Bourges (prononcé : /buʁʒ/) est une commune française, préfecture du département du Cher.
Avec 64 362 habitants en 2020, il s'agit de la commune la plus peuplée du département et la troisième commune la plus peuplée de la région Centre-Val de Loire, après Tours et Orléans, et devant Blois, Châteauroux et Chartres.
Au centre d'une aire d'attraction de 174 160 habitants en 2020, l'aire d'attraction de Bourges est la Soixante-cinquième de France et la Troisième de la région.
Elle est aussi la capitale historique du Berry, province de l'Ancien Régime correspondant approximativement aux départements actuels de l'Indre et du Cher.
Ses habitants sont appelés les Berruyers.
Histoire
L'emplacement est occupé dès le Néolithique. Un caveau, lié à une habitation, dans lequel ont été identifiés 46 individus différents a été ainsi retrouvé au nord de la commune entre Saint-Doulchard et Fussy. Ces ossements remontent à une période comprise entre - 6.000 ans et - 2.200 ans avant J.-C..
La « capitale » du peuple gaulois des Bituriges Cubes
Avant la période romaine, c'était la région du peuple gaulois des Bituriges Cubes, qui signifiait « les rois du monde ».
Dans l'Antiquité, la ville est attestée sous la forme Avaricum « le lieu sur l'Yèvre » (le nom celte étant *Avariko- qui se retrouve dans le nom de la rivière Yèvre, Avar).
Au 5ᵉ siècle avant Jésus-Christ, le peuple gaulois des Bituriges Cubes développe une vaste agglomération proto-urbaine étendue sur plusieurs dizaines d'hectares et en contact étroit avec les Arvernes (Luern, Vercingétorix) et la Méditerranée (Marseille, Golasecca, Etrurie padane, etc.). La publication des fouilles réalisées dans le quartier Saint-Martin-des-Champs permet de mieux comprendre l'importance des activités artisanales dans le cycle de développement socio-économique observable à cette époque de l'extrême fin du Premier âge du Fer. Des tombes riches, comme le grand tumulus de Lazenay, manifestent par ailleurs la puissance de l'aristocratie biturige contemporaine. Compte tenu de ces récentes découvertes archéologiques, le texte de Tite-Live selon lequel les Bituriges Cubi et leur roi Ambigatos auraient encadré les premières migrations celtiques en Italie du Nord prend un nouveau relief.
À la fin du 5ᵉ siècle avant Jésus-Christ, le site semble abandonné en grande partie et n'est réoccupé densément qu'à partir du 2ᵉ siècle avant Jésus-Christ La révolte des Bituriges contre les Romains et leur massacre par les Romains en 53 avant Jésus-Christ est l'un des signaux de la levée en masse des peuples gaulois et de Vercingétorix contre César. Durant la guerre des Gaules, César en fit le siège, qui dura de longs mois. Partout ailleurs en Gaule, Vercingétorix avait mis en place une politique de la terre brûlée : aucune ville, aucune ferme ne devait servir à l'approvisionnement des légions romaines.
Cependant, les habitants d'Avaricum supplièrent Vercingétorix d'épargner leur cité, mettant en avant la sûreté de leur ville protégée par des défenses naturelles (car située sur une butte entourée d'une rivière et de marais) et par une puissante muraille au sud. De cette muraille, lui revenait la nomination de Ville rouge, au même titre que Le Mans. César réussit à prendre la cité en affamant ses combattants et en repoussant l'armée de secours de Vercingétorix. Mais la vengeance de César fut terrible. Des 40 000 hommes, femmes et enfants enfermés dans ses murs, seuls 800 en réchappèrent.
Période romaine d'Avaricum
Haut-Empire
Une fois la ville conquise, elle est reconstruite dans le style romain avec un plan hippodamien et de nombreux complexes monumentaux : porte monumentale, aqueducs, thermes et amphithéâtre. De nombreuses villas sont bâties et la ville atteint une taille supérieure à celle du Moyen Âge.
L'urbanisation de la capitale berrichonne, au début de l'époque gallo-romaine est également signalée par la construction d'un forum. Les structures constituant la place publique antique ont été mises en évidence au cœur même des soubassements constituant le sous-sol du centre-ville. Ce complexe monumental est découvert par hasard en 1857, lors d'une opération architecturale visant à colmater les caves du palais ducal. Toutefois, postérieurement à une lettre-annonce publiée dans le journal départemental en 1860, le dégagement et l'exhumation des vestiges gallo-romains ne sont opérés qu'en 1861, sous la conduite de Jules Dumoutet, l'un des principaux membres de la Commission des antiquaires du Centre. Ce n'est qu'un siècle plus tard, en 1961, que les fouilles archéologiques furent effectuées à l'emplacement du forum d'Avaricum, sous la direction de Jean Favière, conservateur du Musée du Berry. Ces investigations archéologiques mettent en évidence les parois et plaques de sol de la place publique gallo-romaine demeurées jusqu'alors inaccessibles. Un « oushebti » fut découvert à Bourges, attestant des déplacements culturels et intellectuels des différentes cultures de l'Empire romain.
Bas-Empire
Par la suite, pendant les invasions barbares, la ville se replie sur elle-même et une enceinte gallo-romaine est construite en remployant les pierres des bâtiments officiels pour l'occasion ; la surface enclose (40 hectare), bien qu'en retrait par rapport à la période précédente, est une des plus importantes des Gaules. Elle souffre d'un premier grand incendie de ses bâtiments en bois en 588.
Bourges devient également le siège d'un archevêché, dont relèvent les diocèses d'Albi, de Cahors, de Clermont-Ferrand, de Mende, du Puy-en-Velay, de Rodez, de Saint-Flour et de Tulle. Le diocèse est l'un des tout premiers à être fondé par saint Ursin lors des premières campagnes d'évangélisation de la Gaule vers le 4ᵉ siècle. De ce fait le diocèse obtient des privilèges et les archevêques de Bourges deviennent primats des Aquitaines (cf. provinces romaines) et Patriarche de l'Église romaine. Dès le Moyen Âge, ces prérogatives sont contestées notamment par les archevêques de Bordeaux, et actuellement elles n'ont plus qu'une valeur honorifique.
Moyen Âge
Des Mérovingiens aux Capétiens
En 588, Bourges connait le premier de ses grands incendies médiévaux. La ville, qui relevait du royaume d'Aquitaine, est prise par Charles Martel en 731, puis immédiatement reprise par Eudes d'Aquitaine. Pépin le Bref la prend d'assaut en 762, détruit ses remparts et l'intègre au domaine royal sous la garde de ses comtes. Il y fait aménager un palais dès 767.
En revanche, la période carolingienne est plus faste à en juger par les traces qu'elle laissa, bien que mal connue. Si elle débute par un nouvel incendie destructeur en 760, de nombreux édifices sont construits, signe d'une réorganisation sociale, politique et religieuse. De cette époque date la construction d'un Hôtel-Dieu et de la première cathédrale de Bourges, à l'emplacement de l'actuelle, par Raoul de Turenne. De cet édifice, subsiste une crypte mérovingienne sous le chœur de l'édifice actuel. On assiste aussi à la construction d'un palais (recouvert par l'actuelle préfecture). De nombreuses abbayes sont fondées avec l'appui du pouvoir royal comme celle de Saint-Ambroix. Une première vague d'églises est construite, dont l'église Saint-Paul.
Au début du 12ᵉ siècle, Bourges devient le chef-lieu d'une vicomté, jusqu'à ce que le dernier vicomte de Bourges, Eudes d'Arpin en 1101 vende ses fiefs pour 60 000 sous-or au roi de France afin de financer sa croisade. Bourges entre de ce fait dans le domaine royal, propriété propre de la Couronne. L'archevêque Aimoin constitue en 1038 une association diocésaine regroupant tous les hommes de plus de quinze ans, qui prêtent serment de défendre la Paix de Dieu. Bien que peu efficace, elle est relayée au 12ᵉ siècle par une commune diocésaine (dès avant 1108) qui, elle, a une certaine efficacité : sa milice contraint en 1149 Renaud de Graçay à abandonner le château de Saint-Palais.
Vers la fin de ce siècle, la parure monumentale de la ville se trouve en partie renouvelée, d'une part avec la mise en chantier de la cathédrale, ces travaux ayant débuté en 1195 sous l'impulsion de l'archevêque Henri de Sully, et d'autre part avec la construction d'une nouvelle enceinte, fortification médiévale dont l'architecture se révèle probablement être un « prototype » pour les autres murailles érigées sous le règne de Philippe Auguste,. Cette nouvelle enceinte, flanquée d'une imposante tour de plan circulaire dont la construction est entamée sous le règne de Louis VII et se termine probablement en 1189,,,, porte la superficie de la ville à 15 hectare, entourée des faubourgs de Saint-Ambroix, Saint-Fulgent et Saint-Ursin. En effet, la ville est un centre religieux important, même si elle ne possède pas de centre de pèlerinage. L'influence des familles locales qui sont devenues très proches du roi, tels les La Châtre et les Sully pour ne citer qu'eux, concourt à la volonté de réaliser un édifice exceptionnel grâce à la puissance tant économique que politique des archevêques de Bourges. Par une nuit de tempête, la cathédrale foudroyée est en feu. Elle venait d'être reconstruite et n'était même pas encore achevée. Les décideurs hésitent, mais peut-être par rivalité avec l'archevêque de Bourges, Henri de Sully, frère du constructeur de Notre-Dame de Paris, décident en 1192 l'édification d'une nouvelle cathédrale sur un plan unique et original.
Cette cathédrale originale constitue un manifeste visible de la puissance de l'église berruyère, mais aussi de la monarchie capétienne (les Anglais sont tout proches). De 1192 jusqu'au milieu du 15ᵉ siècle, soit pendant plus de 250 ans, ce chantier monopolise toute la ville.
En 1251, la croisade des Pastoureaux passe à Bourges.
De grands incendies, celui du 23 juin 1252 qui entre dans la mémoire de la ville, et en 1353 favorisent la reconstruction et la modification de l'architecture de la ville au contact de la cathédrale qui est épargnée,. L'incendie de juin 1252 arrive après plusieurs années arides et est activé par le vent. Il cause de grandes destructions dans les quartiers Saint-Médard, Saint-Pierre-le-Marché, Saint-Pierre-le-Guillard et Saint-Ambroix. Le soir même, l'archevêque Philippe Berruyer écrit la nouvelle à la régente, Blanche de Castille, qui dépêche une commission d'enquête. Cette commission interroge 249 personnes et livre un rapport sous forme d'un rouleau de parchemin de 120 mètre de long, sources exceptionnelles sur l'incendie, cependant incomplètes : alors qu'elles décrivent des destructions sur le quart nord-ouest de la ville Jean-Pierre Leguay estime que la superficie touchée est bien plus importante.
Les personnes se retrouvant sans abri sont très nombreuses : plus des deux tiers des habitants des maisons détruites sont dans l'incapacité de reconstruire ou de trouver un logement de substitution. La ville fait construire des baraques de fortune en armature bois et murs de torchis pour les héberger en urgence,. Une théorie du complot émerge à l'occasion, et on accuse les Pastoureaux, passés l'année d'avant, d'être la cause de l'incendie.
Poème anonyme sur l'incendie de 1487
Le grand feu très fort merveilleux
A fait maintes gens douloureux
Qui advint par adversité
A Bourges, la noble cité
Par grand malheur et par effet
Mil quatre cent quatre vingt sept
Un jour de feste Madelaine
Dont on sortit souci et peine
Qui durera plus de cent ans
Aux enfants des pauvres perdans.
Commença, ainsi je le crois
Par l'église Sainte-Croix [angle de la rue Littré et de la rue des Trois Pommes]
Et delà il fit la descendue
En brûlant toute la grand'rue
Que l'on nomme de Mont-Chevril ; [rue de Montchevry : rue Gambon]
Et puis après, comme je vis,
Embrasa, comme s'il fut fol
Tout Saint-Ambroise et tout Petol [rue Bourbon, avenue Jean-Jaurès et rue du Puits-de-Juvence]
Porte-Neuve et rue des Toiles [rue du Commerce ; rue des Toiles]
Et puis après tendit ses voiles
Brûlant Auvent et Croix-de-Pierre [place Henri-Mirpied ; place de la Barre]
Et après il s'en vint conquerre
L'Eglise Saint-Pierre-le-Marché ;
La grand'rue de la Parerie
De toutes parts en fut saisie
La rue des Seps et Mirebeau [rue sous les Ceps]
Et toutes maisons dessus l'eau
Et puis après mit tout à net
La paroisse de Saint-Bonnet
Et Saint-Laurent, maisons, église [place Saint-Bonnet]
N'y laissa pas une chemise.
La moitié du bourg Saint-Privé [avenue Mar-Dormoy]
Ne Saint-Quentin n'en fut privé [Cour Saint-Quentin]
Non plus le portail de la Ville. [Porte Saint-Privé sur le pont Saint-Privé]
Que maudit soit de fois cent mille
Jean Germain, lequel tant de bois
Y mit qu'il brûla cette fois !
Et en continuant mes dits
Les Carmes, Comtau, Paradis [les Carmes : place Cujas ; Comtau : Notre-Dame de la Comtale (école des Beaux-Arts) ; Paradis : rue Édouard-Branly]
De toutes parts fut désolé
Et déconfit et affolé
Par le grand feu qui fut tant chaud.
Tout Saint-Michel et la Fourchaud [Saint-Michel : rue Michel-Servet ; église Notre-Dame de la Fourchaud]
Jusques au coin qu'on dit Bastard [angle de la rue Porte-Jaune et rue de la Monnaie]
Tout fut brûlé, perdu et ard
Comme si c'étoit feu de poudre ;
Mais, Dieu mercy, ne passa outre.
Les Augustins, la Boucherie, [couvent des Augustins, rue Mirebeau, la Boucherie, les Changes, la Poissonnerie, la place Gordaine]
Les Changes, la Poissonnerie,
Porte Gordaine n'eut pas mieux
Pelleterie ne la Narrette. [la Pelleterie : rue Coursalon ; la Narrette : rue de l'Hôtel-Lallemant]
Chacun pensait presque défaite
De la grand'rue près la moitié [grand'rue : rue Bourbonnoux]
Et de Charlet dont fut pilité. [rue Charlet : rue Joyeuse, rue Geoffroy-Tory]
Saint-Jean-des-Champs point n'y toucha [place Louis-Lacombe]
Mais près de lui fort s'approcha
Chez l'avocat du seigneur roy.
Fut apaisé au matin coy
En rendant au nom Dieu mercy
Fut apaisé partout ainsy.
Je prie à Dieu, à sa puissance
Aux perdants donner patience
Et les rembourser de leurs pertes
Dont leurs douleurs sont bien appertes ;
Leur octroyer pour payement
A tretous éternellement
Par sa digne permission
De son paradis la maison.
Amen.
— Anonyme, version donnée par Philippe Goldman et reproduite et annotée par Leguay, opere citato (« dans l'ouvrage cité »), 2005, page(s) 66-68.
La ville est à nouveau incendiée en 1259, 1338, 1353, 1407, 1463, 1467, le 27 juillet 1487, en 1508 et en 1538. La ville stocke pourtant par prudence 700 seaux dans toute la ville, pour favoriser la lutte précoce contre l'incendie, mais, entre autres facteurs, les départs d'incendie sont favorisés par l'absence de foyer protégé dans les ateliers de nombreux artisans. Il arrive toutefois que la lutte contre l'incendie soit victorieuse, comme le 29 juin 1491. Ce jour-là, l'incendie prend dans les écuries de l'auberge Barangier, au faubourg Saint-Sulpice. Des équipes de charpentiers sont envoyées sur les toits pour couper les chevrons et faire tomber la charpente avec de grands crochets prévus à cet effet, et limiter ainsi la propagation de l'incendie.
Fin août 1356, le faubourg d'Auron est pillé et incendié par les troupes anglaises du Prince Noir mais celles-ci sont chassées par les Berruyers,,.
À l'emplacement de ce combat fut élevée une croix, la « Croix Moult Joie » (Croix Forte Joie), où il est inscrit : « Croix érigée en souvenir de la victoire remportée sur les Anglais par les habitants de Bourges en 1356 ». Cette croix fut détruite et reconstruite plusieurs fois
« Grand siècle » de Bourges (1360-1461)
Au 14ᵉ siècle la ville devient la capitale du duché de Berry, qui est donné en apanage à Jean de Berry, troisième fils du roi de France Jean le Bon, et frère du roi Charles V.
Ce grand seigneur, fils, frère, et oncle de roi, pair de France, développe dans sa capitale une cour fastueuse. Il attire dans la ville de nombreux artistes parmi les plus brillants de son temps. Ces grands chantiers marquent profondément la ville. Son plus grand ouvrage est la construction d'un palais ducal (grand palais) bâti sur les restes de la muraille gallo-romaine, et en continuité des restes d'un palais plus ancien appelé le petit palais (ancien palais des vicomtes de Bourges dont la construction primitive remonterait à Pépin le Bref). Ce palais est rattaché par une galerie (galerie du Cerf) à la Sainte-Chapelle (ou chapelle palatine). De ces édifices ne subsistent que deux des salles d'apparat du grand palais (actuel conseil général), le petit palais méconnaissable sous une façade replaquée au 19ᵉ siècle (actuelle préfecture). La Sainte-Chapelle a été complètement détruite ; certaines de ses verrières furent néanmoins placées dans les vitraux de l'église basse de la cathédrale. D'autres éléments montrent l'importance que joua ce prince mécène pour Bourges, dont le vitrail central de la façade occidentale de la cathédrale (grand housteau), le célèbre manuscrit des Très Riches Heures du duc de Berry, l'horloge astronomique située à l'origine sur le jubé de la cathédrale (la première de France).
Durant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, la ville est assiégée par le roi Charles VI.
Le Dauphin, futur Charles VII de France, ayant trouvé refuge à Bourges, utilise l'administration mise en place par son grand-oncle, le duc de Berry, pour pouvoir reprendre le contrôle de son royaume (hôtel des monnaies, cour de justice, siège épiscopal).
Son fils, le futur Louis XI naît d'ailleurs dans le palais des archevêques de Bourges en 1423. Charles VII y promulgue la Pragmatique Sanction en 1438. Les opposants de Charles VII, bourguignons et anglais, désignent alors, par dérision, cette partie de la France sous le contrôle de Charles VII, le Royaume de Bourges.
Jacques Cœur, fils d'un marchand drapier, est l'un des habitants les plus illustres de cette époque. D'abord travaillant avec son père comme fournisseur de la cour ducale, il connaît une ascension fulgurante. Il épouse la fille du prévôt de Bourges, Macée de Léodepart, puis participe à la fabrication des monnaies (ce qui lui vaut quelques déboires), puis il devient grand argentier c'est-à-dire fournisseur de la cour royale, il développe ainsi un réseau commercial international grâce à l'établissement d'un réseau de comptoirs et d'une flotte commerciale.
Mais sa fortune devient trop grande ; elle éveille les jalousies, dont celle du roi, et le conduit à sa perte. Traduit et condamné par la justice royale, il devient un homme traqué. Homme ruiné, il trouve refuge auprès du pape Nicolas V. Tous ses biens sont confisqués et vendus au profit du roi, et il meurt en exil en 1456. La trace la plus marquante qu'il a laissée dans la ville est la construction d'un hôtel particulier encore existant aujourd'hui, le palais Jacques-Cœur.
En 1463, le roi Louis XI ordonne la création de l'université de Bourges qui, après des débuts difficiles, attire des enseignants renommés et de nombreux étudiants au 16ᵉ siècle.
En 1467, un incendie part d'un atelier de teinturier, près de l'église Saint-Bonnet, et, poussé par un vent puissant détruit le quartier Bourbonnoux.
Les quatre « prud'hommes » administrent la ville, puis sont remplacés en juin 1474 par un maire et douze échevins. Bourges comptait parmi les 14 villes du royaume dont la charge d'échevin conférait la noblesse. Plusieurs familles berrichonnes ont ainsi trouvé leurs lettres de noblesse dans cette noblesse de cloche, telle par exemple la Famille de Chabenat.
Le 25 août 1487, le Grand incendie de Bourges, encore appelé Grand incendie de la Madeleine, détruit le tiers de la ville et marque le début du déclin de la capitale du Berry. Très bien connu grâce à d'abondantes archives, il part de la maison d'un menuisier, rue Saint-Sulpice. Les marchés étant détruits, les foires annuelles sont déplacées à Troyes et Lyon. Après l'incendie, le manque de logements entraîne une flambée des prix, certaines maisons pouvant voir leur prix multiplier par cinq. Les travaux de déblaiement et la reconstruction prennent du temps : ainsi en novembre, alors que les échevins se réunissent au palais de justice, la ville est encore en ruines et encombrée de débris des maisons incendiées. Si la plupart des habitants ont des difficultés à se reloger ou à reconstruire, les moines Augustins, eux, peuvent faire appel à la solidarité de l'évêché voisin : le diocèse d'Autun fait ainsi appel à la générosité de ses fidèles pour financer la reconstruction de leur monastère. Quant aux échevins, ils n'ont pas le comportement responsable et solidaire de ceux de 1252 : le roi accorde une aide énorme de 23 000 livres, qui est entièrement consacrée à la construction d'un palais fastueux destiné à héberger l'hôtel de ville. Leur action se limite à une réglementation encadrant la construction d'annexes et d'appentis sur l'espace public. Les couvertures en matériaux inflammables sont proscrites, au profit de la tuile et de l'ardoise, mais l'échevinage ne se soucie pas de faire appliquer ces règles les années suivantes. Si on trouve quelques beaux exemples d'hôtels particuliers construits en pierre, en style pré-Renaissance, comme la maison de la Reine Jeanne, la plupart des maisons privées construites juste après l'incendie et encore conservées sont très conservatrices dans leur construction, autant dans les matériaux utilisés (armature bois) que dans leur aménagement intérieur. La principale innovation architecturale étant le cabinet de pierre permettant, en cas d'incendie, d'abriter les objets de valeur. La municipalité est obligée de faire d'importants travaux de réfection sur des bâtiments endommagés ou détruits : porte Saint-Privé, pont levis, tours de l'enceinte, boulevard d'artilleries à l'époque construits en bois, mais aussi l'hôtel de ville, les prisons, les marchés publics doivent être reconstruits, ainsi que onze églises, l'Hôtel-Dieu de Saint-Julien. Les échevins profitent néanmoins des destructions pour élargir la place Gordaine.
Un autre incendie débutant près de la cathédrale en 1559, dit des « grandes écoles », détruit une partie de la ville.
Bourges sous l'Ancien Régime
Âge d'or de l'Université
Dès le début du 16ᵉ siècle, la ville de Bourges resplendit par son Université. Elle accueille les plus grands humanistes du temps et notamment des grands professeurs de droit comme Alciat, Le Douaren ou Cujas. C'est sous Alciat que le futur réformateur Jean Calvin a fait ses études de droit (pendant 18 mois) et c'est à Bourges, alors un des endroits où soufflait le plus fort le vent de la Réforme, qu'il est tombé sous l'influence de son professeur allemand de langue grecque Melchior Wolmar qui l'a converti à la foi luthérienne.
Guerres de religion
Durant la première guerre de Religion, Montgomery prend la ville en mai 1562. En août de la même année elle est de nouveau assiégée par l'armée Royale Catholique.
Le 21 décembre 1569, des troupes protestantes venues de la ville de Sancerre échouent, dans l'attaque de la Grosse Tour, face aux catholiques dirigés par le gouverneur du Berry : Claude de La Châtre. La nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy atteint Bourges le 26 août 1572, et le massacre des protestants y dure jusqu'au 11 septembre. En 1585, son gouverneur La Châtre se rallie à la Ligue dès son lancement,.
Du 17ᵉ siècle à la Révolution française
Au 17ᵉ siècle, la ville connaît un nouveau sursaut lié à deux évènements majeurs, la Contre-Réforme d'abord, dont les jésuites vont être les principaux réalisateurs et qui va se matérialiser à Bourges par la construction du collège Sainte-Marie. Le second événement est la présence du futur prince de Condé, puis son rôle en tant que gouverneur du Berry. Nouvelles idées et influence politique transforment la ville. La cité encore médiévale s'ouvre, les murailles sont détruites, de nombreux édifices publics sont bâtis (hôpital général, carmel) ou réaménagés (Hôtel-Dieu, hôtel des échevins). Deux hommes jouent un rôle fondamental : un architecte, Le Juge, qui réalise la plupart de ces chantiers et l'archevêque Michel Phélypeaux de La Vrillière, grand courtisan, dont la famille est l'une des plus riches de France, qui fait construire un palais archiépiscopal, des jardins à la française signés Le Notre et un grand séminaire. Répondant à des considérations économiques, Louis XIV sous l'impulsion de Colbert signe un Edit en 1665, aboutissant à la création d 'une manufacture de dentelle en mai 1666 dans plusieurs villes dont Bourges mais cette manufacture n'a pas perduré plus de 10 ans.
En prévision des États généraux de 1789, Me de Villebanois, curé de St Jean-le-Vieil, est élu député du clergé.
19ᵉ et 20ᵉ siècles
La vocation militaire de Bourges commence lorsqu'un régiment de dragons y est cantonné sous le règne de Louis XIV. Bourges et ses environs comptent désormais de nombreuses activités liées à la défense, notamment la soufflerie hypersonique du Subdray, les établissements MBDA (ex-Aérospatiale), l'établissement d'expérimentation technique de Bourges (essais de tirs). Ce dernier établissement est le successeur de l'école d'artillerie, implantée à Bourges en 1839 à la suite de pressions intensives des élus locaux.
En 1944, la ville est victime de nombreuses destructions dues aux bombardements anglo-américains. Le 4 juin, un raid fait dix-sept morts et une dizaine de blessés graves. Le 27, les installations de constructions d'avions sont détruites.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Avaricum (César, au livre VII et au livre VIII (écrit en fait par Hirtius) de ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, puis au livre III de ses Commentaires sur la Guerre civile). On le trouve également dans l'Epitome de Florus, puis dans l'Itinéraire d'Antonin, ainsi que sur la Table de Peutinger. Le géographe Ptolémée le transcrit d'autre part en grec; Dans la seconde moitié du 4ᵉ siècle, l'historien Ammien Marcellin use de la graphie Biturigae. Quelques décennies plus tard, Orose, dans ses Histoires contre les païens, écrit Biturigo Civitas, et au cours des mêmes années, un texte administratif, la Notice des Gaules, emploie la forme Civitas Biturigum. En 471, l'évêque de Clermont, Sidoine Apollinaire, mentionne dans sa correspondance Biturigas, ainsi que la plebs Biturigis, la population de Bourges. Environ un siècle plus tard, Grégoire de Tours, dans son Histoire des Francs, a recours à Bitorex, Biturigas, et Biturigum. Vers les années 650, Jonas de Bobbio, dans sa Vie de saint Colomban, fait état de la Betoricensis urbs. Un peu plus tard, on lit sur des monnaies mérovingiennes les formes suivantes : Betorex, Betoregas, Betorigas et Beoregas, la dernière témoignant de l'effacement du t intérieur dans la prononciation. Plus près de nous, au 13ᵉ siècle, une liste fiscale dite Liève contient à plusieurs reprises la forme Borges, témoignant d'une progression qui aboutit, dans un document daté de 1410 et évoqué par A. Buhot de Kersers dans son Histoire et statistique monumentale du Département du Cher, à la forme que nous connaissons actuellement, de la sorte attestée au début du 15ᵉ siècle : Bourges.
La localité s'appelait sans doute en gaulois *Avaricon, toponyme dérivé en -icon du nom de la rivière qui la borde, l'Avara, devenu de nos jours l'Yèvre. Il pourrait donc signifier « la ville au bord de l'Avara ».
Durant l'Antiquité tardive, au 4ᵉ siècle, de nombreuses capitales gallo-romaines ont vu leur nom sortir de l'usage, remplacé par celui de la cité qu'elles administraient. Ce processus a vu Avaricum recevoir une désignation fondée sur apud Bituriges, « chez les Bituriges ».
L'évolution phonétique qui de Bituriges mène au nom de Bourges s'explique phonétiquement par le fait que les mots latins possédaient une syllabe accentuée. Dans le cas de Bituriges, la syllabe accentuée est celle qui précède l'avant-dernière et que l'on appelle l'antépénultième, autrement dit la syllabe /tu/, d'où en gallo-roman BITURIGE > Beorege (évolution régulière [i] > [e], amuïssement de [t] intervocalique) > Bourges.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Bourges est classée Ville d'art et d'histoire.
- Le palais Jacques-Cœur, habitation réalisée par Jacques Cœur à la fin du 15ᵉ siècle
- Le musée Maurice-Estève, dans l'ancien hôtel des Échevins
- Les marais de l'Yèvre et de la Voiselle, jardins familiaux et cultures maraîchères, ont été classés en 2003 sur la Liste des monuments naturels et des sites.
- Les vestiges des remparts gallo-romains.
- La maison d'arrêt de Bourges, appelée maison d'arrêt du Bordiot.
- La fontaine monumentale et le portique gallo-romain sous le palais du duc Jean de Berry,,
- Les restes du palais du duc Jean de Berry (aujourd'hui préfecture)
- La place Gordaine et ses maisons à pans de bois (14ᵉ siècle)
- La grange des dîmes (12ᵉ siècle), rue Molière, près de la cathédrale
- Le palais archiépiscopal (17ᵉ siècle), ancien hôtel de ville, et son jardin à la française (jardin de l'archevêché) attribué à Le Nôtre.
- Le canal de Berry et les rives de l'Auron
- L'hôtel Cujas, qui abrite le Musée du Berry
- L'hôtel Lallemant, exemple de la première Renaissance française, construit par les frères Jean Lallemant.
- Le cimetière des Capucins.
- La « Croix Moult Joie » (Croix Forte Joie), située sur la route nationale 151 (avenue Marcel-Haegelen) qui commémore l'emplacement de la bataille de Bourges de 1356, ou il est inscrit : « Croix érigée en souvenir de la victoire remportée sur les anglais par les habitants de Bourges en 1356 ». Cette croix fut détruite et reconstruite plusieurs fois ;
- La halle au blé, construite en 1836 sur l'emplacement du couvent des Cordeliers. Désaffectée, elle est aujourd'hui un lieu d'expositions et de manifestations diverses.
- La cathédrale Saint-Étienne, place Étienne Dolet, fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1992.
- L'église Notre-Dame, rue Notre-Dame, presque entièrement détruite lors d'un incendie qui, en 1487, ravagea les deux tiers de la ville, l'église Saint-Pierre-le-Marché, dédiée plus tard à Notre-Dame, subit, lors de sa reconstruction, de multiples modifications de son plan initial : adjonction de bas-côtés et de la tour carrée qui s'élève au nord de la façade occidentale. C'est pourquoi se trouvent mêlés plusieurs styles.
Spécialités culinaires
Plusieurs spécialités du patrimoine gastronomique sont originaires de Bourges :
- la forestine, un bonbon ;
- le zizi, une pâtisserie ;
- la Crécelle, une bière ;
- la galette de pomme de terre, une pâtisserie salée ;
- la bûchette du Berry, une confiserie ;
- les sanciaux ou crépiaux berrichons ;
- les sirops de Monin, sirops haut de gamme.
Patrimoine culturel
La Maison de la Culture, inaugurée officiellement le 18 avril 1964 par André Malraux, ministre d'État chargé des affaires culturelles, est l'une des premières du type en France. En 2010, elle est en grande partie fermée en vue de sa rénovation. Mais à la suite de nombreuses études du sol et de recherches archéologiques majeures sous le bâtiment, la rénovation a été interrompue pour une reconstruction à proximité, le nouveau site étant inauguré en 2021.
À Bourges se trouve le Conservatoire de musique et de danse du Cher et se trouvait l'Institut international de musique électroacoustique (IMEB).
Salles de spectacles
La ville de Bourges compte plusieurs salles de spectacle, parmi lesquelles :
- l'Auditorium (471 places + 10 PMR) ;
- le Hublot (234 à 500 places + 4 PMR) ;
- le théâtre Jacques-Cœur (350 places + 3 PMR) ;
- la Maison de la Culture (une salle de 700 places et une salle de 200 places) ;
- le Palais d'Auron (2 400 places) ;
- le théâtre Saint-Bonnet (120 places) ;
- le 22-Ouest (500 places) et le 22-Est (500 places) ;
- le Salon d'Honneur.
Musées
- Musée du Berry (archéologie, arts et traditions populaires)
- Muséum d'histoire naturelle Gabriel-Foucher
- Musée Maurice-Estève (dédié au peintre moderne Maurice Estève)
- Hôtel Lallemant (consacré aux arts décoratifs)
- Musée des Meilleurs ouvriers de France
- Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher
- Musée du Centre de formation de la Défense, à accès réglementé et restreint avec des pièces uniques (prototypes et seules restantes des conflits)
Bibliothèques
Les bibliothèques de la ville de Bourges comprennent :
- Médiathèque,
- Bibliothèque des Gibjoncs,
- Bibliothèque du Val d'Auron,
- Bibliothèque patrimoniale des Quatre Piliers.
Pèlerinages
La ville est une étape de l'une des branches de l'un des chemins de Saint-Jacques de Compostelle, la via Lemovicensis qui vient de Vezelay,,.
Personnalités liées à la commune
- Uther Pendragon, dans Lancelot-Graal, le père du Roi Arthur affirme être né à Bourges. Il rassemble une armée pour se rendre en Bretagne afin de combattre Claudas de Bourges, roi de la Terre Déserte. Cette situation évoque l'expédition en Bretagne au 5ᵉ siècle du chef britannique Riothamus qui voulait combattre des pillards basés à Bourges.
- Charles VII (1403-1461) et Louis XI (1423-1483), rois de France. Ce dernier est d'ailleurs le seul roi de France né à Bourges, et la cérémonie du baptême eut lieu dans la Cathédrale Saint-Étienne de Bourges le lendemain de la naissance.
- Jean premier de Berry (1340-1416), frère de Charles V, ce prince capétien est considéré comme un mécène de la ville : il en fit une capitale artistique à la fin du 14ᵉ début du 15ᵉ siècle. Il fit notamment construire à Bourges un palais ainsi que la Sainte-Chapelle palatine de Bourges.
- Jean Colombe (v. 1430-1493), enlumineur français.
- Charles de France (1446-1472), frère de Louis XI créa en 1463 l'université de Bourges qui rayonna longtemps hors du duché du Berry. André Alciat (1529-1533) et Jacques Cujas (1520-22-1590) y enseignèrent le droit.
- Jeanne de France (1464-1505) épouse déchue de Louis XII, titrée duchesse de Berry, fonde à Bourges l'ordre monastique de l'Annonciade.
- Jacques Cœur (1395-1456), marchand, y est né et y a fait construire un fastueux palais.
- Macée de Léodepart (vers 1403-1453), son épouse.
- Geoffroy Tory (1480-1533), pionnier de l'imprimerie.
- Barthélemy Aneau (début du 16ᵉ siècle-1565), poète y est né.
- Jacques Cujas (1520-22-1590), jurisconsulte y a enseigné jusqu'à sa mort en 1590.
- François Ragueau, jurisconsulte (?-1605) son successeur. Sénéchal du Berry.
- Jean Chenu (1559-1627), jurisconsulte y est né et y a exercé sa profession d'avocat jusqu'à sa mort.
- Jean Calvin, le théologien et réformateur religieux y étudia de 1529 à 1531.
- Jean Boucher (1575-1632), peintre né à Bourges.
- Louis Bourdaloue (20 ou 28 août 1632-), jésuite, prédicateur, dont la renommée éclipsa un temps celle de Bossuet, y est né.
- Gaston-Laurent Cœurdoux (1691-1779), jésuite, missionnaire et indianiste y est né.
- Joseph-Vincent-Dominique Fabrefonds (1752-1826), général des armées de la République et de l'Empire.
- Étienne François Sallé de Chou (1754-1832), avocat du Roi, député du Berry à l'Assemblée constituante de 1789, Premier Président de la Cour d'appel de Bourges.
- Louis Moinet (1768 - 1853), né à Bourges, horloger, peintre, enseignant aux Beaux-Arts, inventeur du Chronographe.
- Jean-Baptiste Augier (Bourges 1769-1819), général de la Révolution et de l'Empire, également député du Cher de 1813 à 1819.
- Antoine Boin (1769-1852), député du Cher sous la Restauration.
- Claude-Denis Mater (1780-1862), magistrat et fondateur du musée départemental de Bourges, mort à Bourges.
- Émile Deschamps (1791-1871), poète y est né.
- Paul-Adrien Bourdaloue (1798-1868), maire-adjoint de la ville de Bourges, ingénieur des Ponts et Chaussées qui a laissé son nom au premier réseau de nivellement général de la France.
- Alphonse Joseph Charmeil (1804-1896), libraire, lithographe, peintre, bibliothécaire, conservateur du musée de Bourges, mort à Bourges.
- Agénor Bardoux (1829-1897), ministre de l'Instruction publique en 1877, né à Bourges.
- Julien Haton de La Goupillière (1833-1927), ingénieur, directeur de l'École des mines.
- Henri Brisson (1835-1912), président de l'Assemblée Nationale 1881-1885, 1904-1905, 1906-1912, président du Conseil 1885 et 1898.
- Cochon de Lapparent (1839-1908), géologue né à Bourges.
- Berthe Morisot, artiste peintre (1841-1895) y est née en 1841.
- Jean Floux, poète (1855-1892) y est né et a fait ses études au collège de Sainte-Marie.
- Marguerite Audoux (1863-1937), écrivain, a passé son enfance dans l'orphelinat religieux de Bourges.
- Jules Renard (1864-1910), écrivain y a fait son service militaire et l'évoque dans ses écrits.
- L'abbé Théophile Moreux (1867-1954), célèbre astronome qui a fondé l'observatoire de Bourges.
- Gaëtan Gatian de Clérambault (1872-1934), célèbre psychiatre de l'hôpital Sainte-Anne, maître de Lacan, qui a décrit l'automatisme mental, y est né.
- Frédéric Boutet (1874-1941), auteur de romans et de nouvelles fantastiques, y est né.
- Maurice Bourlon est un officier et préhistorien né en 1875 à Bourges et mort au combat en 1914.
- Jules Bertaut (1877-1959), historien et critique littéraire né à Bourges.
- Henri Sellier (1883-1943), homme politique, sénateur, maire de Suresnes, ministre de la Santé 1936, y est né.
- Marcel Plaisant (1887-1958), homme politique.
- Charles Brown (1898-1988), compositeur, fut directeur de l'École Nationale de Musique de la ville de 1948 à 1970.
- Vladimir Jankélévitch (1903-1985), philosophe né au 13 boulevard Gambetta y vécut durant son enfance et son adolescence.
- Alfred Stanke « Le Franciscain de Bourges » (1904-1975) : né à Dantzig, le frère Alfred Stanke est envoyé en 1939 par l'armée allemande à la prison du Bordiot de Bourges, où il emploiera toute son énergie à soulager les blessures des prisonniers torturés par la Gestapo et à aider les résistants en captivité, tout cela au risque de sa vie. De cet homme, il reste des souvenirs vivaces au travers d'un film (Le Franciscain de Bourges de Claude Autant-Lara avec Hardy Krüger, Jean Desailly, Suzanne Flon, Sylvain Joubert, sorti en 1968) d'un livre et d'un timbre gravé en 2000.
- Jules Gaucher, (1905-1954), colonel de la Légion étrangère tué au cours de la bataille de Diên Biên Phu.
- Jean Meunier (né à Bourges 1906-1975), homme politique, député, maire de Tours 1944-1947, secrétaire d'État, cofondateur de La Nouvelle République du Centre-Ouest.
- Simone Weil (1909-1943), philosophe, y enseigna la philosophie une année en 1935.
- Marcel Bascoulard (1913-1978) est un des artistes de Bourges parmi les plus atypiques et les plus attachants.
- Georges Gosnat (1914-1982), homme politique français, y est né.
- Roger Testu (1913-2008), dessinateur humoristique.
- Simone Gerbier (1915-1993), actrice de cinéma et de théâtre, y est née.
- Armand Toupet (1919-2006), écrivain né à Bourges.
- Georges Monéger (1920-1944), alias Jo, résistant, Compagnon de la Libération, fusillé le Premier août 1944 à Bourg-Lastic
- Jean Frézal (1922-2007), médecin, spécialiste de la génétique, fondateur du premier laboratoire français de cartographie des gènes humains associé à une unité clinique y est né.
- André Chaumeau (1924-2013), acteur français, y est né.
- Jean de Herdt (1923-2013), judoka français, y est né.
- Jean-François Deniau (1928-2007), homme politique, ministre, écrivain, membre de l'Académie française, fut également conseiller général du Cher, élu d'un canton de Bourges.
- André Touret (1929-2018), historien et auteur de la biographie de Marx Dormoy, y enseigna l'histoire plusieurs années.
- Alain Calmat (1940-), vice-champion olympique de patinage artistique, champion du monde en 1965, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports (1984-86), député du Cher (1986-1988 et 1988-1993).
- Eliane Lavail (1943-), cheffe de chœur et d'orchestre française.
- Daniel Colling (1946-), Alain Meilland (1948-2017) et Maurice Frot (1928-2004) ont créé le Printemps de Bourges en 1977.
- Jean-Christophe Rufin (1952-), médecin, cofondateur de Médecins Sans Frontières, écrivain, prix Goncourt 2001, avec Rouge Brésil, y est né.
- Bernard Capo (1950-) dessinateur et chanteur, auteur de la bande dessinée Les Grandes Heures de Bourges
- Xavier Bazot (15 décembre 1955), écrivain, auteur entre autres de Un fraisier pour dimanche - 1996 - le serpent à plumes, qui s'inspire de son expérience de fils de pâtissier, y est né.
- François Kalist (1958-), né à Bourges, évêque de Limoges, puis archevêque de Clermont.
- Laurent Bignolas (1961-), journaliste, présentateur du 19/20.
- Béatrice Vialle (1961-), aviatrice, pilote de Concorde.
- Laurent Nuñez (1964-), homme politique, y est né.
- Delphine Pelletier (1977-), triathlète internationale, y est née.
- Cédric Bernadotte (1978-), artiste contemporain, y est né.
- Emmanuel Imorou (1988-), footballeur international béninois, y est né.
Vie militaire
En 1860, en raison de sa position centrale, Bourges est choisie pour être le centre de l'armement sous le Second Empire. La ville voit s'implanter la fonderie de canons (1866), l'arsenal, la direction de l'artillerie, l'École de pyrotechnie ainsi que le champ de tir du polygone.
En 1912, à côté de Bourges est créée l'école de pilotage d'Avord. Elle deviendra le plus grand centre de formation de la Première Guerre mondiale.
En 1928, la firme Hanriot implante son école de pilotage à Bourges. C'est le début de l'épopée aéronautique. Les ateliers de fabrication sont construits entre 1932 et 1939, et deviendront plus tard l'Aérospatiale.
Des aviateurs prestigieux séjournent à Bourges et à Avord :
- l'as Marcel Haegelen, 23 victoires, pilote d'essai de l'usine de Bourges ;
- l'as Georges Guynemer, 53 victoires, qui séjourne à Avord en 1915 ;
- René Fonck, l'as des as aux 75 victoires ;
- Antoine de Saint-Exupéry, qui sort sous-lieutenant de la base d'Avord.
Unités ayant été stationnées à Bourges
- État-major du Huitième corps d'armée, (avant) 1906 - 1913 (jusqu'à ?)
- État-major de la Quinzième division d'infanterie, 1913
- État-major de la Seizième division d'infanterie, 1913
- État-major de la Neuvième division d'infanterie motorisée, 1939 - 1940
- État-major de la Huitième division de cavalerie, 1913
- Quatre-vingt-quinzième (nonante-cinquième) régiment d'infanterie, (avant) 1906 - 1986
- Premier régiment d'artillerie de campagne, 1906 - 1914
- Trente-septième régiment d'artillerie de campagne, 1906 - 1914
- Cinq cent onzième régiment de chars de combats, 1922 - 1929
- Cinquante et unième bataillon de chars lourds, 1929 - 1936
- Trente-septième régiment d'artillerie lourde hippomobile, 1939
- Huitième légion de gendarmerie, 1906
- École supérieure et d'application du matériel (ESAM), 1960 - 2009
- Écoles militaires de Bourges, août 2009
Industrie aéronautique et militaire
À partir de 1928 les industries aéronautiques se succèdent à Bourges :
- 1928, l'école Hanriot s'installe à Bourges, et deux ans plus tard, la société Hanriot commence des fabrications d'avions ;
- la Société Générale de l'Aéronautique (SGA) regroupe de 1930 à 1934 les usines Hanriot, des moteurs Lorraine, Nieuport Delage et SECM ;
- en 1936, création de la Société nationale des constructions aéronautiques du Centre (SNCAC), fusion et nationalisation des sociétés Hanriot et Farman ;
- 1950, la SNCAC devient la Société nationale des constructions aéronautiques du Nord (SNCAN) ;
- 1958, la SNCAN change d'appellation et devient Nord-Aviation ;
- la Société nationale industrielle aérospatiale (SNIAS) naît le Premier janvier 1970. Elle regroupe Nord-Aviation, Sud-Aviation et la Société d'étude et de réalisation d'engins balistiques (Sereb) ;
- 24 juin 1984, la SNIAS devient Aérospatiale ;
- en 2001, Aérospatiale devient MBDA.
Bourges est aussi un haut lieu pour l'industrie d'armement terrestre avec :
- Nexter (ex-Giat Industries) possédant deux sites sur le territoire de Bourges dont la dernière cannonerie de France et des installations pyrotechniques ;
- le centre d'essais DGA Techniques terrestres (ex-ETBS) et son polygone de tir d'une longueur de trente kilomètres ;
- le centre de formation de la défense et ses formations en pyrotechnie.
Avions fabriqués à Bourges
Avant-guerre
- Avion d'observation Potez 25 (312 appareils, 1930 à 1933).
- Avion d'entrainement Hanriot 431 (en) (jusqu'en 1933), Hanriot 432 (2 exemplaires), avion d'observation Hanriot 433 (26 appareils, 1935) et avion d'observation Hanriot 436 (50 appareils, 1934).
- Hanriot 16 et 16-1 (40 appareils, 1934).
- Avion de bombardement Bloch MB.200 (45 matériels, 1935 à 1936).
- Avion de bombardement Bloch MB.210 (50 ou 70 matériels, 1936 à 1939).
- Hanriot 182 (en) (45 matériels, 1935 à 1937. Puis environ 200 matériels de 1938 à 1939).
- Hanriot 192 (en) (9 matériels).
- Chasseur monoplace Curtis H 75 A1 (origine États-Unis, assemblés à Bourges en 1939).
- Bimoteur d'entrainement Hanriot 232 (19 matériels, 1940).
- Avion d'assaut Breguet 693 (27 matériels, 1940).
- Avion ambulance Hanriot 437 (en) (1 ex.).
- Avion d'observation Hanriot 438 (en) (12 ex.).
- Hanriot 439 (en) (13 ex.).
- Prototypes trimoteur LH 70 (1930) et bipoutre H 110 puis H 115.
- Bimoteur d'entrainement et d'observation NC 510 (2 prototypes, 1938 à 1939) et NC.530 dérivé.
- Chasseur bombardier, bimoteur triplace H.220/NC-600 (1 prototype et 1 ex. série, 1940).
Période de l'occupation
- Avion de liaison bimoteur Siebel 204 A, 115 appareils, avril 1942 à fin 1943.
- Avion-école et de liaison bimoteur Siebel 204 D, 796 appareils commandés, livraison de septembre 1943 à juin 1944.
Après-guerre
- Avion de liaison école NC 701 « Martinet » copie du Siebel 204 D (263 exemplaires, 1944 à 1949).
- Avion de liaison NC 702 (62 ex, 1947 à 1949).
- Quadriplace NC 840 « Chardonneret » (1 prototype, 1945).
- Avions légers NC 850 (1 prototype, 1947), NC 851 (9 ex, 1947), NC 852 (1 prototype), NC 853 (40 ex, 1949).
- Avion cargo quadrimoteur « Cormoran » NC 210 et NC 211 (2 prototypes, 1948 à 1949).
- Avion de tourisme NC 856 (1 ex, 1949).
- Avion de tourisme NC 860 (1 ex, 1949).
- Avion de transport Noratlas, ou Nord 2501 (221 ex, 1952 à 1959).
- Avion de transport Nord N262 et N262E « Frégate » (110 ex, 1961 à 1976).
- Avion de transport Transall C160 (56 ex, 1963 à 1973).
- Pointe avant du Mirage F1 (600 tronçons).
- Tronçon voilure 21 du Concorde.
- Case de train et « Bossettes » de l'A300.
- Plan centraux ATR 42 et ATR 72.
- Fuselage du Falcon 50.
Missiles fabriqués à Bourges
- Missiles antichar SS10, ENTAC, SS.11, Milan, HOT et Eryx.
- Missiles antinavire SS-12, Exocet MM38, AM39, SM 39, MM40.
- Missiles sol-air Roland, Aster 15 et Aster 30.
- Missiles air-sol AS-15, AS-20, AS-30, Apache et SCALP-EG.
- Missiles air-sol nucléaires ASMP et ASMP A.
- Cibles C22.
Héraldique
[[|Bourges]]
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Blason
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D'azur, à trois moutons passants d'argent, à la bordure engrêlée de gueules, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or
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Devise
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Summa imperii penes Bituriges (Le souverain pouvoir appartient aux Bituriges)
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Détails
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* Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives (bordure de gueules sur champ d'azur).
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Alias
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D'azur à trois moutons d'argent, accornés de sable, accolés de gueules et clarinés d'or, à la bordure engrêlée de gueules ; au chef cousu d'azur, chargé de trois fleurs de lis d'or
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