Coulouvray-Boisbenâtre est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 540 habitants.
Histoire
En 1850, Coulouvray (1 505 habitants en 1846) absorbe la commune calvadosienne de Boisbenâtre (204 habitants),, au nord du territoire.
Une mentalité à part dans le Bocage au début du 20ᵉ siècle
À cette époque la commune devait sa vitalité à trois corporations d'artisans qui lui conféraient une mentalité à part. Elle était notée profondément républicaine par les services départementaux. Il y avait des chaudronniers-étameurs. Ces fondeurs itinérants, disparus dans les années 1920-1925, refaisaient à neuf les couverts qu'ils fondaient. Les sabotiers, eux, travaillaient à partir du hêtre, très présent dans la forêt avoisinante. Enfin les tailleurs de pierre (jusqu'au 18ᵉ siècle), les piqueurs de granite (piquaou) n'exploitaient que les abondantes boules de pierres grises. Quand apparut la poudre noire pour éclater les blocs, cinq importantes carrières s'ouvrirent dans la commune. Elles produisaient du beau granite pour les édifices, pierres d'angles, pourtour des fenêtres et des portes, monuments funéraires.
De véritables artistes exécutaient des travaux remarquables, par exemple les gargouilles de Notre-Dame d'Avranches, ou le chemin de croix à la Chapelle-sur-Vire. Après la guerre 1914, deux ateliers de taille sont établis avec chacun quinze tailleurs. Puis vint le grand moment du pavé de rue. Arrivent à ce moment des ouvriers tchèques, polonais, belges, espagnols. Après 1945, la reconstruction fait beaucoup appel au granite… mais finis les pavés !
Une profession très organisée
La profession très importante à la fin du 19ᵉ siècle, s'était déjà organisée. Héritiers du compagnonnage, les granitiers avaient formé un noyau syndical assez puissant pour défendre la profession et obtenir certains avantages. Les granitiers ont bénéficié de la première convention collective de France. Les patrons granitiers, nombreux, avaient formé un syndicat des entrepreneurs granitiers de Basse-Normandie dont le siège était à Vire. Patrons et délégués du syndicat ouvrier avaient établi un tarif concernant le travail du granit ou tout était prévu très précisément. L'ouvrier travaillait librement sur son morceau et savait le prix qu'il en recevrait. Ce tarif est resté en vigueur dans la profession jusqu'à l'arrivée de la réglementation horaire du travail.
Toponymie
Nom créé en 1850 par la fusion des toponymes Coulouvray et Boisbenâtre.
Attesté sous la forme Coulouvray-Boisbenâtre en 1850.
Coulouvray est attesté sous les formes Colovreio en 1184 ; Colovrei vers 1200 ; Coulouvreio en 1238 ; Colouvreio en 1260.
Le toponyme Coulouvray se serait formé à partir du latin colubra, « couleuvre », suffixé de -etum ou -acum.
Boisbenâtre est attesté sous les formes Le Bois Benastre en 1398, ecclesia de Bosco Benastre en 1412 et vers 1480, Boys Benastre vers 1480, Boisbenastre entre 1612 et 1636, Boisebenastre en 1648, Bois Benastres en 1677, Boisbenatre en 1689, Bois benatre en 1694, Bois-Benastre en 1709, Bois Benastres en 1713, Bois benatre en 1716, Bois Benastre en 1719, Bois benâtre en 1720, Bois-Benastres en 1735 et en 1763, Boisbena[tre] entre 1740 et 1756, Boisbenatre entre 1753 et 1785 et en 1793, Bois-Benatre en 1801 et en 1837.
Le toponyme Boisbenâtre est tardif, de formation romane, constitué de l'appellatif bois et du nom de famille Bénastre, soit « le bois de (la famille) Benastre »,.
Le gentilé est Coulouvréen.
Géographie
La commune est au nord-est de l'Avranchin et au nord-ouest du Mortainais, sur les hauteurs les séparant du Bocage virois. Son bourg est à 5,5 kilomètre au nord-ouest de Saint-Pois, à 9 kilomètre au sud-ouest de Saint-Sever-Calvados, à 9,5 kilomètre au nord-est de Brécey et à 12 kilomètre au sud-est de Villedieu-les-Poêles. Le territoire de Coulouvray-Boisbenâtre couvre 1 725 hectares.
Le territoire est traversé par la route départementale numéro 33, passant par le bourg et reliant Saint-Pois au sud-est à Saultchevreuil-du-Tronchet (Villedieu-les-Poêles) au nord-ouest. Elle croise dans le bourg la D 563 qui permet de rejoindre Fontenermont au nord et qui dessert les lieux-dits du sud de la commune avant de retrouver la D 33 au Ny au Jan. Partant de cette section, la D 350 permet de rejoindre Cuves vers le sud. Du carrefour du boug part la D 281 menant à Saint-Sever-Calvados au nord à travers la forêt. À l'ouest, partant de la D 33, la D 463 retrouve Saint-Laurent-de-Cuves au sud. À l'est, la D 33E2 relie le Ny au Jan au Gast. L'accès à l'A84 est à Fleury (échangeur 37) et à La Colombe (échangeur 38) à 15 kilomètre au nord-ouest, à proximité de Villedieu-les-Poêles.
Le territoire — et en particulier le bourg — est sur la ligne de partage des eaux entre la Sienne et la Sée. La partie au nord de la D 33 est dans le bassin de la Sienne qui délimite la commune au nord, alimentée par quelques courts affluents. Les eaux de la partie sud sont collectées par deux affluents de la Sée et leurs propres affluents. L'ouest est drainé par le ruisseau de Saint-Laurent — qui porte à cet endroit le nom de ruisseau du Moulin de Coulouvray —, et deux de ses affluents : le ruisseau de la Chaussée qui marque la limite ouest et le ruisseau de la Touche. La limite à l'est est matérialisée par le Glanon dont le principal affluent, le ruisseau du Grand Melon, parcourt le sud du territoire.
Le point culminant (315 mètre) se situe en limite, près du lieu-dit la Guéranterie. Le point le plus bas (130 mètre) correspond à la sortie du ruisseau de la Chaussée du territoire, au sud-ouest. La commune est bocagère.
Communes limitrophes de Coulouvray-Boisbenâtre
Boisyvon
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Fontenermont (Calvados)
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Saint-Sever-Calvados (Calvados)
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Saint-Martin-le-Bouillant
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Le Gast (Calvados)
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Saint-Laurent-de-Cuves
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Saint-Laurent-de-Cuves
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Saint-Michel-de-Montjoie (sur quelques dizaines de mètres),
Saint-Pois
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Lieux et monuments
- Église Notre-Dame (Douzième, 16ᵉ – 19ᵉ siècle).
- Château de la Tullière et sa chapelle du 16ᵉ siècle.
- Moulin de Boisbenâtre.
- Moulin de Coulouvray.