La cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Montauban est une cathédrale catholique française située dans le département de Tarn-et-Garonne.
Elle est le siège du diocèse de Montauban. Le diocèse a été créé en 1317 sur des territoires des diocèses de Toulouse et de Cahors, aboli par le concordat de 1801 (intégré alors à l'archidiocèse de Toulouse) puis restauré en 1822. Ce monument fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 9 août 1906. Elle a été édifiée au point culminant du centre-ville à une altitude de 102,65 mètre.
Histoire
La ville de Montauban a été entièrement gagnée au Protestantisme vers 1562, au début des guerres de Religion. À cette époque, l'ancienne cathédrale (sous le patronage de Saint Théodard), a été détruite. Le catholicisme a été réintroduit en 1629, à la fin des guerres de Louis XIII contre les Protestants. L'église Saint-Jacques servit alors de cathédrale temporaire.
La construction de l'église a été permise par la révocation de l'édit de Nantes en 1685. La première pierre de la nouvelle cathédrale a été posée le 10 avril 1692, après l'achat de plusieurs îlots de maisons à l'endroit le plus élevé de la ville.
En 1707, six des piliers de la nef, bâtis en briques mal cuites, s'écroulent et entraînent dans leur chute une partie de la voûte.
La consécration solennelle de la cathédrale a lieu le premier novembre 1739. L'architecte était à l'origine François d'Orbay, et son travail a été continué à sa mort en 1697 par Jules Hardouin-Mansart et Robert de Cotte.
Les tours de façade étaient autrefois surmontées d'élégants clochetons en forme de bulbe, démolis en 1831.
Depuis le 25 novembre 2020, la cathédrale est fermée temporairement au public à cause de la découverte de lézardes et de l'élargissement de fissures,.
Extérieur
La cathédrale est atypique, avec sa construction en pierre blanche dans un paysage architectural dominé par la brique rouge. Sa construction a été ordonnée par Louis XIV pour marquer la présence du pouvoir royal et du catholicisme dans une ville traditionnellement protestante.
Deux tours encadrent la façade ouest, produit de l'architecture classique, frontispice ionique avec un péristyle présentant des statues des quatre Évangélistes en remplacement des statues originelles. Le saint Jean l'Évangéliste est du sculpteur breton Francis Guinard.
L'intérieur
L'intérieur est également décoré dans un style classique, avec ses pilastres, métopes et triglyphes, et ses lignes verticales strictes et élégantes. Détail intéressant, le portail central de la cathédrale de Montauban peut se targuer d'être le plus haut d'Europe, plus élevé encore que celui de la basilique Saint-Pierre de Rome.
La contre-façade
Sur un arc surbaissé, se trouve le grand orgue en noyer sculpté (1675), provenant initialement de l'église Saint-Jacques. Il compte aujourd'hui 4 claviers, 1 pédalier et 45 jeux (restauré en 1997).
Partie droite de la nef
La chapelle des fonts baptismaux (première chapelle de droite) : la cuve baptismale en marbre date du 18ᵉ siècle. Le tableau du retable est une huile sur toile du 19ᵉ siècle dont la signature n'a pas pu être déchiffrée représentant le baptême du Christ. Œuvre inspirée de Pierre Mignard, elle est inscrite au titre des monuments historiques.
La chaire du prédicateur (devant la troisième chapelle) est classée au titre des monuments historiques, la partie centrale date du 18ᵉ siècle, le double escalier est du 19ᵉ siècle.
La chapelle de sainte Philomène (troisième chapelle de droite) : le tableau du retable représente Le Couronnement de Sainte Philomène. C'est une huile sur toile peinte par Jules Jolivet, classée au titre des monuments historiques . Sainte Philomène est une patronne des bateliers, tout comme saint Nicolas. En témoigne l'ancre qui toujours l'accompagne.
Bras droit du transept
Il est orné du tableau Vision de Marguerite-Marie, religieuse de la Visitation, peint par Armand Cambon, élève et ami d'Ingres .
Le chœur
L'autel principal est l'œuvre des ébénistes d'art Onéglio et Irène Fasan et se situe sous la coupole. Après différents projets, notamment en 1860, la construction du baldaquin est décidée en 1872, sur un dessin de l'architecte diocésain Olivier (réalisation, programmée en 1873, effectuée par le sculpteur Poncin). Les pendentifs qui le portent sont ornés de médaillons figurant en bas-relief les quatre Vertus cardinales : la Force, la Justice, la Prudence et la Tempérance (la Force représentée par la colonne et le lion, la Justice avec la balance et l'épée, la Tempérance avec l'éléphant, la Prudence avec le miroir).
Les trois sièges des célébrants qui se trouvent à gauche de l'autel et en face de la chaire de l'évêque sont également des réalisations d'Onéglio et Irène Fasan.
L'orgue de chœur a été produite par Vincent Cavaillé-Coll et date de 1873. Il est classé au titre des monuments historiques.
La Chapelle absidiale de gauche présente deux statues monumentales en pierre (calcaire), commandées en 1715 au sculpteur Marc Arcis. elles figurent Ambroise de Milan (avec sa mitre) et saint Augustin.
Bras gauche du transept
La célèbre huile sur toile d'Ingres, Le Vœu de Louis XIII a été exécutée spécialement pour la cathédrale. Elle a remporté un vif succès au salon de Paris en 1824.
Partie gauche de la nef
La chapelle de saint Théodard (troisième chapelle de gauche) : Les décors muraux en trompe-l'œil montrent des trophées religieux (3e quart du 19ᵉ siècle). Le tableau du retable présente une huile sur toile Saint Théodard archevêque de Narbonne - par le peintre toulousain François Fayet (1630-1708). Don de Pierre III de Bertier, évêque de Montauban en 1674. Les armoiries, du commanditaire Pierre de Berthier, sont visibles en bas à droite du tableau. Il est classé au titre des objets monuments historiques.
La chapelle de saint Martin (quatrième chapelle de gauche) : Le tableau du retable illustre La messe de saint Martin - peint par le peintre toulousain François Fayet et commandé par le même évêque que le tableau précédent.
Ces deux tableaux étaient initialement destinés à l'église Saint-Jacques de Montauban.
Chapelles absidiales de gauche
- Chapelle de saint Joseph: Première chapelle de gauche. Les décors muraux en trompe-l'œil montrent des trophées religieux (milieu du 19ᵉ siècle). Le retable et les éléments en gypserie. sont de Jean-Marie-Joseph Ingres.
Mobilier
De nombreux objets sont référencés dans la base Palissy (voir les notices liées).