Cayrac est une commune française située dans le centre du département de Tarn-et-Garonne, en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Pays Montalbanais, correspondant à la partie méridionale du Quercy.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est...
Lire la suite
Cayrac est une commune française située dans le centre du département de Tarn-et-Garonne, en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Pays Montalbanais, correspondant à la partie méridionale du Quercy.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Aveyron, le ruisseau de la Mouline et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (Les « vallées du Tarn, de l'Aveyron, du Viaur, de l'Agout et du Gijou »), un espace protégé (le « cours de la Garonne, de l'Aveyron, du Viaur et du Tarn ») et deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Cayrac est une commune rurale qui compte 563 habitants en 2020, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Montauban. Ses habitants sont appelés les Cayracois ou Cayracoises.
Histoire
Préhistoire et antiquité
Les premières traces de peuplement de la commune de Cayrac ont été trouvées au lieu-dit Camp Jouanet lors des fouilles réalisées en 1996 en prévision de la construction de l'autoroute A20. La taille des fragments de silex trouvés montre la présence d'une industrie lithique. Ces galets silex ont été déposés par des crues de l'Aveyron. La datation de cette activité a été difficile, de par l'absence d'autres objets tels des foyers ou des restes osseux. Les archéologues pensent que l'occupation se situerait entre l'Epipaléolithique (environ -12 000 à -10 000 ans avant notre ère) et le Mésolithique moyen (-8 030 à -6 900 ans avant notre ère).
Ces fouilles archéologiques du chantier de construction de l'autoroute A20, ont également permis de mettre au jour cinq tombes dites à incinération sur la commune de Cayrac au lieu-dit Les Plaines,. Ces tombes faisaient partie du même complexe funéraire que celles trouvées dans les mêmes circonstances sur la commune de voisine de Réalville au Camp d'Alba. Ces tombes contenaient des vases funéraires (plus exactement des urnes cinéraires en céramique) contenant les cendres des morts. Une des tombes trouvées présentait deux urnes cinéraires qui étaient accompagnées d'un mobilier (deux épées à antenne, des fourreaux, deux couteaux, une fibule, une trousse de toilette et une quarantaine de céramiques) permettant de dater ces tombes de l'âge du fer et plus précisément du Troisième quart du 6ᵉ siècle avant Jésus-Christ. Dans une des tombes (la n° 136), a été extrait un bassin de bronze dont le décor s'inspirait de ceux produits par les étrusques depuis le 8ᵉ siècle avant Jésus-Christ mais serait tout de même issu d'une production locale. Le débat sur le rang social des morts reste ouvert entre les préhistoriens.
Dès le 19ᵉ siècle, l'occupation du territoire communal au cours de l'antiquité était connue à travers de nombreux objets retrouvés sur la commune, tels que des "cubes de mosaïques" au lieu-dit Hauterive,, suggérant que des habitants aisés et influencés par le mode architectural et décoratif des villas romaines avaient élu domicile sur la commune. Au 20ᵉ siècle, des objets de l'époque antique tels des fonds de lampe à huile en terre cuite ou encore une applique de bronze de 5 cm de hauteur représentant un griffon ont été signalés, sans qu'une datation précise n'ait été avancée.
Durant l'antiquité, le territoire correspondant aujourd'hui au Lot et au nord du Tarn et Garonne était peuplé par les Cadurques dont la capitale était Divona ou Bibona, l'actuelle ville de Cahors. Les limites précises de ce territoire ne sont pas clairement établies mais les historiens estiment qu'il correspondrait plus ou moins au diocèse médiéval de Cahors (dont faisait partie Cayrac), le Tarn constituant très probablement la frontière sud.
Il est plus facile de se représenter le style de vie des habitants du territoire de l'actuelle commune de Cayrac quand on se rappelle que se situait à moins de 2 km, la station routière de Cosa sur la rive gauche de l'Aveyron, à l'extrémité ouest de la commune d'Albias et plus précisément sur le tracé de la route de Tolosa (Toulouse) à Bibona. Il s'agissait d'une ville (avec des rues, un temple et éventuellement un théâtre ou un cirque, surface estimée 28 hectares) qui constituait pour les voyageurs une halte offrant hébergement, restauration, relais pour les attelages et autres réparations (forgerons, charrons...). Son impact sur le secteur en terme administratif et/ou économique devait être d'importance puisqu'elle figurait sur la carte antique dite Table de Peutinger qui recensait les principales villes de l'empire romain. Les pèces de monnaie retrouvées sur le site jusqu'à présent, permettent d'estimer une période d'occupation allant du Premier siècle avant J.C. au Quatrième siècle de notre ère.
Le prieuré bénédictin de Cayrac (période ancien régime)
Du Moyen Âge à la Révolution Française, l'histoire de la commune est intimement liée à celle du prieuré bénédictin. La présence d'une communauté monastique sur un territoire est une chance pour les historiens car la communauté est souvent source d'une abondante documentation.
Le premier texte faisant référence à ce prieuré date de 961. Il aurait été fondé à la suite d'une importante donation de terres du comte Géraud d'Aurillac dit saint Géraud d'Aurillac ou d'un membre de sa famille. Son emprise territoriale semble avoir été importante durant le Moyen Âge. En revanche, la taille de la communauté religieuse est restée modeste puisque le nombre de chanoines semble être compris entre 6 (en 1612) et 8 (plus le doyen),.
Des pierres sculptées trouvées à proximité de l'actuelle église ou dans ses soubassements, suggèrent qu'il était situé aux alentours de l'actuel bourg de Cayrac. L'hypothèse d'un village entourant les bâtiments du monastère et lui-même ceint d'un fossé en eau, a été avancée. Ce fossé aurait pu atteindre jusqu'à quinze mètres de large, en forme de demi-cercle et connecté à l'Aveyron à chacune de ses deux extrémités. Selon l'abbé Pottier "...quelques fossés de l'ancienne enceinte fortifiée..." étaient encore visibles en 1865. Cette abbaye dépendait de celle bénédictine Saint-Pierre d'Aurillac que le comte Géraud d'Aurillac avait fondée en 898 (elle prendra le nom de Saint-Géraud d'Aurillac un peu plus tard). Le premier vicomte de Toulouse, Benoit, neveu de saint Géraud ne semblait pas exercer d'autorité sur les terres dépendant du monastère de Cayrac.
Tout au long du 16ᵉ siècle, les guerres de Religion eurent un effet déterminant sur le monastère de Cayrac. Le Quercy était alors directement concerné par les combats entre catholiques et protestants. Le premier pillage que le monastère subit de la part des protestants eut lieu dès 1561. En 1568, les protestants qui s'étaient établis dans Réalville qu'ils avaient fortifiée, lançaient des actions de force sur les paroisses voisines, dont le monastère de Cayrac. Finalement, las de ce harcèlement, le chapitre de Cayrac s'exila en 1573, d'abord à Lalbenque, puis officiellement à Castelnau-Montratier le 20 août 1617, en présence de l'évêque de Cahors, où il demeura jusqu'à la Révolution. Ce sera la fin de plus de six siècles d'une vie monastique à Cayrac. Toutefois, le chapitre installé à Castelnau-Montratier a continué à percevoir les revenus produits par le domaine qui y était rattaché dont l'actuel territoire de la commune de Cayrac. En 1790, le revenu était de 10 000 livres. Le dernier soubresaut du monastère, déjà abandonné de ses moines, intervient en 1575, lors de la campagne du vicomte de Turenne, Henri de la Tour d'Auvergne, venu en aide à la ville de Montauban occupée par les troupes catholiques de l'évêque de Montauban. Les soldats de l'évêque qui avaient fortifié le monastère en vue de protéger les accès à Montauban, se trouvèrent assiégés par les troupes du vicomte commandées par le capitaine Bernard du Valada, nommé par le vicomte gouverneur de Réalville après sa chute. Dotées d'une artillerie, elles détruisirent totalement le monastère de Cayrac qui ne fut jamais reconstruit.
À la fin du 18ᵉ siècle, la paroisse Saint-Pierre de Cayrac était toujours rattachée à l'évêché de Cahors bien qu'elle fasse partie de la généralité de Montauban (élection de Montauban, l'élection est une subdivision administrative de la généralité). Aussi à la création des départements français en 1790, la commune de Cayrac, a été naturellement rattachée au département du Lot (préfecture Cahors). Jusqu'en 1802, Cayrac faisait partie du canton de Réalville (qui n'était composé que de ces deux communes, celle de Saint-Vincent n'existant pas encore car son territoire faisait partie intégrante de Réalville). Celle-ci perdit cette année-là son titre de chef-lieu de canton lors de leur rattachement au canton de Caussade. À la création du département de Tarn-et-Garonne au Premier janvier 1809, la commune de Cayrac y est intégrée.
Période moderne
Fin 19ᵉ siècle, début 20ᵉ siècle, l'armée française avait l'habitude de réaliser de régulières grandes manœuvres afin d'exercice pour les troupes mais aussi de communication auprès du grand public notamment. Les manœuvres de septembre 1907 concernèrent de nombreux corps d'armée (les Deuxième, Cinquième, Sixième, Quatorzième et Vingtième) et de nombreuses régions françaises. La commune de Cayrac contribua pour celles du Dix-septième corps d'armée (état-major Toulouse) qui se sont déroulées du 4 au 6 septembre 1907. Elle accueillit (avec Réalville, siège de son état-major) le cantonnement de la Soixante-cinquième brigade d'infanterie. En effet, le nord du département de Tarn et Garonne avait été investi par la Trente-troisième division d'infanterie, les principales actions militaires ayant essentiellement eu lieu sur les hauteurs de Mirabel, Réalville et Saint-Vincent, l'objectif de l'exercice étant de barrer l'accès à Montauban via le pont d'Albias.
Un des grands événements du 20ᵉ siècle qui marqua la commune fut l'inondation des 2 et 3 mars 1930 de la rivière Aveyron. Elle toucha les plaines du Tarn et de l'Aveyron et plus largement la moitié sud de la France en raison de précipitations record. La plupart des bâtiments construits en briques de terre sèche n'ont pas résisté à une exposition prolongée à une telle quantité d'eau et à de tels débits. En effet, selon l'article paru dans la Revue de géographie alpine, la montée des eaux fut très brutale et violente. À titre d'exemple, à Montricoux (village situé à environ 15 km en amont de Cayrac Bourg), la hauteur de la rivière passa de 2 mètres à 17 heures le 2 mars, à plus de 11 mètres à 10h30 le 3/03. Selon ce même article, la voie de chemin de fer Paris-Montauban a été mise hors service "par excavation de son remblai" et inondée sur 3 km, ce qui correspond à la portion traversant le territoire de la commune de Cayrac. En revanche, les bâtiments de briques cuites ont, quant à eux, bien résisté et la commune compte encore de belles maisons de maître du 18ᵉ siècle, telle que celle de Bellerive ou celle de Hauterive. Un vaste plan de reconstruction, piloté par les autorités nationales, a été mené dans les années suivantes, introduisant des styles architecturaux nouveaux dans la commune. Un recensement signale plus de 14 bâtiments reconstruits au début des années 1930 (tous usages confondus) bien que ce nombre semble sous-estimé. Ils se répartissent sur les deux tiers environ de la surface de la commune.
Histoire économique
De par sa proximité, l'histoire et l'industrie de la commune de Cayrac sont étroitement liées à la rivière Aveyron (voir la partie géographie ci-dessus). En 1781, Louis Martin de Bellerive propriétaire et vivant au château du même nom, situé à quelques dizaines de mètres de là, fait construire le moulin de Bellerive sur la rive droite de l'Aveyron. Il sera en activité jusqu'en 1909, année durant laquelle la chaussée permettant de rehausser le niveau de l'eau en vue d'alimenter les turbines, a cédé. Il était doté de 8 meules et construit de briques caractéristiques du pays et d'un soubassement en pierre. À partir de 1909, le moulin se dégrada progressivement. Une première campagne de restauration menée durant la seconde moitié des années 1980 avait commencé par retirer les huisseries et le toit. À la suite d'une malversation financière, les travaux restèrent inachevés et si le moulin était doté d'une nouvelle charpente, il ne disposait pas d'une couverture. La mise hors d'eau du bâtiment n'étant pas faite, le processus de dégradation du bâtiment s'accéléra. Il a enfin pu être complètement restauré par un particulier en 2011 pour servir d'habitation.
La principale activité économique de la commune réside dans l'agriculture. Selon L. Orue, Cayrac serait la première commune de la région à introduire ("récemment" en 1941) la culture du cornichon, probablement dans les années 30. Ils étaient envoyés à une conserverie à Montauban pour conditionnement et exportation principalement vers l'Angleterre. En termes d'industrie, en dehors de l'activité minotière et de l'agriculture, certains lieux-dits comme La Teulière et la mention d'une briqueterie sur un plan de 1808, laisse penser qu'une industrie de tuilerie/briqueterie a existé sur la commune au tournant du 18ᵉ siècle et du 19ᵉ siècle. La proximité du lieu-dit La Teulière et de l'ancien port fluvial peut laisser penser qu'une partie de la production pouvait être exportée hors de la commune par voie fluviale. Par ailleurs, la mémoire collective se souvient de l'existence d'une activité de dragage de l'Aveyron en vue d'en extraire sables et graviers. Les barges métalliques et autres matériels, plus utilisés à cette époque, étaient encore visibles au début des années 1980.
Toponymie
Il existe deux principales hypothèses pour expliquer l'origine du nom de la commune. E. Nègre a répertorié deux différentes formes latines du nom associé au prieuré : la plus ancienne, Cairago, a été relevée dans l'Histoire Générale du Languedoc dans laquelle le testament de Raymond Premier, comte de Rouergue et marquis de Gothie, rédigé en 961, a été retranscrit. La seconde, plus tardive, Cayracus, se retrouve dans un ouvrage décrivant les principaux diocèses du début du 14ᵉ siècle. Dans ce dernier ouvrage, comme dans celui dans lequel a été retranscrit un acte signé en 1369 par Charles V, roi de France (lequel rattachait le doyenné, -decanatus en latin- de Cayrac, au diocèse de Cahors), l'on peut lire de terme de decanus ou decani de Cayraco. A noter que dans l'index de ce dernier livre, l'auteur a référencé Cayrac sous le terme de Cayracum (édition de 1736). Un inventaire plus important des termes a été réalisé par P. Burgan ce qui a permis de constater que la première version du Cayrac dans sa graphie moderne a été relevée dans un document daté de 1326. Enfin, sur le sceau de Jean de Peyralade, doyen du prieuré de Cayrac de 1457 à 1473, son titre est libellé sous les vocables (latins) de decani cairiaci,,.
Les linguistes ont essentiellement travaillé sur la forme la plus ancienne du nom. Selon J.-P. Durand, l'étymologie de Cayrac (première hypothèse) viendrait du mot celte « cair » (qui signifie pierre ou rocher) suivi du suffixe « ac » qui était la marque du substantif en langue gauloise. Cela voudrait donc dire « pierreux » et ce terme appliqué à une métairie pourrait être « la pierreuse ». Cette appellation viendrait-elle de la rivière Aveyron connue pour être tapissée de galets jusqu'au début du 20ᵉ siècle, ou de l'époque à laquelle les Romains ont empierré la voie de communication nord-sud qui traversait la commune sur son flanc ouest (cf. ci-dessus) ? Ou cela ne pourrait-il pas être tout simplement la marque du grand nombre de galets déposés par les crues de l'Aveyron au cours des millénaires que l'on pouvait encore trouver en nombre jusqu'au début du 20ᵉ siècle sur les terres agricoles de la commune, et progressivement retirés par les agriculteurs pour préserver les socs des charrues ? L'origine "lithique" du nom de Cayrac est d'autant plus séduisante qu'à quelques centaines de mètres du "centre historique" de Cayrac, existe encore de nos jours le lieu-dit Gravel (gravier en occitan). Toutefois, le mot cair ou caire a été utilisé par Bertran de Born au 12ᵉ siècle dans un de ses poèmes dans son acception de matériau de construction, de pierre de taille,. Pour certains, ce terme dépasserait alors la notion de caillou pour vouloir signifier maison, ville, château ou site fortifié, ce qui a laissé penser à certains historiens qu'il y aurait pu avoir une construction romaine avant l'établissement de la communauté religieuse au cours du haut Moyen Âge. Cette hypothèse a été émise pour la première fois au 17ᵉ siècle lorsque l'abbé de Fouilhac s'est rendu sur place. S'agissait-il d'une confusion avec les ruines du prieuré dont les fondations avaient été construites quelque 500 ans après la chute de l'empire romain et qui reprenaient peut-être des méthodes de construction proches, ou bien ce prieuré avait-il été construit sur des restes de bâtiments de l'époque romaine ? Toujours est-il que cet historien du Quercy avait étudié les constructions romaines de Cahors et était en effet persuadé d'être en face de ruines d'un grand édifice d'origine romaine.
Toujours basée sur l'analyse du nom Cairago, la seconde hypothèse à l'origine du nom de la commune est également issue de l'antiquité. A l'époque de l'occupation romaine, les propriétaires terriens les plus importants avaient pour habitude de donner leur nom à leur domaine. Plus précisément, selon G. Rohlfs, les toponymes ayant un suffixe en "ago" (mais aussi en "ano" ou en "ate") auraient très souvent un radical composé d'un nom de personne (anthroponyme). Ainsi le nom de Cayrac pourrait avoir pour origine l'association du nom de Carius ou Carus et du suffixe gallo-romain "acum" voulant signifier "le domaine de",. Très souvent avancée pour expliquer l'origine des toponymes Cayrac (il en existe d'autres dans le Lot et dans l'Aveyron), cette hypothèse ne serait toutefois à ne pas privilégier pour Michel Roblin, en raison de la faible fréquence de l'anthroponyme Carus (ou Carius) à l'époque romaine. En revanche, pour P. Burgan cette hypothèse est, au contraire, à retenir d'autant plus que l'inversion de "ariu" en "airu" est très fréquente lorsque l'on étudie l'évolution des phonèmes dans le temps.
À noter qu'il existe également deux autres hypothèses pour expliquer l'origine du nom de Cayrac. Selon R. Prat, il semblerait que le terme de Cayres ait été utilisé par les quercinois pour désigner les "terres de plaines". Cette hypothèse est également crédible, la planitude de la commune située aux abords de la rivière Aveyron avait été notée par les habitants qui ont laissé Les Plaines comme lieu-dit (probablement traduit sans ambiguïté de l'occitan du terme plana lors de l'entrée en vigueur de l'Ordonnance de Villers-Cotterêts au 16ᵉ siècle). Enfin, P. Burgan rappelle que dans l'Histoire Générale de Languedoc, les auteurs font correspondre le lieu Caderense, mentionné dans le testament de Saint Didier, à Cayrac, mais ce rapprochement ne semble pas avoir été repris dans les ouvrages traitant d'étymologie.
Culture locale et patrimoine
Église Saint-Pierre de Cayrac
Église Saint Pierre - Saint Paul à Cayrac
Comme l'indique l'inscription en latin gravée sur une plaque scellée au-dessus de son portail, l'actuelle église Saint Pierre - Saint Paul a été consacrée en août 1702 grâce au soutien de François-Gaspard Legendre de Lormoy, l'intendant de la généralité de Montauban, nommé à ce poste le 8 novembre 1699. Il avait comme mission du roi (Louis XIV) de réduire l'influence de ce que l'on appelait à l'époque l'Église Prétendue Réformée (les protestants) dans la région, au profit de l'Église catholique (l'édit de Nantes avait été révoqué quelques années auparavant, en 1685). Il s'agissait alors de faire venir des prédicateurs ou comme à Cayrac, de restaurer ou construire des églises. Pour celle de Cayrac, l'intendant Legendre avait obtenu en septembre 1700, un don du roi de 2000 livres (tournois),,,.
Elle succède à une première église Saint Pierre - Saint Géraud faisant partie de l'abbaye bénédictine établie au Moyen Âge. La dédicace de cette première église à Saint Géraud est, chronologiquement, la première connue des historiens puisqu'elle est attestée seulement 52 ans après son décès (Géraud, comte d'Aurillac est décédé en 909). Par la suite, beaucoup d'autres églises seront dédiées à Saint Géraud, notamment dans le diocèse de Toulouse.
Dans la première moitié du 19ᵉ siècle, quelques documents suggèrent qu'elle fut utilisée pour le culte protestant, favorisé par une décoration intérieure très dépouillée et par la présence d'une très importante communauté protestante sur le territoire de la commune. En effet, en 1891, la part de la communauté protestante habitant la commune de Cayrac était encore estimée à 39 % (précisément 105 sur 272 personnes), proportion bien plus importante que celle recensée sur la commune voisine de Réalville qui comptait le même nombre de personnes se réclamant de la religion protestante pour une population totale trois fois plus grande (106 protestants pour 838 habitants soit 12 % de la population). Au 20ᵉ siècle, l'église connut un relatif abandon avant d'être réinvestie dans les années 1990 pour le culte catholique. Depuis, elle accueille une messe annuelle ainsi que de nombreux mariages.
L'église est essentiellement construite de briques roses (cuites) caractéristiques du pays toulousain mais certaines pierres utilisées essentiellement dans le soubassement (la zone est inondable car l'église est située à proximité de la rivière Aveyron) sont sculptées, ce qui suggère qu'elles auraient été récupérées des ruines de l'abbaye fondée au Moyen Âge. L'église se situerait plus ou moins à l'emplacement des bâtiments de cet ancien monastère. Il est à noter qu'à la différence de la plupart des églises ayant leur cœur plutôt orienté vers l'est, celle de Cayrac a son cœur orienté au sud - ouest).