Coulonges-sur-l'Autize est une commune française, située dans le département des Deux-Sèvres en région Nouvelle-Aquitaine.
Histoire
Le village de Tourteron, en direction de Saint-Pompain, est connu à l'époque mérovingienne pour son atelier monétaire. La première citation de Coulonges...
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Coulonges-sur-l'Autize est une commune française, située dans le département des Deux-Sèvres en région Nouvelle-Aquitaine.
Histoire
Le village de Tourteron, en direction de Saint-Pompain, est connu à l'époque mérovingienne pour son atelier monétaire. La première citation de Coulonges n'apparaît qu'en 978, où il est question d'une villa Ecolonii. Simple domaine agricole hérité de l'Antiquité, cette ferme pourrait être à l'origine de l'établissement d'une communauté d'habitants. Un siècle plus tard, l'agglomération de Colongia prend naissance autour de son église et de son château.
La première mention de Coulonges-sur-l'Autize date de 1207, lorsqu'une châtellenie est signalée. Elle s'appelle au Moyen Âge Coulonges-les-Royaux, ou Coulonges-le-Royal. Les seigneurs de Coulonges, les Madaillan d'Estissac, se distinguent au service du roi, avant que Louis XI ne fasse raser le château de Jean de Madaillan d'Estissac, neveu d'Amaury d'Estissac mais chambellan de Charles de Guyenne, remplacé par un château Renaissance. En effectuant une grande chasse, le roi Louis XI, lui-même, s'installe à "Coulonges-lèz-Réaux", dans le château de Magné que le sire de Malicorne possède, le 8 septembre 1469, lors d'une réconciliation avec son frère Charles de Guyenne. Le roi y reste jusqu'au 18 septembre afin de signer un traité concernant ce sujet,.
En 1709, après une très mauvaise récolte, la période de la soudure est difficile. Ainsi, pour empêcher le grain de partir approvisionner une autre région ou l'armée, les paysans, armés pour servir dans la milice du roi, pillent les greniers royaux dans la nuit du 19 au 20 avril.
Aujourd'hui le bourg de Coulonges s'organise comme une petite ville avec trois développements d'époques différentes. Le noyau médiéval, un peu excentré, prend corps autour de l'église et de l'ancien château. Il se caractérise par une organisation concentrique avec des rues sinueuses, des maisons anciennes dont certains détails révèlent l'appartenance à l'époque médiévale. Une seconde période d'urbanisation débute au 16ᵉ siècle avec l'édification du château Renaissance et les aménagements des abords autour d'une vaste place quadrangulaire. Enfin, le 19ᵉ siècle est une époque prospère.
Cet essor économique, en liaison avec l'exploitation des fours à chaux, se traduit par le percement de routes importantes, l'installation de la voie ferrée, la construction de halles et d'un habitat cossu. Maisons bourgeoises du 19ᵉ siècle et villas du début du 20ᵉ siècle offrent au bourg une unité architecturale.
Durant la première moitié du 19ᵉ siècle, l'industrie du cuir constitue l'une des principales activités économiques de Coulonges avec l'exploitation des fours à chaux. En 1812, le maire, dans une lettre adressée au préfet, déclare treize établissements répartis principalement au lieu-dit les Tanneries, trois au lieu-dit les Crevasses et une au village de Tourteron.
Le développement de l'activité chaufournière coïncide avec l'implantation du chemin de fer, qui, en facilitant l'acheminement de la production, permet de trouver de nouveaux débouchés. La première vague de construction de fours à chaux se déroule avant 1868. Elle représente une vingtaine de fours sur le canton dont une dizaine par la société des Houillères, et induit une prospérité locale : vente de charbon des mines de Saint-Laurs et de Faymoreau pour alimenter les fours, vente de la production de la chaux, nombreux voituriers pour le transport du combustible et de la chaux, amendement des sols et meilleur rendement agricole. La seconde vague, après 1868, implante ces fours le long de la ligne de chemin de fer. L'aire de vente n'est alors plus limitée et les propriétaires Gasnault, Lavois, Lamarre et Permet peuvent exporter leur production.
Depuis 2009, la commune appartient à la communauté de communes Val de Gâtine
Toponymie
Du bas latin colonica.
Le paysan libre obtenait le droit de s'établir dans une colonica dont il était le colon.
Des colonicæ sont apparues dès le 8ᵉ siècle.
Patrimoine
Église romane Saint-Étienne
Église Saint-Etienne de Coulonges-sur-l'Autize
La partie la plus ancienne de l'église Saint-Étienne date du 12ᵉ siècle. De plan cruciforme, l'édifice se compose alors d'une nef à trois travées, couverte en berceau brisé, d'un transept et d'un chœur à travée droite, terminé par une abside semi-circulaire.
Au 15ᵉ siècle, la nef est doublée par un vaisseau au nord, les bras du transept dotés de chapelles orientées et l'abside remplacée par une travée droite. L'ensemble de ces ajouts est voûté de croisées d'ogives. Le clocher carré s'élève à la croisée du transept. À l'ouest, s'ouvre le portail principal. Il est placé entre deux colonnes supportant une corniche à modillons et arcatures, comparable à celle du chevet de l'église de Béceleuf. Les trois voussures reçoivent un décor roman : fleurs à six pétales, palmettes inversées. Un second portail est percé au sud, à l'extrémité du bras de transept. L'intérieur est d'une grande sobriété. Le décor s'applique sur les chapiteaux des colonnes, sculptés de motifs végétaux, et sur les clefs de voûte. Comme à l'église de Saint-Pompain, le mur gouttereau de la nef est renforcé par une série d'arcs formerets apposés sur la paroi. Enfin, les murs de la travée droite du chœur portent la trace de baies géminées cintrées. Actuellement murées, elles éclairaient le sanctuaire roman.
Ce bâtiment est classé Monument Historique depuis 1980.
Château Renaissance
Château Renaissance de Coulonges-sur-l'Autize
Dans le bourg médiéval, à proximité de l'église, existait un château bâti au 11ᵉ siècle au lieu-dit du Pont au Son. En 1473, après la mort de son frère Charles de Guyenne, Louis XI autorise la famille de Madaillan d'Estissac, issue de l'ancien premier chambellan du dauphin Louis, futur Louis XI mais, à cette époque-la, chambellan de Charles de Guyenne, à réédifier les châteaux de Coulonges-les-Royaux et du Bois-Pouvreau, rasés auparavant par ordre de ce même roi. En effet, le 18 septembre 1469, ce dernier signa à Coulonges un traité avec son frère cadet, selon le sujet des limites de l'apanage de Charles. Le roi ayant subi de la Ligue du Bien public en 1465 devait réduire le nombre des forteresses dans cette région, en dépit de sa fidélité, afin d'éviter le risque de révolte.
Les travaux de reconstruction débutent au 16ᵉ siècle par un pavillon carré, placé à l'intersection entre les deux ailes actuelles et s'achèvent en 1568. Le lieu a accueilli la reine Catherine de Médicis, Charles IX, Henri III et Marguerite dite "La Reine Margot" en 1569.
Certains éléments du décor architectural sont acquis à partir de 1849 par l'aquafortiste Octave de Rochebrune pour être installés et ainsi préservés dans son château de Terre Neuve à Fontenay-le-Comte.
Ce bâtiment est classé monument historique depuis 1994.
Marché couvert
Les anciennes halles seigneuriales, acquises par la municipalité en 1821, sont détruites pour laisser place à un nouvel édifice en pierre de style néo-classique. Destinée à abriter les bouchers, cette halle est datée par une inscription, figurant sur le pignon de la façade principale : « Sous le règne de NAPOLEON III, LOWASY de LONIVILLE étant préfet, PLASSIART, MAIRE, cette halle fut bâtie. 1857. » Pour accompagner le développement commercial du bourg de Coulonges, le conseil municipal vote la construction d'un nouveau marché dès 1888. La construction à charpente métallique est l'œuvre de l'architecte Pierre Mongeaud. Les éléments en fonte sont réalisés par Michelin, constructeur à Paris et la compagnie Lemaire, fondeurs à Niort. Ce marché couvert présente les avantages propres au style dit Baltard : l'ossature métallique permet de libérer l'espace intérieur, les importantes verrières apportent une grande clarté.
L'édifice, inscrit Monument Historique depuis 1996, figure parmi les cinq constructions de ce type conservées en Deux-Sèvres.
En 1967, une extension en béton est accolée. Cet espace est appelé depuis 2011 La Halle aux étoffes.
Grande cheminée de Coulonges sur l'Autize
La Grande cheminée
Située aux environs de Pilorges, c'est un des deux seuls vestiges de l'activité chaufournière.
M. Briffaud reçoit en 1869 l'autorisation préfectorale pour l'établissement d'un four annulaire au lieu-dit la Vigne Robert. Une cheminée d'usine, un logement patronal et des dépendances sont également construits. Le four de système Hoffmann est achevé juste avant la déclaration de la guerre de 1870. Armand Gasnault, repreneur de l'établissement Briffaud et Cie, le fait démolir en 1898 et remplacer par un massif de deux fours verticaux, placés un peu plus au nord, qui cessent de fonctionner dans les années 1930. Implantée à proximité de la voie ferrée, la grande cheminée de 49 mètre de haut est le seul témoin de cet établissement. Elle n'a pas été détruite pour ne pas perturber le trafic ferroviaire.
Autres centres d'intérêt
Musée du charronnage et de la tonnellerie, unique dans les Deux-Sèvres.
Ancienne voie gallo-romaine, reliant Angers à Saintes.
La rivière Autize, et son circuit cyclotouriste "La Vallée de l'Autize".
La balade d'antan, un parcours de cartes postales anciennes au coeur du bourg