Collorgues est une commune française située dans le centre du département du Gard en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Bourdic, le ruisseau de la Candouillère, Valat de Gouloubert et par deux autres cours d'eau. Incluse dans les gorges du Gardon.
Collorgues est une commune rurale qui compte 634 habitants en 2019, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1968. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Nîmes. Ses habitants sont appelés les Collorgois ou Collorgoises.
Histoire
Préhistoire, Antiquité
Les premières traces de vie sur le site de Collorgues sont animales. On peut en effet observer sur le territoire de la commune une dalle calcaire portant les empreintes de mammifères.
À la fin du Néolithique et au Chalcolithique, les collines de Collorgues sont un important site de production de silex. Plusieurs hypogées et deux statues-menhirs ont été découverts sur la colline du Mas Gaillard. Des zones d'extractions à ciel ouvert et zones de taille sont également présentes aux environs. L'exportation du silex de Collorgues est attestée de la Lozère jusqu'en Catalogne sur une période allant de 3 300 à 2 400 ans avant Jésus-Christ,.
Il n'existe pas de traces actuellement connues d'une occupation de Collorgues au cours de l'antiquité. L'activité humaine dans cette zone est alors située plus au nord sur l'oppidum de Brueys (commune d'Aigaliers) et au pied de celui-ci au lieu-dit Les Claparèdes (commune de Baron) où furent mis au jour de nombreux vestiges gallo-romains, notamment une stèle funéraire plus tard déplacée à Collorgues.
Ancien Régime
En 1295, alors castrum féodal, Collorgues apparait sur un échange écrit entre le roi Philippe 4 le Bel et Raymond V Gaucelme, seigneur de Lunel et en partie d'Uzès, par lequel ce dernier reçoit du roi la propriété du château et du fief de Collorgues.
Le village est connu en 1314 sous le nom d'Ecclesia de Colonicis, appartenant à la viguerie et au diocèse d'Uzès. En 1384, on y compte trois feux, selon un dénombrement de la sénéchaussée. Le village se nomme alors Colonicae.
Du 15ᵉ au 17ᵉ siècle, la seigneurie de Collorgues et son château appartiennent à la famille de Brueys. Le village subit fréquemment les frais des guerres de religion et son église est plusieurs fois incendiée et restaurée. Après les massacres de protestants ayant eu lieu dans la région le 7 juillet 1696, la famille de Brueys se disperse en Europe et les lieux changent de propriétaires. En 1726, la seigneurie devient propriété de Jean de Cabot, trésorier de France en la Généralité de Montpellier et intendant des gabelles de Languedoc, puis de son fils Jean-Roch de Cabot, Grand voyer de France. Avant la Révolution française, à une date encore indéterminée, le château devient possession de la famille de Bouzigues de Lacoste jusqu'au 19ᵉ siècle où son dernier représentant, Jean-Alexandre de Lacoste, le cédera à la commune.
Toponymie
D'après le toponymiste Ernest Nègre, Collorgues représente un pluriel du bas latin colonica, terme apparu au 8ᵉ siècle et désignant une propriété foncière, le plus souvent agricole, sur lequel un paysan libre pouvait s'établir de manière perpétuelle et héréditaire, Colonicae étant une ancienne appellation de Collorgues. Il est l'équivalent des nombreux Collonges, Coulonges, Coulanges... du domaine d'oïl.
Les habitants de Collorgues sont les Collorguois.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Lieux et monuments historiques
- Statues-menhirs de Collorgues classées à l'inventaire des monuments historiques depuis le 9 mai 1927.
Cet ensemble a été découvert lors de la fouille de l'hypogée de Teste 1. La première se trouvait parmi les dalles de couverture de la tombe alors que la seconde fut trouvée au milieu des dalles de soutènement de la galerie à silex partant de la chambre. Les visages et bras sont bien représentés ainsi que des ébauches de seins et ce qui est interprété comme des crosses ou des faucilles,. Ces statues sont désormais conservées au musée de Lodève.
Autres lieux et monuments
Édifices civils
Le château : il appartient à la famille Brueys de Fontcouverte qui possède sur le compoix de 1632, près de 50 hectares, dont le mas Jourdan. Il passe ensuite à la famille de Segla de Ribaute, qui le vend à M Cabot, d'Uzès, en 1726, moyennant 16 500 livres. En 1762, Mme Cabot de Collorgues, née du Venant d'Ivergny, vend le château et le domaine à Pierre Bresson. Sous la Révolution, il apparient à Alexandre Henri Lacoste qui a considérablement agrandi le domaine qui couvre plus de 300 hectares. Le château devient bien communal en 1865. Jean-Alexandre de Bouzigues de Lacoste (1800-1858), dernier descendant des seigneurs de Collorgues, ancien propriétaire du château, légua ses bien à la commune à sa mort. En 2016, le château accueille la mairie, la bibliothèque municipale et le foyer communal. De 1866 à 2003, l'école s'y trouvait également, ainsi qu'une maison de santé toutes deux financées par une partie de l'héritage de Jean-Alexandre Lacoste. Le château était équipé d'un donjon détruit vers 1864 pour permettre l'aménagement de la Grand Rue.
Outre les lavoirs construits entre 1886 et 1903, la commune compte une ancienne cave coopérative, transformée en chais de vieillissement et salle de réception.
Édifices religieux
Le temple protestant était à l'origine l'église catholique attestée dès 1470, dédiée à Saint- André et unie au monastère de Saint-Nicolas-de-Campagnac. Elle fut plusieurs fois incendiée lors des guerres de religion et à chaque fois restaurée, notamment en 1858 grâce aux fonds légués par Jean-Alexandre Lacoste. Le cimetière catholique comprend une chapelle édifiée en 1886.
Patrimoine culturel
- Hypogées de Collorgues : La première (Hypogée de Teste 1), mise au jour en 1879, est un puits d'accès à des galeries d'exploitation de silex qui fut ensuite réemployé en sépulture collective. Elle a livré six squelettes, plusieurs poignards en silex ainsi que deux statues-menhirs. Par la suite, plusieurs autres réseaux de galeries furent découverts, en particulier l'hypogée de Teste 2 s'étendant sur plusieurs dizaines de mètres et dans laquelle fut trouvée une dalle anthropomorphe,. Les trouvailles faites pendant les fouilles sont désormais exposées dans plusieurs musées de la région, notamment le musée archéologique de Nîmes où est également visible une maquette de Teste 1. Les hypogées, quant à elles, sont perdues dans la végétation et peu accessibles.
- Stèle funéraire romaine : vraisemblablement originaire de la commune voisine de Baron où plusieurs tombes antiques ont été fouillées au lieu-dit Les Claparèdes, ce monument d'environ 130 centimètres sur 75 a été réemployé comme élément de maçonnerie et se trouve désormais encastré dans l'angle d'une maison face au château de Collorgues. On peut y lire « D(is) M(anibus) - Mariae - Q(uinti) Fil(iae) - Quintiae - v(iva) f(ecit) » traduit par « Aux dieux Mânes de Maria Quintia, fille de Quintius, elle a fait élever (ce monument) de son vivant ». Plusieurs stèles funéraires découvertes sur les communes de Baron et d'Aigaliers font référence à Quintius et sa fille Maria Quintia. Encastrée dans une propriété privée et non inscrite aux monuments historiques, la stèle est aujourd'hui très abîmée et les inscriptions à peine visibles.
- Empreintes préhistoriques : en bordure du chemin du Bos, une dalle calcaire porte les traces de mammifères de l'époque éocène : hyaenodon, anoplotherium et palaeotherium.
Personnalités liées à la commune
- Claude Mazauric (1932), historien. Sa famille est originaire de Collorgues : son père et ses oncles furent parmi les quarante-trois hommes du village appelés à combattre lors de la Première Guerre mondiale.
- Michel Hermet (1953), dirigeant d'entreprise, sommelier et viticulteur. Il est propriétaire de la cave de Collorgues.
- Pierre Plihon (1989), archer spécialiste de l'arc classique, a vécu à Collorgues où sa famille gère une ferme équestre.
Héraldique
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Blason
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D'azur au pal losangé d'argent et d'azur.
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Détails
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Comme de nombreuses communes gardoises, le blason de Collorgues comporte une partition losangée. Cette similitude s'explique par la mise en place de l'Armorial Général de France établi par Charles d'Hozier à la demande de Louis XIV à partir de 1696 et ce dans le but de percevoir une taxe sur les blasons. Un certain nombre de villages se sont donc vu attribuer un blason basique dont les partitions, émaux et meubles ne reflètent en rien l'histoire de la commune.
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
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