Carennac est une commune française située en Vallée de la Dordogne dans le nord du département du Lot, en région Occitanie. Elle est également dans le causse de Gramat, le plus vaste et le plus sauvage des quatre causses du Quercy.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par...
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Carennac est une commune française située en Vallée de la Dordogne dans le nord du département du Lot, en région Occitanie. Elle est également dans le causse de Gramat, le plus vaste et le plus sauvage des quatre causses du Quercy.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par la Dordogne, le Palsou et par deux autres cours d'eau. Incluse dans le bassin de la Dordogne, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (la « vallée de la Dordogne quercynoise »), trois espaces protégés (le « cours lotois de la Dordogne », les « falaises lotoises (rapaces) » et le « géoparc des causses du Quercy ») et cinq zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Carennac est une commune rurale qui compte 413 habitants en 2020, après avoir connu un pic de population de 1 268 habitants en 1806. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Biars-sur-Cère - Saint-Céré. Ses habitants sont appelés les Carennacois ou Carennacoises.
Histoire
La porte fortifiée du Prieuré.
Fénelon
Du temps où il se nommait Carendenacus, Carennac était un village médiéval rassemblé autour d'une église dédiée à saint Sernin et dépendant de l'abbaye de Cluny. Sous l'impulsion de cette grande abbaye, la paroisse devint prieuré et entreprit la construction de l'actuelle église Saint-Pierre, édifice roman du 11ᵉ siècle. Le château des Doyens, construit au 16ᵉ siècle, abrita de 1681 à 1685 le célèbre François de Salignac de Lamothe, dit Fénelon, futur archevêque de Cambrai, qui choisit « cet heureux coin de terre » pour écrire Les Aventures de Télémaque.
Toponymie
Le toponyme Carennac est basé sur un nom de domaine gallo-romain issu du nom gaulois Caros qui devint Carennus. La terminaison -ac est issue du suffixe gaulois -acon (lui-même du celtique commun *-āko-), souvent latinisé en -acum dans les textes.
Géographie
Carennac est situé à 50 kilomètre au nord-est de Gourdon. Cette petite commune est desservie par la gare de Bétaille, sur la ligne d'Aurillac à Brive-la-Gaillarde.
Outre le village chef-lieu, au bord de la Dordogne, la commune comprend le gros village de Magnagues, le hameau de Broche et quelques autres.
Le gouffre de Padirac et Rocamadour, haut-lieu de pèlerinage, ne sont qu'à quelques kilomètres.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Château des doyens.
Le village de Carennac s'est développé à partir du 11ᵉ siècle, après la fondation d'un prieuré-doyenné, de l'ordre de Cluny. Blotti le long des fortifications du monastère, Carennac conserve bien des aspects du Moyen Âge. Son église Saint-Pierre est un édifice roman doté d'un tympan du 12ᵉ siècle. Son cloître, rebâti au 15ᵉ siècle après la guerre de Cent Ans, abrite dans sa salle capitulaire la Mise au tombeau, une sculpture de la fin du 15ᵉ siècle.
Au 16ᵉ siècle, la construction du château du Doyen est réalisée avec sa façade en pierre blanche du pays, les fenêtres à meneaux, les lucarnes sculptées. Le château est un des éléments du prieuré-doyen de Carennac, construit au 16ᵉ siècle pour être un logement prestigieux du doyen. Salles et galeries sont organisées sur quatre niveaux autour d'un escalier, large et imposant.
Le château des Doyens
Plafond de la salle d'apparat.
Le château des Doyens est un quadrilatère de 20 m sur 10, datant du 16ᵉ siècle, il s'agit d'une demeure privée, construite en pierre de taille, comprenant, avec les combles, trois étages d'appartements. Un escalier à vis dessert toute la hauteur du bâtiment. Au premier étage se trouve la salle d'apparat, la mieux conservée à l'heure actuelle. Le plafond à poutrelles saillantes du 17ᵉ siècle est peint de rinceaux, de fleurettes, de paniers et de divers sujets mythologiques. Le château abrite à présent l'espace patrimoine du pays d'art et d'histoire de la vallée de la Dordogne. Il présente une exposition permanente en accès libre, qui permet de découvrir la richesse naturelle, patrimoniale et architecturale de ce pays labellisé « Pays d'art et d'histoire » par le ministère de la culture. Le château des doyens a été classé monument historique le 2 février 1938.
L'église Saint-Pierre de Carennac
Tympan de l'église Saint-Pierre.
Interieur de l'Église.
L'église Saint-Pierre est une construction romane de la fin du 11ᵉ siècle augmentée au milieu du XIIe d'un porche orné d'un tympan sculpté. Ce tympan repose latéralement sur un faisceau de quatre colonnes faisant office de trumeau. Il offre aux regards une vision symbolique de la fin des temps. Occupant toute la hauteur du tympan, le Christ en majesté tenant le Livre et bénissant, est assis sur un trône richement orné. Les symboles des quatre évangélistes l'entourent tandis que les apôtres, répartis sur deux registres, contemplent la vision céleste. L'église comprend trois nefs séparées par d'épais piliers, plus une rangée de chapelles sur le côté nord. Elle possède une trentaine de chapiteaux sculptés d'entrelacs et de palmettes. Un clocher roman, carré, s'élève au-dessus de la croisée du transept. Un Dit des trois morts et des trois vifs, représentation murale montrant trois jeunes gentilshommes interpellés dans un cimetière par trois morts, qui leur rappellent la brièveté de la vie et l'importance du salut de leur âme. L'église Saint-Pierre a été classée monument historique par arrêté du 2 mai 1893.
Le cloître
Lieu de méditation pour les moines, il se compose de deux parties d'époques différentes la partie attenant à l'église romane avec ses baies géminées date du 12ᵉ siècle. Les trois autres galeries furent reconstruites en style gothique flamboyant au 15ᵉ siècle. Chaque galerie est ouverte par des baies à remplages. On y trouve la salle capitulaire, où se réunissaient les moines, qui a été remaniée à plusieurs époques, avant de servir de citerne pendant près de deux siècles. Elle a récemment été restaurée et abrite une Mise au tombeau de la fin du 15ᵉ siècle, des bas-reliefs du 15ᵉ siècle représentant la Passion du Christ, et une série de statues de saint(e)s de facture plus populaire. Le cloître a été classé monument historique au 18 avril 1914.
La Mise au tombeau
Cette Mise au tombeau date de la fin du 15ᵉ siècle. Elle se caractérise par la douloureuse expression des personnages, grandeur naturelle, au centre desquels se trouve la Vierge Marie qui pleure, soutenue par saint Jean, Marie, épouse de Cléophas, Marie-Salomé et Marie-Madeleine. Le Christ, dont le visage est empreint de douceur, est étendu sur une table de pierre. Le linceul est soutenu par Joseph d'Arimathie, à droite, et Nicodème, à gauche, les deux disciples qui détachèrent de la Croix le corps du Christ et l'ensevelirent.
Maisons classées ou inscrites
La maison contiguë à la porte fortifiée du château (de l'ancien prieuré) par arrêté du 2 février 1938.
Une maison dont la cheminée du 16ᵉ siècle est inscrite par arrêté du 21 octobre 1925.
Autres
Tour d'escalier
Chapelle Notre-Dame de Carennac
Le village de Carennac conserve de nombreuses maisons du 15ᵉ et 16ᵉ siècles. On peut également remarquer une tour d'escalier du 16ᵉ siècle, située non loin d'un pont sur le Méderic, face à l'île de Calypso.
Dolmen des Igues de Magnagues : 44° 53′ 12″ N, 1° 43′ 53″ E
Dolmens du Noutary : 2 dolmens ; le dolmen numéro 1 est un dolmen à vestibule disposant d'une très grande table (4 mètres de long pour 2,30 mètres de large) creusée en surface d'un petit bassin (0,40 mètre de diamètre et 0,28 mètre de profondeur). 44° 54′ 09″ N, 1° 42′ 31″ E 44° 54′ 23″ N, 1° 42′ 23″ E.
Église Saint-Laurent de Magnagues.
Chapelle Notre-Dame de Carennac.
Personnalités liées à la commune
la famille Dunoyer de Segonzac originaire de la commune ;
François de Pons de Salignac de La Mothe-Fénelon, dit Fénelon (né le 6 aout 1651) : l'île de Télémaque, entre deux bras de la Dordogne en face de Carennac, lui doit son nom puisque c'est en l'église de Carennac qu'il aurait écrit son œuvre du même titre ;
Charles Dunoyer, juriste et économiste ;
George Hiller ;
Georges-Émile Lebacq, peintre ayant eu une période Quercynoise.