Carsan est une commune française située dans le nord-est du département du Gard, en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par l'Arnave, le ruisseau des Crozes, le ruisseau du Moulin et par un autre cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (la « forêt de Valbonne ») et deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Carsan est une commune rurale qui compte 770 habitants en 2020, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962. Elle est dans l'agglomération de Pont-Saint-Esprit et fait partie de l'aire d'attraction de Pont-Saint-Esprit. Ses habitants sont appelés les Carsanais ou Carsanaises.
Le patrimoine architectural de la commune comprend un immeuble protégé au titre des monuments historiques : l'église Notre-Dame, inscrite en 1976.
Histoire
Le Château de Montaigu
On ne peut pas au juste situer la date de naissance du Château de Montaigu et du village de Carsan mais il semble que depuis le camp romain de Mons Acertus, la colline de Montaigu soit un lieu habité ou du moins une position stratégique. Il ne serait pas étonnant que la première fortification féodale y ait été construit dès le 8ᵉ siècle. La naissance du village de Carsan on peut situer au-delà du 10ᵉ siècle.
Le Château de Motaigu, possession de la famille «Géraud de Montaigu», atteint son apogée entre le 9ᵉ et le 14ᵉ siècle. La famille «Géraud de Montaigu» était l'une des plus riches et des plus pui
Milieux naturels et biodiversité
Réseau Natura 2000
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : la « forêt de Valbonne », d'une superficie de 5 052 hectare, un milieu boisé avec des formations forestières remarquables. On y recense plus d'une dizaine d'espèces d'orchidées, de nombreux reptiles et amphibiens, oiseaux etc., ainsi qu'une végétation très diversifiée .
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d'améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d'aide à la prise en compte de l'environnement dans l'aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1 est recensée sur la commune : la « forêt de la Valbonne » (1 077 hectare), couvrant 5 communes du département et une ZNIEFF de type 2, : le « massif du Bagnolais » (7 716 hectare), couvrant 18 communes du département.
ssantes de la rive droite du Rhône, portant comme blason «De gueules à la tour donjonnée de deux pièces l'une sur l'autre, d'argent». Le Château de Montaigu est décrit par Louis Bruguier-Roure, inspecteur de la Société française d'archéologie pour le département du Gard et historien local, comme forteresse «[b]âtie au sommet d'une motte escarpée, [qui] […] comprenait des bâtiments d'habitations, de vastes dépendances et un gros et fier donjon enveloppé dans une enceinte ovoïde. Deux portes bastionnées, l'une au levant, l'autre au couchant, conduisent dans l'intérieur de la place forte." Dans la seconde moitié du 14ᵉ siècle, au cours de la Guerre de Cent Ans, des bandes de pillards «Les Grandes Compagnies de Routiers» se répandent dans les campagnes. Fin décembre 1360, un millier de «Routiers» réussissent à s'emparer de Pont Saint-Esprit. Le Château de Montaigu était bientôt investi et Valbonne et Goudargues étaient à leur tour occupés. C'est à cette periode qu'il faut situer la fin ou du moins le déclin du Château de Montaigu. Dans un Château peut être mal fortifié ou trop vulnerable, les seigneurs ont pris la décision de quitter la forteresse et d'aller habiter en ville à l'abri des remparts. Au Quinzième le Château est incendié et laissé à l'abandon. Tombé en ruines les gens de Carsan montent à l'assaut de Montaigu pour en prendre les pierres et construire des maisons.
L'Église Notre-Dame de Carsan et l'Ermitage
Depuis le 10ᵉ siècle, Carsan est une paroisse du diocèse d'Uzès. Sous le titre de «Claustrum et prioratus Beatae Mariae de Carsan», il est fait mention dès 1265 dans une charte d'une église et d'un monastère à Carsan. Il ne semble pas que, en fait de monastère, l'on puisse entrevoir autre chose qu'un cloître à l'usage du prieur, c'est-à-dire du prêtre qui avait la fonction du curé. Mais en 1424, l'église et le cloître de Carsan sont choisis par le Sénéchal de Beaucaire et de Nîmes pour la fondation d'un monastère d'hommes qui fut confirmée en 1425 par une Bulle du Pape Martin V. L'ermitage de Notre Dame de Carsan tient une place à part dans l'histoire du diocèse d'Uzès. Quoique composé de moines bénédictins, il a presque pas de relations avec l'ordre et il n'a rien de commun avec les grandes abbayes clunisiennes. Avec ses quatre hommes vivants isolés, occupés à la recherche de Dieu, à peine pourrait on le comparer à une petite chartreuse.
La construction de l'église de Carsan on peut remonter à l'époque carolingienne. De forme d'une croix latine orientée vers le levant (en direction de Jérusalem), l'église de Carsan se distingue des églises environnantes par sa large coupole et son clocheton au Sud du transept. Au levant, où il faut situer le cloître primitif et le prieuré, une porte murée dans la chapelle Nord donne sur la cour de la vieille ferme attenante à l'église. À l'installation des moines en 1424, l'église est ruinée, mais n'est pas démolie. Le corps devait être constitué par l'actuelle chapelle Nord et les ermites, après s'être installés, ont dû réaliser le cœur actuel et la grande nef. Le dôme, sans doute, est-il plus récent. Bien que l'aspect général de l'église ne paraisse pas s'être modifié depuis le 15ᵉ siècle, l'intérieur a probablement été refait plusieurs fois au cours des siècles. Le Curé Lambert a fait repeindre les peintures visibles aujourd'hui en 1863. Un peu plus tard, un autre curé fait construire le clocher actuel qui est une imitation de la tour fenestrelle d'Uzès. La nouvelle tour, d'une part fait perdre à l'église son style roman mais d'autre part le clocher est devenu un des symboles principales de Carsan.
Notre-Dame de Rouzigue
Au 12ᵉ siècle saint Bernard de Clairvaux, restaurateur de l'ordre Cistercien, renouvelle le culte marial. Des sanctuaires marials surgissent partout et le diocèse d'Uzès ne veut pas être en reste. Ils viennent s'ajouter de nombreuses chapelles paroissiales aux pèlerinages de Rochefort et de Primecombe: Notre-Dame de la Rose à Pont-Saint-Esprit, Notre-Dame du Verger à Aigueze et Notre-Dame de Rouzigue à Carsan. Les chrétiens d'alors viennent de loin pour supplier la Vierge de guérir leurs enfants de cette maladie qui leur "rouzigue" (c'est-à-dire leur ronge) la peau. La Madone romane fut brisée au cours de la Révolution mais fut réparée par les habitants du village. Le pèlerins se rendaient en procession jusque vers le cimetière faisant résonner à l'honneur de la Vierge de Carsan la campagne du vieux cantique provençal:
«I. Benis, bono Mero / Ti pious enfant / Ausis sa preguiero / Vierjo de Carsan
II. Toun pichot village / Es lio benesi/ De pelerinage / Toun cur l'a cousi
III. Touto l'encountrado / I a mai de mille an / Venié chaco annado / Te veire à Carsan
[…]
IX. Se lou mau rousigo / Lis amo e li corp / Vierjo de Rousigo / Mataras la mor
X. Baio à la jouinesso / La fe d'ancien tems / Gardo à la vieilesso / L'esper dou printemps
[…]
XV. Ame counfienço / Touti te pregan / Siés nosto desfenso / Vierjo de Carsan»
Le village de Carsan
La naissance du village de Carsan se situe au 10ᵉ siècle. On ne peut affirmer que le village découle directement de Montaigu, mais il est fort probable que ce n'était, à l'origine, que quelques cabanes de serfs serrés autour du château. Depuis la fin du Moyen Âge jusqu'à la Révolution, Carsan fut un village peuplé et laborieux, serré autour de l'église. Le centre historique de Carsan se compose d'un pittoresque ensemble des bâtiments le long de la D 306 qui serpente à travers le village, l'église, l'ancien monastère, la mairie et la bibliothèque d'un côté et quelques fermes, des maisons et l'ensemble du Café de la Gaieté, ancien presbytère et restaurant et de l'ancienne école de l'autre. Il existe un compoix de 1557 qui donne une liste des propriétaires de Carsan avec le détail de leurs propriétés. La « Communauté de Montagut le Neuf » comme on appelle Carsan au 7ᵉ siècle élit chaque année deux Consuls, dont l'un a le titre de Ier Consul. Ils sont chargés de représenter la Communauté auprès des seigneurs et de surveiller la collecte des impôts royaux. Quelques noms de Iers Consuls sont parvenus: Francisco Daguena (1621), Hector Chappuis (1630), Laurent Bringuier (1654), Laurent Bony et Simon Béraud (1660), Balthazard Chapuis (1668), François Long (1688), Pierre Marvincent (1698), Pierre Bayle (1757), Simon Charousset (1772) et Pierre Fabre (1777). D'après les « librettes d'impositions », une liste des habitants de la commune avec le montant de leurs impôts, les « frères ermites » paient chaque année environ 16 livres, ce qui est peu et qui correspond aux montants payés par la plupart des habitants. Mr Ferminau, un habitant riche, en 1693 paie 44 livres, le sieur Balthazard Chapuis qui fut plusieurs fois Consul, paie 25 livres, Noble billes de Roubin en paie 40 et en 1695 58 livres. En 1695 apparait le Baron d'Ayguines qui paie 37 livres et en 1698 Noble Jean Baptiste de Queyla qui en paie 54. En 1709 on fait la distinction entre les personnes qui habitent à Carsan, tels que le Noble Jean-Baptiste de Ferminaud, Balthazard Chapus et les «forains», les personnes qui n'habitent pas à Carsan, tel Jean-Baptiste Plantin, ancêtre de la famille Plantin de Villeperdrix. En 1714 apparaît un Messire François de Lauzun (Curé) et en 1729 Mr. Pierre Raynaud (ancien capitaine), dont l'imposition est de 79 livres qui laisse supposer une solide fortune dont on ignore les origines.
La « Commune de Carsan » fut constituée dans ses limites actuelles (à quelques variantes près) dès 1790. Elle faisait partie du canton de Saint-Paulet de Caisson et du district de Pont-Saint-Esprit qui comprenait cinq cantons et trente neuf communes, mais dès l'an III (1796), Carsan devient l'une des seize communes du canton de Pont-Saint-Esprit quand les districts sont supprimés. Au Second Empire, on ferme le petit cimetière autour de l'église et on en construit un nouveau au levant, à flanc de colline. Devant on aménage une place et on construit alors la Mairie dont l'emplacement de choix et la belle structure font un édifice qui répond bien à sa vocation. Sur la place, on construit par souscription un grand calvaire. La fontaine et le bassin datent aussi de cette époque. Des fermes s'écroulent, d'autres se construisent et le village trouve sa vie dans l'agriculture et à la mine dont Jacques Aubert, un propriétaire de Pont Saint-Esprit avait obtenu la concession à la fin du Ier Empire. Pour l'économie locale, l'extraction de lignite fut un apport non négligeable et se poursuivit pendant plus d'un siècle et s'étendit sur tous les villages environnants jusqu'à Barjac. La mine ferme après la guerre de 1914–1918 et après la guerre de 1939–1945 il n'y a plus de Curé résident.
Toponymie
Occitan Carsan, du bas latin Carsanum, Carensanum.
Géographie
Communes limitrophes de Carsan
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Saint-Paulet-de-Caisson
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Pont-Saint-Esprit
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Saint-Laurent-de-Carnols
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Saint-Alexandre
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Saint-Michel-d'Euzet
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Saint-Gervais
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Culture locale et patrimoine
- Église Notre-Dame de Carsan. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1976.
Personnalités liées à la commune
- Famille noble d´extraction chevaleresque : Valoussière (de), dont descendants en France, aux États-Unis et au Brésil.