Cessenon-sur-Orb [se.sə.nɔ̃ syʁ oʁ] (en occitan Cecenon [se.se.'nu]) est une commune française située dans le département de l'Hérault, en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par l'Orb, le Vernazobre, le Récambis, le Rieuberlou, le ruisseau de Landeyran,...
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Cessenon-sur-Orb [se.sə.nɔ̃syʁoʁ] (en occitan Cecenon [se.se.'nu]) est une commune française située dans le département de l'Hérault, en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par l'Orb, le Vernazobre, le Récambis, le Rieuberlou, le ruisseau de Landeyran, le ruisseau de Ronnel et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé de deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Cessenon-sur-Orb est une commune rurale qui compte 2 358 habitants en 2020. Elle est dans l'unité urbaine de Cessenon-sur-Orb et fait partie de l'aire d'attraction de Béziers. Ses habitants sont appelés les Cessenonais.
Histoire
Le village de Cessenon-sur-Orb, disposé entre le fleuve Orb et la montagne, a une histoire qui remonte à plusieurs millénaires.
Les origines du village sont très anciennes, il existe des vestiges laissant penser que l'homme préhistorique a sans doute foulé le territoire communal vers 15000 –10000 ans avant notre ère. Deux "bifaces" ont été découverts et attestent de la présence de l'homme sur ce territoire. D'autres découvertes, deux dolmens, attestent de la présence de communautés rurales au Néolithique (5000 – 2500 ans av J.C). Des outils, céramiques, mobiliers funéraires, sépultures ont permis d'identifier des occupations humaines aux périodes suivantes Calcholitique, âge du bronze puis du fer.
La période romaine vers l'an 125 avant Jésus-Christ a pu être identifiée aussi grâce à un fragment de sarcophage enchâssé dans la façade du "café du Helder".
L'acte de naissance du village " CENCENO" date de 972. Le nom apparaît dans une donation de Garsinde, veuve du Comte Pons de Toulouse, du château à ses enfants.
Une chapelle romane située à l'emplacement de l'église St Pierre de daterait de l'an 972.
La croisade contre les Albigeois amena la destruction de la citadelle dont il ne reste que le donjon, vaste tour carrée de plan quadrangulaire remaniée à plusieurs reprises, d'une hauteur d'une quinzaine de mètres.
De nos jours ce donjon porte les couleurs de l'Occitanie à son sommet rappelant ainsi que la forteresse fut un des pions importants de cette province. A ses pieds, les remparts, dont il ne reste que quelques vestiges furent démantelés en 1209 lors de la croisade contre les Albigeois. Relevés ils furent définitivement détruits en 1633 pendant les guerres de religion.
Des origines à la période antique
Le site est en effet occupé depuis la Préhistoire (dolmens, tumulus, silex retrouvés non loin du mas de Lugné). Le village a ensuite subi une période wisigothe et sarrazine (tombes musulmanes, norias, chadouf) ainsi qu'une période romaine (amphores, sépultures, fragment de bas-relief funéraire, villa).
Plan par masse de culture (an XIII)
Moyen Âge
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La période du Moyen Âge est néanmoins celle qui a laissé le plus de vestiges dont une grande quantité de manuscrits ainsi que les remparts et le donjon qui sont aujourd'hui les emblèmes du village.
La châtellenie dont Cessenon était le chef-lieu s'étendait jadis sur 29 805 hectares et était composé par 15 villages/masseries. On trouve des traces de cette organisation du 10ᵉ siècle jusqu'à la Révolution.
Époque moderne
Le château, ou plutôt la citadelle, a été définitivement détruit en 1633, sous l'ordonnance, datant du 6 octobre, de Louis XIII et de Richelieu. Les ruines des remparts et le donjon, seuls vestiges de cette glorieuse époque, trônent au centre du Quartier Haut.
À cette époque, les principales sources de revenu sont l'agriculture et l'élevage. Les terres, situées dans la plaine de l'Orb, sont propices à la culture des céréales et offrent de grands pâturages pour les bêtes (essentiellement des moutons, des chèvres). Une grande partie des terres est consacrée aux vergers plantés d'amandiers, cerisiers, noyers, noisetiers, poiriers, pommiers, pruniers, figuiers, grenadiers et aux plantations d'oliviers. Les terres les plus difficiles sont réservées à la vigne, mais les rigoureux hivers de 1709 et de 1789 qui détruisirent à chaque fois la quasi-totalité des oliviers, et les hivers de 1721, 1731 et 1782, bien que moins rigoureux que celui de 1709, ont détruit une bonne partie des repousses et jeunes pousses d'olivier. L'huile était l'une des principales sources de revenu mais la donne changea progressivement en faveur de la vigne plus résistante aux conditions extrêmes.
Révolution française
Lors de la Révolution française, les citoyens de la commune se réunissent au sein de la société révolutionnaire, créée lors de l'été 1791, alors que le fossé s'élargit entre le peuple et son souverain, notamment à la suite de la tentative de fuite à Varennes.
Époque contemporaine
Paysage avec le hameau de Lugné.
Le 14 janvier 1850, les hameaux de Cazedarnes-le-Haut et Cazedarnes-le-Bas sont détachés de la commune pour créer la commune de Cazedarnes. Puis, le 15 mars 1900, Cessenon perd le hameau de Prades qui devient la commune de Prades-sur-Vernazobre.
En 1985, la commune prend le nom de Cessenon-sur-Orb.
Cessenon a subi de grands bouleversements de ses activités économiques, la révolution industrielle a commencé avec l'avènement des manufactures de draps (dès 1720 avec la manufacture de draps créé par Barthélémy Milhé et Jean Rouanet) qui ont connu un grand engouement avant de sombrer progressivement jusqu'au milieu du 19ᵉ siècle. Dans le même temps, pour faire face à la surproduction viticole les exploitants furent contraints à distiller leur surplus de vin. Bien que ce travail fut d'abord réservé à des « brûleurs » itinérants qui passaient dans les villages avec leur matériel de distillation, de petites distilleries permanentes furent construites aux alentours de 1810.
Cessenon-sur-Orb dispose d'une certaine quantité de minerais : marbre, grès, lignite, argile. Le marbre griotte rouge de la carrière de Coumiac, exploité, selon les estimations, du 15ᵉ siècle jusqu'à 1975, est le meilleur exemple de ces richesses. Mais la ressource la plus importante était l'argile exploitée dans les terriers et qui servait à la tuilerie toute proche.
La plus belle réussite de l'économie cessenonaise de cette époque fut la tuilerie Cathala-Riche qui fut fondée vers 1860 et qui perdura, avec un certain succès, jusqu'en 1955. Les produits étant exportés vers Béziers via le réseau ferroviaire.
Sur la petite place du hameau de Lugné, sur la commune de Cessenon, on peut voir une réplique de la statue de la Liberté de Bartholdi qui se trouvait à la proue du paquebot « Le Maxim's des Mers » en 1987.
Toponymie
La commune a été connue sous les variantes : castro de Cenceno, in capella Cencennone (vers 972), Ysarni de Cencenone (1180), villa Cencenonis (1247), de Cessenon (1262), etc.
L'étymologie du nom reste incertaine, plusieurs hypothèses ont été avancées au cours de ces dernières années:
l'origine celte ou ibère, où « Kess » serait un nom gaulois qui signifierait Fort;
l'origine gallo-romaine — considérée aujourd'hui comme la plus probable, où Cincinius + suffixe -onem était le nom d'un propriétaire de domaine et qui aurait donné son nom au village,;
enfin, l'origine poétique appartenant au folklore local, qui selon les vers pittoresques d'un poète du terroir aurait une tout autre origine :
(orthographe originale, orthographe normalisée)
Un jour qu'un fort ouraché ennégrabo lou ciel,
Amoun al clouquié, sounnabou la campana.
Lou campanié, noummat Tantan lou biel,
Que fasié ressoundi lou flanc de la montagna
Entendet una bouès, que y disié « CESSE ! »
Ou sinon par Satan, je te fais la promesse
Que la foudre à l'instant va s'abattre sur vous.
Tantan qu'éro testut, y diguét : « Qu'ès aco Cesse ? — Nou. »
Lou noum ès demourat désempeï CESSENOU.
Ajet pas dich aco, qu'un grand bruch de tonnéro,
Accoumpagnat d'iglaous, faguet trembla la téro
Et dins aquel moument lou campagnié Tantan
Se troubet empourtat sul porché de Tamben.
Un jorn qu'un fort oratge ennegraba lo cèl,
Amont al cloquièr, sonaba la campana.
Lo campanièr, nommat Tantan lo vièlh,
Que fasié ressondir lo flanc de la montanha
Entendèt una votz, que i disié « CESSE ! »
O sinon par Satan, je te fais la promesse
Que la foudre à l'instant va s'abattre sur vous.
Tantan qu'èra testut, i diguèt : « Qu'ès aquó Cesse ? — Non. »
Lo nom es demorat desempuèi CESSENON.
Agèt pas dich aquó, qu'un grand bruch de troneire,
Acompanhat d'ilhauç, faguèt tremblar la terra
Et dins aquel moment lo campanièr Tantan
Se trobèt emportat sul pòrge de Tamben.
Géographie
Cessenon-sur-Orb se trouve sur la rive de droite de l'Orb, adossé à plusieurs collines de faible altitude. La plaine, façonnée par les crues annuelles du fleuve, offre de grandes terres cultivables.
Carte
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Vestiges de la Chapelle Sainte-Anne de Cessenon-sur-Orb
Vestiges de la Chapelle Sainte-Anne de Cessenon-sur-Orb.
Chapelle Saint-Joseph de Fourque Esquine.
Chapelle Saint-Roch de Cessenon-sur-Orb.
La forêt d'Eucalyptus.
Architectural
Église Saint-Pierre-de-la-Salle : L'église Saint-Pierre-de-la-Salle de Cessenon-sur-Orb est une église paroissiale gothique méridionale du 12ᵉ siècle, qui fut probablement bâtie sur l'emplacement d'un mausolée gallo-romain du 1ᵉʳ ou 2ᵉ siècle. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1987.
Tour carrée : La Tour carrée est le donjon d'une ancienne forteresse. Cette tour de plan quadrangulaire d'une hauteur de 15 mètres et de 6 mètres de côté a été construite avec des matériaux locaux. Le donjon sert aujourd'hui de clocher pour l'église et d'horloge municipale. Il abrite trois cloches baptisées et installées en 1921.
Fragment de sarcophage romain : Le fragment de bas-relief d'un sarcophage romain datant du 1ᵉʳ siècle représentant un banquet funéraire fut retrouvé dans le dallage de l'église du village. Il est aujourd'hui visible sur la façade du café « Le Helder » sur la place du Marché. La scène reproduite sur cette pierre représente un banquet funéraire, sept personnes autour de la huitième allongée (tridinium). La tête de l'enfant est bouclée (caractéristique de l'école des sculptures arlésiennes).
Pont de Cessenon : Le Pont de Cessenon est un pont suspendu métallique qui enjambe l'Orb à Cessenon en direction de Saint-Nazaire-de-Ladarez. Il fut construit en 1931 (113 mètres de long pour une largeur de 6 mètres 80).
Fontaine du Plô : La fontaine du Plô ou Font de la Gleizes est une fontaine. La source qui jaillit à la fontaine de l'église est déjà mentionnée en 1555. En 1693, on pave le dessus de la voûte de la fontaine, on installe un abreuvoir et quelque temps après des lavoirs. La restauration récente les supprimera.
Maison médiévale : Les autres particularités de cette commune sont ses fortifications.
Naturel
Carrière de Coumiac : La carrière de Coumiac est un site géologique exceptionnel, où l'on peut observer des fossiles dans du marbre griotte de couleur rouge. Ce marbre, très rare, fut notamment utilisé pour la fabrication de la « chambre rouge » de la Maison-Blanche à Washington, DC, ou encore la Maison de France à Rio de Janeiro.
Olivier de Lugné : L'olivier de Lugné est un olivier millénaire situé au hameau de Lugné. Isolé au milieu des vignes, quatre variétés d'olive ont été greffées sur le même arbre.
Sports
Club de rugby
CKCC : Club de canoë-kayak de Cessenon.
Base de Réals : La base nautique de Réals est située à 3,7 kilomètre de Cessenon sur la route de Murviel près du pont de Réals.
Personnalités liées à la commune
Gérard Sire (1927-1977), homme de radio et scénariste, est inhumé à Cessenon-sur-Orb.
Christian Laux (1934-2002), en oc Cristian Laus, lexicographe et écrivain occitan, né à Lugné, commune de Cessenon.
Jean-Denis Bergasse (1946-2011), historien, mort à Cessenon-surOrb.
Monique Dental, (1943-) militante féministe.
Héraldique
Les armes de Cessenon-sur-Orb se blasonnent ainsi : taillé, de gueules au lion d'or et d'azur au lion d'or.