Brié-et-Angonnes est une commune française située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ses habitants sont appelés Briataux.
Géographie
Située sur un plateau, à une dizaine de kilomètres au sud-est de Grenoble, la commune fait partie de l'aire urbaine de Grenoble.
La commune se compose de plusieurs hameaux dont trois sont plus importants que les autres :
- Brié ;
- Angonnes ;
- Tavernolles : longtemps partagé entre Poisat et Brié-et-Angonnes, ce village est entièrement rattaché à cette dernière commune par décret du 27 octobre 1972, représentant un accroissement de 121 hectares et de 139 habitants.
Le hameau de Mont Rolland, dépendant jusqu'alors de la commune de Jarrie, est rattaché à Brié-et-Angonnes par arrêté du 28 février 1963.
Communes limitrophes
Communes limitrophes de Brié-et-Angonnes
Eybens
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Poisat
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Herbeys
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Bresson
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Vaulnaveys-le-Haut
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Jarrie
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Vizille
Montchaboud
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Vaulnaveys-le-Bas
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Toponyme
Brié signifie forteresse en gaulois (« Brig »), tandis que les Angonnes vient du latin « dans les courbes », probablement à indiquer les virages d'une ancienne voie.
Histoire
Brié-et-Angonnes se trouve sur la route commerciale alpine depuis l'antiquité, route qui deviendra ensuite voie romaine. Deux bracelets en bronze provenant d'une tombe des 6ᵉ avant Jésus-Christ et 5ᵉ avant Jésus-Christ siècles avant Jésus-Christ marquent la voie du col du Lautaret entre Grenoble et Vizille. Une tombe de l'âge du Fer a été découverte à Brié, tandis qu'un lieu-dit Briançon ou de Brigantio (oppidum en langue gauloise) est cité mais pas localisable,.
Une maison forte est présente à Brié en 1339. Elle est déjà associée aux Angonnes, qui représente l'une des sept mistralies du mandement de Vizille. Aux Angonnes est bâtie la chapelle Saint-Hyppolite au début du 12ᵉ siècle.
Au cours des 16ᵉ siècle et 17ᵉ siècle, les hameaux du plateau sont secoués par les guerres de religion entre catholiques et protestants qui ensanglantèrent la France. La bataille de Jarrie, qui a eu lieu sur le plateau d'Herbeys, Brié et Haute-Jarrie le 19 août 1587, fut une des plus meurtrières pour la région grenobloise, avec 1 500 morts, presque tous suisses. Le lieu-dit « champ des Suisses » aux Angonnes, entre l'oratoire et l'ancien presbytère au-dessous de la chapelle des Angonnes, rappelle le lieu où furent recueillis les corps des combattants.
À l'époque révolutionnaire, les paroisses sont supprimées, l'église Saint-Hyppolite devient une chapelle, et naît la commune de Brié-et-Angonnes. Le 7 mars 1815, Napoléon premier dans son retour de l'île d'Elbe, rencontre à la hauteur du château de l'Enclos de Tavernolles le 7e régiment d'infanterie commandé par le colonel de La Bédoyère. Envoyé par le général Marchand afin de stopper le retour de Napoléon, La Bédoyère qui a prémédité son coup depuis son départ de Grenoble, se rallie à l'Empereur. Napoléon arrive le soir à la porte de Bonne à Grenoble après une halte à l'auberge Ravanat d'Eybens. En 1996, une plaque est inaugurée au rond-point de Tavernolles afin de rappeler que cette rencontre était le dernier obstacle au retour politique de Napoléon.
De 1875 à 1879, à l'actuelle limite communale entre Brié-et-Angonnes et Bresson, fut bâti le fort de Montavie, en protection de la route Napoléon, du plateau de Champagnier et des collines de Montchaboud. Il est l'un des sept forts constituant la ceinture fortifiée de Grenoble chargé de surveiller le carrefour des vallées alpines de Grenoble, entre le fort des Quatre Seigneurs et le fort de Comboire.
Le 29 novembre 1942, quand l'armée nazie occupa la zone libre, le commandant Albert de Seguin de Reyniès dissout le Sixième Bataillon de chasseurs alpins, à la hauteur de l'école du Barlatier, où se trouve aujourd'hui un mémorial : il s'agit du « premier acte de la résistance armée dans le Vercors et le Grésivaudan ».
Politique et administration
Liste des maires successifs
Période
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Identité
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Étiquette
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Qualité
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1944
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1965
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Antonin Martinet
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1965
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1971
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Alfred Monnier
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1971
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1987
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Jean-Louis Sabatier
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1987
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mars 2001
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Paul Berthoin
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mars 2001
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mars 2008
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Jean-Claude Ogier
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mars 2008
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mars 2014
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Robert Meyer
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mars 2014
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mai 2020
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Bernard Charvet
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SE
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Retraité
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mai 2020
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En cours
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Claude Soullier
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Les données manquantes sont à compléter.
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Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006.
En 2017, la commune comptait 2 556 habitants, en augmentation de 2,98 % par rapport à 2012 (Isère : +2,75 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Évolution de la population [ modifier ]
1793
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1800
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1806
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1821
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1831
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1836
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1841
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1846
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1851
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508
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535
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553
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624
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650
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663
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642
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655
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606
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Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1856
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1861
|
1866
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1872
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1876
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1881
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1886
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1891
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1896
|
568
|
614
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563
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575
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619
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569
|
546
|
524
|
571
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Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1901
|
1906
|
1911
|
1921
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1926
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1931
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1936
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1946
|
1954
|
539
|
514
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447
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372
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381
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403
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391
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381
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441
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Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1962
|
1968
|
1975
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1982
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1990
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1999
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2006
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2011
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2016
|
467
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666
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1 511
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1 617
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1 619
|
1 833
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2 267
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2 452
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2 553
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Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
2017
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-
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-
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-
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-
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-
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-
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-
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-
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2 556
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-
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-
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-
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-
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-
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-
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-
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De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999 puis Insee à partir de 2006.)
Histogramme de l'évolution démographique
Enseignement
La commune est rattachée à l'académie de Grenoble.
Lieux et monuments
Patrimoine religieux
Église Saints-Pierre-et-Paul
L'église Saints-Pierre-et-Paul de Brié, fondée en 432 après-Christ, est considérée une des plus anciennes églises de l'Isère. Les Chartreux, dont le Neuvième prieur général, Guigues, naquit à Brié, laissèrent leurs empreintes : les absides et le chœur. La nef actuelle, rénovée, date du 19ᵉ siècle.
Chapelle des Angonnes
La chapelle des Angonnes, dédiée à saint Hippolyte est une église médiévale qui fut la paroisse des Angonnes en 1339, labellisée Patrimoine en Isère en 2008. Elle conserve un maître-autel retable, un autel baroque rural unique dans son genre en Isère, des toiles peintes conservées dans la nef, dont notamment il faut citer une copie de la Pietà d'Annibale Carracci, une Crucifixion peinte par Paul Dorival (1604 - 1684) en 1663 environ qui a été classée Monument Historique. Au titre des objets classés appartient aussi un reliquaire en bois doré, datant du 18ᵉ siècle, qui contient certaines reliques de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantal.
Patrimoine civil
- le manoir de l'Enclos, entre Brié et Tavernolles, se trouve à 600 mètre à Sud de Tavernolles. Il s'agit de l'ancienne maison de campagne de Pierre-Antoine de Chalvet, conseilleur au Parlement du Dauphiné,.
- le manoir des Bourins, à Brié, lié à une ancienne ferme des Bourrins, fut la demeure du docteur François Billerey. Il se trouve 500 mètre au Sud-Ouest du hameau des Angonnes,.
- le manoir des Angonnes, aux Angonnes, est marqué sur la carte de Cassini du 18ᵉ siècle. Il peut être identifié soit dans le bâtiment du virage de la D112, au-dessus de l'église, soit dans le bâtiment au-dessous de l'église. Les deux présentent une tour circulaire et datent entre le début du 17ᵉ siècle et la fin du 18ᵉ siècle
- le domaine Hache, aux Rivaux, devint propriété de la famille d'ébénistes Hache en 1747,
- le moulin coopératif ou Moulin Neuf, à Tavernolles, démarra son activité en 1909 ; il fut renouvelé en 1936 ; aujourd'hui il appartient à Grenoble-Alpes Métropole,.
- les deux pavillons des Lombards, aux Lombards, à l'ouest de la commune,
- la maison de Claude Bailly, aux Métraux
Patrimoine militaire
Patrimoine naturel
- l'étang des Longs, aux Longs, labellisé « petit site naturel », qui conserve une population de Triton crêté.
Patrimoine culturel
- le musée du Moulin-Neuf
- la bibliothèque à Tavernolles
Personnalités
- Jean-François Hache dit Hache l'Aîné : (1730 Brié et Angonnes – 1796), ébéniste de père en fils, seul à utiliser les loupes et les racines du noyer. Christophe André Hache ou Hache Bibi, frère de Jean-François lui succéda en 1781.
- Gaspard de Galbert de Rochenoire, seigneur des Angonnes, né en 1753, marin sous les ordres de l'amiral d'Estaing aux Amériques, puis député de la Guadeloupe aux États généraux, magistrat.
- Henry Bizot (1901-1990), financier français.
- le docteur François Billerey (1775-1839) poussa la création de plusieurs stations thermales en Dauphiné, notamment celle d'Uriage. Mort dans son château à Brié-et-Angonnes le 27 octobre 1839, il est enterré au cimetière des Angonnes, à côté de la chapelle.