Chevresis-Monceau est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
Histoire
Carte de Cassini du secteur
(vers 1750)....
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Chevresis-Monceau est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
Histoire
Carte de Cassini du secteur
(vers 1750).
Carte de Cassini
La carte de Cassini montre qu'au XVIIIE siècle, Chevresis-le-Meldeux est une paroisse avec un château sur la rive droite du ruisseau le Peron.
Au nord-est, Monceau-le-Vieux est un hameau dont Cour le Moine est une ferme qui en fait partie.
Époque contemporaine
En 1819, Chevresis-le-Meldeux absorbe Monceau-le-Vieil et prend le nom actuel de Chevresis-Monceau.
Le village est détruit en grande partie le 31 mai 1850 par un grave incendie. Sa reconstruction est facilité par l'action de Frédéric Viefville, notaire de Napoléon III et originaire de la commune.La municipalité, qui avait décidé la construction d'une nouvelle église en 1858, inaugure le nouvel édifice en 1862, et l'ancienne église, située dans le cimetière, est démolie quelques années après.
En 1874 est signalé l'existence de la sucrerie des établissements Viéville, Decroix et Compagnie, qui a contribué à la prospérité du village.
Chevresis-Monceau a été desservie par une gare sur la ligne de Laon au Cateau de 1888 à 1937, facilitant le déplacement des habitants et le transport des marchandises.
La commune a été concernée par les combats de la Première Guerre mondiale, et a été largement détruit pendant celle-ci.
Passé ferroviaire du village
Vestiges de la ligne de chemin de fer en 2021 à l'endroit où était située la gare.
Dernier vestige de la gar: une pierre au milieu de la végétation.
Horaire de la ligne en mai 1914, avant le déclenchement de la Guerre.
Tracé de la ligne qui passait au sud-est du village. La gare, dont il ne reste aucun vestige en 2021, était située à l'extérieur du village, sur la rive gauche du Péron.
A partie de 1888, Chevresis-Monceau a été traversé par la ligne de chemin de fer de Laon au Cateau, qui , venant de La Ferté-Chevresis, passait au sud-est du village et se dirigeait vers Monceau-le-Neuf et Faucouzy.
Chaque jour, cinq trains s'arrêtaient dans chaque sens devant la gare pour prendre les passagers qui se rendaient soit à Laon, soit à Guise.
A une époque où le chemin de fer était le moyen de déplacement le plus pratique, cette ligne connaissait un important trafic de passagers et de marchandises.
À partir de 1950, avec l'amélioration des routes et le développement du transport automobile, le trafic ferroviaire a périclité et la ligne a été fermée vers 1970 au trafic passagers. Les derniers trains de marchandises sur le tronçon Laon - Sains-Richaumont ont cessé de circuler en juillet 2006.
Les rails sont toujours en place en 2021 et la ligne est envahie par la végétation.
Toponymie
Chevresis : Le nom du village apparaît pour la première fois en l'an 1405, sous l' appellation de Chievresiz-le-Merdeux puisChevrezy-le-Meldeux, et Chevresis-le-Meldeux sur la carte de Cassini vers 1750.
Monceau-le-Vieil était un hameau qui apparaît pour la première fois en 1083 sous l'appellation de Moncelli, puis Vetera Moncella, Monchiaux-le-Vies, Montceaulx-le-Vieil et enfin Monceaux-le-Vieux sur la carte de Cassini.
Chevresis-le-Meldeux et Monceau-le-Vieux sont réunis par ordonnance royale du 2 juin 1819 sous le nom de Chevresis-Monceau .
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Notre-Dame de Chevresis, consacrée en 1862, dotée d'un clocher élancé. Napoléon III lui a offert un tableau, « Le Christ en croix », L'église compte également quatre grandes compositions peintes par Georges Grandin, originaire de la commune et ancien élève de Meissonier et de Cabanel à l'École nationale des Beaux-Arts.
Le château de Chevresis-Monceau - visible sur la départementale 64.
Chapelle Saint-Frédéric, chapelle funéraire sur le cimetière, de style néo-byzantin comprenant un dôme ainsi qu'une magnifique rosace, et orné de vitraux historiés sur lesquels sont représentés les membres de la famille Viefville, ainsi des par des peintures murales, rénovée en 2013,.
Monument aux morts.
Au cimetière, la tombe de guerre du soldat Louis Hamelin (1894-1917).
Calvaire.
Personnalités liées à la commune
L'un des derniers seigneurs de Monceau-le-Vieil est « Antoine-Gabriel Demonceaux, chevalier, seigneur de Monceau-le-Vieil et le Neuf, Chevresy, Gerny, etc., comte de Saint-Lot et autres lieux », mort à Monceau-le-Vieil le 10 octobre 1712.
Étienne Cardot né le 10 novembre 1754, à Chevresis-Monceau (02), dans une humble famille d'ouvriers agricoles. Il est l'aîné de plusieurs enfants. Ses sœurs sont restées au village et s'y sont mariées.
Écolier doué, il apprend à lire et à écrire, et entre au service de Claude Nicolas Gaudry trésorier dans la Généralité de Soissons, oncle maternel de Condorcet. Celui-ci était ami de Turgot qui le fait nommer Inspecteur des Monnaies en 1775. Il logeait à l'hôtel des Monnaies au premier étage où il accueille sa mère et son oncle. Etienne Cardot le suit à Paris. Antoine Cardot frère d'Etienne vient les rejoindre et entre au service de la famille.
Étienne Cardot travaille le soir pour Condorcet qui le fait nommer commis aux écritures à l'Académie des Sciences, dont Condorcet est Secrétaire perpétuel et correspond avec l'Europe entière. Il devient ensuite chef du secrétariat de l'Académie et le reste jusqu'à sa mort en 1847.
En 1793, lors de la Terreur Condorcet est mis hors la loi et se cache chez Madame Vernet. Il part déguisé à Bourg-la-Reine et y meurt en 1794 sous le nom de Pierre Simon.
Les deux frères Cardot ont reconnu l'écriture de Condorcet et ont corrigé l'acte de décès à la mairie de Bourg-la-Reine, devenu Bourg-Égalité.
Sophie de Grougy, veuve de Condorcet, est alors sans ressources. Elle monte une boutique de lingerie à l'enseigne « à la fidélité »près de la place Vendôme, rue Saint-Honoré, avec l'aide des Cardot.
Après la Terreur, Etienne Cardot redevient chef du secrétariat de l'Académie. À ce titre, il connait toutes les célébrités du monde scientifique et littéraire : Antoine Lavoisier, Pierre Daunou, Pierre Jean Georges Cabanis, François Arago, Jean le Rond D'Alembert, La Fayette, Benjamin Franklin etc. En 1840, il demande sa retraite. La famille de Condorcet lui verse alors une rente. Cet homme discret, resté célibataire et travailleur acharné, est toute sa vie au service des autres.
Frédéric Viefville, natif et bienfaiteur de la commune, est le notaire de Napoléon III. En 1850, après un terrible incendie qui réduisit en cendres plus des deux tiers du village, il fait construire à ses frais une nouvelle école, puis, en 1865, il fait don à la commune du bâtiment qui est devenu la mairie. Il a également financé la maison de retraite situé dans la rue principale. Il est enterré chapelle Saint-Frédéric. Une rue de la commune porte son nom.