Brides-les-Bains est une commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Son chef-lieu constitue un village de fond de vallée du massif de la Vanoise, en Tarentaise, et la commune comptait 500 habitants en 2019.
Commune tournée vers le thermalisme dès le 19ᵉ siècle, puis plus récemment vers le ski grâce à la mise en place d'une télécabine reliant le bourg aux stations de Méribel et Méribel-Mottaret, Brides-les-Bains bénéficie en 2013 d'un classement au label « station classée tourisme ».
Histoire
Dès l'Antiquité, le site est connu pour les vertus de ses eaux.
Aux 16ᵉ – 17ᵉ siècles, les archevêques de Moûtiers utilisent les eaux du hameau des Bains,.
En 1653, puis en 1774, les débordements de la rivière, le Doron de Bozel, ensablent les sources.
Développement thermal
En 1818, une catastrophe naturelle en amont de la vallée, vers Champagny-en-Vanoise, libère une énorme masse d'eau avec pour conséquence la mise au jour d'un massif rocheux d'où se mit à jaillir la source thermale actuelle, permettant la création de la station moderne. Le docteur Hybord réalise la première analyse des eaux et l'École des Mines diagnostique une eau aux vertus exceptionnelles ; le rapport du docteur Ducis est éloquent : « Une eau effaceuse de maux, extraordinaire par ses qualités, qui peut tout guérir, épilepsies, cathares, migraines, goutte, rhumatismes, douleurs d'articulation et autres ». L'année suivante, des notables savoyards, dont une trentaine originaires de Moûtiers, créent une Compagnie de Bains en vue d'exploiter les eaux de Brides.
Dès 1824, les premiers hôtels font leur apparition. On en compte six en 1836.
À partir de 1825, à l'initiative du docteur Philbert, la thérapeutique est affinée et s'oriente vers le traitement de l'obésité. La station, désormais spécialisée dans l'amaigrissement, devient aussi celle de la « femme élégante ». En hommage à ce docteur, l'une des sources de Brides-les-Bains porte aujourd'hui son nom.
En 1845, est inauguré le premier complexe thermal, avec 28 salles de bains-douches, construit par l'architecte Ernesto Melano, et dans lequel commencent à affluer de nombreux membres de la bonne société cosmopolite.
En 1846, l'église de La Saulce est détruite. Une nouvelle est construite à Brides, et consacrée un an plus tard.
En 1857, le village de Les Bains, séparé de celui de La Perrière, et le village de Brides, détaché des Allues, s'unissent pour constituer une nouvelle commune : Brides-les-Bains. La ville de Moûtiers achète la source de Brides (1965).
Au cours du 19ᵉ siècle, l'eau thermale est d'abord utilisée pour soigner toutes sortes de maladies puis ses vertus dans le traitement de l'obésité sont identifiées. À la fin des années 1870, les premiers régimes diététiques adaptés sont ainsi établis par les hôtels. La station, qui développe ses infrastructures, voit affluer des personnalités de renommée internationale telles que la reine Élisabeth d'Espagne, la princesse de Croy, la princesse Bonaparte, le prince Orloff, la marquise de Freycinet, la comtesse de Montgoméry, le baron de Rothschild, la Comtesse du Petit-Thouars, le baronne de Koussoff, le ministre Rambaud, l'éditeur Hachette, ainsi que des membres de familles françaises, britanniques, italiennes, russes, américaines, de l'aristocratie et des affaires. En 1874, la Société générale de Tarentaise, qui possède des entreprises métallurgiques et minières dans la vallée (Salins), et qui est à l'origine du développement ferroviaire de la vallée, achète la source,. En 1893, la ville de Moûtiers est reliée au chemin de fer.
Grâce au guide de la Tarentaise du docteur Laissus, on connaît les principaux bâtiments hôteliers de la station en 1894 : Le grand hôtel des thermes, l'hôtel des Baigneurs et beaucoup de charmantes villas d'hôtes, dont la Villa des roses et la Villa Laissus. Le casino joue un rôle de premier plan, il comprend « des salons de lecture, de conversations, de jeux » les personnalités viennent jouer leur « fortune ou en entendre, outre les beaux orchestres du bal, les opéras comiques ». Le bourg compte six médecins et 1 400 clients en 1895.
La capacité d'accueil de Brides surpasse celle de sa voisine Salins-les-Thermes. À tel point, que les 4/5e des clients de cette dernière logent à Brides.
Le bourg évolue et devient une station de séjour où le nombre de malades représente un pourcentage inférieur aux nombre de touristes. En 1924, le casino est agrandi et les thermes sont transformés et des travaux d'embellissement sont réalisés en 1927-28, dont une roseraie,. Les festivités se déroulent le 24 juin 1928 en présence de Jean Moulin, alors sous-préfet d'Albertville en compagnie de Lady Chamberlain,. L'année suivante, la crise de 1929 a un impact direct sur la fréquentation de la station, notamment de la part des touristes étrangers, et cela se poursuit jusqu'en 1936. La station reprend vie ensuite pour accueillir plus de 3 000 touristes en 1938, chiffres équivalents à la crise de 1929. Toutefois, le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale frappe à nouveau l'activité thermale et touristique, même si la station continue d'être fréquentée mais cette fois-ci au motif d'une cure pour boisson. Par ailleurs, le Casino est fermé dès 1939 et la partie construite en 1924 s'effondre.
Dans les années 1950, une compétition de ski originale, le « Derby de la Saulire », permet les premières descentes à ski sur le versant des Allues, avec une arrivée à Brides, 2 000 mètre plus bas. Quelques clients de la toute nouvelle station de Méribel descendent parfois jusqu'au village.
Dans les années 1990, Brides-les-Bains devient la station thermale leader en France pour le traitement de l'obésité.
En 2005, le spa ouvre au public, avec 1 500 mètre carré dédiés aux soins et au bien-être.
En 2008, le spa est agrandi de 600 mètre carré, devenant le Grand Spa, comprenant des cabines de soins, salle de coaching sportif individuel, solarium, et une plage extérieure avec plusieurs jacuzzis été/hiver.
En 2012, le film de Charlotte de Turckheim, Mince alors !, rend hommage à la ville.
En 2018 le téléfilm Meurtres à Brides-les-Bains avec Line Renaud et Patrick Catalifo a pour décor la ville et ses paysages environnant.
Jeux olympiques d'Albertville
En 1992, la ville de Brides-les-Bains est choisie pour devenir « village olympique », du fait de sa capacité d'accueil. La station vit l'aventure des Jeux olympiques d'Albertville et s'offre une porte d'accès au plus grand domaine skiable du monde : Les Trois Vallées, grâce à la réalisation de la télécabine de l'Olympe. Cette infrastructure la relie désormais directement au domaine de la station de Méribel et permet ainsi le développement d'une nouvelle activité. Le coût des aménagements pour accueillir ces Jeux sont de 200 millions de francs. Ces investissements mènent à la création d'une nouvelle mairie, la rénovation du Grand Hôtel des Thermes, l'acquisition et rénovation du casino, la modernisation du centre-ville, la construction d'une école ainsi que d'un centre d'accueil et d'animation. Par ailleurs, 90 millions de francs sont consacrés à la création d'un nouvel établissement thermal, donné en gestion à la Société européenne de Thermalisme. Enfin, 80 millions sont utilisés pour l'aménagement du télécabine de l'Olympe. Ces lourds investissements valent à la commune d'être mise en saisie par la chambre régionale des comptes en raison d'un fort déficit (69 millions de francs).
Depuis 2000, la station fait partie de l'association des Trois Vallées, aux côtés de Courchevel, La Tania, Méribel, Les Menuires-Saint-Martin et Val Thorens.
Toponymie
Commune formée par la fusion des communes de Brides et de Bains le 6 février 1847, sous décision de Charles-Albert retiré à la commune de La Saulce. Le nom de Bride utilisé jusqu'en 1664, puis Brides jusqu'en 1847. Le terme viendrait du gaulois briva signifiant « pont ».
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Borda, selon la graphie de Conflans.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Saint-Étienne de 1837.
- Sources thermales connues depuis l'époque romaine. Exploitées depuis 1818, à la suite d'une crue du Doron.
Patrimoine culturel
- Village olympique lors des Jeux olympiques d'hiver de 1992.
Espaces verts et fleurissement
En 2014, la commune obtient le niveau « trois fleurs » au concours des villes et villages fleuris.
Personnalités liées à la commune
- Claude-Philibert Hybord, directeur des sources.
- Laurent Boix-Vives, industriel né en 1926, devenu président de l'entreprise Rossignol.
- Albert Lacroix (1834-1903), éditeur belge, notamment de Victor Hugo, inhumé dans le cimetière communal.
- Amédée Greyfié de Bellecombe (1811-1879), magistrat et homme politique savoyard, partisan de l'Annexion. Il repose au cimetière communal.
Héraldique
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Les armoiries de Brides-les-Bains se blasonnent ainsi :
« D'azur à la libellule d'or. »
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