L'église Saint-Roch, située au 296 rue Saint-Honoré, dans le Premier arrondissement de Paris, a été bâtie entre 1653 et 1722 sur les plans initiaux de Jacques Le Mercier. Longue de 126 mètres, de style essentiellement baroque, c'est l'une des plus vastes de Paris. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 7 décembre 1914.
Le parvis de l'église fut le théâtre de combats durant l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795). Pillée à la Révolution, l'église a récupéré une partie de son patrimoine ainsi que de nombreuses œuvres d'art provenant d'autres églises parisiennes. Toujours ouverte au culte , elle est connue comme étant la « paroisse des artistes », par allusion à ceux qui y ont été inhumés ou dont on y a célébré les obsèques, mais également en référence à la riche collection d'œuvres d'art qui y est conservée et parce qu'elle est l'aumônerie des artistes du spectacle.
Historique
La construction
En 1521, Jean Dinocheau, un commerçant parisien, fait bâtir une chapelle dédiée à sainte Suzanne dans le faubourg Saint-Honoré situé près de Paris.
En 1577, son neveu, Étienne Dinocheau, transforme la chapelle en une grande église et lui attribue le patron de saint Roch.
Alors que l'église Saint-Roch sert de succursale à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, pour les habitants du faubourg Saint-Honoré depuis une cinquantaine d'années, cette église devient église paroissiale en 1629. Le 30 juin 1633, une sentence archiépiscopale assigne à la paroisse Saint-Roch le terrain situé au nord du jardin des Tuileries, depuis le mur de Charles V jusqu'à la fortification de Charles IX.
La première pierre du nouvel édifice est posée par Louis XIV, accompagné par sa mère Anne d'Autriche, le 23 mars 1653. Dans la nouvelle église, on consacre une chapelle à sainte Suzanne, en souvenir de l'église précédente. Au-dessus de l'autel, se trouve une peinture murale de sainte Suzanne poursuivie par ses persécuteurs. Levant les yeux au ciel, elle implore l'aide de Dieu. Faute de financement, la construction est interrompue en 1660, seuls le transept et la dernière travée de la nef étant achevés.
En 1690, le chœur et le transept sont terminés mais ne sont protégés que par un plafond provisoire en bois. Le 8 juin 1691, le maréchal Sébastien Le Prestre de Vauban y marie sa fille Jeanne Françoise avec Louis Bernin, marquis de Valentinay, seigneur d'Ussé.
À partir de 1701, Jules Hardouin-Mansart entreprend l'ajout d'une chapelle dédiée à la Vierge se composant d'un vaisseau central elliptique entouré d'un déambulatoire, que Pierre Bullet achèvera après sa mort. Une nouvelle fois les travaux sont interrompus.
Ils reprennent en 1719, grâce à un don du banquier Law, qui finance la toiture et la façade de l'église.
Entre 1728 et 1736, Robert de Cotte ajoute une tour à droite du chœur.
En 1735, une tour de la façade est détruite. Robert de Cotte trace les plans pour une façade à deux étages, mais c'est probablement son fils Jules-Robert de Cotte qui la réalise en 1739. Le niveau inférieur est orné de colonnes doriques, le niveau supérieur de colonnes corinthiennes. La princesse de Conti, fille légitimée de Louis XIV, y est inhumée.
En 1754, Jean-Baptiste Marduel fait construire par Étienne-Louis Boullée la chapelle dédiée au Calvaire, qui sera profondément remaniée au milieu du 19ᵉ siècle. Il fait appel à quelques-uns des plus illustres artistes de son temps pour la décorer, parmi lesquels Étienne Maurice Falconet, Jean-Baptiste-Marie Pierre, Joseph-Marie Vien et Gabriel-François Doyen.
En 1756, Jean-Baptiste Pierre peint l'Assomption pour la coupole de la chapelle de la Vierge, et Falconet sculpte, au-dessus de l'arcade derrière l'autel de la Vierge, une gloire sur le modèle de celle de Saint-Pierre de Rome. Il place en dessous un groupe de l'Annonciation, aujourd'hui disparu, et installe, dans la chapelle du Calvaire, une rocaille avec un christ en croix, également disparue.
En 1758, Jean-Baptiste Marduel fait réaliser une chaire par Simon Challe, qui sera remaniée à deux reprises, et dont il ne reste de l'œuvre initiale que la partie supérieure, et un ensemble de peintures et de sculptures dans le transept.
En 1850, détruisant ainsi l'œuvre de Boullée, la chapelle du Calvaire est transformée en chapelle des Catéchismes, et en 1879 la tour située sur le flanc droit, fragilisée par le percement de l'avenue de l'Opéra, est détruite.
L'église Saint-Roch et l'Histoire
Au temps de la Révolution française, cette église se trouvait au centre des combats, comme en témoigne la façade criblée d'impacts. Les groupes révolutionnaires, comme le Club des Jacobins ou celui des Feuillants, se rassemblaient à l'époque dans les cloîtres de la rue Saint-Honoré. C'est le long de cette rue que circulaient les véhicules qui menaient les condamnés de la Conciergerie à la place de la Concorde où ils étaient exécutés. À deux pas de là, au palais des Tuileries où siégeait la Convention, le général Napoléon Bonaparte mit fin à la rébellion royaliste.
Ce sont les boulets de canon tirés par Bonaparte qui sont encore visible sur la façade. Plus grave encore, sont les dégâts commis à l'intérieur de l'église. Un pillage systématique mena à la disparition de nombreux objets et œuvres d'art. Parmi eux se trouvait le portrait d'un des fondateurs de l'église : Dinocheau qui avait longtemps été exposé dans l'une des chapelles. Ce tableau se trouve aujourd'hui à Santa Maria Maggiore dans le Piémont, où l'on prétend qu'il s'agit d'un certain Giovanni Paolo Feminis.
Saint-Roch est ensuite consacré « Temple du Génie » par décret du 6 brumaire an VII (27 octobre 1798) puis le 7 janvier 1815 l'église est saccagée, aux cris de « mort aux prêtres », par 5 000 manifestants protestant contre le refus par l'Église d'enterrer chrétiennement la comédienne Françoise Raucourt (ou la Raucourt).
Curés
- Jean Rousse (1633 - 1659)
- Jacques Coignet (1660 - 1668)
- Louis Coignet (1668 - 1726)
- Jacques Bence (1726 - 1738)
- Aubin Brillon de Jouy (1738 - 1739)
- Nicolas Louis Cheret (1739 - 1743)
- Pierre Badoire (1743 - 1749)
- Jean-Baptiste Marduel (1749 - 1787)
- Claude-Marie Marduel (1787 - 1790)
- Alexandre Legrand (1791 - 1793)
- Pas de curé de 1794 à 1802.
- Claude-Marie Marduel (1802 - 1833)
- Nicolas-Théodore Olivier (1833-1841), nommé évêque d'Évreux (1841-1854)
- Jean-Jacques Layet (1841 - 1843), nommé évêque d'Orléans
- Charles Morel (1843 - 1848)
- Pierre Louis Petetot (1848 - 1852)
- Pierre Augustin Faudet (1852 - 1870)
- Sébastien Émile Millault (1870 - 1896), il démissionne le 2 février 1896.
- Marie-Prosper de Bonfils (1898 - 1908), nommé évêque du Mans en 1908.
- Marie Timothée Leclercq (1898 - 1908)
- Jean Eugène Peuportier (1908 - 1921)
- Henri Victor Couget (1921- 1941)
- Charles Viennot (1941 - 1966)
- Pierre Ghesquière (1966 - 1970)
- Francis Connan (1970 - 1979)
- Gérard de Seilligny (1979 - 1988)
- Robert Perrelet (1988 - 1994)
- Thierry de l'Épine (1994 - 2008)
- Philippe Desgens (2008 - 2017)
- Thierry Laurent (2017 - )
Personnalités inhumées dans l'église
Du fait des multiples transformations architecturales et surtout du saccage de l'ossuaire durant la révolution française et la commune, peu de tombes ont subsisté,.
17ᵉ siècle
- André Le Nôtre, 16 septembre 1700, chapelle Saint-André
- César de Vendôme, 25 octobre 1664
- François Anguier, 1669
- Pierre Corneille, 1684
- Michel Anguier, 1686
- Antoinette Des Houlières plus connue sous le nom de Madame Deshoulières, femme de lettres née Antoinette du Ligier de la Garde, baptisée le 2 janvier 1638 à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, elle est décédée le 17 février 1694, inhumée le 19 février auprès son mari Guillaume de la Font de Boisguérin, seigneur Des Houlières inhumé lui-même le 5 janvier 1693.
- Antoinette Thérèse de la Font de Boisguérin Deshoulières, fille de la précédente née en 1662, surnommée Mademoiselle Deshoulières, également femme de lettres, morte le 8 août 1718 inhumée le 9 aout 1718 dans la cave de la chapelle de la Vierge.
- Antoine de Ville, ingénieur du roi, 1640, derrière le chœur
18ᵉ siècle
- Catherine Plastrier, 1706
- Françoise Langlois, épouse d'André Le Nôtre, 1707
- Martin Lavernot, 1708
- Nicolas Mesnager, 1714
- Comte Fortunat Rangoni, 1723
- Simon Thomassin, inhumé le 28 mai 1733 dans la cave de la chapelle de la Vierge.
- René Duguay-Trouin, 28 septembre 1736. Il a été ré-inhumé en la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo, sa ville natale, en 1973.
- Marie-Anne de Bourbon, princesse douairière de Conti, 1739
- Claude François Bidal d'Asfeld, 17 mars 1743
- René Moreau de Maupertuis, officier de Marine, 1746
- Philippe-Claude de La Marche, 1750
- Jeanne-Angélique Delpech, Marquise de Bréhant, 1750
- La comtesse de Broglie-Revel, 1751
- Madame Lalive de Jully, 1752
- Charles-Jean-François Hénault, 1770
- Claude-Adrien Helvétius, 1771
- Alexis Piron, 1773
- Marie-Thérèse Rodet Geoffrin, 6 octobre 1777
- Charles Pandin de Rommefort, 17 juin 1783
- Denis Diderot, premier août 1784, chapelle de la Vierge
- François Joseph Paul de Grasse, 6 janvier 1788, chapelle de la Vierge
- Gabriel Bonnot de Mably, 1785
- Paul Henri Thiry d'Holbach, 1789
- Charles-Michel de L'Épée, mort le 23 décembre 1789. Cette inhumation fut découverte en 1838.
19ᵉ siècle
- Jean Honoré Fragonard, 1806
- Monseigneur Gabriel Cortois de Pressigny, comte de Pressigny, 1823, chapelle de la Vierge
On peut encore y voir les cénotaphes d'Henri de Lorraine-Harcourt, Pierre Corneille, André Le Nôtre, Catherine de Rougé du Plessis-Bellière, Marie-Thérèse Rodet Geoffrin, etc.
Enfin, ont été transportés de l'église des Jacobins-Saint-Honoré à Saint-Roch le beau mausolée de François de Créquy dessiné par Lebrun et réalisé par Antoine Coysevox ainsi que celui du peintre Pierre Mignard lorsque cette église fut occupée en 1791 par le Club des jacobins.
Description
Plan et organisation générale
Le plan et les principes architecturaux initiaux de Saint-Roch s'inspirent de certains édifices établis par les jésuites tel celui de la maison professe de Rome dont la conception se voulait adaptée à la liturgie catholique réformée par le concile de Trente :
« une église en croix latine, à nef unique, cantonnée de chapelles communicantes et transept peu saillant, voutée en berceau, fenêtres hautes, coupole à la croisée, façade à deux ordres superposés de largeur inégale couronnée d'un fronton. »
Ce modèle architectural avait été introduit en France dès le début du 17ᵉ siècle sous de multiples variantes avec, notamment à Paris, l'église aujourd'hui disparue des Feuillants (1600-1608), celle des carmes déchaussés (1613-1620), l'église Saint-Paul-Saint-Louis (1627-1641), autrefois professe des jésuites, le noviciat détruit des jésuites (1634) ainsi que la chapelle de la Sorbonne (1634).
L'église est alignée selon un axe sud-nord dérogeant à la règle d'orientation ouest-est, avec une façade baroque reconstruite vers 1730 au sud et un chœur auquel ont été rajoutées successivement plusieurs chapelles alignées, dont celle de la Vierge, au nord. Cet édifice présente également une autre particularité, à savoir une absence de clocher résultant de travaux de démolition entrepris au 19ᵉ siècle lors de l'aménagement du passage Saint-Roch.
Intérieur
Du nord au sud, l'édifice présente une série de chapelles ou d'éléments architecturaux, dont les principaux sont évoqués ci-dessous.
Chapelle du Calvaire
La chapelle du Calvaire est bâtie en 1754, d'après le dessin de Falconet, à l'emplacement de l'ancien cimetière, tout au nord de l'église ; son axe principal est perpendiculaire à celui Nord-Sud de l'édifice. Elle est construite à l'initiative de Jean-Baptiste Marduel, curé de la paroisse de 1749 à 1789 ; il en confie la réalisation au jeune architecte Étienne-Louis Boullée qui redessine également les autels des transepts et leurs retables. Mais ce travail, profondément remanié lors de l'agrandissement de la chapelle en 1850, laisse ensuite place à une nouvelle décoration commandée par la ville de Paris.
Aujourd'hui on accède à cette chapelle, soit par une porte donnant sur la rue Saint-Roch, soit à partir du déambulatoire de la chapelle de la Vierge par un couloir contournant la chapelle de la Communion. La nef de la chapelle est orientée ouest-est à angle droit avec celui de l'église et comporte, à l'est, un chœur dédié à la Vierge et, sur son côté nord, trois niches latérales abritant respectivement un Crucifiement de Jehan Du Seigneur, l'autel creusé dans un massif de rochers dominé par un christ en croix de Michel Anguier et une Mise au tombeau de Louis Pierre Deseine (1819).
Chapelle de la Communion
Construite sur des fonds provenant des libéralités de Law, cette chapelle dite de la Communion est achevée en 1717. Elle est solennellement bénite le premier novembre 1758 par Mgr Jean Félix Henri de Fumel, évêque de Lodève, au cours d'une grand-messe pontificale à laquelle assistèrent de nombreux prélats. Celui-ci fit son sermon dans la nouvelle chaire, œuvre de Simon Challe . La chapelle de la Communion se dresse sur l'axe nord-sud de l'église en prolongement de la chapelle de la Vierge sous forme d'une niche ouverte du déambulatoire entourant cette dernière. Baignant dans une semi-obscurité voulue, n'étant éclairée que par deux vitraux, elle possède une ornementation religieuse originale, à savoir un crucifix solaire, une Arche d'alliance (19ᵉ siècle) et deux chandeliers à 7 branches en relation avec le mobilier du Temple à Jérusalem. Les deux vitraux représentent, à gauche, saint Denys l'Aréopagite, et à droite Monseigneur Affre, archevêque de Paris de 1840 à 1848 et mort sur les barricades cette année-là.
Chapelle de la Vierge
La chapelle de la Vierge prolonge le chœur vers le nord. Cet édifice supplémentaire dessiné par Jules Hardouin-Mansart et construit en 1709 sur des fonds recueillis par loterie se présente sous la forme d'un ellipsoïde de taille respectable dont le grand axe est orienté ouest-est, c'est-à-dire à angle droit avec l'axe principal de l'église.
Cette chapelle, mélangeant à la fois les styles baroque et classique, comprend plusieurs éléments remarquables. Elle possède notamment une coupole dont la voûte supporte une Assomption peinte entre 1749 et 1756 par le premier peintre du duc d'Orléans, Jean-Baptiste Marie Pierre, et restaurée en 1932.
Son autel où se trouvait autrefois une Annonciation d'Étienne Maurice Falconet, œuvre disparue sous la Révolution, est surmonté depuis 1805 de la Nativité du Val-de-Grâce (1665) du sculpteur Michel Anguier. Au-dessus, figure une imposante Gloire divine de Falconet dont les rayons et nuages, parsemés de têtes d'angelots, descendent sur la Sainte Famille. Cet ensemble est complété par deux autres œuvres, le Saint Jérôme de Lambert-Sigisbert Adam (1752) et une Sainte Barbe anonyme (c.1700), de part et d'autre de l'autel.
Chœur
De nombreuses personnes ont été inhumées dans cette église, notamment au 18ᵉ siècle. Le clergé avait son caveau sous le chœur avec une entrée protégée par une dalle de marbre noir. Cette dalle, toujours visible, comporte une inscription funéraire ainsi que divers sigles à caractère apotropaïque : tête de mort, torches inversées, et cetera. Parmi les personnes civiles inhumées ici, figurent les sculpteurs François et Michel Anguier, le poète Pierre Corneille, l'architecte de jardins André Le Nôtre, l'amiral René Duguay-Trouin, Diderot, l'abbé de l'Épée…
La statue de Saint Roch (1946) qui se trouve dans le chœur est une œuvre du sculpteur Louis-Aimé Lejeune.
Nefs
Simon Challe réalise la chaire de Saint-Roch entre 1752 et 1758. Cette œuvre baroque n'a conservé intact que l'abat-voix, immense draperie tournoyante, soulevée par la Vérité tenant une trompette et soulevant le voile de l'Erreur. Les cariatides, représentant les quatre vertus cardinales, qui soutiennent la cuve sont plus récentes : elles ne datent que de 1942 et sont de Gabriel Rispal. Elles remplacent quatre statues d'évangélistes en plâtre conçues avant 1814 par Guillaume Boichot. En revanche, la base Palissy les attribue à Constant Delaperche (auteur, en 1823, des bas-reliefs en bois doré) et l'ensemble est classé au titre objet le 1905/02/20. Il apparait toutefois que le groupe sculpté classé ne corresponde plus à celui visible de nos jours montré dans le cliché ci-dessous.
Le grand financier du roi Jean Pâris de Monmartel, résidant à l'hôtel d'Antin, désirait avoir à l'église Saint-Roch deux places particulières dans une tribune pour assister aux offices et une chapelle familiale. Il obtint les tribunes par un contrat avec l'abbé Marduel, ce dernier lui faisant part de la pauvreté de la paroisse pour réaliser une chaire. Monmartel se laissa convaincre et fournit une fortune pour les travaux de la chaire (12 000 livres). Or les travaux étant plus onéreux que prévu, c'est encore au bienfaiteur Pâris de Monmartel que le curé demanda des fonds (6000 livres en plus). Le sculpteur Challes reçut 18 933 livres (selon la quittance du 9 août 1760). En reconnaissance de cette générosité, le curé concède la chapelle promise (acte notarié de janvier 1761) : la cinquième à droite en entrant dans l'église, dont il a la jouissance tant que la famille Pâris de Monmartel réside dans la paroisse
.
Chapelle des Fonts baptismaux
Les deux peintures murales de 1853 sont de Théodore Chassériau (1819-1856).
À gauche, Saint-Philippe, l'un des premiers diacres de la communauté chrétienne, baptise par immersion le ministre de la reine d'Éthiopie qui lui a demandé le baptême.
À droite, Saint-François-Xavier (1506-1552), missionnaire jésuite, baptise par aspersion ceux qu'il a conduits à Jésus-Christ en Inde et au Japon. Il fut l'un des premiers compagnons de Saint-Ignace de Loyola en 1534, à Montmartre.
Chapelle Saint-Jean-Baptiste
Cette chapelle possède une sculpture en marbre, « Le baptême de Jésus », œuvre de Jean-Baptiste I Lemoyne (1681-1731) et de son neveu Jean-Baptiste II Lemoyne. Ce groupe provient de l'ancienne église Saint-Jean en Grève détruite entre 1797 et 1800 et fut donné à l'église sous la Restauration.
Les grandes orgues
Elles sont l'œuvre de la Louis-Alexandre Clicquot, famille Clicquot, restaurée par Cavaillé-Coll. Elles sont composées de quatre claviers manuels et pédalier, cinquante trois jeux (traction mécanique des claviers et des jeux), et deux mille huit cent trente deux tuyaux.
L'orgue initial, dont le buffet est le seul vestige, fut construit en 1752 par Louis-Alexandre Clicquot, remanié par son fils le célèbre François-Henri Clicquot en 1769, détérioré à la Révolution et reconstitué par Pierre-François Dallery, son successeur, en 1826.
Un modèle en tout point semblable se trouve à Pézenas, dans la collégiale Saint-Jean.
Un titulaire célèbre fut Claude-Bénigne Balbastre dont le jeu étincelant attirait de telles foules que l'archevêque de Paris dut lui interdire d'interpréter ses noëls variés à Saint-Roch pendant le temps de l'Avent. Louis James Alfred Lefébure-Wely y fut organiste de 1831 (il succédait à son père, Isaac-François Lefébure-Wely) à 1846.
La titulaire actuelle est Françoise Levechin.
L'association « Les Heures musicales de Saint-Roch » donne régulièrement des concerts et favorise la création d'œuvres contemporaines.
L'orgue de chœur
Cet instrument est l'œuvre du facteur d'orgue Cavaillé-Coll, en 1865. Il a été modifié par Mutin en 1913. L'instrument se compose de 12 jeux, répartis sur 2 claviers et un pédalier. Les transmissions des jeux et des notes sont mécaniques. Le buffet est classé monument historique.
I. Grand-Orgue
56 notes
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II. Récit expressif
56 notes
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Pédale
32 notes
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Bourdon 16
Flûte harmonique 8
Montre 8
Prestant 4
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Flûte traversière 8
Gambe 8
Voie céleste 8
Flûte octaviante 4
Nazard 2 2/3
Trompette 8
Basson-hautbois 8
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Bourdon 16
|
Accessoires :
- Accouplement : Récit/GO en 8' et 16'
- Tirasses GO et récit
- Trémolo
- Appel d'anches du récit
Tableaux et vitraux
L'église conserve un ensemble de tableaux de peintres des 17ᵉ siècle, 18ᵉ siècle et 19ᵉ siècle ainsi que de nombreux vitraux du 19ᵉ siècle.
- Auguste Charpentier (1813-1880), œuvres classées aux monuments historiques :
-
L'Innocence, 1833
-
La Force, 1833
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La Sagesse, 1833
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La Charité, 1833
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La Religion, 1833
-
L'Extrême-onction, 1833
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Les Funérailles, 1833
-
Les Saintes Femmes au sépulcre, 1850
-
La Résurrection, 1850
-
La Loi divine, 1850
- Vitraux
- « Christ en croix », verrière du bas-côté nord de l'église Saint-Roch à Paris par Ferdinand Henri Joseph Mortelèque, en 1816, d'après un dessin de Régnier, premier vitrail connu réalisé au 19ᵉ siècle à Paris ;
- «La Crucifixion», carton de Louis Steinheil (1875) dans la chapelle de la Compassion ;
- «Saint Jean-Baptiste» (fin du 19ᵉ siècle) ;
- «La Mort de saint Joseph», ateliers Lorin (vers 1880) dans la chapelle du Calvaire ;
- « Saint Denis l'aréopagyte », dans la chapelle de la Communion.
Personnalités
La paroisse des artistes
La paroisse Saint-Roch est connue comme étant la « paroisse des artistes » parce qu'elle est l'aumônerie des artistes du spectacle et par allusion à tous ceux dont on y a célébré les obsèques, notamment :
- Yves Saint Laurent (2008)
- Annie Girardot (2011)
- Stéphane Audran (2018)
- Pierre Bellemare (2018)
- Jean-Michel Martial (2019)
- Michael Lonsdale (2020)
- Claude Brasseur (2020)
- Jean-Jacques Beineix (2022)
- Marion Game (2023)
- Pierre Lacotte (2023)
Autres
Le 16 novembre 2022, une messe est discrètement donnée pour le 70e anniversaire de la mort de Charles Maurras, dirigeant du mouvement d'extrême droite de l'Action française. Son organisateur, l'abbé Thierry Laurent, est par la suite réprimandé par sa hiérarchie.