L'église Notre-Dame-de-la-Croix est un édifice catholique qui se trouve dans le quartier de Ménilmontant du Vingtième arrondissement de Paris. Cette vaste église (97 mètres de longueur, 38 mètres de largeur, 20 mètres de hauteur sous la voûte de la nef) combine des éléments néoromans et néogothiques. Elle se fait aussi remarquer pour son clocher de 78 mètres de hauteur ainsi que pour son escalier monumental qui précède sa façade. Elle fait partie des plus grandes églises de Paris (la quatrième par son volume) et est classée aux Monuments historiques depuis 2017.
Histoire
Pendant longtemps, Ménilmontant, alors un hameau, est resté sous la tutelle du curé de l'église Saint-Jean-Baptiste de Belleville. Au début du 19ᵉ siècle, sa population a beaucoup augmenté, et en 1823 (certains documents indiquent 1833), le curé de Belleville l'abbé Longbois fait construire une chapelle : Notre-Dame-de-la-Croix. Son premier curé fut l'abbé Depille (nommé le 18 mars 1847). En 1858, la chapelle devient paroisse à part entière.
Vers le milieu du 19ᵉ siècle cette chapelle ne convenait plus aux besoins de la paroisse car elle ne pouvait contenir que quatre cents personnes. Elle est détruite puis remplacée par l'actuelle église. Les travaux, commencés en 1863, ne sont terminés qu'en 1880 mais elle est devenue un lieu de culte dès 1869. Peu après, les militants de la Commune de Paris s'en sont servis pour tenir des réunions politiques et c'est là que fut votée par acclamation la mort de l'archevêque de Paris, monseigneur Darboy, le 6 mai 1871.
Le nom de l'église proviendrait d'une statue de la Sainte Vierge initialement située dans un établissement de Ménilmontant, propriété des frères de la Sainte Croix, chanoines réguliers installés à Paris, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie (bâtiment détruit pendant la révolution de 1789).
Architecture et ornements
Extérieur
L'architecture de cette église s'inspire de modèles romans et gothiques, déclinés autour d'un plan très allongé et d'une nef centrale assez étroite.
L'église actuelle a été conçue sous le règne de Napoléon III, par l'architecte Louis-Jean-Antoine Héret (1821-1899) dans un style néo-roman. Elle est édifiée sur la forte pente de la colline de Ménilmontant, ce qui a nécessité la construction d'un perron de 54 marches afin de rattraper la différence de niveau entre la place où se situe la façade et le chevet.
L'église Notre-Dame-de-la-Croix est un édifice imposant : 97 mètres de longueur, 38 mètres de largeur, 20 mètres de hauteur sous la voûte de la nef. Elle s'étend sur une superficie de 3 195 mètre carré et son clocher culmine à 78 mètres de hauteur.
Par sa longueur, il s'agit de la troisième église de Paris et elle possède une surface très importante de toitures en ardoises. Une partie des couvertures basses en cuivre sont d'origine. Elles sont supportées par des charpentes en bois, mais les combles de l'église possèdent aussi des poutres métalliques complétant les nervures en fonte visibles sous les voûtes de la nef. Héret a donc bâti un édifice de conception traditionnelle, mais a su y ajouter une structure métallique moderne et audacieuse pour l'époque, pour soutenir les voûtes.
Intérieur
L'église présente la particularité d'avoir une structure métallique particulièrement visible sous les voûtes de la nef.
Mobilier et œuvres d'art
Le tableau le plus ancien représente le Martyre de saint Crespin (1620) d'Alexandre Durant. C'est le seul connu de ce peintre.
Datant du 19ᵉ siècle et pour la plupart de l'inauguration de l'église, les autres sont l'œuvre des artistes :
- Jean-Jacques Lagrenée (La Mort de Joseph, transept gauche, côté est) ;
- Pierre Claude François Delorme (Jésus descendant aux limbes, transept gauche, côté ouest) ;
- Albert Chanot (composition mixte comprenant une statue de La Vierge au pied du Christ en croix et une grande peinture illustrant L'histoire de l'Humanité souffrante et sauvée, transept droit, côté est) ;
- Jean-Pierre Granger (Jésus guérissant les malades, transept droit, côté ouest) ;
- Jean-Baptiste Charpentier (Saint Paul sur le chemin de Damas, 1819, côté gauche du déambulatoire) ;
- Constant-Louis-Félix Smith (Moïse et le Serpent d'airain, 1819, côté gauche du déambulatoire ; tableau conçu pour l'église Saint-Paul-Saint-Louis) ;
- Jules Loebnitz et Léon Chédeville (faïence représentant Deux anges adorant le Sacré-Cœur, 1881, côté droit du déambulatoire) ;
- Jules Louis Machard (quatre scènes de la vie de la Vierge Marie, chapelle absidiale) ;
- Xavier-Alphonse Monchablon.
Grandes orgues
- Orgue construit en 1874.
- 3 claviers manuels et pédalier .
- 26 jeux.
Le célèbre facteur d'orgues Aristide Cavaillé-Coll a été confronté à deux problèmes de taille lors de l'élaboration des plans de l'orgue : la rosace monumentale et le passage des cloches au centre de la tribune. Pour cette raison, il dut construire un buffet en deux parties qui laisse voir la rosace. Sur le plan sonore, la qualité de l'instrument est reconnue des organistes : c'est certainement l'un des plus réussis du célèbre facteur d'orgues. Il est classé monument historique.
Les titulaires successifs sont :
- Émile Picard (1874) ;
- Maurice Sergent ;
- René Malherbe ;
- Gaston Litaize (1930-1932) ;
- Jean Langlais (1932-1934) ;
- Frédéric Denis (1990-aujourd'hui).
Curés de la paroisses
- C-A. Depille, 1847-1858
- A-M. Mugnier, 1858-1869
- J-L. Scheltien, 1869-1873
- J-M. Gentil, 1873-1878
- A. Blanchar, 1878-1893
- H-M. Blériot, 1893-1897
- J. Frisch, 1897-1905
- L. Poulin, 1905-1909
- J. Igonel, 1909-1912
- J-M. Jossier, 1913-1916
- H. Flynn, 1916-1927
- J. Touzard, 1927-1938
- H. Hubert, 1939-1946
- Gilbert Guaydier, 1946-1948
- P. Bourdieu, 1948-1960
- J. Lemerle, 1960-1969
- Pierre Loubier-Detaille, 1969-1976
- Rock Adalian, 1976-1982
- Jean-Pierre Guiot, 1982-1987
- Dominique Aubert, 1987-1991
- Bertrand Derville, 1991-1996
- Chanoine Bernard Cattenoz, 1996-2004
- Jean-Marc Pimpaneau, 2004-2014
- Stéphane Palaz, 2014-2022
- Charles Cornudet, 2022-
actuel
Le bulletin paroissial L'Ami de Ménilmontant est depuis 1945 un journal chrétien d'actualité locale, L'Ami du 20e, « très en prise avec la vie locale » et indépendant,.
L'église dans les arts
Des scènes du film Femme fatale y sont tournées en 2002.