Claix [klɛ] est une commune française dans la banlieue de Grenoble, située dans le département de l'Isère et dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Selon l'INSEE, en 2017, la commune comptait 8 129 habitants appelés Claixois. Elle fait partie de la métropole Grenoble-Alpes Métropole, qui regroupe 49 communes et 440 000 habitants, en 2015.
Située dans une région dominée par les Romains depuis le 2ᵉ siècle av. J.-C., la première mention au sujet de cette ville, dont la graphie du nom prend plusieurs formes : Clais, Clays, Claies, Claysum, Clasium, Claiz, Cleys ou encore Cles, date du 10ᵉ siècle. Sa forme définitive est arrêtée en 1789 avec Claix. L'origine de ce nom est incertaine : dérivé de « Clavius », nom de domaine gallo-romain, ou du mot gaulois « cleta » qui signifie clôture.
Située dans la partie méridionale de l'agglomération de Grenoble, Claix est une petite ville en zone péri-urbaine au pied du Vercors et le long du Drac.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
La présence humaine à Claix et dans ses environs est attestée depuis l'antiquité, avec même des restes préhistoriques trouvés sur la commune.
Le site préhistorique le plus important est la Balme, un abri sous roche occupé depuis 3000 ans, à 1 510 mètre d'altitude sous le Moucherotte. Les rochers de Comboire sont un oppidum présumé. Au niveau du lieu-dit « Trou du renard » les restes d'une sépulture collective du 3400 a. J.-C. au 1500 a. J.-C ont été découvert. Au lieu-dit de Château Bouvier, il existerait les traces d'un oppidum occasionnel.
Un site paléochretien est l'habitat du Val d'Allières, occupé du 2ᵉ au 6ᵉ siècle, qui a été découvert en 1980 lors de travaux.
Sans spéculer sur un éventuel passage de Hannibal sur le territoire de l'actuel commune, il existe cependant des points de franchissement du Drac qui existent depuis fort longtemps. La route qui relie Seyssins à Claix remonte à l'époque romaine,,.
Moyen Âge
Une maison forte appartenant à Guillaume de Chipres date de 1269. celle-ci est située près de la porte du Rif.
En 1421, la terre et seigneurie de Claix passent à Jean de Dunois, fils illégitime de Louis de France, duc d'Orléans, et de Mariette d'Enghien, compagnon de Jeanne d'Arc.
Au 15ᵉ siècle, une page fondamentale de Claix s'écrit, avec la construction du fameux pont sur le Drac, sous l'impulsion de Lesdiguières.
Époque contemporaine
Le périmètre actuel de la commune de Claix date de 1873, date à laquelle la commune de Pont-de-Claix fut créée par démembrement de la commune de Claix.
Au centre du vieux village domine l'église Saint-Pierre. Elle a été bâtie en 1827 à l'emplacement d'un bâtiment du même nom détruite en 1823.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Clais 11ᵉ siècle, Clays, Clasio, Clay, Claies, Claysio, Cleysio, Closix, Claiso, Clayes, Claysum, Claye, Cleys, Claiz ou encore Cles entre 1189 et 1789. Sa forme définitive est adoptée en 1789 avec « Claix ».
On peut rapprocher Claix de Claix (Charente), mentionné sous la forme de Claiaco en 1110, et y voir un nom de domaine gallo-romain en -acum, suffixe de localisation et de propriété d'origine gauloise, précédé du nom de personne latin (porté par un autochtone) Clavius,.
Certaines formes anciennes font en revanche penser au nombreux Claie, Clayes, nom qui, en toponymie, désigne un endroit contrôlant un passage étroit, ou un endroit clos. Même mot que le français claie, ancien français claie « treillis d´osier à claire-voie », claiel, clayel « clôture », clais, claiz, cleiz « palissade, haie, prison » attesté en latin médiéval clida, en bas latin cleia, cleta « claie, treillage servant de clôture », terme d'origine gauloise cleta (cf. vieil irlandais cliath, vieux breton cluit),,. La proximité sémantique, ainsi que la ressemblance phonétique avec le franco-provençal cllâf « clef » (terme issu du latin clavis) expliquent que dans certains toponymes ayant la même origine, ces deux mots ont pu se confondre, ce qui ne semble pas être le cas ici.
Ce domaine devait être un endroit de passage obligatoire pour accéder à la vallée du Drac dont les allées et venues étaient peut-être contrôlées par son château fort.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
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Le fort de Comboire (1882-1884) fait partie de ces forts qui furent construits après la guerre de 1870 pour protéger Grenoble, comme le fort du Saint-Eynard, le Bourcet, le Murier, Montavie, les Quatre-Seigneurs. Il est assez bien conservé, ayant été occupé par l'armée jusque dans les années 1970. C'est un bâtiment allongé avec des arcades sur deux niveaux. Sur les rochers de Comboire, diverses autres installations militaires permettaient de loger des pièces d'artillerie. Les superstructures du fort sont recouvertes de terre, le rendant très peu visible sous la plupart des angles. Le fort, comme les autres forts entourant Grenoble, n'a jamais joué de rôle militaire notable.
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Le pont Lesdiguières est un pont en maçonnerie franchissant le Drac, également appelé « pont de Claix » car entièrement situé avant 1873 sur la commune de Claix. À partir du 2 juillet 1873, date de création de la commune de Pont-de-Claix sur la rive droite du Drac, il va donc relier Claix à Pont-de-Claix.
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La dénomination du pont provient de l'initiateur de la construction François de Bonne de Lesdiguières, lieutenant général du Dauphiné, mort en 1626.
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Cité parmi les sept merveilles du Dauphiné, c'est une construction très hardie avec une unique arche de 46 mètres d'ouverture, à 16 mètres au-dessus du Drac. Il est classé monument historique par arrêté du 27 mai 1898,.
- Château de Château-Robert
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Ruines du château delphinal (antérieur au 12ᵉ siècle) surplombent le village. Édifié par les barons de Sassenage, il passa dans les possessions delphinales en raison de sa position stratégique. On en connaît une description très complète datant de 1339. Vers 1850 on mina ses fondations à la recherche d'un hypothétique trésor des Templiers, ce qui causa sa ruine : il n'en reste à peu près qu'un pan de mur. Il ne semble pas y avoir eu de transformation depuis le 14ᵉ siècle.
- Maison forte de la Grange aux Dames, du 15ᵉ siècle
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Cette maison forte avec de belles fenêtres à meneaux pourrait dater du 14ᵉ siècle. Elle accueille une école maternelle et primaire privée.
- Monument aux morts communal
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Celui-ci se présente sous la forme d'un simple mur commémoratif, orné de palmes et soutenant deux plaques, présentant les victimes de la première guerre mondiale avec la mention « À la mémoire glorieuse des enfants de Claix, morts pour la patrie ».
- Église Saint-Pierre, du 19ᵉ siècle
- Chapelle romaine de Saint-Jean de Cossey, jadis église paroissiale
- Ancienne chapelle de la Côte
- Maison médiévale de Mariette d'Enghien, du 15ᵉ siècle
- Château de Cossey, du 17ᵉ siècle
- Château de la Balme, du 17ᵉ siècle, et glaciaire
- Château de la Ronzy, du 17ᵉ siècle
- Château de Furonnière, du 18ᵉ siècle
- La « maison des champs » ou domaine de Furonnière, du 18ᵉ siècle, habité par Stendhal
- Manoir de Barthélémy Borel de la Minière
- Manoir de Garrettière
- Manoir de la Bâtie, du 17ᵉ siècle
- Manoir du Duc de Malavert, du 17ᵉ siècle
- Manoir de Mont Olivet, dit Château-Robert, du 1900
- Le fort de Bozancieu, aujourd'hui disparu, fut construit par Lesdiguières à l'époque des guerres de Religion.
- Nécropole protohistorique présumée au hameau de Cossey,.
Patrimoine culturel
La commune compte de nombreux fours à pain et de nombreuses fontaines. Riches de nombreux hameaux, la commune abrite de somptueuses demeures souvent converties en habitations multiples (château de la Balme) ou en école (La grange aux dames). La commune héberge aussi un nombre impressionnant de chapelles dont la plus connue, celle de Cossey, accueille chaque année en juin un concert de musique.
Fêtes et spécialités
Claix possède de nombreux fours banaux répartis sur l'ensemble de son territoire. Le four de Furonnières, remis en état en 1983 par les habitants du hameau de Furonnières, est remis en chauffe chaque année depuis 1989 et accueille la fête du pain le second week-end de septembre. À cette occasion, plus de 450 pâtons et 450 tartes sont cuits dans le four mis en chauffe une semaine auparavant.
Patrimoine naturel
- Espace naturel sensible de la tourbière du Peuil
- ZNIEFF des rochers de Comboire
Personnalités liées à la commune
- Jean de Dunois, bâtard du duc d'Orléans, compagnon de Jeanne d'Arc, a été seigneur de Claix au 15ᵉ siècle. Sa mère, la belle Mariette d'Enghien, habitait une maison qui est toujours visible,.
- Yolande, dite Mariette d'Enghien, dame de Wiège et de Fagnoles, fille de Jacques d'Enghien, châtelain de Mons et de Marie de Roucy de Pierrepont, est décédée à Claix.
- Stendhal a passé de longs moments de son enfance à Claix, où sa famille possédait une propriété. Il dit y avoir passé « les plus belles années de sa vie ». La Vie de Henry Brulard raconte longuement les moments qu'il a passé dans la maison familiale du hameau de Furonnières. Le personnage du prêtre dans Le Rouge et le Noir lui aurait été inspiré par l'abbé Chélan, ami de la famille, officiant dans le hameau voisin de Risset.
- Hector Berlioz a séjourné longuement au château de la Balme, propriété à l'époque de son oncle Victor Berlioz.
- Le poète François Blanc dit Blanc-la-Goutte possédait une maison dans le hameau de la Balme, où il composa ses principales œuvres.
- Bertrand Mogniat-Duclos (1903-1987), artiste peintre, passa son enfance à Claix, ce dont témoignent les paysages de montagne constituant une part de son œuvre.
- Alexandre Dubuisson (1805-1870), artiste peintre, dont l'épouse était native de Claix. Il achète en 1850 les ruines et la maison du chateau delphinal.
- Geymond Vital (1897-1987) : comédien.
Héraldique
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Les armes de Claix se blasonnent ainsi :
D'argent au chevron d'azur accompagné de deux croix tréflées en chef et d'une croix tréflée en pointe du même.
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