Castillon-la-Bataille est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Gironde, en région Nouvelle-Aquitaine.
Histoire
Antiquité
Il semble que le site ait été utilisé par un établissement romain. De petits objets de l'époque de l'occupation romaine ont...
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Castillon-la-Bataille est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Gironde, en région Nouvelle-Aquitaine.
Histoire
Antiquité
Il semble que le site ait été utilisé par un établissement romain. De petits objets de l'époque de l'occupation romaine ont été découverts sur les sites de l'ancienne et de la nouvelle église.
Haut Moyen Âge
Au passage de la Dordogne, en 732, les troupes d'Abderame défont celles de Eudes, duc d'Aquitaine.
Les premiers documents disponibles sur la commune illustrent le rôle des vicomtes de Castillon qui dans le dernier quart du 11ᵉ siècle se distinguent dans leur travail de rénovation ou de fondation de différents établissements religieux comme Saint-Florent de Castillon.
On trouve un Pierre de Castillon, fondateur de l'abbaye de Faize (canton de Lussac) en 1137, compagnon de Richard Cœur de Lion en Terre sainte en 1190.
Guyenne anglaise
Porte de fer.
Anglaise depuis le mariage d'Aliénor d'Aquitaine et de Henri II Plantagenet, Castillon passe sous domination française en 1223, puis revient sous l'autorité des rois d'Angleterre en 1259. À la suite des révoltes des barons de Guyenne contre Simon de Montfort, l'ancienne famille de Castillon perd sa vicomté. La seigneurie passe à la fin du 14ᵉ siècle aux comtes de Foix, en la personne de Jean de Grailly, captal de Buch.
Sainte-Foy et Castillon sont conquises par Raoul de Nesles mais, le 20 mai 1303, dans l'église collégiale de Saint-Émilion, se passe l'acte solennel de restitution de toute la province aux agents du roi d'Angleterre.
En 1377, Louis Ier, duc d'Anjou et fils du roi Jean II le Bon, après avoir pris Bergerac et Sainte-Foy, assiège Castillon qui se défend pendant quinze jours.
En 1451, le bâtard d'Orléans, Jean de Dunois, fait la conquête de Bordeaux, et Castillon, comme toute la Guyenne, passe sous la domination de Charles VII. Le vicomte Gaston de Foix refuse de se rallier et s'exile en Espagne. Jean de Foix, fils de Gaston, entre dans la ligue des seigneurs bordelais qui rappellent les Anglais conduits par Talbot (1452). Charles VII forme alors une armée commandée par Jean Bureau, grand maître de l'artillerie. Talbot, qui est à Bordeaux, est prié d'aller à sa rencontre. La bataille de Castillon a lieu le 17 juillet 1453 et voit la victoire des Français, mettant ainsi fin à la guerre de Cent Ans.
Depuis 1977, une reconstitution de la bataille de Castillon est réalisée chaque année par le metteur en scène spécialiste des spectacles à grand déploiement, Eric Le Collen.
Jean de Foix, exilé en Angleterre, confirmera plus tard les privilèges des Castillonnais, parmi lesquels le droit d'élire un maire et deux jurats. Louis XI permettra à Jean de Foix de rentrer en possession de ses domaines.
Vers le milieu du 16ᵉ siècle, la vicomté de Castillon passe de la maison de Foix à celle de Turenne.
Guerres de religion
C'est à cette époque que se répand la doctrine luthérienne qui gagne de nombreux adeptes à Castillon qui envoie des missionnaires répandre la nouvelle religion.
Un peu plus tard, Blaise de Montluc s'étant rendu maître de ce « repaire d'hérétiques » en confie la garde à son capitaine Terride dont les exactions font basculer la population dans le parti de Henri de Bourbon et du prince de Condé. À la suite de quoi, en 1586, le duc de Mayenne Charles de Lorraine vient pour reprendre la ville. Après deux mois d'âpres et longs combats et une épidémie de peste, les défenseurs de la ville demandent une reddition honorable. Le duc de Mayenne entre dans la ville, fait rechercher les habitants, en trouve 22 et les fait pendre quelques jours plus tard.
En 1588, le vicomte de Turenne reprend Castillon à la faveur d'une attaque surprise, à l'aide de 300 hommes. La ville est accordée comme place de sûreté aux religionnaires. L'abjuration d'Henri IV ayant mécontenté les protestants, l'édit de Nantes les lui réconcilie.
Les guerres de religion se ravivent en 1621. Castillon est épargnée par le conflit. En 1622, à l'occasion de son passage, Louis XIII demande et obtient de Henri de la Tour, vicomte de Turenne et de Castillon, que l'on rase le château. À la mort du maréchal de Turenne (1623), c'est son neveu, Godefroy Maurice de La Tour d'Auvergne, qui hérite de ses biens en Guyenne. Exécuteur testamentaire, avec son frère Emmanuel, cardinal de Bouillon, ils s'engagent à faire une rente de 1 000 livres au bénéfice des pauvres de la terre qui se convertiraient à la foi catholique. La révocation de l'édit de Nantes et l'émigration protestante laissent cette rente sans emploi. Elle sera plus tard utilisée pour bâtir l'église.
18ᵉ siècle
Église de Castillon-la-Bataille.
Le 3 décembre 1719, le duc de Bouillon vend les vicomtés de Castillon à Antoine Bonnet de Talmont qui les revendra en 1731 à André-François-Benoit Leberthon, premier président au parlement de Bordeaux. En 1735, Charles-Godefroy de La Tour d'Auvergne obtient du roi Louis XV l'autorisation de construire l'église et l'hôpital. À la Révolution de 1789, l'hôpital est transformé en hôtel de ville. André Leberthon, fils du précédent, perd ses droits seigneuriaux et vend ses propriétés en 1795.
À la formation du département de la Gironde en 1790, Castillon devient chef-lieu de canton du district de Libourne.
19ᵉ et 20ᵉ siècles
Le 27 novembre 1953, Castillon-et-Capitourlan devient Castillon-la-Bataille.
Toponymie
Le nom de la commune provient du mot latin castellum devenu castel et qui désigne un emplacement doté d'un « château » fortifié. Elle a fusionné avec Capitourlan le Premier vendémiaire de l'an XII.
La commune de Castillon-et-Capitourlan est devenue Castillon-la-Bataille en 1953.
En gascon, le nom de la commune est Castilhon e Capitorlan.
Géographie
Castillon-la-Bataille est située dans l'est du département de la Gironde, au confluent de la Dordogne et de la Lidoire, entre Libourne et Sainte-Foy-la-Grande. Avec deux communes limitrophes, elle forme une petite agglomération : l'unité urbaine de Castillon-la-Bataille.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
La porte du Midi, ou porte de Fer est un vestige de l'enceinte de la ville.
L'église Saint-Symphorien de Castillon-la-Bataille date du 18ᵉ siècle. L'édifice est inscrit au titre des monuments historique en 1925.
Église Sainte-Marguerite de Capitourlan.
La mairie est un ancien hôpital du 18ᵉ siècle.
La chapelle Sainte-Marguerite, du 12ᵉ siècle, est située à Capitourlan.
Personnalités liées à la commune
John Talbot (entre 1384 et 1390-1453) fut l'un des chefs anglais lors de la guerre de Cent Ans ; il est mort lors de la bataille de Castillon.
Jean Bureau (ca 1390-1463), grand maître de l'artillerie du roi Charles VII, vainqueur de la bataille de Castillon en 1453.
Gabriel Queyssat (1743-1837), général des armées de la République, y est né.
Thomas-Prosper Gragnon-Lacoste (1820-1895) avocat, notaire, écrivain bordelais, né dans la commune.
Jean de Laborde (1878–1977), amiral célèbre pour le sabordage de la flotte française à Toulon durant la Seconde Guerre mondiale, mort dans la commune.
Jean Durozier (1922-2011), directeur de théâtre, metteur en scène et comédien, né dans la commune.
Héraldique
Les armes de Castillon-la-Bataille se blasonnent ainsi :
De gueules à la croix cousue d'azur chargée d'un château de trois tours d'argent ouvertes et ajourées de sable, celle du milieu, plus haute, donjonnée de deux tourelles aussi d'argent ajourées aussi de sable, cantonnée de quatre fleurs de lys d'or.