La cathédrale Saint-Nazaire-et-Saint-Celse est une église de style gothique située à Béziers dans le département français de l'Hérault et la région Occitanie. La cathédrale est édifiée dans la partie ouest de l'ancienne ville médiévale, sur un large promontoire qui domine la plaine de l'Orb au même niveau que le lycée Henri-4 (1598) ; l'ensemble étant bâti sur les contreforts des anciens remparts de la cité héraultaise. Le point de vue permet d'embrasser du regard la plaine du Languedoc et ses villages alentour jusqu'aux massifs de la montagne noire, du Caroux et des Pyrénées se profilant à l'horizon.
La cathédrale fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840.
Historique de la construction
La cathédrale est dédiée aux saints Nazaire et Celse. Une église romane et un ancien cimetière existaient à l'emplacement de l'actuelle cathédrale. Elle est construite à l'emplacement d'un ancien temple Romain dédié a Auguste et sa femme Livie.
Un écrit mentionne l'existence d'un édifice dès le 8ᵉ siècle. Lors du sac de Béziers, le 22 juillet 1209, un incendie provoqua la destruction entière du bâtiment.
Les travaux de reconstruction de la cathédrale débutèrent au milieu du 13ᵉ siècle.
L'extérieur de l'édifice
Aspect général
La cathédrale est dominée par une tour carrée de 48 mètres de hauteur surmontée d'une tourelle abritant un campanile en fer comportant une cloche de la fin du 18ᵉ siècle. La partie supérieure (du 15ᵉ siècle) est ornée de colonnes dont chacune des bases représente un visage humain. Le clocher renferme un bourdon (du nom de Marie) de 4 tonnes fondu par François Granier, deuxième cloche de la région par son importance après le bourdon de la cathédrale de Montpellier.
De nombreuses gargouilles, certaines nécessitant un projet de rénovation, ornent les murs de la cathédrale. Des grilles de ferronnerie richement ouvragées du 14ᵉ siècle qui protègent les vitraux du chœur.
Sacristie
La sacristie construite sous Guillaume de Montjoie, qui jouxte l'abside, plus basse que cette dernière, date du 15ᵉ siècle. Elle possède une balustrade. Les grilles en fer forgé datent du 13ᵉ siècle.
Façades
La façade ouest de l'édifice domine l'Orb.
La façade est surmontée de deux tours et d'un ensemble de créneaux. Une tour ronde est placée en retrait, véritable tour de guet avec des créneaux. La façade est ornée d'une rosace de 10 mètres de diamètre. En dessous, se trouve le portail d'entrée (qui n'est plus utilisé aujourd'hui) surmonté d'un mâchicoulis. Les sculptures de la façade ont presque toutes été détruites. Il ne reste que deux statues situées de part et d'autre du portail, représentant la synagogue et l'Église du Christ (Ecclesia et Synagoga).
Sur la façade nord du transept, se trouve la porte d'entrée (créée au 17ᵉ siècle), surmontée d'un linteau de bois qui évoque le martyre des saints Nazaire et Celse.
L'intérieur de la cathédrale
Dimensions
L'intérieur de la cathédrale forme une croix grecque. L'édifice mesure :
- 50 mètres de long,
- la nef 14 mètres de large.
- Largeur du transept : 33 mètres.
- Hauteur maximale de la voûte de la nef : 32 mètres.
Détails intérieurs
À l'intérieur, on peut trouver :
- des colonnes et des chapiteaux romans, vestiges de la cathédrale romane. La majorité des colonnes date de la période gothique. Les arcs doubleaux qui soutiennent la voûte sont du 14ᵉ siècle.
- les appuis des tribunes, situées dans la nef, près du chœur, présentent des frises à triglyphes et métopes. Ces frises sont des imitations de style gallo-romain dégénéré, datant de l'époque romane (12ᵉ siècle).
- le chœur renferme d'anciens vitraux de l'âge gothique. Il a été profondément remanié au 18ᵉ siècle dans le style baroque avec une colonnade de marbre rouge longeant le mur de l'abside et encadrant les statues des Quatre évangélistes, une gloire en staff et un autel en marbre polychrome.
Au-dessus des stalles, on remarque 6 grands tableaux. Trois d'entre eux sont signés Thierry et représentent des scènes de la vie de Moïse ; les trois autres sont des œuvres du peintre montpelliérain Raoux, et montrent des scènes de la vie de Constantin et de sa mère, sainte Hélène.
- la sacristie, construite en 1443, par l'évêque Guillaume de Montjoie, en même temps que la salle capitulaire.
- les murs sont en partie recouverts de fresques anciennes, remises en état en 1917. Ces fresques ont été gravement endommagées lors des guerres de religion, puis enduites d'un badigeon qu'il a fallu enlever par la suite. Elles sont datées des 14ᵉ et 15ᵉ siècles et ornent les murs de nombreuses chapelles (la chapelle du Saint-Esprit et la chapelle des Morts notamment).
- la grande rosace, d'un diamètre de dix mètres.
Le cloître
Le cloître, inachevé, jouxte la cathédrale au sud. La galerie supérieure ne fut jamais construite. Les sculptures des voûtes datent du 14ᵉ siècle. La fontaine ornant son centre occupe maintenant la place de la Révolution. Le cloître abrite les restes d'une collection lapidaire dont les plus belles pièces ont été transférées au Musée du Biterrois. Il reste toutefois posé au sol un buste de statue romaine, et présentées sur les murs quelques statues d'art sacré. Scellés dans ces murs, on peut remarquer particulièrement des éléments d'épigraphie médiévale et moderne, et pierres tombales, ainsi que deux fragments de sarcophage tardo-antique typiques des ateliers aquitains.
En contrebas du cloître se trouve le jardin de l'Évêché. De ce jardin, il y a un panorama qui permet d'embrasser la plaine de l'Orb, les ponts (Pont-Vieux datant du 13ᵉ siècle, Pont-Neuf, pont-canal) et les Écluses de Fonserannes.
Le 11 juillet 1769, Barbe Marguerite d'Igny de Risaucourt, baronne de Guerpont et de Silmon, comtesse de Risaucourt, princesse du Saint-Empire, veuve d'Antoine de Bastard-Saint-Denis de Guerpont, capitaine d'infanterie, chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, âgée de 80 ans, est enterrée dans le cloître de la cathédrale par le père Bellet, en présence de maître Joseph Gallet, prêtre de Saint-Nazaire de Béziers, et de maître Barthélémi Augier, prêtre prébendier.
Le grand orgue
Le grand orgue est installé sur une tribune, à l'extrémité de la nef, dont le buffet, de style Louis XIII et œuvre de Guillaume Martois, date du 17ᵉ siècle. La partie instrumentale date pour partie des 17ᵉ et 18ᵉ siècles (Guillaume Poncher 1633, Jean de Joyeuse 1678 et Joseph Isnard 1785) et pour une autre partie du 19ᵉ siècle (reconstruction en 1868 par Théodore Puget modifiant totalement l'harmonisation, c'est-à-dire la sonorité générale de l'instrument, pour la rendre conforme au goût romantique). Cet instrument a été restauré en 1993.
Les cloches
Le clocher de la cathédrale de Béziers possède en total 6 cloches, dont 1 cloche de tintement coulée en 1788 par Claude Brenel dans un campanile en fer forgé dans le toit du clocher. Autres 5 cloches sonnent à la volée , dont 4 en volée rétrograde avec le joug en fonte cintrée et 1 en lancé-franc avec le joug en poutrelle, donc il s'agit de la petite cloche Bernadette . Les cloches sont disposées dans un beffroi métallique à l'intérieur du clocher.