Buxerolles est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans la proche banlieue nord de Poitiers dans le département de la Vienne en région Nouvelle-Aquitaine.
Avec plus de 10 000 habitants, Buxerolles est la troisième ville du département après Poitiers et Châtellerault. Ses habitants sont appelés les Buxerollois.
Histoire
Longtemps constituée de hameaux, Buxerolles est aujourd'hui une ville dense, troisième commune du département avec plus de 10 000 habitants.
Préhistoire et Antiquité
En 2004, des fouilles archéologiques réalisées lors de la création de la résidence «le Pas de Saint Jacques», ont révélé des vestiges de plusieurs époques. Les plus anciens datent du néolithique moyen (vers 2400 avant J.C.) : une petite nécropole avec six inhumations. Des fosses circulaires et des trous de poteaux attestent d'un bâtiment de type agricole attestent de la présence humaine à l'âge du bronze ancien (1800 avant J.C.). L'âge du fer (vers 400 avant J.C.) est illustré par les traces de six bâtiments modestes au centre d'une zone d'activités dont des silos à grains, un four et un métier à tisser. À côté de cet important site archéologique, des sondages et des fouilles ont permis de mettre au jour des sépultures gallo-romaines ou d'époque mérovingienne et carolingienne au Planty et près de l'église du Bourg. Buxerolles était située sur l'une des plus importantes voies de communication de la Gaule romaine : la via Turonensis.
Ancien Régime
L'occupation médiévale est attestée au Bourg, où l'ancien cimetière a longtemps gardé des sarcophages d´époque mérovingienne ou carolingienne, à Lessart dont les moulins sont mentionnés dès 1077 et à Chandy.
Située sur les Chemins de Compostelle en Poitou, Buxerolles était le lieu de passage des pèlerins. Ils s'y arrêtaient pour se recueillir sur une étrange empreinte, dite le Pas de Saint-Jacques.
La paroisse de Buxerolles, constituée autour de l'église romane, est citée pour la première fois en 1226. Sous l'Ancien Régime (16ᵉ et 18ᵉ siècles), le territoire devient la propriété de notables poitevins qui acquièrent fiefs et terres à rente auprès des abbayes. Buxerolles est alors partagée en trois seigneuries. Au sud-ouest, l'abbaye Sainte-Croix contrôle le Planty, les Bizais, la Varenne, une partie de Lessart et de la Charletterie. À l'est, la seigneurie de la Loubantière relève de la Tour Maubergeon de Poitiers.
En 1492, la seigneurie de Buxerolles s'étend de Lessart et Clotet à La Loubantière. Elle comprend le Bourg où se trouvent l'église et la métairie seigneuriale, et des terres au nord-est, les coûtreries, propriétés d'ecclésiastiques poitevins.
Les débuts de la commune
Buxerolles accueille favorablement les avancées de la Révolution française. Elle plante ainsi son arbre de la liberté, symbole de la Révolution. Il devient le lieu de ralliement de toutes les fêtes et des principaux événements révolutionnaires.
Le cadastre du début du 19ᵉ siècle montre le caractère agricole et viticole du bourg et des hameaux excentrés. Ils sont reliés directement à Poitiers par des chemins de direction nord/sud. La vie économique et sociale ne change pas jusque dans les années 1850. Puis dans le contexte général d'augmentation démographique en France, la population s'accroît. Elle passe de 305 habitants en 1821 à 885 en 1901, vivant toujours en grande partie de l'agriculture, malgré le phylloxéra qui détruit la vigne à partir de 1878. Cet accroissement de population entraîne en 1867 la construction d'une mairie et d'une école à côté de l'église du Bourg.
A la Belle Époque, Lessart, cœur économique et commerçant de la commune, devient également un lieu de divertissement avec plusieurs guinguettes au bord du Clain.
20ᵉ siècle
Au début du 20ᵉ siècle, l'exode rural est compensé par l'arrivée de rentiers et de retraités. Les moulins de Lessart et la vigne replantée sont encore des activités majeures au début du Vingtième siècle.
Entre les deux guerres, les réseaux d'adduction d'eau (avec le premier château d'eau en 1935 à la Vallée), d'électricité et de bus sont prolongés à partir de Poitiers et améliorent les conditions de vie.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes d´occupation installent des baraquements au Bourg, sur l´actuel terrain de sport. En 1944, le Planty et la vallée de Lessart subissent les bombardements sur la gare de Poitiers.
La cité des Castors
Après la Libération, face au manque de logements, des sociétés « Castors » se créent : il s'agit d'un mouvement coopératif où chacun construit lui-même sa maison. À Buxerolles, c'est en 1949 que débute l'aventure des Castors. Outre la réalisation de 144 maisons individuelles, c'est un véritable quartier qui a émergé, comprenant un centre commercial, une salle des fêtes, une école et une église, édifiée en 1962. La construction de la cité des Castors a marqué un tournant dans l'histoire de Buxerolles : désormais, la commune est entrée dans l'ère de l'urbanisation.
1960-2000 : une urbanisation constante
Dès lors, les municipalités qui se succèdent font le choix d'un développement urbain de la commune.
À partir de la fin des années 1970, les dernières vignes sont arrachées. La construction de lotissements entre les villages et quartiers existant densifie la ville. Dans les années 1990, les premiers immeubles voient le jour dans le centre-ville.
Aujourd'hui
Les terres agricoles et les espaces naturels se trouvent essentiellement au nord et à l'est de la commune. La ville semble avoir atteint son extension géographique maximale. L'urbanisation extensive a laissé place à des choix de densification urbaine basés sur le principe de "construire la ville sur la ville".
Au cours des années 2000, la population de la commune atteint les 10.000 habitants. Ce chiffre se maintient dans les années qui suivent : en 2019, la commune compte environ 10.200 habitants.
Toponymie
Le nom du village proviendrait du latin buxus qui est le nom du buis. En 1296, son nom était Buxeroles, puis, en 1322: Buyxeroles. En 1334, il se dénomme Busolles ; en 1752 : Bucerole et en 1786 : Buxcerolle.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Patrimoine civil
La commune compte plusieurs propriétés privées remarquables :
- Manoir de Clotet
- Manoir de la Loubantière
- Manoir de la Charletterie
- Manoir de Puy-Mire
Patrimoine funéraire
Le cimetière actuel de Buxerolles a été mis en place en 1873, soit bien après de décret du 23 prairial An XII (12 juin 1804). Ce décret imposait, pour des raisons essentiellement hygiéniques, l'éloignement des cimetières des lieux d'habitation et des puits. De ce fait, le cimetière a été déménagé de son site traditionnel: les abords de l'église qui offrait la proximité avec Dieu et la cité céleste, symbolisée par l'édifice cultuel, vers l'emplacement actuel. Le cimetière, a depuis, fait l'objet de deux extensions, liées à l'accroissement spectaculaire de sa population depuis l'après Deuxième Guerre mondiale. Avant la séparation de l'Église et de l'État, le cimetière était uniquement réservé aux Catholiques. La loi de 1905 a permis notamment aux Protestants (mais aussi à d'autres confessions) d'y être enterrés sans signes distinctifs. Le cimetière de Buxerolles, est d'un point de vue patrimonial un véritable conservatoire de l'art funéraire et des comportements devant la mort. Ainsi, plus de vingt types de sépultures sont visibles plus ou moins sophistiquées, qui va de la simple pierre tombale avec une épitaphe gravée jusqu'à la chapelle de style néo-gothique très travaillées (sépulture des meuniers du début du Vingtième siècle). Les aménagements des tombes révèlent le rang social et la richesse du défunt. L'art funéraire a évolué au fil du temps. Ainsi, typique du 19ᵉ siècle, deux chapelles de l'ancien cimetière sont ornées de sculptures. Elles abritent un autel, des prie-Dieu et ses baies sont fermées par des vitraux tandis que la porte est de style néogothique. D'autres tombes sont ornées d'une façade d'église. D'autres se signalent par une colonne qui symbolise le lien de la terre au ciel ; certaines sont brisées (souvent sur les tombes de personnes non-catholiques, athées ou déistes). Les tombes des prêtres sont recouvertes d'une étole. Au 20ᵉ siècle, les décorations évoluent: des porcelaines décoratives ou des photos apparaissent sur les pierres tombales et des tombes sont ornées de couronnes de perles confectionnées par des prisonniers. L'époque actuelle se caractérise par des formes de plus en plus pures, les épitaphes se font discrètes voire disparaissent, le choix des matériaux (plus ou moins luxueux), les volumes plus ou moins complexes en fonction de son rang social ou de sa richesse, priment sur les éléments décoratifs qui ont tendance à disparaitre complètement.
Patrimoine religieux
- L'église Saint-Philippe et Saint-Jacques. Sur l'emplacement actuel de l'église du Bourg, plusieurs constructions se sont succédé entre le 11ᵉ et le 19ᵉ siècle. Une église est construite au 11ᵉ siècle. De dimensions relativement modestes (environ 22 mètre sur 8 mètre), celle-ci est agrandie au 12ᵉ siècle. Au 14ᵉ, un clocher de style roman vient compléter l'édifice. Malheureusement, la bâtisse étant dans un état de délabrement avancé, celle-ci doit être reconstruite entre 1867 et 1869.
- Église Notre-Dame-de-l'Annonciation dite du Planty, inaugurée en 1962, fut construite par les Castors.
- Salle de lecture du culte antoiniste.
Patrimoine naturel
- La commune possède une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) qui couvre 17 % de la surface communale : la Vallée des Buis.
- Le site Puy Mire est classé comme monument naturel.
- Les vallées sèches de Buxerolles qui couvrent 4 % du territoire communal sont protégées au titre des Espaces Naturels Sensibles. Elles sont gérées par le Conservatoire d'espaces naturels de Poitou-Charentes.
- Les parcs de Valvert et de la Robla.
- Selon l'Inventaire des arbres remarquables de Poitou-Charentes, il y a deux arbres remarquables sur la commune qui sont : un Robinier faux acacia et un Sophora du Japon.
Équipements culturels
- Méga CGR : 12 salles de cinéma.
- La bibliothèque municipale Léopold-Sédar-Senghor.
- Une salle de spectacle : La Rotative.
Le collège Jules Verne, qui accueille une classe Théâtre, possède aussi sa propre salle de spectacle.
Événements culturels
- Depuis 2018, la commune de Buxerolles accueille, au centre socio-culturel de la Maison des Projets, un petit festival de langues organisé en septembre par l'association Tous Azimuts, qui présentait 15 langues pour sa première édition et en programme 19 pour l'édition 2019. Événement accompagné de diverses manifestations culturelles (concerts et spectacles de danse, cérémonie du thé et arts martiaux chinois, reconstitution historique sur l'antiquité, etc.).
Équipements sportifs
- Le complexe sportif de Grand Poitiers dans le quartier de la Pépinière comprend le stade Michel-Amand, un dojo, une salle d'armes, une salle de gymnastique, un vélodrome et un centre aquatique.
- Le complexe André-Messy (stade et salle de sports) au Planty comprend un terrain synthétique.
- La salle de sport Eric Tabarly au Planty.
- Le complexe sportif Colette Besson (salle de sports, dojo, club-house, courts de tennis extérieurs, terrains de sport bouliste) dans le quartier des Bizais.
- Un bowling près du Méga CGR.
- Un city-stade à proximité du groupe scolaire, au Planty
Personnalités liées à la commune
- Robert Charron, boxeur, champion de France amateur en 1939 (catégorie mi-moyens), militaire en 1939 (mi-moyens), professionnel (poids moyens) en 1944 et 1946
- Robert Buchet, dit Bubu, était l'une des figures les plus pittoresques du sport automobile ; il y repose en son cimetière.
- Frédéric Augris, photographe et historien, a passé son enfance à Buxerolles.
- Bathiste Tchouaffe, basketteur professionnel depuis 2016 et évoluant à Poitiers Basket 86 au cours de la saison 2019-2020; sélectionné en équipes de France U16 (Or au championnat d'Europe 2014), 3x3 U18 (Bronze à la Coupe du monde 2015) et U18 (Or au championnat d'Europe 2016).