Cesseras (en occitan Sesseraç) est une commune française située dans le sud-ouest du département de l'Hérault en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par la Cesse, l'Espène, le ruisseau du Pas de Fosse et par divers autres petits cours d'eau. Incluse dans le parc naturel régional du Haut-Languedoc, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (les « causses du Minervois » et le « Minervois ») et deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Ses habitants sont appelés les Cesserassois.
Cesseras est une commune rurale qui compte 413 habitants en 2019. Ses habitants sont appelés les Cesserais ou Cesseraises.
Histoire
L'occupation humaine est attestée sur la commune de Cesseras depuis 300 000 ans (fouilles de la grotte de la Coquille).
Le village n'apparaît officiellement dans l'histoire qu'en 844, dans un acte de Charles le Chauve (mention de la villa Censaradus).
Au 13ᵉ siècle, au moment de la croisade contre les Albigeois, le seigneur accusé d'hérésie est dépossédé de ses biens et emprisonné à Carcassonne. En 1255, Saint Louis donne Cesseras à Raimond II Trencavel, en dédommagement des biens confisquées par la Couronne. C'est d'ailleurs dans le château seigneurial que serait mort cet avant-dernier des Trencavel, vers 1263, après avoir servi le roi de France lors de la septième croisade.
Lors de la guerre de Cent Ans, le village est ravagé par les routiers, qui détruisirent notamment l'église Saint-Geniès.
Le 25 octobre 1591, a lieu la bataille de Cesseras-Azillanet dans l'Hérault, pendant les guerres de religion.
Sous l'Ancien Régime, l'église était sous le vocable de Saint-Geniès et sous l'invocation de Notre-Dame de la Serre. Il existait une paroisse annexe, Saint-Germain-de-Courbissac. Bien que citée en 1790, Saint-Germain n'est pas créée commune.
Toponymie
Au cours des siècles, la graphie du toponyme de Cesseras a varié. « Le dictionnaire topographique de l'Hérault » (1865), œuvre d'Eugène Thomas, ancien président de la Société archéologique de Montpellier, les recense :
- Cesaranus seu Bassianum villa, 898 (archives de l'église de Narbonne H. L. H, pr. c. 28).
- Sesseraz, 1095 (2° cart. de la cathédrale de Narbonne ibid. 34o).
- Saisseras, 1100 (Spicil. X, 163).
- Ecel. S. Martialis de Seisseria in territorio Minerbensi, 1102 (archives de l'église de St-Pons; H. L. ibid. 357).
- De Cesseratis, 1135 (2° cart. de la cathédrale de Narbonne ibid. 480).
- Allod. de Cesserad, 1182 (G. christ. VI, inst. c. 88).
- Cesserats, 1222 (hôtel de ville de Narbonne H. L. III, pr.c. 275).
- Cesseratium, 1256 (mes de Colbert, ibid 521).
- Cesseras, seigneurie de la viguerie de Carcassonne, 1529 (dom. de Montp. ibid. V, c. 85); 1625 (pouillé); 1649 (ibid.); 1760 (ibid.).
Dans son étude « Les noms de lieux de l'Hérault » (Centre d'Études Occitanes ; Université Paul-Valéry-1983) Frank R. Hamlin relie l'étymologie de Cesseras à la rivière de la Cesse. Cependant, Paul Fabre, dans son ouvrage « Noms de lieux du Languedoc » (Editions Bonnet on, 1995) note que « les formes anciennes semblent renvoyer (au suffixe) –anum » : la première appellation connue de Cesseras (an 898) le montre : « Cesaranus seu Bassianum » qui évoque un César.
D'après Georges Sénié, il semblerait qu'Eugène Thomas ait confondu « Cesaranus » avec Sérame (hameau situé aujourd'hui à l'extrémité nord de la commune de Lézignan-Corbières) ; « Bassianum » renvoie au domaine de Bassanel, situé non loin de Sérame, sur le territoire communal d'Olonzac). Si l'on accepte cette analyse, la première graphie donnée de Cesseras serait à éliminer. Dès lors, l'hypothèse de Hamlin est plausible : Cesseras aurait un rapport direct avec la rivière Cesse.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
La commune est particulièrement riche en monuments historiques :
- Grotte d'Aldène (dite aussi de Fauzan ou de la Coquille). Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 17 janvier 1955.
- Dolmen de la Cigalière (métairie de Balzabé). Il fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 10 décembre 1981..
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Chapelle Saint-Germain de Cessera (à deux kilomètres à l'ouest du village), chef-d'œuvre de l'art roman en Minervois, caractérisée par ses bandes lombardes. C'est l'ancienne église paroissiale d'un village aujourd'hui disparu. La première campagne de chantier remonte au 11ᵉ siècle ; l'édifice a ensuite été surélevée au 12ᵉ siècle (la différence d'appareil est bien visible). L'intérieur, à vaisseau unique, est voûté en berceau brisé pour la nef et en cul-de-four pour l'abside. L'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 17 avril 1947..
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Église Saint-Geniès-de-Rome de Cesseras, église paroissiale du village caractéristique du gothique méridional : vaste nef unique ouverte sur des chapelles latérales, abside à pans rayonnants. L'édifice a été reconstruite au 15ᵉ siècle après les ravages des Routiers. Son portail renaissance, protégé sous un porche à croisée d'ogives, est daté du 16ᵉ siècle. Le clocher, puissante tour crénelée, est le seul vestige de l'édifice roman antérieur. Il faisait partie du système de fortification du village. Il renferme un trésor d'art sacré, dont le fameux bras reliquaire de Saint-Salvy (visite : renseignement à la mairie). L'église fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 6 mars 1933.
- Site de l'ancienne chapelle Saint-Salvy : vestiges d'une chapelle du Haut Moyen Âge, présentant un appareil en opus spicatum caractéristique. L'édifice a été détruite durant les guerres de religion ; son trésor a été transporté à l'église Saint-Geniès. Les ruines sont classées Monument Historique par arrêté du 15 septembre 1971.
- Le vieux village conserve des vestiges de ses remparts (tours et courtines). Il possède aussi quelques vieilles maisons (fenêtres à meneaux) et des éléments de l'ancien château, démantelé à partir de la Révolution : deux tours rondes, dont une couronnée d'une couverture à tuiles vernissées. Le site du village, niché sous les premiers contreforts du Massif Central, est particulièrement séduisant.
Personnalités liées à la commune
Cesseras aurait accueilli, selon la légende, le dernier ressortissant de la lignée des Trencavel, Raymond II, qui serait mort dans le château seigneurial vers 1267.
Le village de Cesseras est le berceau familial de Nancy Fabre, Révérende Mère Mechtilde Fabre (Cesseras 1839/Lima 1919), Supérieure Principale des Sœurs de St Joseph de Cluny qui fonda au Pérou de nombreuses maisons d'éducation et qui reçut en marque de reconnaissance du gouvernement français les palmes d'Officier d'Académie en 1917.
On lui doit la fondation de six maisons d'éducation :
- Deux à Lima dont le grand pensionnat fondé en 1889 qui, vu son importance, devint la Maison Principale du district du Pérou.
- Une maison d'éducation fondée à Ica en 1890.
- Un pensionnat fondé en 1893 au port de Lima (Le Callao).
- Une cinquième maison d'éducation dans la montagne fondée à Barranco en 1904.
- Une dernière maison à Chicuito, au bord de la mer, construit en 1909.
Héraldique
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Les armes de Cesseras se blasonnent ainsi : de gueules à trois fasces d'or, à une hache d'armes d'argent brochant en pal..
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