Domme est une commune française située dans le département de la Dordogne, en région Nouvelle-Aquitaine. Ancienne bastide médiévale, la commune était le chef-lieu du canton de Domme de 1790 à 2015.
Elle fait partie de l'association Les Plus Beaux Villages de France.
Histoire
La bastide fut fondée en 1281 par Philippe le Hardi sur un plateau à l'ouest duquel existait déjà un château, alors dans les mains de la famille de Gourdon. Domme possède deux places où se pratiquait le commerce : la place de la Halle et la place de la Rode. La cité commerçante organisait des foires et obtint le privilège de battre sa propre monnaie.
On a considéré longtemps qu'en 1307 la cité devint, lors de l'arrestation des Templiers, un lieu où soixante-dix d'entre eux furent emprisonnés. Ils venaient, disait-on, des diocèses de Périgueux, Cahors, Rodez, Bourges, Limoges, Clermont, Angoulême et Poitiers; et ils auraient laissé comme témoignage de leur passage la centaine de graffitis que l'on retrouve à la porte des Tours. On a dit à ce sujet et sans preuve que les Templiers usaient d'un code géométrique : l'octogone pour le Graal, le triangle surmonté d'une croix pour le Golgotha, le carré pour le Temple. Les cercles, eux, auraient symbolisé l'enfermement. On a dit aussi que des gravures à la symbolique assez proche furent retrouvées à Loches, Gisors et Chinon, ce qui est purement imaginaire. Leur authenticité pour ces trois sites est contestée par les spécialistes. En réalité, l'identification des graffiti de Domme et leur prétendue justification historique furent basées sur de faux relevés, imaginés par un faussaire aujourd'hui bien identifié, et des méthodes d'interprétation des images et des documents très fantaisistes sans aucun fondement scientifique,.
Ultérieurement, durant la guerre de Cent Ans, la bastide devient un lieu convoité par les Anglais. La première prise de la cité par ces derniers date de 1347. À plusieurs reprises, elle change successivement de mains entre les deux camps rivaux jusqu'en 1437, date de son retour dans le domaine français.
De nouvelles tribulations attendent ce site durant les guerres de Religion. La bastide est prise en 1588 par Geoffroy de Vivans, capitaine protestant de la garnison de Castelnaud qui escalade, de nuit avec ses hommes, la falaise pour ouvrir les portes au corps principal de ses troupes. Toutefois, le succès des troupes catholiques fut tel qu'il dut céder la bastide dans laquelle il s'était retranché en 1592.
Le calme à peine revenu, la bastide dut faire face à une jacquerie des croquants en 1594 puis ultérieurement en 1637.
Domme a connu la prospérité au 17ᵉ siècle puis périclita, ce qui a facilité sa conservation jusqu'à nos jours.
Toponymie
En occitan, la commune porte le nom de Doma.
Ses habitants sont appelés les Dommois(es).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Le château de Caudon de la première moitié du 19ᵉ siècle, inscrit depuis 1998 au titre des monuments historiques (MH) et dont le parc est classé parmi les jardins remarquables.
- Les restes du château du Roy, ancien château fort.
- Église Notre-Dame-de-l'Assomption.
- La chapelle monolithe de Caudon, inscrite en 1948 au titre des monuments historiques.
- Le couvent des Augustins de Domme.
- Les remparts de Domme, datant du 13ᵉ siècle, classés au titre des monuments historiques en 1943. Ils bénéficient en 2021 de l'aide du Loto du patrimoine qui va attribuer 145 000 euros de subvention pour leur restauration, notamment pour la partie situ&e entre la porte des Tours et la porte de la Combe.
- La porte Delbos.
- La place de la Halle.
- La grotte de Domme située sous la Halle, qui servit de refuge aux habitants de Domme pendant la guerre de Cent Ans et les guerres de religion.
- Le belvédère de la "Barre" (falaise) de Domme d'où l'on surplombe la vallée de la Dordogne.
- Le musée d'art et traditions populaires Paul Reclus, installé dans une bâtisse de la place de la Halle, et qui expose une collection d'objets anciens caractéristiques, témoins de la vie des habitants aux 19ᵉ et 20ᵉ siècles.
- Le site COMINT d'écoute électronique de la DGSE se trouve à Domme.
Personnalités liées à la commune
- Jacques de Maleville (1741-1824), né et mort à Domme, jurisconsulte et homme politique ;
- Jean Guillaume Taillefer (1764-1835), homme politique, né et mort à Domme.
- Pierre Manières (1770-1806), homme politique, est né à Domme ;
- Timoléon Taillefer (1802-1868) est un homme politique né à Domme.
- Auguste Lepère (1849-1918), graveur, illustrateur et peintre, est mort à Domme ;
- Christiaan Cornelissen (1864-1942), journaliste, économiste, syndicaliste et anarchiste néerlandais, mort à Domme ;
- Jean Tilho (1875-1956), né à Domme et mort à Paris, général, explorateur du Tchad, du Tibesti et de l'Ennedi ;
- Lucien de Maleville (1881-1964), peintre impressionniste, inhumé à Domme ;
- François Augiéras (1925-1971), homme de lettres français, décédé à Périgueux en 1971, est inhumé à Domme ;
- Philippe Petit (1954-), est un musicien-guitariste de jazz ayant habité à Domme dans son enfance.
- Ronald Blaes (1954-), peintre et poète belge habitant Domme depuis plusieurs années.
Héraldique
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Les armes de Domme se blasonnent ainsi : « D'azur au château ouvert et ajouré du champ, donjonné de trois tours, la tour du milieu plus haute que les autres,le tout d'argent maçonné de sable, accosté de six fleurs de lys d'or mises en pal, soutenu par trois tonneaux de même posés de front et accolés 1 et 2. »
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Médias
Cinéma
Domme a été le cadre de la plupart des scènes en extérieur du téléfilm Ange de feu réalisé par Philippe Setbon et diffusé la première fois en 2006.
Le village, notamment l'église et les remparts, a également servi de lieu de tournage pour Le Tatoué de Denys de La Patellière avec Jean Gabin et Louis de Funès en 1968.
Littérature
Paul Christopher, écrivain américain, fait voyager son héros Peter Holliday à Domme, au tome II "La Croix" de la tétralogie "Légende des Templiers".