Champ-sur-Drac (prononcé [ ʃɑ̃ syʁ dʁak]) est une commune française située dans le département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Paroisse de l'ancienne province royale du Dauphiné durant l'Ancien régime, la commune a rejoint la communauté de Grenoble-Alpes Métropole en 2014. Ses...
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Champ-sur-Drac (prononcé [ ʃɑ̃syʁdʁak]) est une commune française située dans le département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Paroisse de l'ancienne province royale du Dauphiné durant l'Ancien régime, la commune a rejoint la communauté de Grenoble-Alpes Métropole en 2014. Ses habitants sont dénommés les Chenillards.
Histoire
Histoire locale
Champ-village et la tour des Alleman.
Le 8 août 1901 a eu lieu un changement de nom de la commune. Avant cette date, la commune s'appelait Champ-près-Vizille
Le début de l'industrialisation à Champ-sur-Drac est marqué par la décision d'implanter une centrale électrique : la centrale de Fure et Morge. L'objectif était de produire 3500 chevaux de courant électrique et d'adopter le principe de remplacement de la houille noire (le charbon) par la houille blanche (les chutes d'eau). Le Drac fut sélectionné comme chute d'eau. Grace à l'endiguement et à la création de plusieurs barrages, la pleine de champ a pu être urbanisée et industrialisée. La mise en service de la centrale eut lieu le Premier mars 1902.
De plus, en 1901 André Navarre souhaite implanter dans la commune une râperie à bois ainsi qu'une cartonnerie : « la cartonnerie de l'Isère ». L'usine s'oriente sur la production de cartons fins et surfins, et elle n'a pratiquement pas de concurrence directe en France. Cela permet à l'usine de champ d'être la première usine capable de produire du carton jusqu'à 700 grammes d'épaisseur, en continu, et bicolore (une face blanche et une face grise). En 1917, les cartonneries de l'Isère se développent et deviennent « les papeteries Navarre ».
De par cette implantation plutôt fructueuse, Navarre devient le patron paternaliste de Champ-sur-Drac. En effet, il fit construire son école, sa halte garderie, sa salle des fêtes, sa chapelle, son épicerie ou encore ses propres fermes. Le paternalisme de Navarre va encore au delà puisqu'il organise même la vie associative, le sport, les repas pour les réveillons et baptêmes (dans l'usine). De plus, des aides sont attribuées aux plus nécessiteux, comme en 1930 : la cité ouvrière Navarre met à disposition 216 logements gratuits pour les ouvriers. L'école privée Navarre accueille plus de 100 enfants et les jeunes filles souhaitant rentrer dans la vie active pouvaient commencer à travailler dans la ganterie, mise en place par le directeur.
Le 8 août 1901 a eu lieu un changement de nom de la commune. Avant cette date, la commune s'appelait Champ-près-Vizille. Elle deviendra Champ-sur-Drac dû à l'homonymie entre Champ-près-Vizille et Le Champ-près-Froges qui causa régulièrement des erreurs de direction des correspondances particulières et/ou administratives entre les deux villes.
Champ-sur-Drac se situe à 13 kilomètre de Grenoble. Elle a fait partie du canton de Vizille jusqu'en mars 2015. Depuis, elle fait partie du canton du Pont-de-Claix. La ville a un passé historique très riche et de nombreux vestiges en témoignent : église, chapelle, ruines d'un monastère, d'une forteresse et les vestiges du château des Alleman (puissante famille dont faisait partie la mère de Bayard) et dont la tour principale a été réhabilitée. Son urbanisation modérée a su lui conserver un aspect verdoyant et campagnard qui est très apprécié des habitants. Elle propose de nombreux équipements sportifs et de loisirs, qui lui ont permis de se développer dans le milieu associatif avec près d'une cinquantaine d'associations (loi 1901). Son développement industriel et artisanal (160 entreprises sur deux zones industrielles) lui assure une certaine stabilité financière.
Toponymie
Attestée sous la forme Campus au 10ᵉ siècle.
Le gentilé de Chenillards et les Chenillardes pour désigner les habitants tire sa provenance des nombreuses chenilles qui s'imposèrent dans cette commune. Il y'a premièrement le « ver à soie » dont la culture profita aux habitants à la fin du 19ᵉ siècle, ainsi que la « chenille processionnaire du chêne », une espèce particulièrement envahissante et urticante qui envahissait les chênaies épisodiquement. Elle apparut pour la dernière fois en juin 2005, une entreprise spécialisée a pu traiter les chênaies rapidement.
Culture locale et patrimoine
Monuments religieux
Église Saint-Michel.
Ruines du prieuré de Saint-Michel de Connexe (ou Conest), du 12ᵉ siècle, son influence s'étendait sur plusieurs paroisses environnantes dont le prieur nommait les curés et les supérieurs. Détruit par les guerres de Religion, il fut abandonné par les moines en 1570. Sa dernière arche est tombée, à la suite d'un orage, en 1984. But de promenade jusqu'à la roche Courbière (panorama sur la vallée du Drac).
Notre Dame-des-Autels, chapelle romane du 15ᵉ siècle, dépendant du prieuré et située en bordure de l'ancienne route de Champ-sur-Drac à Saint-Georges-de-Commiers. Son pèlerinage accueillant toutes les paroisses voisines est toujours très suivi le 8 septembre.
Église paroissiale de Saint-Pierre, du 12ᵉ siècle, située dans l'enceinte du château de la famille des Alleman. Le clocher en peigne (très rare en Dauphiné) est inscrit à l'inventaire des monuments historiques. La cloche, fondue en 1613, porte le nom de ses deux saints patrons : saint Pierre (jusqu'en 1865), puis saint Blaise.
Chapelle Sainte-Madeleine, datant du 12ᵉ siècle, située à l'entrée est de la commune, elle servait de refuge nocturne aux voyageurs attardés. Un bac remplaça le pont emporté en 1219 (rupture du lac Saint-Laurent au Bourg-d'Oisans). Jusqu'en 1685, les religieuses percevaient un droit de passage. Dix ponts furent successivement reconstruits sur le torrent. Actuellement, c'est un domaine privé.
Église Saint-Michel, construite en 1966, remplace la chapelle des papeteries Navarre. Elle fait partie de la paroisse « Saint-Paul-de-la-Romanche », qui regroupe six anciennes paroisses des alentours.
Monuments civils
Tour des Alleman, ruine du château fort de Champ, du 12ᵉ siècle. Il s'agit du château d'une grande famille seigneuriale, les Alleman, dont faisait partie la mère de Bayard. Détruite lors de la bataille de Jarrie en 1587, la tour du château est aujourd'hui réhabilitée et propriété communale, elle domine toujours la vallée basse du Drac.
Salle de spectacle Navarre et son rideau de scène, datant du Premier quart du 20ᵉ siècle.
des bâtisses anciennes, notamment la demeure de l'Enclos, du 19ᵉ siècle et la ferme Peyron, du 18ᵉ siècle
Équipements culturels
Bibliothèque municipale.
Espace culturel Navarre :
salle de spectacle "Théâtre Navarre" (300 places) ;
diverses salles annexes (Familles, Sociétés, Informatiques, Amicale-Boules…).
Musée Autrefois, créé par des habitants, grâce à leurs dons et ceux des communes voisines, retrace l'histoire de la ville, entre Drac et Romanche ainsi que du Sud Grenoblois. Dans huit salles et en extérieur sont évoqués la vie familiale, l'artisanat, les métiers d'antan, l'agriculture, les industries locales au 19ᵉ siècle. Une large place est donnée au travail du cuir et de la soie : tannerie, cordonnerie, ganterie de Grenoble et soie de Lyon.
Zones naturelles protégées
La Basse vallée du Drac est classée zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique de type I.
Personnalités liées à la commune
Paul Émile Breton de Champ, né dans la commune le 21 avril 1814, polytechnicien et ingénieur.
Laurent Debrosse, footballeur professionnel ayant évolué à l'Olympique lyonnais, au GF38, puis, en fin de carrière, à l'USJC Foot.
Michel Huet, naturaliste et présentateur des émissions "Grandeur Nature" de France 3.
André Navarre, fondateur des Papeteries Navarre.
Héraldique
Blasonnement : « D'azur,
à une rivière issant de la pointe,
à une roue de moulin et une filière le tout d'or.» Commentaires : La roue à aubes représente l'industrialisation et le développement de la commune, la rivière, la confluence du Drac et de la Romanche.