Dijon (/di.ʒɔ̃/) est une commune française, préfecture du département de la Côte-d'Or et chef-lieu de la région Bourgogne-Franche-Comté. Elle se situe entre le bassin parisien et le sillon rhodanien, sur l'axe Paris-Lyon-Méditerranée, à 310 kilomètres au sud-est de Paris et 190 kilomètres au nord de Lyon.
Ses habitants, appelés les Dijonnais, étaient au nombre de 159 106 en 2020. L'unité urbaine, qui comptabilisait pour sa part 245 895 habitants, est la première agglomération de la région en nombre d'habitants. La ville est au centre d'une intercommunalité, Dijon Métropole, comprenant 23 communes et 253 859 habitants et d'une aire d'attraction de 410 568 habitants.
Capitale historique du duché de Bourgogne, ville aux cent clochers sous l'Ancien Régime, héritière d'un riche patrimoine historique et architectural, Dijon est une cité touristique dont l'attrait est renforcé par la réputation gastronomique de la région. Le centre historique de la ville est la seconde composante des climats du vignoble de Bourgogne, inscrits depuis le 4 juillet 2015 au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Ville de congrès, la capitale bourguignonne est aussi une ville verte au secteur tertiaire important, ainsi qu'un centre économique régional au tissu diversifié, avec un pôle agroalimentaire traditionnel (moutarde de Dijon, crème de cassis de Dijon et kir, pain d'épices, chocolat Lanvin…) et un secteur pharmaceutique réputé.
Histoire
Protohistoire
Il n'existe pas de véritables travaux de fouilles archéologiques concernant la ville de Dijon. Aucun document relatif à la période néolithique n'existe alors que la période protohistorique a surtout été l'objet d'investigation à la périphérie de la ville. Un silo dans l'actuel quartier des Grésilles, du mobilier de l'âge du Bronze près du quartier des Bourroches ont cependant été retrouvés. Quelques menus objets domestiques, un fragment d'assiette décoré d'ornements géométriques incisés de l'époque hallstatienne et une pince à épiler de l'époque de La Tène III, ont été mis au jour en plein centre-ville (rue du Tillot et rue du Château). Deux ouvrages compilent les découvertes antérieures au début du 20ᵉ siècle : le Recueil d'Espérandieu (1911) et les Inscriptions antiques de la Côte-d'Or de Pierre Lejay (1889).
Le site des Lentillières a livré des traces d'habitat du néolithique ancien, dont une sépulture assimilée à celles du rubané moyen champenois. La vallée aurait en effet été investie bien avant l'époque gallo-romaine. La confluence des routes dans une vallée fertile, irriguée par le Suzon et l'Ouche, permet le développement d'un petit village.
Antiquité
La Dijon celtique Divio est la métropole méridionale des Lingons. Une route romaine passe de l'axe sud-ouest au nord-est, venant de Bibracte puis d'Autun vers Gray et l'Alsace alors qu'une autre va du sud-est au nord-ouest, de l'Italie vers le bassin parisien. Dijon est fortifié au Bas-Empire, par une enceinte protégeant une petite superficie, de 10 hectares.
Les seuls édifices romains qui subsistent sont une tour du castrum, dite « tour du petit Saint-Bénigne », et quelques pans de l'enceinte du Bas-Empire. La voie romaine Chalon-sur-Saône-Langres a été retrouvée par endroits (au parc de la Colombière où elle est visible). Elle passe à l'écart du castrum. Cette voie est souvent considérée par le public et quelques vulgarisateurs (comme l'abbé Claude Courtépée, auteur de la Description générale et particulière du duché de Bourgogne), à tort, comme étant l'une des quatre grandes voies romaines (la Voie Agrippa) citée par l'historien romain Strabon.
Deux autres voies, celle venant de la plaine de la Saône et celle menant vers l'Alsace ont été retrouvées. Les fondations du castrum, mur de dix mètres de haut, sont en partie constituées de stèles, de statues et autres pierres de remploi provenant d'une nécropole. Certaines stèles, en forme d'obélisque, livrent de précieux renseignements sur les patronymes et professions des habitants de l'époque.
Le Dijon romain possède deux nécropoles, l'une s'étendant le long de la voie Chalon-Langres, sur les quartiers actuels du Cours du Parc jusqu'à la rue de Gray, la seconde à l'ouest sur les positions des édifices de Saint-Bénigne, Saint-Philibert et Saint-Jean. Cette dernière nécropole, en usage dès le 2ᵉ siècle, continue d'être utilisée comme cimetière jusqu'à Louis XVI. Des cultes indigènes étaient mêlés à ceux des Romains : des stèles votives dédiées à Epona et Sucellos furent retrouvées, aux côtés des figures officielles : Mercure, Junon, Hercule et Apollon. La découverte en 1598 d'une inscription grecque disparue depuis, semble attester qu'un culte était rendu à Mithra.
La muraille romaine devient inutile lors de l'édification d'une nouvelle enceinte au 12ᵉ siècle, mais son tracé a toujours été conservé et connu.
Au 6ᵉ siècle Grégoire de Tours donne la première description écrite de Divio et du castrum, :
« C'est une place forte munie de murs très puissants, au milieu d'une plaine très agréable ; les terres y sont fertiles et fécondes si bien qu'après avoir passé la charrue dans les champs une seule fois, on jette les semences et qu'une grande et opulente récolte vient ensuite. Au midi, il y a la rivière de l'Ouche, qui est très riche en poissons ; du côté de l'aquilon pénètre une autre petite rivière [le Suzon] qui, entrant par une porte et coulant sous un pont, ressort par une autre porte ; après avoir arrosé le tour et l'enceinte de son onde placide, elle fait tourner, devant la porte, des moulins avec une prodigieuse vélocité. Quatre portes ont été placées aux quatre coins du monde et trente-trois tours ornent toute l'enceinte ; le mur de celle-ci a été édifié avec des pierres de taille jusqu'à une hauteur de vingt pieds et au-dessus en pierraille ; il a trente pieds de hauteur et quinze pieds de largeur. J'ignore pourquoi cette localité n'a pas été qualifiée de cité. Elle a autour d'elle des sources précieuses. Du côté de l'occident, il y a des collines très fertiles et remplies de vignes qui fournissent un si noble falerne aux habitants qu'ils dédaignent l'ascalon. Les Anciens racontent que la localité a été édifiée par l'empereur Aurélien. »
Grégoire de Tours indique donc que l'enceinte possède trente-trois tours dont une, en partie conservée, reste visible au 15 de la rue Charrue, dans une petite cour. Les quatre portes sont : la Porte aux lions, la Porte du côté de Saint-Médard, la Porte du vieux château et la Porte au-dessus du Bourg. L'épaisseur de la muraille, loin d'atteindre 15 pieds (4,50 mètre) comme l'affirme Grégoire de Tours, ne semble pas avoir dépassé 2 mètres,.
Cette enceinte est reproduite dans les plans du 17ᵉ siècle, or, deux portes seulement ont été retrouvées : la Porte Vacange rue Chabot-Charny et celle de la rue Porte-aux-Lions. La tour du petit Saint-Bénigne, située entre la rue Amiral-Roussin et la rue Charrue, devint au 15ᵉ siècle un lieu de culte dédié au saint, qui est supposé y avoir été emprisonné. On a retrouvé les traces d'un moulin au niveau de la rue des Bons-Enfants. Un temple (le seul de la ville) est mis au jour lors de la destruction, au début du 19ᵉ siècle, de la Sainte-Chapelle qui jouxtait le palais des ducs de Bourgogne (actuelle place de la Sainte-Chapelle).
Le Dijon médiéval
Les évêques de Langres établissent temporairement leur résidence à Dijon après le sac de Langres par les Vandales entre 407 et 411. Leur influence permet l'édification d'édifices religieux et notamment d'un groupe cathédral composé de trois bâtiments : Saint-Étienne, Sainte-Marie et Saint-Vincent. Selon la tradition, deux basiliques sont ensuite élevées par saint Urbain (actuelle église Saint-Jean).
Dijon est ensuite occupé par les Burgondes qui sont défaits par Clovis en 500 ou 501. Les Arabes l'envahissent en 725 alors que les Normands n'y parviennent pas en 887. C'est à cette époque qu'apparaissent les premiers comtes de Dijon, Aimar, Eliran, Raoul issus de la maison robertienne. En 1002, l'abbé Guillaume de Volpiano entreprend de reconstruire l'abbatiale Saint-Bénigne et son abbaye (actuel Musée archéologique de Dijon). Il fait élever dans l'abbaye une rotonde abritant le tombeau de l'évangélisateur de la Bourgogne, saint Bénigne. De ce monument, détruit en 1793, subsiste l'étage inférieur, dit la crypte.
Au début du 11ᵉ siècle, Dijon est composé d'une ville forte enclose de murs gallo-romains, restes de l'ancien castrum de Dijon, et d'un bourg s'étendant jusqu'à l'abbaye Saint-Bénigne. Autour, des petits hameaux, Dompierre, Trimolois, Charencey, Bussy et Prouhaut, disparus depuis, ceinturent la ville. Les ducs de Dijon règnent alors sur la région. En 1015, le roi Robert II essaye de conquérir le Dijonnais : il s'attaque d'abord au village de Mirebeau-sur-Bèze et sa région puis vient mettre le siège devant le castrum de Dijon. Mais, devant la vigoureuse résistance de l'évêque de Langres, Brunon de Roucy, soutenu par l'abbé de Cluny et le comte de la ville, il renonce à donner l'assaut. Dès l'année suivante, la mort de l'évêque lui permet de négocier avec son successeur, Lambert de Vignory, la cession du comté de Dijon au roi de France, en 1016. La ville rejoint le duché de Bourgogne et en devient la capitale. À la mort du roi de France en 1031, son fils Henri premier renonce à la Bourgogne et cède en apanage Dijon et le duché de Bourgogne à son frère Robert premier. Cela marque le début de trois siècles de règne capétien à Dijon.
Le 28 juin 1137, un grand incendie réduit Dijon en cendres. Les ducs reconstruisent alors une enceinte, beaucoup plus large que la précédente, qui abrite la cité jusqu'au 18ᵉ siècle. À la fin du 12ᵉ siècle et au 13ᵉ siècle, Dijon s'orne de monuments de valeur : la Sainte-Chapelle, l'Hôpital général de Dijon, l'église Notre-Dame, etc. Auprès de chaque porte se développent de petits bourgs même si la ville ne grossit jamais plus que les limites de son enceinte. Les ducs possèdent un château, à l'emplacement de l'actuelle mairie de Dijon, et y exercent avant tout un pouvoir de justice. En 1183 le duc Hugues III permet la rédaction d'une charte de commune, conservée aux Archives municipales. Grâce à cette charte, qui fut beaucoup copiée dans d'autres villes de Bourgogne, les ducs s'enrichissent.
La Sainte-Chapelle doit son édification à un vœu fait par le duc Hugues III. Pris dans une tempête alors qu'il se rend en Terre sainte, il promet de construire près de son palais une église dédiée à la Vierge et à saint Jean l'Évangéliste. La construction commence en 1172. La dédicace n'a toutefois lieu qu'en 1500.
Dijon et le duché de Bourgogne
Dijon connaît une période brillante sous les quatre ducs Valois de Bourgogne, qui règnent de 1363 à 1477. Elle est la capitale du duché de Bourgogne, ensemble d'États qui s'étendent jusqu'aux Pays-Bas. Centré sur ce duché, l'État bourguignon s'étend alors, pendant plus d'un siècle (1363-1477), par héritages et mariages jusqu'en Picardie, Champagne, Pays-Bas bourguignons, Belgique, Germanie, duché de Luxembourg, Alsace, comté de Flandre et Suisse.
Le duc Philippe le Hardi (1364-1404) est le premier duc de la dynastie des Valois et prend possession de Dijon, sur ordre du roi, en 1363. Il fonde à Dijon sa nécropole dynastique, la chartreuse de Champmol, dont il fait un foyer d'art. Jean sans Peur (1404-1419) lui succède. Le duc Philippe le Bon (1419-1467) reconstruit l'hôtel ducal et institue en 1432 la chapelle de son palais comme siège de l'ordre de la Toison d'or. Pourtant, Dijon n'est pas une ville populeuse ; encore rurale et en raison des épidémies, elle ne compte que 13 000 habitants en 1474. Le duc Charles le Téméraire (1467-1477), qui vit peu à Dijon, échoue dans sa lutte contre le roi de France et meurt à la bataille de Nancy contre le duc de Lorraine René II, allié à Louis XI. Le puissant État bourguignon s'effondre alors, permettant à Louis XI d'annexer le duché le 19 janvier 1477.
Dijon dans le royaume de France
En dépit de quelques révoltes contre le roi, Dijon s'est soumis à son autorité. Louis XI ordonne le transfert à Dijon du parlement de Bourgogne, qui se trouvait à Beaune. Il fait aussi construire à Dijon un château, à l'emplacement de l'actuelle place Grangier, pour surveiller les habitants. Lors d'une visite à Dijon le 31 juillet 1479, le roi confirme solennellement les privilèges de la ville, dans l'église Saint-Bénigne de Dijon. La duchesse Marie de Bourgogne (1457-1482), alors âgée de vingt ans et fille unique du duc Charles le Téméraire, épouse Maximilien premier du Saint-Empire, auquel elle apporte le comté de Bourgogne et les possessions des Flandres. Le traité de Senlis de 1493 divise les deux Bourgognes et Dijon devient une ville-frontière. En 1513, l'empereur Maximilien espère récupérer le duché de Bourgogne en envoyant une troupe formée de 14 000 hommes des corps francs suisses, 5 000 Allemands et 2 000 Francs-Comtois assiéger Dijon. Le gouverneur Louis II de La Trémoille, qui a été envoyé pour défendre la ville, ne peut faire partir les assiégeants qu'en jouant habilement des dissensions entre Suisses et Allemands et en promettant 400 000 écus dont seulement une partie sera payée. Les Suisses lèvent le siège le 13 septembre. Les Dijonnais ayant prié avec ferveur pour leur délivrance, le départ des assiégeants est attribué par beaucoup à l'intercession de la Vierge, dont une statue, Notre-Dame de Bon-Espoir, conservée à l'église Notre-Dame, a été portée en procession. Ces événements ont prouvé la fermeté du sentiment des Dijonnais d'appartenir à la France. Après cet événement, l'enceinte est renforcée par l'édification des bastions Saint-Pierre (1515), Guise (1547) et Saint-Nicolas (1558). La bourgeoisie se développe par ailleurs, comme en témoignent les nombreux hôtels et maisons encore visibles. Au 16ᵉ siècle, la ville s'embellit avec le style de la Renaissance italienne importée par Hugues Sambin.
Dijon sous l'Ancien Régime
Le parlement de Bourgogne, transféré de l'Hôtel des ducs de Bourgogne de Beaune à Dijon, fait de la cité une ville parlementaire, où la noblesse de robe édifie des hôtels particuliers. Dijon subit des troubles religieux, de 1530 à 1595. Après la Contre-Réforme, de nouvelles églises et chapelles de monastères sont construites. Un roi de France, François premier ou Henri IV, aurait qualifié Dijon de « ville aux cent clochers »,, en raison de la multiplication des institutions religieuses (Jésuites, Minimes, Carmélites, Jacobines, Ursulines principalement). Après le rattachement de la Franche-Comté au royaume en 1678, Dijon, perdant son statut de ville frontière, peut à nouveau s'agrandir. Sous l'administration des princes de Condé et gouverneurs de Bourgogne, la ville se transforme. Une place Royale, actuelle place de la Libération, est aménagée devant l'ancien palais des ducs de Bourgogne ; elle est conçue comme un écrin pour une statue équestre de Louis XIV, fondue en 1690, mais qui ne fut mise en place qu'en 1725, tant son transport fut difficile. Le palais des ducs, devenu logis du Roi, est lui-même agrandi et transformé en palais des ducs et des États de Bourgogne. La rue Condé, actuelle rue de la Liberté, est percée. Les princes de Condé créent le vaste parc de la Colombière et le castel de la Colombière reliés à la ville par une avenue plantée d'arbres, le cours du Parc. Cette prospérité se poursuit au 18ᵉ siècle. Dijon accueille en 1722 une faculté de droit, puis l'Académie en 1725, qui remet à Jean-Jacques Rousseau le premier prix du concours pour son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes en 1750. Les Collèges de Médecine sont particulièrement réputés dès 1755. Avec une population de 22 000 à 23 000 habitants, Dijon est une ville moyenne dans le royaume. L'administration municipale repose sur des Municipaux élus et mandatés par l'arrêt du Conseil d'État du 20 avril 1668 qui fixe la constitution de la Chambre ; pour Pierre Gras, Dijon est l'exemple de municipalité parlementaire de province. En 1731, le pape Clément XII répond positivement aux requêtes séculaires des Dijonnais qui désiraient avoir leur propre évêque. La ville devient le siège d'un petit évêché entre ceux de Langres, Autun et Besançon. Le premier jardin botanique est créé en 1760. En 1766 est instituée une École de dessin ; en 1787 est fondé l'établissement qui deviendra musée des Beaux-Arts. L'industrie de l'époque (draperie, soierie, filatures diverses) ne s'implante néanmoins que difficilement.
Dijon sous la Révolution
Avant la Révolution française, Dijon est une ville où réside le gouverneur de Bourgogne, le prince de Condé, et où se tiennent régulièrement les sessions des États de Bourgogne. Le parlement de Bourgogne suscite la présence d'une noblesse de robe influente et fortunée. Des institutions comme les facultés, l'académie, l'école de dessin contribuent aussi à l'activité intellectuelle.
Aussi, en 1789, Dijon passe du rang de capitale provinciale à celui de chef-lieu de département. Le 15 juillet 1789, des émeutiers prennent le château ainsi que la tour Saint-Nicolas, sans lien direct avec les événements de Paris.
Plusieurs monuments remarquables sont détruits : la chartreuse de Champmol, la rotonde de Saint-Bénigne, une partie du château de Montmusard ; d'autres sont endommagés, comme les églises Saint-Bénigne et Notre-Dame, dont les portails sont martelés. Les monastères et couvents sont vendus ou démolis. La Sainte-Chapelle disparaît en 1802. La statue en bronze de Louis XIV qui ornait la place Royale est brisée en 1792 ; son métal sert à fabriquer de la monnaie ou des canons. La guillotine fonctionne un moment place du Morimont, actuelle place Émile-Zola.
Dijon au 19ᵉ siècle
En 1804, le lycée et l'École de droit sont créés, puis en 1808 les facultés de Lettres, Sciences, Droit et Médecine. En 1814, les Alliés, qui combattent Napoléon, entrent à Dijon et occupent la ville.
L'exploitation du charbon et du fer au Creusot, l'achèvement du canal de Bourgogne et du port du canal de Dijon en 1833 rendent à Dijon une certaine importance économique. Le quartier Saint-Bernard est créé en dehors des remparts. En 1840, le réseau d'alimentation en eau dessiné et mis en œuvre par l'ingénieur Henry Darcy est inauguré sous l'administration du préfet Chaper pour lutter contre l'insalubrité ; l'hygiène permet alors à Dijon de prospérer davantage (voir Jardin Darcy).
Dans les années 1840, le maire Victor Dumay, son conseil municipal et l'ingénieur Henry Darcy soutiennent avec succès le tracé par Dijon de la ligne de chemin de fer Paris-Lyon-Marseille. La section de Tonnerre à Dijon est inaugurée le Premier juin 1851 par le prince Louis-Napoléon Bonaparte. Dès lors, Dijon se développe rapidement : le quartier de la gare se peuple et les faubourgs voisins se construisent. Napoléon III fait une visite à Dijon, avec l'impératrice Eugénie, les 23 et 24 août 1860.
En 1866, sur concours, un projet de plan d'urbanisme, inspiré de ce que réalise Haussman à Paris, est proposé par l'architecte Henri Degré et les géomètres Jetot et Bachet puis adopté malgré des réticences. Dijon compte 42 000 habitants en 1872, l'accroissement moyen étant estimé à 1,5 % entre 1801 et 1872. Il passe ensuite à 3,6 % entre 1872 et 1975.
Durant la guerre franco-allemande de 1870, trois batailles se déroulent à Dijon. Le 30 octobre 1870, soldats et mobilisés tentent de défendre la ville contre les Prussiens. Sans artillerie, ils doivent se rendre à la fin de la journée. Le 26 novembre 1870, Garibaldi, à la tête de « l'armée des Vosges », ne peut reprendre Dijon et doit faire retraite. Mais, le 23 janvier 1871, les Français remportent une victoire contre les Allemands, et un drapeau poméranien est même conquis. La place du Trente-Octobre et l'avenue du Drapeau rappellent ces faits d'armes. Malgré tout, Dijon est occupée par l'armée allemande, pendant environ huit mois. En 1899, la ville reçoit la Légion d'honneur pour sa résistance en octobre 1870.
Après la guerre, la place de Dijon retrouve un rôle stratégique : des casernes et un arsenal sont édifiés, un ensemble de six forts est construit dans le cadre du système Séré de Rivières. De 1850 à 1900, grâce à l'exode rural, Dijon passe de 30 000 à 70 000 habitants. La ville se développe en rasant ses remparts, remplacés par de grands boulevards. Après de nombreuses polémiques, le château construit par Louis XI est détruit de 1891 à 1897. De multiples équipements publics et privés sont réalisés : lycée Carnot, École normale, groupe scolaire, cimetière, grands magasins comme la « Ménagère » rue de la Liberté, qui ouvre en 1897, grands hôtels, lieux de culte. Dans les faubourgs s'élèvent des usines : celle des biscuits Pernot, celle des clés à molettes Lachèze, ou encore l'usine Terrot en 1887... La ville est desservie par des lignes de chemin de fer secondaire, celui des chemins de fer départementaux de la Côte-d'Or, dès 1888, et un réseau de tramway urbain.
Dijon dans la première moitié du 20ᵉ siècle
L'arrivée en 1904 d'une majorité radicale, socialiste et anticléricale menée par Henri Barabant est marquée par une campagne de « laïcisation des rues ». Par exemple, la place Saint-Pierre (aujourd'hui place Wilson), la rue Sainte-Anne, la place Saint-Bernard, sont nommées respectivement place du Peuple, rue du Chevalier de La Barre, place Étienne Dolet. Ces rues reprendront leur ancien nom quelques dizaines d'années plus tard.
La Première Guerre mondiale ne cause pas de dommage architectural à Dijon qui participe par son industrie alimentaire et métallurgique à l'effort de guerre, sous la houlette de son maire Charles Dumont. Sous Gaston Gérard, maire de 1919 à 1935, la ville reprend son essor. L'entre-deux-guerres est marqué par l'urbanisation de quartiers résidentiels, comme celui du Val d'Or, ou de la Maladière, dans lequel s'élève la vaste église du Sacré-Cœur. La municipalité Gaston Gérard crée un parc des sports à Montmuzard. Occupée le 17 juin 1940 par l'armée allemande du Troisième Reich, Dijon est libérée par les troupes françaises le 11 septembre 1944 et sort de l'épreuve sans autre destruction que celle de la gare.
Depuis 1945
Après la guerre, la population est restée stable, aux alentours de 100 000 habitants. Dijon est globalement une ville tertiaire et le milieu social est dominé par les cadres moyens et les employés. La classe moyenne se développe rapidement, passant de 34,3 % des actifs en 1954 à 40,2 % en 1975. Le chanoine Kir, maire de Dijon de 1945 à 1968, dote la ville d'un lac artificiel inauguré en 1964.
Un évènement inédit se déroule le 23 décembre 1951: à l'initiative du clergé local une effigie du Père Noël est pendue aux grilles de la cathédrale Sainte-Bénigne et brûlée devant 250 enfants venus des patronages .Le porte parole de l'épiscopat justifie cet autodafé par le paganisme du personnage .Les catholiques traditionalistes approuvent cette action qui prend vite une dimension régionale , puis nationale. La presse s'en fait l'écho et l'anthropologue Claude Levi-Strauss publie dans la revue Les Temps modernes une analyse intitulée :" Le Père Noël supplicié". La municipalité réagit très rapidement : le chanoine Kir , maire de Dijon et appartenant au clergé séculier, fait hisser sur le toit de la mairie le 24 décembre un sapeur-pompier avec une barbe postiche qui salue la foule .Le symbole est clair: la mairie veut signifier que le Père Noël n'est pas mort et que l'Hôtel de ville défendra , lieu de laïcité, une tradition populaire face à un clergé traditionaliste. Ce geste d'un pompier déguisé en Père Noël hissé sur le toit de la mairie devant la foule le 24 décembre perdurera pendant plusieurs années à Dijon.
La municipalité multiplie les bâtiments de service public comme, en 1962, l'hôpital du Bocage. À partir de 1957 se crée également, à l'initiative du recteur Marcel Bouchard, un vaste campus universitaire à Montmuzard, sur près de cent hectares. Avec l'essor économique des Trente Glorieuses, la surface urbanisée de l'agglomération double afin de répondre à la pénurie de logements. Le quartier des Grésilles, la ZUP de la Fontaine-d'Ouche sont aménagés et les municipalités satellites comme Quetigny ou Chevigny-Saint-Sauveur s'accroissent. En 1971 est élu le gaulliste Robert Poujade, qui assure son mandat durant trente ans, jusqu'en 2001.
En 1977, le quotidien Les Échos récompense Dijon du titre de première ville écologique avec l'aménagement en 1975 notamment du parc de la Combe à la serpent, le plus étendu de la ville.
Dernière grande réalisation de la municipalité Poujade, l'auditorium de Dijon est inauguré le 20 juin 1998.
Le 18 mars 2001, le candidat de gauche François Rebsamen est élu maire de Dijon. Il est depuis maire en continu, sauf d'avril 2014 à août 2015 où il cesse d'être maire afin d'assumer les fonctions de Ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social sous les premier et second gouvernements Manuel Valls. Durant cette période, le maire est son premier adjoint Alain Millot. Celui-ci étant mort de maladie en juillet 2015, François Rebsamen revient occuper le poste de maire, qu'il conserve depuis.
La construction de la Tour Elithis, premier bâtiment à énergie positive de France, est achevée en 2009. Le nouveau tramway de Dijon est mis en service fin 2012.
Du 12 au 16 juin 2020 ont lieu des événements inédits dans l'histoire de la ville, bien que précédés par des incidents similaires mais de moindre ampleur à Nice, Rouen et Troyes. Par le biais d'appels lancés sur les réseaux sociaux, des membres de la communauté tchétchène de France viennent de tout l'Hexagone à Dijon, après l'agression d'un jeune Tchétchène qu'ils imputent à des dealers maghrébins du quartier des Grésilles, ce qui amène plusieurs dizaines de Tchétchènes, estimés autour de 150, à mener une expédition punitive contre l'ensemble du quartier et des Maghrébins qui y habitent, provoquant 3 nuits de violences urbaines parfois avec des armes de guerre, puis une dernière nuit de violence dans le quartier du Mail à Chenôve, laissant 20 blessés dont un par balles,. Le 17 juin, l'imam de Quetigny Mohamed Ateb parvient à réunir des représentants des deux communautés et les persuade de mettre en place un « armistice » entre leurs communautés. Les pouvoirs publics sont critiqués par les habitants des Grésilles qui leur reprochent d'avoir attendu trois jours avant d'agir. Se défendant de tout laxisme, les autorités évoquent des effectifs policiers insuffisants avant l'apport de renforts qui ont sécurisé la ville. Huit Tchétchènes sont mis en examen pour association de malfaiteurs et violences aggravées, et six autres personnes sont placées en garde à vue.
Toponymie
Origine et sens du nom
L'origine et le sens du nom de Dijon ont été très débattus. Le castrum antique (castrum de Dijon) est, selon les spécialistes, « un marché sacré » que désignerait le nom de *Divio. En effet, ce nom est attesté sous les formes locus Divionensis au 6ᵉ siècle et chez Grégoire de Tours qui mentionne le Divionense castrum, puis Divione, Digum au 13ᵉ siècle. En latin médiéval, la ville est appelée généralement Divio (génitif : Divionis).
Pierre Gras, ancien conservateur en chef de la Bibliothèque municipale de Dijon, propose de manière conjecturelle un *Devomagus ou *Diviomagus composé du gaulois magos (en vieil irlandais : mag, « plaine »), latinisé en magus signifiant « champ » ou « marché » et de divio, signifiant « sacré ». La terminaison « -on » est parfois issue d'une évolution de -magus (par exemple : Noyon provient de Noviomagus, Chassenon de Cassinomagus). Cependant, Albert Dauzat et Charles Rostaing, se basant sur les formes anciennes, y voient le suffixe -onem et citent comme homonyme Divion (commune du Pas-de-Calais). Le nom de Dijon est donc issu d'une latinisation du suffixe indigène -o.
Ce nom celtique daterait seulement de l'époque romaine, de la même manière qu'Autun prit à l'époque de la conquête romaine, le nom d'Augustodunum. Pour Gérard Taverdet, professeur de linguistique à l'université de Bourgogne, le nom Divio (ou Dibio parfois) se serait d'abord appliqué au Suzon, rivière locale, c'est-à-dire « la rivière claire » ou « la rivière sacrée » et serait ensuite devenu celui de la ville selon un processus fréquent en toponymie.
En fin de compte, seule la racine gauloise divo- (« divin ») est assurée. Ce mot est un proche parent du mot latin deus (« dieu »), et de divinus (« divin »). Le mot gaulois devait être devos (lire dēuos), bien attesté dans l'anthroponymie indigène : Devorix, Devonia, Deviatis, etc., ainsi que dans des hydronymes caractéristiques Deva, Diva (la Dives) ; Devona, Divona (la Divonne, la Dionne). Le terme gaulois divona est d'ailleurs expliqué par Ausone : « Divona Celtarum lingua fons addite divis ». La variante divo- de devo- est sans doute due à l'influence latine sans qu'on puisse exclure un thème indigène *diuo-. *Dēuo- se perpétue en vieil irlandais (dia), en vieux gallois (duiu), en vieux cornique (duy), et en breton (doue : « dieu »).
Périphrases désignant la ville
- « La capitale des ducs de Bourgogne » (en référence à la capitale de l'État de Bourgogne dirigé par les ducs) ;
- « La cité des Ducs » (en référence aux ducs de Bourgogne) ;
- « La ville aux cent clochers » (en référence au nombre important d'édifices religieux dans la ville) ;
- « La Belle endormie » (expression utilisée à la fin du 20ᵉ siècle).
Culture locale et patrimoine
Dijon dispose de l'un des premiers secteurs sauvegardés de France, d'une superficie de 97 hectares, comportant des monuments classés et remarquablement conservés. Reconnu internationalement, son patrimoine s'est bâti au fil des siècles, et continue de se construire de nos jours, avec des édifices publics comme le Zénith ou l'Auditorium ou des bâtiments de haute technologie comme la tour Elithis. Le « vieux Dijon » ou centre historique comporte d'innombrables maisons anciennes, hôtels parlementaires, maisons bourgeoises mais aussi demeures plus modestes, qui donnent leur charme aux rues du centre-ville. Pour la plupart, ces monuments datent du Moyen Âge. Des réalisations du 19ᵉ siècle, de type « hausmannien », complètent ce patrimoine dijonnais.
La création d'un secteur sauvegardé, la réfection progressive de la plupart des demeures historiques et le développement d'une zone piétonne en constante extension depuis les années 1970, permettent aux Dijonnais comme aux visiteurs de profiter de ce riche patrimoine qui s'intègre dans un tourisme départemental et régional, autour du vin et de l'héritage médiéval.
Les symboles de Dijon
Plusieurs symboles caractérisent la ville de Dijon, le plus connu étant la chouette, sculpture en pierre réalisée à une époque incertaine, qui se trouve sur un contrefort d'une chapelle de l'église Notre-Dame. La coutume, à Dijon, est de caresser cette sculpture en faisant un vœu.
Architecture
La diversité architecturale de Dijon est le fruit d'une longue histoire. La ville compte ainsi en son centre des rues bordées d'édifices médiévaux ayant évolué au sein des anciennes limites du castrum de Dijon d'héritage romain. La ville a ensuite manqué d'espace et, après la destruction des remparts, de nouveaux quartiers sont apparus.
L'architecture religieuse est également très représentée. Dijon aurait été surnommée la « ville aux cent clochers » par un roi de France, François premier ou Henri IV ; cette expression est encore utilisée occasionnellement. En effet, les édifices religieux ponctuent le centre-ville. Le monument le plus représentatif du Moyen Âge à Dijon était l'abbatiale de Saint-Bénigne, reconstruite à partir de 1001 par Guillaume de Volpiano. De la rotonde romane à trois étages, détruite en 1793, il subsiste le niveau inférieur restauré dans les années 1860 et appelé crypte de Saint-Bénigne. L'unique édifice religieux d'époque romane, demeuré presque intact à Dijon, est l'église Saint-Philibert. L'église Notre-Dame, du 13ᵉ siècle, est représentative du gothique bourguignon. Une œuvre plus tardive du gothique est celle réalisée par Claus Sluter au portail de l'église de la chartreuse de Champmol et au puits de Moïse. L'architecture civile du Moyen Âge est représentée par l'ancien hôtel ducal, reconstruit par Philippe le Bon, dominé par la tour Philippe le Bon, et par les nombreuses maisons médiévales à colombages et les hôtels particuliers de riches bourgeois.
L'architecture flamande et italienne inspire ensuite les artistes dijonnais. Hugues Sambin interprète à Dijon le style de la Renaissance italienne. L'église Saint-Michel est reconstruite à partir de 1499 et sa façade est typique du style Renaissance. Au 17ᵉ siècle et au 18ᵉ siècle, deux grands architectes de cour, Jules Hardouin-Mansart, puis Jacques V Gabriel, redessinent une partie du centre de la ville. Le premier crée la place Royale, devant l'ancien palais des ducs, qu'il remodèle. Gabriel poursuit cette œuvre. Les hôtels privés témoignent de l'architecture des 17ᵉ et 18ᵉ siècles, comme l'hôtel de Vogüé (1610), l'hôtel Chartraire de Montigny ou l'hôtel Bouhier de Lantenay (actuellement la préfecture).
Dijon a été profondément marqué par l'architecture du 19ᵉ siècle. Le néoclassicisme est représenté par le théâtre, commencé sous l'Empire et achevé en 1828, d'après les plans de Jacques Cellerier. Le marché couvert, datant de 1873-1875, est un exemple d'architecture métallique. Des quartiers présentent une architecture « hausmannienne », comme la place Darcy et les rues adjacentes, ou ceux longés par les grands boulevards comme le boulevard de Brosses, la rue Devosge, le boulevard Carnot, la place Wilson. La synagogue a été bâtie de 1873 à 1879 ; le temple protestant de 1896 à 1898. Enfin, Dijon possède des édifices notables récents, comme l'église du Sacré-Cœur, de style romano-byzantin, élevée de 1933 à 1938, l'église Sainte-Bernadette, bâtie en béton, plastique et aluminium de 1959 à 1964, le palais des congrès et le palais des sports.
En 2005, le label « Patrimoine du 20ᵉ siècle » a été attribué à dix édifices bourguignons dont deux à Dijon : la villa Messner datant de 1912-1913 réalisée rue Parmentier par Joseph Jardel, et l'église Sainte-Bernadette datant de 1960-1964 dont l'architecte est Joseph Belmont. L'église, située dans le quartier des Grésilles, constitue l'un des premiers exemples d'architecture religieuse après le concile de Vatican II. Enfin, Dijon possède des bâtiments modernes construits par des architectes de renom. Le palais des Congrès et des Expositions de 1955, l'auditorium réalisé en 1998 par l'Arquitectonica Miami, et la tour Elithis élevée en 2009 par Arte-Charpentier. Des projets futurs, concernant surtout le quartier Clemenceau, sont également marqués par l'architecture contemporaine. Le siège du nouveau rectorat (Marbotte Plaza) est signé Rudy Ricciotti. Ces réalisations sont avant tout écologiques et utilisent des matériaux durables.
Le palais des ducs et des États de Bourgogne abrite depuis 1787 le musée des Beaux-Arts. Au 19ᵉ siècle, l'hôtel de ville s'y est également installé. Face au palais s'étend la place de la Libération en forme d'hémicycle, conçue par Jules Hardouin-Mansart de 1686 à 1689. Elle a été rénovée en 2006 : les pavés ont été remplacés par des dalles de pierre et trois fontaines, constituées de jets d'eau et de lumière, ont été mises en place. Le palais témoigne du passé de Dijon sous les ducs. Il comprend : la tour de Bar, ancienne tour de Brancion construite par Philippe le Hardi en 1365 ; les cuisines ducales, construites par Philippe le Bon en 1433 ; la tour Philippe le Bon, initialement tour de la Terrasse, qui date de 1455, qui servait de tour de guet et d'habitation, et dont l'escalier compte 316 marches.
La cathédrale Saint-Bénigne, construite aux 13ᵉ et 14ᵉ siècles, abrite dans sa crypte, seul vestige d'une rotonde romane détruite en 1792, les vestiges du tombeau du martyr éponyme, évangélisateur de la Bourgogne. L'édifice, autrefois église abbatiale de l'abbaye Saint-Bénigne, était entouré de bâtiments dont subsiste l'ancien dortoir des bénédictins, où se trouve maintenant le musée archéologique.
L'église Saint-Philibert de Dijon est située à quelques pas au sud-est de la cathédrale Saint-Bénigne. Elle est reconnaissable par son clocher en pierre. Elle a servi au 19ᵉ siècle d'entrepôt à sel, qui ronge depuis la pierre de l'édifice. En très mauvais état structurel, elle a été fermée de 1979 à 2011.
L'église Notre-Dame, du 13ᵉ siècle, chef-d'œuvre du gothique bourguignon, est unique dans l'architecture gothique française. Elle abrite la statue de Notre-Dame de Bon-Espoir. Sa façade occidentale est ornée de nombreuses gargouilles décoratives restituées au 19ᵉ siècle par sept sculpteurs parisiens. L'amorce de sa tour sud supporte le Jacquemart, horloge à quatre automates. La chapelle de l'Assomption toute proche s'orne de l'Assomption de Jean Dubois, mais n'est pas ouverte au public. Les Dijonnais ont coutume de caresser la chouette sculptée sur le contrefort d'une chapelle de Notre-Dame. Selon la légende, une caresse de la main gauche, côté cœur, porterait bonheur.
Palais et hôtels particuliers de Dijon
Hormis le célèbre palais des ducs et des États de Bourgogne qui abrite de nos jours le musée des Beaux-Arts et l'hôtel de ville, il existe à Dijon un palais de Justice, ancien parlement de Bourgogne. Sa construction, commencée en 1518, s'est achevée en 1522. L'édifice abrite actuellement la cour d'appel. Les autres juridictions ont été transférées dans le bâtiment contemporain de la cité judiciaire, boulevard Clemenceau.
L'ancien palais abbatial de Saint-Bénigne est un palais inachevé dont seule l'aile gauche a été réalisée de 1767 à 1770 par Claude Saint-Père. De style néoclassique, cet édifice est ensuite devenu un palais épiscopal puis l'école nationale des Beaux-Arts de Dijon : ENSA Dijon Art & Design.
Les hôtels particuliers de Dijon représentent quatre siècles d'évolution de l'architecture et témoignent de la présence d'une aristocratie, d'une grande bourgeoisie et d'une noblesse parlementaire, du Moyen Âge à la Révolution. Plus d'une centaine d'hôtels particuliers remarquables ont été construits à Dijon du 15ᵉ siècle à la Révolution par de grandes familles parlementaires ou bourgeoises. La plupart de ces demeures qui s'élèvent toutes au centre-ville, sont concentrées principalement autour du palais des ducs et des États de Bourgogne et du palais de Justice. La Renaissance a marqué de son style deux types de bâtiments, des hôtels particuliers et de grandes maisons bourgeoises. Au 17ᵉ siècle, le modèle de l'hôtel entre cour et jardin, en vogue à Paris, s'impose peu à peu à Dijon. Enfin, le classicisme met en scène une architecture de symétrie et de mesure. Les salons ouvrent sur des jardins en parterres à la française. Ce style s'impose à Dijon pendant deux siècles pendant lesquels beaucoup d'hôtels particuliers sont construits.
Parmi ces hôtels particuliers de Dijon les plus connus :
Liste des hôtels particuliers de Dijon
- Hôtel de l'Académie de Dijon
- Hôtel Arviset Jehannin de Chamblanc
- Hôtel Aubriot
- Hôtel des Barres
- Hôtel Bénigne Le Compasseur
- Hôtel Bénigne Malyon
- Hôtel de Berbis
- Grand hôtel Berbisey
- Petit hôtel Berbisey
- Hôtel Bouhier de Lantenay
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- Petit hôtel Bouhier
- Hôtel Bouhier de Savigny
- Hôtel de Bretagne
- Hôtel de Bretagne-Blancey
- Hôtel Brûlart
- Hôtel Buffon
- Hôtel Burteur
- Hôtel Caristie
- Maison des Cariatides
- Hôtel Chambellan
- Hôtel Chartraire de Montigny
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- Hôtel de Cirey ou de Frantin
- Hôtel Coeurderoy
- Hôtel du Commandant militaire
- Hôtel de la Croix-de-Fer
- Hôtel Févret de Saint-Mesmin
- Hôtel Fleutelot de Beneuvre
- Hôtel de Frasans
- Logis des Frémyot
- Hôtel Fyot-de-Mimeure
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- Hôtel des Godrans
- Hôtel Grasset
- Hôtel Guyton de Morveau
- Hôtel de Laloge
- Hôtel Legouz de Gerland
- Hôtel Lemullier de Bressey
- Hôtel Lantin
- Hôtel de la Mare
- Hôtel de Migieu
- Maison Millière
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- Maison Maillard
- Hôtel Morel Sauvegrain
- Hôtel Catin de Richemont
- Hôtel Perreney de Baleure
- Hôtel Rolin
- Hôtel de Sassenay
- Hôtel de Talmay
- Hôtel de Vienne
- Hôtel de Vogüé
- Hôtel Maleteste
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- Hôtel Gauthier
- Hôtel de Gissey
- Hôtel Gruère
- Hôtel Berbis de Longecourt
- Hôtel Montillet
- Hôtel Patarin
- Hôtel Pouffier
- Hôtel Petit de Ruffey
- Hôtel Thomas Berbisey
- Hôtel de Thianges
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- Hôtel des Griffons
- Hôtel de Saulx
- Hôtel Rigoley de Chevigny
- Hôtel de Noident
- Hôtel Saint-Père
- Hôtel Lebault
- Hôtel d'Esterno
- Hôtel Esmonin de Dampierre
- Hôtel Nicaise
- Hôtel de Saint-Seine
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Monuments et lieux touristiques principaux
Monuments et lieux touristiques :
- Du castrum de Dijon (3ᵉ siècle) ne subsiste que la tour dite du Petit Saint-Bénigne. Des panneaux signalent les limites de cet ancien castrum et une plaque, place de la Sainte-Chapelle, en indique le tracé.
- L'église Saint-Étienne de Dijon est le plus ancien lieu de culte du castrum de Dijon. D'abord église romane (les fondations sont encore visibles), de l'abbaye Saint-Étienne, de chanoines réguliers, au Moyen Âge, cathédrale en 1731, désaffectée à la Révolution, elle a abrité jusqu'en 2007 la chambre de commerce, et maintenant la bibliothèque « La Nef » et la bibliothèque du musée des Beaux-Arts. Le musée Rude occupe le chœur.
- Les remparts médiévaux ont laissé malheureusement peu de traces : la voie ferrée passe sur l'ancien rempart dit « de la Miséricorde ». Rue de l'Hôpital, il subsiste des vestiges du bastion de Guise, qui constituait l'angle sud-ouest du rempart ; rue de Tivoli et rue Berlier, deux pans de murs sont également encore préservés.
- L'église Saint-Jean de Dijon, qui date du 4ᵉ siècle, a été reconstruite en 1448, en gothique flamboyant.
- De l'ancienne chartreuse de Champmol subsistent le puits de Moïse, sculpté par Claus Sluter à la fin du 14ᵉ siècle, et le portail de la chapelle. Le puits de Moïse se trouve au centre d'une cour du centre hospitalier de la Chartreuse. C'est un chef-d'œuvre de Claus Sluter, initié en 1395. Il est haut de 7 mètre et baigne dans un bassin alimenté par une nappe phréatique. Il s'orne de statues des six prophètes du dernier testament. Il a été classé monument historique en 1840. En 1833, le département a acheté le domaine de la chartreuse pour en faire un hôpital psychiatrique, ce qui pose de nombreux problèmes de mise en valeur touristique.
- La maison Millière et l'hôtel de Vogüé s'élèvent derrière l'église Notre-Dame, rue de la Chouette.
- L'ancien parlement de Dijon a été construit à la fin du Quinzième et au début du 16ᵉ siècle pour abriter le parlement de Bourgogne ; il est toujours le siège de tribunaux. Le charpentier Antoine Galley a bâti en 1522 le plafond de la grande chambre dite aussi "chambre dorée". La grande porte de la façade principale est une copie de celle sculptée au 16ᵉ siècle par Hugues Sambin.
- L'église Sainte-Anne de Dijon, baroque à coupole en cuivre vert-de-gris du 18ᵉ siècle. Elle abrite le musée d'art sacré de Dijon inauguré en 1980.
- Le monastère des Bernardines de Dijon, de style classique et Renaissance du 17ᵉ siècle. Il abrite le musée de la Vie Bourguignonne Perrin de Puycousin depuis 1993.
- La chapelle du couvent des Carmélites, premier monastère de femmes à Dijon, de 1608.
- Le castel de la Colombière et le parc de la Colombière reliés au centre-ville par les « allées du Parc », fondés au 17ᵉ siècle par les princes de Condé et gouverneurs de Bourgogne Louis II de Bourbon-Condé et Henri Jules de Bourbon-Condé (père et fils).
- La porte Guillaume, située place Darcy, s'élève à l'emplacement d'une porte fortifiée des remparts de la ville. Elle fut érigée en 1788 par Caristie, selon les plans de Jean-Philippe Maret, en l'honneur du prince de Condé.
- Les halles du marché de Dijon en architecture métallique ont été bâties de 1873 à 1875 par Clément Weinberger.
- Le port du canal de Dijon (19ᵉ siècle), ancien port fluvial de commerce sur le canal de Bourgogne, devenu port de plaisance.
- L'église du Sacré-Cœur de Dijon date des années 1930.
- Les toits bourguignons sont également des éléments du patrimoine culturel de Dijon. Composés de tuiles vernissées multicolores disposées selon des motifs géométriques, ils ornent quelques bâtiments du centre-ville comme l'hôtel de Vogüé, l'hôtel Aubriot, la cathédrale Saint-Bénigne…
- Les méridiennes, indiquant le midi solaire vrai : l'une se trouve rue de la Liberté, une autre sur la façade du palais des ducs et des États de Bourgogne, une troisième à l'intérieur de la tour Philippe le Bon. On peut observer le midi solaire vrai sur ces méridiennes aux heures légales données par le tableau ci-dessous :
Heure du midi vrai à Dijon
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Janv
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Fév
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Mars
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Avr
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Mai
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Juin
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Juil
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Août
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Sept
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Oct
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Nov
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Déc
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le Premier
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12h43
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12h54
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12h52
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13h44
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13h37
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13h38
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13h44
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13h46
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13h40
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13h30
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12h24
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12h29
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le 10
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12h47
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12h54
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12h50
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13h41
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13h36
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13h39
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13h45
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13h45
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13h37
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13h27
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12h24
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12h33
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le 20
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12h51
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12h54
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12h48
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13h39
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13h36
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13h41
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13h46
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13h43
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13h33
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13h25
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12h26
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12h38
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Espaces verts
Dijon est une ville fleurie ayant obtenu quatre fleurs avec distinction Grand Prix en 2007 au concours des villes et villages fleuris. La ville compte de nombreux parcs et jardins publics, tant au centre-ville qu'en périphérie, pour 745 hectares d'espaces verts, soit en moyenne environ 50 mètre carré par habitant.
Parmi ces espaces verts, le plus varié est le jardin botanique de l'arquebuse de Dijon. Il s'agit d'un jardin botanique riche d'environ 3 500 espèces de plantes botaniques de Bourgogne et du monde entier. Il se compose d'un jardin public, d'un arboretum, d'une roseraie, d'un musée d'histoire naturelle et d'ethnologie et d'un planétarium. Aux portes du centre historique se trouve le jardin Darcy, jardin public d'un hectare de style néorenaissance, situé place Darcy au centre-ville. Il est dédié à l'hydraulicien dijonnais Henry Darcy (1803-1858).
La ville de Dijon compte ainsi une vingtaine de parcs dont les principaux sont :
- Parc de la Colombière ;
- Parc des Carrières Bacquin ;
- Jardin botanique de l'arquebuse ;
- Jardin Darcy ;
- Jardin japonais ;
- Lac Kir.
Mais également le parc de la Toison d'Or, le parc Clemenceau, le parc des Argentières, le parc du Drapeau, le parc de la Combe Saint-Joseph, la Combe Billenois, le parc du ruisseau de la Fontaine d'Ouche, le parc naturel de la Combe à la Serpent, le parc de la Combe Persil, le parc du château de Larrey, le parc des Grésilles, le parc de la Motte-Giron.
Patrimoine culturel
La ville a consacré en 2007 environ 54 millions d'euros à la culture, sur un budget total avoisinant 250 millions d'euros. L'auditorium à l'acoustique exceptionnelle, les huit musées – entièrement gratuits à l'exception du musée Magnin – dont celui des Beaux-Arts, qui se classe parmi les premiers de France par l'importance de ses collections, les théâtres et salles de spectacle, les structures comme La Vapeur, dénicheuse de nouveaux talents, les galeries d'art, les cinémas, les bibliothèques municipales, le conservatoire national de musique, d'art dramatique et de danse, les parcs et jardins, un planétarium et une nouvelle médiathèque inter-quartiers sont les atouts majeurs du patrimoine culturel de Dijon.
Musées
Dijon possède de nombreux musées disposant de collections régionales importantes, installés dans de prestigieux monuments historiques.
Le musée des beaux-arts de Dijon, installé dans le palais des ducs et des États de Bourgogne, abrite les tombeaux des ducs Philippe le Hardi et Jean sans Peur ainsi que d'importantes collections aux thèmes extrêmement variés (histoire de la Bourgogne, Égypte antique, Renaissance, art moderne).
Le musée archéologique occupe une partie de l'ancienne abbaye Saint-Bénigne et détient des pièces provenant des fouilles régionales.
Le musée de la Vie Bourguignonne Perrin de Puycousin expose le patrimoine ethnographique de la Bourgogne, avec des reconstitutions de scènes de la vie quotidienne, d'anciens magasins dijonnais du 19ᵉ siècle et du 20ᵉ siècle et une galerie des enfants célèbres de Dijon.
Le musée d'art sacré, installé dans l'ancienne église des Bernardines, présente d'intéressantes collections liturgiques et un morceau de sculpture magistrale : la Visitation, provenant du couvent du même nom détruit lors de la Révolution.
Le Jardin botanique de l'arquebuse regroupe le Muséum d'histoire naturelle de Dijon, le planétarium et les collections botaniques du jardin de l'Arquebuse.
Le Musée Rude, installé dans une partie de l'ancienne église Saint-Étienne, abrite quant à lui les moulages de diverses statues du sculpteur dijonnais François Rude.
Le Musée Magnin est un établissement appartenant à l'État, situé dans l'ancien hôtel particulier de la famille Magnin. Il conserve des collections de peinture et de mobilier.
Un centre d'art contemporain de renommée internationale,, est présent à Dijon, Le Consortium. Il est géré par l'association Le Coin du Miroir, créée en 1977. Rénové et agrandi par l'architecte japonais Shigeru Ban (aussi architecte du centre Pompidou Metz et ayant reçu le Prix Pritzker 2014), le bâtiment du Consortium offre un espace d'exposition de plus de 4 000 mètre carré. Ses objectifs sont la production et la diffusion d'œuvres contemporaines, l'enrichissement du patrimoine public en ce domaine et la formation à l'art comme à la pensée d'aujourd'hui.
Le Frac Bourgogne, situé en plein cœur de Dijon, face aux Halles, possède une collection d'œuvres d'artistes contemporains de près de 680 pièces.
Enfin, Dijon a été doté en 2022 d'une des quatre cités de la gastronomie, installée dans l'ancien hôpital général. Cette réalisation est une des quatre obligations que l'État devait mettre en place à la suite de l'inscription du repas gastronomique des Français au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, par la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires (MFPCA). Le projet a été officiellement lancé le 19 juin 2013 sous forme d'un réseau de Cités de la gastronomie, réunissant Dijon, Lyon, Paris-Rungis et Tours. Chaque ville aura sa spécificité : la Cité de la gastronomie de Dijon constituera le pôle de référence pour la culture de la vigne et du vin. Le chantier a été évalué à 200 millions d'euros.
Salles de spectacles
La principale salle de spectacle de Dijon est le Zénith, jaugeant 7 800 places au maximum lors de son ouverture en 2008. Une extension de 1 200 places a été réalisée depuis durant l'été 2012, permettant au Zénith d'avoir une capacité de 9 000 places et d'être par conséquent le troisième Zénith de France.
Depuis 1998, la ville de Dijon a à sa disposition l'auditorium, œuvre collective des grands cabinets d'architecte Arquitectonica et Bougeault–Walgenwitz. Cet édifice moderne est réputé faire partie des meilleures salles européennes en termes d'acoustique. Il compte 1 600 places assises. Depuis 2002, il forme avec le Grand Théâtre l'Opéra de Dijon. Ce site historique, inauguré en 1828 sur l'emplacement de la Sainte-Chapelle, offre 692 places dans une magnifique salle à l'italienne.
La Vapeur est un équipement culturel entièrement consacré aux musiques actuelles. Créée en 1995, la structure exploite deux salles de concerts et sept studios de répétitions. Des travaux de rénovation et d'extension ont été lancés en août 2016 et la nouvelle Vapeur ouvre le 7 février 2018 avec ses deux salles de concert : la grande composée de 1 200 places, une seconde salle plus intimiste pour 230 spectateurs.
Le Théâtre Dijon-Bourgogne, dit également « théâtre du parvis Saint-Jean » est un théâtre qui occupe l'église Saint-Jean désaffectée, en plein cœur historique de Dijon. Il est centre dramatique national et a été inauguré en 1980. Sa grande salle peut accueillir 280 personnes. Il dispose également d'une autre salle plus petite, la salle Jacques Fornier, située rue d'Ahuy.
La ville possède et gère trois théâtres municipaux :
- le théâtre des Feuillants, cinquième plus grande salle de spectacle de la ville, inaugurée en 1994. Situé dans une ancienne salle de cinéma Art déco en plein centre historique, il est consacré aux spectacles de théâtre, musique et danse. Il peut accueillir 494 personnes.
- le théâtre de la Fontaine d'Ouche, qui dispose de 273 places. Composé en outre d'une salle polyvalente, il accueille des manifestations comme Jours de fête à Fontaine d'Ouche, le festival d'humour la Fontaine du rire ou le festival Itinéraires singuliers.
- le théâtre des Grésilles, comportant une salle de 142 places.
Le conservatoire à rayonnement régional de Dijon, appelé également conservatoire Jean-Philippe-Rameau, est un conservatoire à rayonnement régional, établissement d'enseignement artistique qui propose trois spécialités : musique, chorégraphie et art dramatique. Il est muni de trois salles de spectacle dont une dans son annexe.
Sur le campus de l'université de Bourgogne existe le théâtre Mansart d'une capacité de 204 places et l'Atheneum de 49 places. Ces deux lieux d'expériences culturelles sont dédiés à la jeune création. Les scènes accueillent des pratiques artistiques variées telles que la danse, le cirque, la musique, le théâtre...
Dijon disposait également d'un cirque stable, le Cirque Tivoli, détruit en 1935.
Cinémas
L'Alcazar ou Alcazar-Kursaal, qui était un music hall créé en 1870 rue des Godrans, est le lieu de la première projection cinématographique à Dijon en 1896.
L'agglomération dijonnaise compte en tout quatre cinémas dont trois multiplexes (Le Darcy, l'Olympia, le Pathé Dijon et le Cap Vert).
Le plus ancien d'entre eux est le Cinéma Le Darcy, construit en 1914 et se nommant à l'époque le « Darcy Palace » ; il comprend 6 salles de projection.
Le plus gros multiplexe de l'agglomération, le Cap-Vert, comporte 12 salles. Il a vu le jour en octobre 1999 sur la commune de Quetigny. C'est le seul complexe cinématographique de l'agglomération dijonnaise qui ne soit pas situé dans la commune de Dijon.
Le second multiplexe, l'Olympia, de 10 salles, a été inauguré en décembre 2007 en lieu et place de l'ancien Gaumont d'EuroPalaces fermé quelques mois auparavant.
Le dernier multiplexe (Pathé Dijon) a ouvert en mai 2022, de façon simultané avec la Cité internationale de la gastronomie et du vin, comportant 9 salles de projections. La filmographie proposée est généraliste, et proche des deux autres multiplexes (Olympia et Cap Vert).
Dijon dispose en outre d'un cinéma Art et Essai, le Cinéma Eldorado de 3 petites salles.
La ville de Dijon disposait également de trois autres cinémas :
- l'Alhambra construit en 1918, qui a fermé ses portes en 1978 (place de la République) était composé d'une salle de deux niveaux avec un balcon à l'italienne. Son entrée a longtemps été occupé par un panneau publicitaire géant, mais depuis août 2017 a été ouverte une nouvelle brasserie.
- l'ABC ouvert en 1937, était composé de 5 salles (rue du Chapeau-Rouge). Il a fermé définitivement le 14 juin 2011 à cause d'un déficit important.
- Le Devosge ouvert en 1983 (rue Devosge) et fermé le 30 juillet 2019 à cause notamment de la construction de deux nouveaux futurs cinémas au sein de la Cité de la gastronomie. Ce cinéma également composé de 5 salles a souffert d'un déficit semblable à celui de l'ABC, de plus il était un des rares cinémas classés Art et Essai à Dijon.
Tous les ans depuis 1992, en octobre ou novembre, se tient le Festival international du film d'aventure de Dijon, organisé par les « Écrans de l'Aventure » qui présente une large sélection de films d'explorations et d'aventures.
Depuis 1995 se tient également le Festival international du court-métrage de Dijon, appelé plus généralement "festival fenêtre sur courts", consacré au Court métrage et organisé par l'association "Plan9".
La ville a une cinémathèque régionale de Bourgogne Jean-Douchet, fondée en 2004 par l'association AdKamera. Dédiée à la mémoire du cinéma, elle œuvre à la sauvegarde ainsi qu'à la préservation de toutes les formes de cinéma, et participe à la définition et la diffusion de l'histoire du cinéma mondial. Présidée par Sylvain Vereycken, elle conserve plus de 12 000 films et 65 000 documents non films.
Bibliothèque municipale
La Bibliothèque municipale de Dijon est un réseau de huit Bibliothèques principales mais aussi un bibliobus qui se déplace tous les jours de la semaine dans la ville. La médiathèque Champollion, située au sein du quartier réhabilité des Grésilles est la plus récente et la plus moderne. L'église Saint-Étienne est un ancien lieu de culte désaffecté qui abrite actuellement une bibliothèque municipale depuis le déménagement de la Chambre de commerce et d'industrie de Dijon dans la cité des affaires Clemenceau en 2007. La Bibliothèque patrimoniale et d'étude possède le plus riche ensemble de patrimoine écrit de la région.
Archives municipales
Les Archives municipales de Dijon sont un service municipal de la ville de Dijon, gratuit et ouvert à tous. Elles sont un lieu de conservation et de transmission du patrimoine dijonnais. Elles conservent plus de 9 kilomètres de documents datés du XIIe au XXIe siècle, répartis sur deux sites de conservation. Le site historique est situé en centre-ville et une annexe rue de Colmar est dédiée à la conservation des documents contemporains.
Ancienne langue et accent bourguignon
La ville de Dijon faisait partie de l'aire de locution des langues gallo-romanes. Cependant, le français a totalement remplacé la déclinaison locale qui se maintenait néanmoins jusqu'au 19ᵉ siècle dans les faubourgs et surtout en zone rurale à travers un patois se reconnaissant à ses deux spécificités. D'une part, ce parler lyonnais conserve un vocabulaire caractéristique encore employé en Côte-d'Or et lié à la culture du vin comme « bareuzai » désignant le vigneron. L'accent est également reconnaissable, chez des personnes plutôt âgées, par le roulement de « r » et par l'allongement de certaines phonèmes comme le « eu » et le « a ». L'ellipse de certaines syllabes est aussi très employée comme dans « le chenil », prononcé « le chnil ». On peut noter également la prononciation spécifique du « x » (s) préservée dans les noms de lieu comme Auxerre, Auxois ou Auxonne. Cet accent n'est plus employé par les Dijonnais mais persiste parfois dans la région.
Gastronomie
Dans la culture populaire, Dijon est connue pour la moutarde, le cassis avec lequel est fabriquée la crème de cassis qui entre dans la recette du kir, apéritif célèbre de la ville. Nombre de spécialités gastronomiques sont également rattachées à Dijon, comme : les escargots de Bourgogne, le jambon persillé, la truffe de Bourgogne, le bœuf bourguignon, les gougères, les œufs en meurettes ou encore le poulet Gaston Gérard, le pain d'épices et les nonnettes. Contrairement à une idée reçue, la fondue bourguignonne est d'origine suisse. Ce nom fait référence d'une part à la fondue au fromage et d'autre part à l'origine de la viande charolaise, la Bourgogne.
Dijon se veut capitale de la gastronomie de notoriété nationale et internationale grâce à ses restaurants étoilés et gastronomiques ou encore avec sa foire internationale et gastronomique (Sixième de France) qui rassemble chaque automne plusieurs centaines de milliers de personnes au parc des expositions. Initiée par le maire Gaston Gérard en 1921 et localement surnommée « la Foire », cette manifestation met chaque année un pays différent à l'honneur, et est destinée à promouvoir la culture et le savoir-vivre bourguignon à travers le monde. Dijon héberge également toutes les années impaires la Biennale internationale des arts culinaires : la BIAC.
Par ses lycées hôteliers, un établissement de formation agricole avec sa halle technologique, l'institut universitaire de la vigne et du vin Jules-Guyot, ses Grandes Écoles telles qu'AgroSup et Burgundy School of Business (avec la School of Wine & Spirits), Dijon peut être considérée comme une ville de la formation aux métiers de l'alimentation. Par ailleurs, la cité bourguignonne voit l'École Ferrandi s'y implanter à horizon 2018. Dans le même temps, c'est le chef étoilé Thierry Marx qui a annoncé en mars 2017 l'ouverture de son école de cuisine au cœur de la métropole dijonnaise.
Dijon tend également à être reconnue comme une ville de la recherche agronomique avec l'université de Bourgogne qui détient la seule chaire Unesco au monde spécialisée dans l'étude de la culture et des traditions du vin ou encore avec l'Inra, au Centre des sciences du goût et de l'alimentation, au sein du pôle de compétitivité Vitagora et prochainement sur l'agropôle de Bretenière où plus de 400 chercheurs travaillent sur le goût, la santé, la nutrition, l'agriculture et l'alimentation de demain.
Enfin, Dijon est dotée d'une des quatre Cités de la gastronomie et constituera le pôle de référence pour la culture de la vigne et du vin.
Vie militaire
Ancienne base aérienne 102 de Dijon-Longvic
Dijon Métropole accueille en périmétrie sud de Dijon la base aérienne 102 sur la commune de Longvic. Celle-ci a longtemps été celle de l'escadron de chasse des Cigognes popularisé par Les Aventures de Tanguy et Laverdure, dont plusieurs aventures ont pour cadre Dijon et sa région. L'escadron de chasse 1/2 Cigognes est parti vers la base aérienne 116 de Luxeuil à l'été 2011. À la suite de ce départ, les principales unités restantes sur la base étaient l'état-major du Commandement des Forces Aériennes, l'Escadron 2/2 Côte d'Or volant sur Alpha Jet et le Commando CPA 20, pôle d'excellence de l'armée française pour les missions MASA (Mesures actives de sûreté aérienne) qui consiste à placer des tireurs d'élite dans des hélicoptères avec pour objectif d'intercepter un éventuel aéronef à basse vitesse (avion d'aéroclub, U.L.M., hélicoptères, etc.) et éventuellement de le détruire sur ordre du Premier ministre. Fermée en 2014, elle est dissoute en 2016 et laisse sa place à une école de la Gendarmerie Nationale.
Les casernements et autres bâtiments militaires
Au lendemain de la défaite de 1870-1871, la ville de Dijon est choisie pour constituer une place militaire de deuxième ligne dans le système défensif « Séré de Rivières », entre celles de Langres et de Lyon, en arrière de celle de Besançon. Un ensemble de six forts ceinture donc l'agglomération dijonnaise entre 1875 et 1883, auxquels s'ajoutent quelques redoutes et batteries mais aussi, à l'intérieur même des limites communales, un arsenal et des poudrières. Jamais véritablement étoffée, cette position n'a pas servi lors des deux guerres mondiales. L'emprise militaire est par conséquent importante sur la commune de Dijon. Au cours des deux derniers siècles, Dijon a abrité plusieurs casernements, dénommés « quartiers » ou « casernes » selon les unités militaires occupantes. Souvent installée à l'origine dans d'anciens monastères du vieux Dijon, puis, à la fin du 19ᵉ siècle et au début du 20ᵉ siècle, dans des lieux édifiés spécifiquement, notamment avenue du Drapeau, la garnison dijonnaise a été touchée par la réorganisation contemporaine des armées. À la fin du 20ᵉ siècle, la plupart des bâtiments ont été réaffectés à un autre usage. Seule la caserne Vaillant conserve une activité conséquente. L'état-major, lui, a longtemps été logé dans un ancien hôtel particulier du centre-ville : l'hôtel d'Esterno, rue Monge. L'arsenal, les subsistances (Manutention) et des poudrières intégrées au système défensif de la ville étendaient l'emprise militaire au sud de la commune. La gendarmerie, autrefois hébergée au centre, occupe maintenant le quartier Joffre au nord-est de la commune. Enfin, Dijon possédait un hôpital militaire, nommé Hyacinthe-Vincent, dont l'activité a cessé en 1998.
Depuis 2005, les différents sites de cet ensemble ont perdu leur usage militaire : ils sont pour la plupart en cours de réhabilitation. L'ancienne caserne Heudelet accueille depuis 2005 le siège de Dijon Métropole. Le site de l'ancienne caserne Junot est reconverti en un quartier d'habitation depuis 2007. Sur le site de l'hôpital militaire, dont les bâtiments ont depuis été intégralement rasés, se construit depuis 2012 un nouveau quartier résidentiel entièrement piéton et constitué pour moitié de logements sociaux, pour une habitation prévue en 2015. Les sites militaires de Dijon-Sud entrent quant à eux « dans le cadre d'une étude d'aménagement plus vaste qui verra notamment dans les prochaines années la création d'un écoquartier ».
Unités ayant tenu garnison à Dijon
- État-Major de la Huitième Région militaire dès 1939
- État-Major de la Quinzième division d'infanterie motorisée, 1939
- État-Major de la Trente-deuxième brigade contre-avions, 1939
- Vingt-septième régiment d'infanterie, 1906, 1939
- Vingt-sixième régiment de dragons, 1906
- Premier régiment d'artillerie, 1906
- Cent-huitième régiment d'artillerie lourde tractée, 1939
- Six cent deuxième régiment de circulation routière, 1977 - 1993
Personnalités liées à Dijon
Au Moyen Âge naît à Dijon Hugues Aubriot (1320-1382), ministre des finances du roi Charles V, prévôt de Paris, constructeur de la Bastille. Capitale du duché de Bourgogne qui atteint son apogée, Dijon est le lieu de naissance des ducs Jean sans Peur (1371-1419), Philippe le Bon (1393-1467) et Charles le Téméraire (1433-1477).
À partir de la Renaissance, naissent à Dijon quantité d'éminents représentants des arts et lettres, comme les écrivains Étienne Tabourot (1547-1590) et Bossuet (1627-1704), Jacques Cazotte (1719-1792), Virginie Ancelot (1792-1875), sainte Jeanne de Chantal (1572-1641), les compositeurs, Jean-Marie Rousseau (? - 1774), Jean-Philippe Rameau (1683-1764) et Claude Balbastre (1724-1799), le philologue Charles de Brosses (1709-1777), les poètes Alexis Piron et Aloysisus Bertrand (1807-1841 - bien que né en Italie, Bertrand a passé sa jeunesse à Dijon et a plusieurs fois célébré la cité dans son Gaspard de la Nuit), les sculpteurs Thibaud Maistrier (1629-1678), François Rude (1784-1855), François Jouffroy (1806-1882), Mathurin Moreau (1822-1912) et Auguste Moreau (1834-1917), le préfet de Paris Nicolas Frochot (1761-1828), l'ingénieur Charles Joseph Minard (1781-1870) inventeur de l'infographie, le député Claude Basire (1764-1794), le socialiste utopique Étienne Cabet (1788-1856), un temps député de la Côte-d'Or et auteur de Voyage en Icarie, l'inventeur des Guides bleus Adolphe Joanne (1813-1881), les philosophes Maurice Blondel (1861-1949) et André Lalande (1867-1963), auteur du Vocabulaire de la philosophie, des scientifiques : l'hydraulicien Henry Darcy, l'ingénieur Gustave Eiffel (1832-1923), Hippolyte Fontaine, développeur de la dynamo, Jacques Théodore Saconney, général de division et scientifique (photographie aérienne et météorologie).
Pour la période contemporaine : le chanoine Kir (1876-1968), maire de Dijon, l'actrice Claude Jade (1948-2006), François Rebsamen (né en 1951) maire de Dijon et ancien Ministre du Travail, Anne Lauvergeon (née en 1959), ancienne présidente d'Areva.
Plus récemment, le journaliste sportif et animateur de télévision Denis Brogniart (né en 1967), l'acteur Alban Lenoir (né en 1980), les musiciens Yves Jamait (né en 1960) et Damien Saez (né en 1977), l'écrivain Julien Roturier (né en 1978), le médaillé olympique de judo Cyrille Maret (née en 1987), l'artiste de musique électronique Vitalic (né en 1976), le streameur Xari (né en 1992), le footballeur Enzo Basilio (né en 1994), et l'actrice de films pornographiques Luna Rival (née en 1997) sont nés ou ont vécu à Dijon.
Héraldique
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Blasonnement : « De gueules, au chef parti : au premier d'azur semé de fleurs de lis d'or et à une bordure componée d'argent et de gueules, au deuxième bandé d'or et d'azur de six pièces et à une bordure de gueules. »
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Les armoiries de Dijon ont évolué au fil du temps. Jusqu'en 1391, elles étaient « de gueules plain ». À cette date, le duc de Bourgogne Philippe le Hardi y fait ajouter le chef aux couleurs du duc de Bourgogne. Les armoiries sont abolies sous la Révolution. Sous le Premier Empire est attribué à Dijon un nouveau blason : « parti, au Premier d'azur, au cep de vigne d'or, à la bordure componée d'argent et de gueules ; au 2, bandé d'or et d'azur, à la bordure de gueules, au chef de gueules chargé de trois abeilles d'or qui est des bonnes villes de l'Empire ». Sous la Restauration, la ville reprend ses armoiries d'avant 1789. Lorsque Dijon reçoit la Légion d'honneur le 21 mai 1899, des mains du Président de la République Émile Loubet, la croix, sans ruban, est ajoutée dans le champ de gueules. Depuis 1962, la décoration est placée sous le blason, réinstaurant à nouveau les armoiries de l'époque de Philippe le Hardi.