bien dans l'architecture religieuse que dans l'architecture civile, l'architecture privée — souvent via le modèle réinterprété de l'architecture privée de Palladio connue via son traité des Quattro Libri dell'architettura (Venise, 1570) —, la décoration intérieure et l'art des jardins. On peut citer parmi leurs principales réalisations le Grand Théâtre de Bordeaux, la place de la Bourse, et de très nombreux édifices privés ont été construits dans ce style tels que de nombreux hôtels sur les cours de la ville.
À l'arrivée de Gabriel à Bordeaux en 1729, la cité est encore emprise entre les murailles du 14ᵉ siècle. L'implantation de la place Royale au droit des quais va représenter une ouverture sur le fleuve et donc sur le monde, traduisant l'expansion économique et l'explosion démographique que connaîtra la ville durant ce siècle. La politique d'embellissement urbain mise en œuvre par les intendants Boucher et Tourny a déjà transformé la cité médiévale lorsque Victor Louis découvre Bordeaux en 1773 avec la création des places Royale, Dauphine, d'Aquitaine, des Allées de Tourny et du Jardin public qui s'inscrit dans cette philosophie des Lumières, donnant une nouvelle respiration à la ville à laquelle il ne manque plus que son théâtre. Initialement, la place de la Comédie est au même niveau que le Grand Théâtre. C'est en 1848 que l'escalier extérieur est créé avec l'abaissement du niveau de la place de la Comédie.
Un mascaron sur un bâtiment de la place de la Bourse.
Long de 88 mètres, le portique de la façade est supporté par douze colonnes corinthiennes. Celles-ci sont maintenues par une armature métallique intérieure (le « clou »). La corniche est surmontée de douze statues de pierre d'une hauteur de 2,3 mètres. Celles-ci ont été conçues par le sculpteur Pierre-François Berruer (1733-1797) : avec 3 déesses (Junon, Vénus, Minerve) et les 9 muses (Euterpe, Uranie, Calliope, Terpsichore, Melpomène, Thalie, Polymnie, Érato, Clio). Pierre Berruer réalise lui-même 4 sculptures et son assistant Van den Drix exécute les 8 autres selon les modèles du maître.
La place de la Bourse est quant à elle une des œuvres les plus représentatives de l'art architectural classique français du 18ᵉ siècle. Au nord se tenait le palais de la Bourse (actuelle Chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux) et au sud l'Hôtel des Fermes (actuelle Direction interrégionale des douanes et droits indirects qui abrite en sein le Musée national des Douanes). Ce dernier est réalisé par Gabriel entre 1735 et 1738 et les sculptures représentent Minerve protégeant les arts et Mercure favorisant le commerce de la ville.
Les frontons des autres bâtiments et les mascarons sont sculptés par Jacques Verbeckt, Vernet et Prome. Les frontons représentent : la grandeur des princes, Neptune ouvrant le commerce, la jonction Garonne-Dordogne, le Temps découvrant la Vérité.
La roche calcaire, pierre angulaire de l'architecture bordelaise
De la pierre de taille en calcaire à astéries, utilisée pour de nombreuses constructions bordelaises.
L'architecture bordelaise est marqué par la pierre calcaire, dont la couleur chaude assimilable au jaune de Naples lui confère le surnom de « ville blonde ».
La multiplicité des origines des pierres calcaires ayant servi à la construction de la ville blonde est inhérente aux différentes époques traversés par la métropole au fil du temps : le Bourgeais à l'époque gallo-romaine, Saint-Émilion et les Hauts de Garonne durant le bas Moyen Âge, le Fronsadais et les Côtes de Garonne au 17ᵉ siècle ; le Sauternais et l'Entre-Deux-Mers au 19ᵉ siècle. On peut distinguer deux types de roches selon les différentes carrières d'exploitation. En amont de Bourg, on produit une roche dure, taillée en blocs de grande dimension initialement à l'intérieur des galeries souterraines, et plus récemment à ciel ouvert, tandis qu'en aval la pierre est plus tendre produite aussi par galeries souterraines, mais aussi par tombée.
La pierre de Roque-de-Thau a été utilisée très tôt pour édifier les premiers monuments de Bordeaux comme les Piliers de Tutelle pendant l'époque gallo-romaine. Au fil des siècles, la qualité et la couleur de la roche calcaire local ont marqué durablement et valorisé considérablement les paysages de Bordeaux, aussi bien pour la construction de palais ou d'hôtels particuliers présents sur les quais, que à l'intérieur de la Cité pour l'édification de châteaux, églises et ferme dans l'ensemble de la ville. Ce matériau n'était pas réservé aux bâtiments prestigieux, mais aussi utilisé pour des constructions communes, ce qui explique aujourd'hui encore, sa forte présence dans les paysages.
À l'instar de la pierre de Roque-de-Thau, l'une des pierres les plus utilisées pour la construction de la ville est le calcaire à astéries qui est aussi appelé « pierre de Bordeaux » ou « calcaire de Saint-Émilion ». Le calcaire à astéries de l'Entre-deux-Mers en Aquitaine est daté de l'Oligocène inférieur, Rupélien (32 millions d'années). Il doit son nom aux innombrables petits « osselets » constitutifs des bras d'étoiles de mer du genre Asterias. Son origine marine est attestée par la présence de fossiles : huîtres, coraux, osselets d'étoiles de mer. Son aspect jaunâtre est poreux et friable. La formation des «Calcaires à astéries » (hydrogéologie) désigne l'entité des « calcaires, faluns et grès de l'Oligocène », système aquifère situé de part et d'autre de la Garonne.
Le calcaire à astéries fut le matériau de construction abondamment utilisé comme moellon et pierre de taille pour l'édification des monuments historiques, depuis l'Antiquité jusqu'à la fin du 19ᵉ siècle. Cette roche a été choisie pour construire l'ensemble des villages de la Gironde et plus largement de la région Aquitaine et enfin la partie classique de Bordeaux, c'est-à-dire la ville historique à travers le prisme de ses monuments les plus emblématiques encore présents aujourd'hui et même de certaines sépultures, comme au cimetière de la Chartreuse ou encore les bas reliefs avec les mascarons présent sur la Grosse cloche.
À partir du 20ᵉ siècle, quelques carrières décident d'exploiter la pierre calcaire à astéries comme composant dans l'élaboration des ciments, mais actuellement, seule la carrière de Frontenac, ouverte à l'air libre, est encore en activité. En dehors des blocs servant à l'enrochement, elle fournit essentiellement un matériau destiné à la restauration des monuments anciens tels que les monuments bordelais. Les carrières souterraines ont été progressivement abandonnées. Cependant, les conditions hygrométriques et thermiques qui y règnent de façon stable, ont favorisé leur utilisation comme champignonnières au 20ᵉ siècle et parfois encore actuellement par exemple dans la commune de Rauzan. Le calcaire à astéries est toutefois un matériau fragile et sensible à l'érosion, surtout de la part des pluies acides qui dissolvent les éléments carbonatés de façon variable en fonction de la composition et donc de la dureté de la roche.
Lieux touristiques
Brume matinale sur le port de la Lune. La photo est prise depuis la rive gauche. En fond, on aperçoit la basilique Saint-Michel, située dans le centre de la ville.
Bordeaux est une ville au patrimoine bâti et naturel très riche, reconnu en 2007 par l'inscription (sous l'appellation « port de la Lune ») d'une grande partie de la ville, par le Comité du patrimoine mondial, désigné par l'assemblée générale de l'UNESCO, sur la Liste du patrimoine mondial, en tant qu'ensemble urbain exceptionnel,.
Surnommée « la Belle Endormie », Bordeaux est également classée Ville d'art et d'histoire. Elle est la deuxième ville de France qui compte le plus grand nombre de monuments classés, juste après Paris. Le secteur sauvegardé est ainsi un des plus vastes du pays (150 hectare). Dans le cadre de sa préservation, le tramway fonctionne par un système d'alimentation par le sol sur une grande partie de son tracé.
Forte de ses 2 000 ans d'histoire, Bordeaux a conservé des traces de ses différentes phases de développement, ses quartiers ont donc chacun gardé un patrimoine riche et diversifié avec de nombreux musées. Enfin à la nuit tombée, l'ensemble des monuments de Bordeaux est mis en valeur par des jeux d'éclairages.
Bordeaux regroupe de nombreux bâtiments remarquables. Parmi eux, le Palais de la place de la Bourse qui abrite l'hôtel des douanes et la chambre de commerce et d'industrie Bordeaux Gironde ainsi que le miroir d'eau. En remontant les quais arborés, le monument aux Girondins est situé dans la plus grande place d'Europe et regroupe les locaux de l'office du tourisme et le pôle inter-multimodal des tramways de Bordeaux. Le monument est situé à l'ouest de la place, tourné vers le fleuve dont les bâtiments en pierre calcaire sont construits de façon concentrique autour d'un parc arboré. C'est un lieu animé avec ses nombreuses terrasses de bars, de cafés et de restaurants.
Les quais et les berges de la Garonne ont été réaménagés dès le début du 21ᵉ siècle. Les quais permettent de se promener le long du fleuve sur les deux rives de la Garonne et de découvrir les anciens monuments de Bordeaux, de la Bourse Maritime au pont de Pierre en passant par la porte de Bourgogne et s'achevant sur la basilique Saint-Michel. Le plus vieux pont de la ville encore en service est le pont de pierre, datant de l'époque Napoléonienne. Au bord du fleuve sur la rive droite, le Lion de Veilhan, la place Stalingrad et l'église Sainte-Marie de la Bastide sont visibles grâce au blanc retrouvé de la pierre calcaire du dôme de l'église. Près de la Garonne se trouve aussi le Château Descas, près de la Basilique, qui fera l'objet en 2021 d'une grande rénovation lui permettant de retrouver son éclat et son prestige d'antan.
La place Pey Berland, accueillant la cathédrale Saint-André, et la rue Sainte-Catherine sont à découvrir à travers l'architecture remarquable des hôtels particuliers, et les somptueuses façades d'immeubles. La rue Vital-Carles est tout aussi chargée d'histoire, c'est en effet dans cette rue que les présidents Raymond Poincaré et Paul Reynaud ont résidé lors de l'exil des gouvernements pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Plus précisément, au sein de la résidence préfectorale qui est encore aujourd'hui vouée à cette fonction,.
Musées
Le musée d'Aquitaine.
Le musée Cap Sciences, sur les quais de Bordeaux.
Le musée des arts décoratifs et du design.
Le musée des Beaux-Arts figure parmi les plus anciens musées de France, ce qui explique l'ampleur et la diversité de ses collections, notamment pour les 19ᵉ et 20ᵉ siècles. Parmi les dépôts de l'État, figurent certaines toiles majeures comme L'Embarquement de la duchesse d'Angoulême de Gros, La Grèce sur les ruines de Missolonghi et la Chasse au Lion de Delacroix ou le Rolla de Gervex. On y trouve également de remarquables peintures de Rubens, Véronèse, Titien, Van Dyck, Corot, Bouguereau, Gérôme, Matisse, Dufy ou Picasso…
Le musée d'Aquitaine hérité des collections de l'ancien Musée lapidaire créé vers 1783 par l'Académie de Bordeaux à la demande de l'intendant Dupré de Saint-Maur afin de rassembler les vestiges romains mis au jour par d'importants travaux d'urbanisme entrepris dès le 16ᵉ siècle et, principalement, au 18ᵉ siècle. Depuis 1962, il a évolué vers un musée d'histoire, d'archéologie et d'ethnographie régionales : vestiges de l'époque préhistorique, antiquités romaines et paléo-chrétiennes de la cité de Burdigalia, collections médiévales, collections ethnographiques, etc. Il accueille également les collections de l'ancien musée Goupil, conservatoire de l'image industrielle.
Bordeaux Patrimoine mondial, centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine (CIAP) de la ville de Bordeaux.
Les Bassins de Lumières, centre d'art numérique situé dans l'enceinte de la base sous-marine de Bordeaux. Il a ouvert ses portes le 17 avril 2020.
Le Capc musée d'art contemporain, anciennement centre d'arts plastiques contemporains de Bordeaux est installé dans le cadre superbe d'un ancien entrepôt à grains. Il déploie une collection de la fin des années 1960 aux générations actuelles, rassemblant plus d'un millier d'œuvres et 140 artistes.
Le musée des arts décoratifs et du design est logé dans l'hôtel de Lalande. Édifié en 1779 par l'architecte bordelais Étienne Laclotte, pour le parlementaire Pierre de Raymond de Lalande, le musée abrite de riches collections d'arts décoratifs français, et plus particulièrement bordelais, des 18ᵉ et 19ᵉ siècles, ainsi que des collections de peintures, gravures, miniatures, sculptures, mobilier, céramique, verrerie, orfèvrerie, etc.
Le muséum d'histoire naturelle est installé dans une demeure du 18ᵉ siècle dans le jardin public de Bordeaux. Il vit au rythme d'expositions thématiques qui mettent en valeur des spécimens des collections permanentes.
Le Musée national des Douanes est logé au sein d'un des magnifiques pavillons de la place de la Bourse. Il retrace l'histoire douanière et illustre les missions des brigades et des bureaux.
Le Centre national Jean-Moulin de documentation sur la Seconde Guerre mondiale présente au public des documents d'époque et des objets qui perpétuent le souvenir de cette période récente de l'histoire, qui situent les différents réseaux et permettent d'apprécier le combat des résistants pour la libération du territoire national.
Le musée d'ethnographie de l'université de Bordeaux (MEB), créé à la fin du 19ᵉ siècle, rassemble des collections patrimoniales qui couvrent tout le champ anthropologique des techniques touchant à la vie sociale et religieuse pour l'Afrique, l'Asie et l'Océanie.
Le musée des Compagnons du Tour de France retrace, à travers environ 500 documents et objets, l'histoire du compagnonnage, de la vie ouvrière à Bordeaux et dans la région.
Le musée du vin et du négoce de Bordeaux a été ouvert à l'initiative de l'association Bordeaux Historia Vini le 26 juin 2008 dans le quartier des Chartrons. Dans trois caves semi-enterrées, le musée présente une collection d'objets historiques uniques, de multiples témoignages du passé et du présent avec nombre de documents et panneaux explicatifs retraçant le commerce des vins de Bordeaux : l'évolution du métier de négociant, depuis le privilège des vins de Bordeaux datant du Moyen Âge jusqu'à nos jours, en passant par le travail dans les chais et les exportations.
Le musée Mer Marine Bordeaux présente quant à lui sur trois niveaux et 6 000 mètre carré une histoire universelle de la navigation à travers le monde, la richesse des savoir-faire, les grandes découvertes, les expéditions scientifiques ou les batailles navales à l'aide de 10 000 objets de marine, tels que bateaux grandeur nature, maquettes, instruments de navigation, cartes, atlas et œuvres d'art, avec de fréquents focus sur Bordeaux et sa région.
Le musée Goupil conserve le fonds de la maison Goupil, dynastie d'éditeurs d'art parisiens actifs de 1827 à 1920. Les collections se répartissent en trois domaines : estampes, photographies et archives.
Le musée des télécommunications d'Aquitaine occupe les locaux de l'ancien Central Téléphonique « Chartrons », de type R6, mis en service en 1958 avec 3 000 lignes puis 5 000 lignes, et retiré de l'exploitation en 1983.
Le musée des métiers de l'imprimerie de Bordeaux expose plus de 160 machines associées aux métiers de l'imprimerie, constituant la plus grande collection de ce type en Franc
Lieux d'expositions
La Base sous-marine, construite durant la Seconde Guerre mondiale, est aujourd'hui un lieu d'exposition artistique. Depuis 2020, le Bassins de Lumières propose des expositions autour de jeux de lumières.
Cap Sciences (Centre de culture scientifique, technique et industrielle), situé aux bords des quais, est organisé autour d'un grand plateau de 650 mètre carré qui accueille une grande exposition par an, d'un plateau de 200 mètre carré pour des expositions temporaires.
La MÉCA qui abrite le FRAC Aquitaine, Fonds régional d'art contemporain de la région Nouvelle-Aquitaine, qui a été fondé en 1982. Elle conserve plus d'un millier d'œuvres.
La Cité du Vin, érigée en 2016, après deux ans de travaux, permet de s'initier à l'œnologie.
La Fabrique Pola est un lieu destiné à la création contemporaine, à la production et à la diffusion artistique.
Bordeaux compte également une cinquantaine de galeries d'art.
Opéras, théâtres et salles de spectacle
Le Théâtre Femina, dans le centre de la ville.
L'Arkéa Arena constitue la plus grande salle de spectacle de la métropole bordelaise et offre une capacité d'accueil pour tous types de spectacles et manifestations de 2 500 à 11 300 places maximum. La salle est principalement utilisée pour des concerts et des événements sportifs. Elle dispose de plusieurs espaces réceptifs dont deux salons (public et privé), une brasserie ouverte sur le parvis, une coursive (au Deuxième étage) et de plusieurs points de restauration.
Le Stade Matmut Atlantique accueille les tournées de stars internationales, comme Ed Sheeran en 2019. Il dispose d'une capacité de 42 000 places,.
L'Opéra national de Bordeaux (1 100 places), est consacré à l'opéra et à la danse. Son histoire est liée à celle du Grand Théâtre où se trouve son siège et à celle de l'orchestre national Bordeaux Aquitaine qui apporte son concours aux représentations lyriques ou chorégraphiques.
L'Auditorium de Bordeaux, ouvert en 2013, possède deux salles dont une de 1 400 places.
Bordeaux compte d'autres salles de spectacle de grande capacité, comme la Salle Jean-Dauguet (2 500 places), la Salle des fêtes du Grand Parc (1 200 places), le Théâtre Femina (1 175 places), la Rock School Barbey (700 places) ou le Casino de Bordeaux (700 places).
L'iBoat programme de nombreux concerts toute l'année.
Le théâtre L'Alcazar, sur la rive droite, dans le quartier de La Bastide, vers 1905.
De nombreux théâtres existent à Bordeaux, les plus connus étant le Théâtre National Bordeaux Aquitaine (TNBA) et le Théâtre Femina. Le théâtre de l'Alcazar et le théâtre Alhambra étaient connus mais ont fermé.
Cinémas
Le cinéma Utopia Saint-Siméon.
Il existe, en 2021, quatre multiplexes : l'UGC Cinécité (dix-huit salles ; ancien cinéma l'Apollo), près de la place Gambetta, le Mégarama (dix-sept salles), sur la rive droite de la Garonne, dans l'ancienne gare d'Orléans (monument historique), l'UGC des Bassins à flots (treize salles) (quartier Bacalan), et le CGR Le Français (douze salles), situé dans un ancien théâtre près de la place Gambetta (à l'angle des rues Condillac et Montesquieu), qui a rouvert le 26 mai 2010 après plusieurs années de travaux ;
L'Utopia Saint-Siméon (cinq salles), dans l'ancienne église Saint-Siméon (place Camille-Jullian, quartier Saint-Pierre) fermée au culte depuis la Révolution française, nef d'église devenue entrepôt de conserves, garage puis cinéma, est le seul cinéma d'art et essai depuis la fermeture, en décembre 2008, du Jean-Vigo (une salle), installé dans l'ancienne salle du Trianon rue Franklin.
Bordeaux a deux festivals internationaux de films, le Festival international de cinéma Cinémascience de Bordeaux. Deux éditions de cet évènement CNRS se sont tenues du premier au 6 décembre 2009, et du 30 novembre au 5 décembre 2010, et le Festival international du film indépendant de Bordeaux. Depuis 2012, en lien avec l'Utopia Saint-Siméon.
Dans le film américain La Guerre des mondes de Byron Haskin (1953), la ville de Bordeaux est la première ville du monde à recevoir la visite des Martiens et, en conséquence, la première à être totalement détruite.
Chaque barrière de Bordeaux avait un cinéma, dont seul subsiste le Festival, à Bègles (Bordeaux Métropole). Il y avait par exemple le Rex à la barrière du Médoc, rue Croix-de-Seguey (copie du Grand Rex de Paris et créé par Émile Couzinet), le Marivaux, rue Condillac (fermé en 1988) ou encore le Saint-Genès (fermé en 1995). D'anciens music-halls avaient été transformés en cinémas : l'Alcazar, place Stalingrad, devenu l'Éden ; l'Alhambra, rue d'Alzon ; l'Apollo, rue Judaïque (fermé en 1970), devenu le Rio puis l'Ariel ; la Scala, rue Voltaire, devenu le Mondial. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Bordeaux comptait par ailleurs une quarantaine de cinémas, dont la plupart fermèrent par la suite, en raison du développement du CinemaScope (dont toutes les salles n'avaient pas les moyens de s'équiper), de la télévision puis des multiplexes. Certaines salles se reconvertirent en cinéma pornographique, avant de finalement fermer elles aussi.
Casino
Le Casino de Bordeaux se situe dans le quartier de Bordeaux-Lac. Il met à disposition du public en plus des salles de jeux, 2 espaces de restaurations, 2 bars ainsi que la salle de théâtre pouvant accueillir jusqu'à 700 personnes. Le Casino de Bordeaux appartient au groupe Barrière.
Patrimoine gastronomique
Des bouteilles de Bordeaux.
Deux canelés.
Bordeaux compte de nombreuses spécialités,, comme les bouchons (chocolat en forme de bouchons), les croquants bordelais (tuiles soufflées aux noisettes), les sarments du Médoc (orange confite enrobée de chocolat) et le canelé bordelais, qui aurait été inventé au 18ᵉ siècle par les religieuses du couvent des Annonciades. Il s'agissait à l'époque d'une friandise en forme de bâtons appelées canelats ou canelets. Certains remarquent que ces petits gâteaux faits par les religieuses pourraient être liés à l'histoire de Bordeaux et du vin. En effet une étape importante dans la vinification est appelée collage. Elle consiste à filtrer le vin en cuve avec traditionnellement du blanc d'œuf. Ce procédé coûteux était encore utilisé par bon nombre de châteaux et cette étape voyait tout le personnel des châteaux casser des œufs et séparer les blancs des jaunes qui étaient donnés aux Petites sœurs des pauvres pour confectionner des gâteaux.
La gastronomie bordelaise est bien évidemment inhérente aux Vins de Bordeaux qui sont parmi les plus réputés et les plus chers du monde, faisant du bordeaux une référence mondiale,.
La production du vignoble est variée : environ 80 % de vins rouges (comme le pomerol ou le pauillac) et 20 % de vins blancs secs (tel que l'entre-deux-mers ou le pessac-léognan) ou liquoreux (par exemple le sauternes ou le cadillac), auxquels s'ajoutent des rosés, des clairets, et des vins mousseux (le crémant de Bordeaux). L'existence de 38 appellations différentes au sein du vignoble s'explique par la diversité des terroirs, c'est-à-dire des types de sols, des cépages cultivés, des pratiques de culture et de vinification. Avec 117 200 hectares cultivés et une production de cinq à six millions d'hectolitres de vin par an, la Gironde est le troisième département viticole français au regard de la production globale après l'Hérault et l'Aude, mais le premier pour les AOC en volume. La Cité du Vin incarne cet héritage gastronomique à travers le prisme de « la transmission, la valorisation et la sauvegarde du patrimoine culturel, universel et vivant du vin ».
Les plats bordelais sont l'entrecôte à la bordelaise (avec une sauce au vin), la lamproie à la bordelaise et le grenier Médocain.
La ville est également renommée pour le caviar de l'Estuaire de la Gironde, exploité depuis l'entre-deux-guerres seulement ; l'esturgeon est un poisson qui a toujours été présent dans la Gironde, et la moutarde de Bordeaux.
Patrimoine religieux et mémoriel
La basilique Saint-Michel, dans le quartier Saint-Michel.
La cathédrale Saint-André, primatiale d'Aquitaine et siège de l'archidiocèse de Bordeaux, de style gothique, est classée monument historique depuis 1862 et inscrite depuis le 2 décembre 1998 par le Comité du patrimoine mondial, désigné par l'assemblée générale de l'UNESCO, sur la Liste du patrimoine mondial,.
La basilique Saint-Michel, église de style gothique flamboyant, est classée monument historique depuis 1846 et inscrite depuis le 2 décembre 1998 sur la liste du patrimoine mondial.
La basilique Saint-Seurin est classée monument historique depuis 1840 et inscrite depuis le 2 décembre 1998 sur la liste du patrimoine mondial.
L'abbatiale Sainte-Croix, église d'architecture romane, est une ancienne abbatiale d'un monastère bénédictin. Elle est classée monument historique depuis 1840 et possède d'exceptionnelles grandes orgues, œuvre de Dom Bédos de Celles.
L'église Saint-Paul est une église de style baroque du 17ᵉ siècle qui est classée monument historique depuis 1997.
L'hôpital-prieuré Saint-Jacques, situé rue du Mirail, conserve une église du 15ᵉ siècle, masquée derrière une façade d'immeuble et aujourd'hui transformée en garage. Très délabrée, elle est aujourd'hui en péril.
Le grand séminaire est aujourd'hui encore intact au cœur de la ville, entre les rues Judaïque, Palais-Gallien et Castéja. Construit au 18ᵉ siècle par les Lazaristes, il devient l'Hôtel des monnaies en 1800 (par décret du Premier consul Napoléon Bonaparte) puis la Grande poste en 1892,,.
Le principal cimetière de Bordeaux est le cimetière de la Chartreuse, classé au titre des monuments historiques.
Bordeaux et Bègles ont été les premières grandes villes françaises à s'engager dans le projet des Stolpersteine, les « pavés mémoriels » installés dans toutes les villes d'Europe par l'artiste Gunter Demnig en mémoire des victimes du régime national-socialiste. Dix pavés ont été posées dans les deux villes à la mémoire de victimes juives, de résistants autrichiens — comme Fritz Weiss — ou communistes, poses qui ont eu lieu les 6 et 7 avril 2017, à partir d'un projet lancé par l'Université Bordeaux-Montaigne.
Patrimoine linguistique
Image du 12 janvier 2019, montrant un panneau en bordeluche lors d'une manifestation.
Autrefois très utilisé à Bordeaux, le bordeluche n'est quasiment plus parlé de nos jours. Ce registre de langue provient directement du gascon,. Certaines expressions demeurent encore aujourd'hui comme « gavé », synonyme de beaucoup ; « ça caille », pour dire qu'il fait froid ; « ça daille », pour signifier « ça m'embête » ; ou encore « chocolatine », mot d'origine gasconne utilisé à Bordeaux comme dans une grande partie du Sud-Ouest, pour désigner la viennoiserie appelée « pain au chocolat » dans la plus grande partie de la France.
Patrimoine artistique
Littérature
La bibliothèque Mériadeck, une des plus grandes de France.
La ville de Bordeaux a accueilli de nombreux écrivains, notamment les « 3 M » de Bordeaux : Montaigne (philosophe et écrivain, maire de Bordeaux de 1581 à 1585), Montesquieu (philosophe et écrivain, membre du Parlement de Bordeaux de 1714 à 1726 et propriétaire du château de La Brède dans les environs) et François Mauriac (prix Nobel de littérature, né en 1885 à Bordeaux), qui ont écrit de nombreux ouvrages célèbres conservés à Bordeaux. Les Essais de Montaigne ont nourri la réflexion des plus grands auteurs en France et en Europe, de Shakespeare à Pascal et Descartes, de Nietzsche et Proust à Heidegger,.
Montesquieu s'est d'abord fait connaître en 1721 par les Lettres persanes, roman épistolaire faisant la satire amusée de la société française de la Régence, vue par des Persans fictifs : il met en cause les différents systèmes politiques et sociaux, y compris celui des Persans. Il se consacre ensuite à de grands ouvrages qui associent histoire et philosophie politique : Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734) puis De l'Esprit des lois (1748), dans lequel il développe sa réflexion sur la répartition des fonctions de l'État entre ses différentes composantes, appelée postérieurement « principe de séparation des pouvoirs ».
Mauriac est élu membre de l'Académie française, au fauteuil numéro 22, en 1933. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1952.
La bibliothèque Mériadeck, d'une surface de 26 000 mètre carré (8 000 mètre carré accessibles aux usagers) est l'une des plus grandes bibliothèques publiques de France. Elle stocke avec les Archives de Bordeaux Métropole près d'un million de documents dans des dizaines de kilomètres de rayonnages, dont plus de 300 000 documents appartenant au fonds patrimonial (rares, précieux, anciens),.
Parmi les trésors de la bibliothèque, la Bible de l'Abbaye de La Sauve-Majeure, conçue dans le scriptorium de l'Abbaye du Mont-Saint-Michel entre 1070 et 1090, mais aussi le Cartulaire de l'Abbaye, ou Grand cartulaire qui est un ensemble de quatre manuscrits,,,. Enfin, l'Exemplaire de Bordeaux est un exemplaire imprimé de l'édition de 1588 des Essais. Il comporte d'abondantes corrections et annotations manuscrites de Montaigne, rédigées entre l'été 1588 et sa mort. Ce document unique éclaire la manière dont Montaigne travaillait : les multiples remaniements, ajouts et corrections autographes permettent de comprendre la genèse du texte. Les manuscrits d'auteurs du 16ᵉ siècle étant très rares, ce document revêt un caractère exceptionnel.
La ville accueille aussi la Librairie Mollat, première librairie indépendante de France en chiffre d'affaires. Elle se situe à l'emplacement de la dernière maison de Montesquieu.
Cinéma
De nombreux films ont été tournés dans la métropole bordelaise tels que L'Intrigante d'Émile Couzinet en 1939, Des gens sans importance d'Henri Verneuil en 1954, avec Jean Gabin et Pierre Mondy, Le Corniaud de Gérard Oury en 1964, avec Bourvil et Louis de Funès, ou La Menace d'Alain Corneau en 1977, avec Yves Montand, Philippe Noiret, Michel Serrault, Bernard Le Coq et Pierre Arditi,,.
Mais aussi Les Misérables de Robert Hossein en 1982, avec Jean Carmet ; Les Fugitifs de Francis Veber avec Pierre Richard, Gérard Depardieu, Jean Carmet ; La Fête des pères avec Thierry Lhermitte ; Vidocq en 2001, avec Gérard Depardieu, André Dussollier ; et plus récemment, en 2012, Un jour mon père viendra de Martin Valente, avec Gérard Jugnot, François Berléand,,.
Bordeaux accueille aussi de nombreux festivals internationaux du cinéma comme le Festival international du film indépendant de Bordeaux défendant le cinéma indépendant mondial.
La ville accueille aussi le Festival CinémaScience étant un événement organisé par le CNRS à Bordeaux en Nouvelle-Aquitaine. C'était un festival de longs métrages de fiction ayant pour thématique un axe de recherche développé au CNRS. De la conquête de l'espace à la politique en passant par la génétique, l'histoire ou encore les mathématiques, les différentes projections sont prétextes à la discussion entre le public, les membres des équipes des films (réalisateurs, acteurs, producteurs, etc.) et les acteurs de la recherche (chercheurs, ingénieurs de recherche, etc.),.
Architecture
Porte d'entrée de l'ancien centre de tri Saint-Jean.
Si Bordeaux est souvent assimilée au 18ᵉ et 19ᵉ siècles avec son architecture néo-classique, elle dispose aussi d'un patrimoine architectural Art-déco avec la nouvelle Bourse du travail, la piscine judaïque, le stade Lescure, le centre de tri postal Saint-Jean ou les abattoirs. C'est aussi une ville de création contemporaine. Le Centre d'arts plastiques contemporains (CAPC) a été jusqu'en 1995 le lieu de diffusion des arts contemporains le plus important de France après Paris. De même, Arc en Rêve reste le premier lieu de diffusion de l'architecture et de l'urbanisme en province,.
L'importance de la ville pour l'architecture contemporaine s'illustre aussi avec deux réalisations importantes. Tout d'abord avec le quartier Meriadeck situé en centre-ville. Ses tours de verre et de béton en croix contrastent avec la pierre des échoppes bordelaises. Mais aussi avec la Cité Frugès, à Pessac dans la métropole de Bordeaux. La cité est inscrite, avec seize autres œuvres architecturales de Le Corbusier, sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 2016.
Musique
Dans le domaine des expressions populaires, le groupe Noir Désir, fer de lance du rock français, ou Les Nubians, groupe de hip-hop français reconnu à l'étranger, ainsi que JC & the Judas, groupe rock-folk, ont émergé de la riche scène musicale bordelaise. Le groupe bordelais Partenaire particulier connut un certain succès au milieu des années 1980. Eiffel, Luke, Tribal Jam sont d'autres groupes bordelais qui ont une notoriété nationale,,.
Distinctions
La ville de Bordeaux a reçu plusieurs labels et autres distinctions qui reconnaissent son attractivité culturelle et économique.
En 1957, Bordeaux est récompensée du prix de l'Europe, conjointement avec Turin pour son ouverture et sa coopération avec les autres métropoles européennes.
Elle possède depuis 2001 le label de Villes et Pays d'art et d'histoire.
Depuis 2007, le centre historique de Bordeaux est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO pour son « ensemble urbain et architectural exceptionnel, créé à l'époque des Lumières, dont les valeurs ont perduré jusqu'à la première moitié du 20ᵉ siècle. » Au moment de son classement, il est le plus vaste ensemble urbain inscrit au patrimoine mondial. Ceci lui a valu un succès touristique croissant de plus de 50 % de 2007 à 2014.
Elle figure parmi les cités « French Tech » pour l'innovation numérique, ainsi que parmi les villes européennes du sport, label décerné par l'Association des capitales européennes du sport pour l'accueil d'événements comme le grand stade, la Solitaire du Figaro ou le marathon de Bordeaux Métropole (de 2015 à 2019). Son territoire est aussi classé auprès de nombreuses instances certifiant la qualité de vie du territoire comme le vélo-touristique décerné par la Fédération française de cyclotourisme.
La ville de Bordeaux est certifiée par de nombreux labels répandus comme le label Qualiville de l'Afnor récompensant la qualité d'accueil et de fiabilité des services municipaux ouverts au public. Instauré à l'initiative de l'Association des maires de France, les rubans du développement durable signalent un engagement tout aussi durable en faveur de l'environnement. Bordeaux a été une des premières villes à l'obtenir en 2008, mais, depuis, 137 rubans ont été octroyés ou renouvelés.
La ville est classée à trois fleurs au Concours des villes et villages fleuris avec la trame verte à la fois paysagère, écologique et sociale.
Bordeaux est en tête du classement des villes du monde à visiter en 2017 selon le classement de l'éditeur de guides Lonely Planet en récompensant les efforts faits pour « se réinventer », avec l'« impressionnante transformation des berges de la Garonne » et de sa rive droite, où « c'est le futur de Bordeaux qui s'écrit, avec des constructions et des aménagements soucieux du paysage urbain,. »
Personnalités liées à Bordeaux
On surnomme les « 3 M » de Bordeaux : Montaigne (philosophe et écrivain, maire de Bordeaux de 1581 à 1585), Montesquieu, (philosophe et écrivain, membre du Parlement de Bordeaux de 1714 à 1726), François Mauriac (prix Nobel de littérature, né en 1885 à Bordeaux).
Parmi les natifs de Bordeaux on peut citer : Marie Brizard (fondatrice de la Maison fabricant l'anisette baptisée de son patronyme née en 1714), Rosa Bonheur (peintre animalier née en 1822), Odilon Redon (peintre, dessinateur et graveur né en 1840), Albert Marquet (peintre né en 1875), Jean Anouilh (auteur dramatique né en 1910), Édouard Molinaro (cinéaste né en 1928), Marcel Amont (chanteur né en 1929), Sempé (dessinateur né en 1932), Serge Lama (chanteur en 1943), Christian Morin (animateur, musicien et acteur né en 1945), Catherine Laborde (présentatrice météo, journaliste et écrivaine née en 1951) et Françoise Laborde (présentatrice de télévision, journaliste et écrivaine née en 1953), Lolita Lempicka (styliste de mode et créatrice de parfums née en 1954), Sophie Davant (journaliste et animatrice de télévision née en 1963), Pierre Palmade (humoriste né en 1968) et Christophe Dugarry (footballeur né en 1972).
Le peintre espagnol Goya s'est exilé à Bordeaux en 1824 et il y mourut en 1828, de même que Soledad Estorach Esterri (1915-1993), personnalité symbolique de l'exil républicain espagnol à Bordeaux.
Ont été maires de Bordeaux l'ancien premier ministre et résistant Jacques Chaban-Delmas (de 1945 à 1995) et l'ancien premier ministre Alain Juppé (de 2006 à 2019).
Héraldique, logotype et devise
Blason
Les armoiries actuelles de Bordeaux.
Le premier blason connu de Bordeaux remonte à l'époque de Richard Cœur de Lion. Par la suite, il va évoluer en fonction des régimes politiques (monarchie, empire) et des suzerainetés.
Dans le langage héraldique, on utilise un vocabulaire technique codifié pour décrire les blasons. Voici la description proposée en 1913 par Meaudre de Lapouyade :« De gueules ; à la Grosse Cloche ouverte, ajourée et maçonnée de sable et sommée d'un léopard d'or ; à la mer d'azur, ondoyée de sable et d'argent, chargée d'un croissant aussi d'argent ; au chef d'azur, semé de France. »
Meubles de l'écu
La « Grosse cloche » est la représentation des tours de l'ancien hôtel de ville dont il reste aujourd'hui la Grosse cloche.
Le « léopard », en héraldique, le lion et le léopard désignent le même animal, à savoir le lion, mais avec une position de tête différente. Avec la tête de profil on le blasonne « lion » ; avec la tête de face on le blasonne « léopard ». Ici il s'agit du lion des rois d'Angleterre. Pendant l'époque anglaise (1154-1453), le blason de Bordeaux comportait trois lions, qu'on retrouve encore aujourd'hui dans les armoiries anglaises. Avec la fin des possessions françaises du roi d'Angleterre, à la suite de la bataille de Castillon en 1453, seul un lion demeure.
La « mer d'azur ondoyée de sable et d'argent » est la représentation stylisée de la Garonne. En parallèle du « Chef d'azur semé de France » en haut du blason sur lequel sont représentées les armoiries du roi de France. Cette partie a été ajoutée après la période anglaise, en remplacement de deux lions anglais.
Le « croissant » est une allusion à la forme semi-circulaire du port de Bordeaux, raison pour laquelle on l'appelle le « Port de la lune »depuis le Moyen Âge.
Ornements extérieurs de l'écu
Comme supports, deux antilopes blanches enchaînées et colletées d'une couronne fleurdelisée. Elles sont sans doute un rappel de la reconquête française sur l'occupation anglaise. Ainsi les couronnes aux fleurs de lys françaises tiennent fermement les antilopes anglaises.
Pour couronne, Bordeaux a une couronne murale ajoutée au 19ᵉ siècle. Elle est le symbole traditionnel des communes et est utilisée pour signifier l'autonomie d'une ville libre. Avec cinq tours, cette couronne place Bordeaux au rang de capitale régionale. Originellement, Bordeaux portait une couronne comtale, comme le rappelle la grille du jardin de l'hôtel de ville, car la jurade de Bordeaux (conseil municipal, sous l'Ancien Régime) possédait le comté d'Ornon (comprenant approximativement les actuelles communes de Gradignan et de Villenave-d'Ornon) depuis le 16ᵉ siècle. Ainsi la ville de Bordeaux est l'une des très rares collectivités locales, en France, qui « porte » un titre de noblesse remontant avant la Révolution française.
Le logotype de la ville de Bordeaux.
Logotype
Le « chiffre » de Bordeaux, appelé aussi les « petites armoiries », est une représentation stylisée qui sert de signature modernisée, utilisée parfois à la place du blason. Il est formé de trois croissants de lune entrelacés.
On ne le trouve pas avant le milieu du 17ᵉ siècle. Il figure, d'abord, sur le dos et les plats des reliures des livres de prix décernés par le collège de Guyenne, et orne, au 18ᵉ siècle, le fronton de la fontaine Saint-Projet (1715), puis la fontaine de la Grave (1788). Ensuite il sera représenté sur nombre de monuments et le mobilier urbain.
Ce chiffre est aujourd'hui le symbole utilisé pour le logo de la ville.
Devise
« Lilia sola regunt lunam, undas, castra, leonem. » La devise en latin se traduit en français par : « Les lys règnent seuls sur la lune, les ondes, la forteresse et le lion. »
Elle est une lecture du blason de la ville, et fait clairement allusion à la domination exclusive du roi de France sur la ville après l'époque anglaise qui dura près de trois siècles. Cette conquête est inscrite sur le blason par l'ajout des armes de France (fleurs de lys) au chef du blason de la ville.