Engins est une commune française située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes, autrefois rattachée à l'ancienne province du Dauphiné.
Ce modeste de bourg de moyenne montagne est le passage obligé depuis Grenoble, par Sassenage vers le Vercors septentrional, secteur également connu sous le vocable des « Quatre-Montagnes ». C'est la zone du massif la plus développée économiquement et démographiquement. Le village est bien desservi par une route qui le relie à la vallée de l'Isère et aux grandes métropoles de la région dont l'agglomération grenobloise très proche, et l'agglomération lyonnaise dont l'accès à l'autoroute est situé à moins de 10 kilomètres du bourg.
Historiquement, la paroisse d'Engins dépendait des seigneurs de Sassenage dont le château, transformé en musée, est situé en contrebas des falaises d'Engins à l'entrée de la commune voisine de Sassenage. La commune est également une des entrées du parc naturel régional du Vercors. Au cours du 19ᵉ siècle, la première route carrossable qui a permis de désenclaver le massif du Vercors, passe par le territoire d' Engins (hameau des Jaux), permettant ainsi à l'économie agricole et forestière de s'ouvrir vers l'extérieur.
La commune, qui héberge sur son territoire le réseau du gouffre Berger, bien connu dans le milieu spéléologique, est incorporée dans le canton de Fontaine-Vercors créé en 2014. Elle est également adhérente à la communauté de communes du massif du Vercors et ses habitants se dénomment les Enginois.
Histoire
Préhistoire
Dans les gorges du Furon s'ouvrent de nombreuses cavités dont une, la grotte de l'Olette — située sur une commune mitoyenne : Lans-en-Vercors —, a livré des silex taillés datant de l'Épipaléolithique (8000 8000 avant Jésus-Christ). C'était une halte saisonnière.
Antiquité
La commune fut peuplée à l'époque gallo-romaine car les traces d'une villa romaine ont été découvertes sur son territoire.
Moyen Âge et Renaissance
La commune resta de tout temps un village fort modeste qui ne dépassa quasiment jamais les 500 habitants. Sa proximité de Grenoble (moins de 10 kilomètre) a permis ses dernières années une expansion démographique.
Toponymie
Le lieu se dénommait « Ecclesiam S. Johannis » 1080, puis, « Enginz » et « Ingins » au 12ᵉ siècle, probablement issu du gentilice romain Ingenius.
Selon André Plank, auteur d'un livre sur l'origine des noms de communes du département de l'Isère, le nom du village pourrait cependant provenir du préfixe eng-, à rapprocher des termes latins angere (qui signifie serrer, étrangler) et angris/angrae (qui signifie vallon), ce mot qui est aussi à l'origine du terme « angine », a une racine commune entre au niveau de toutes les langues indo-européennes évoquant la « gorge » où se situe la plus grande partie du territoire d'Engins.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
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Église
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Très belle petite église typique du Dauphiné. Le clocher est un magnifique spécimen de l'art roman de la fin du Onzième ou du début du 12ᵉ siècle : il est donc admis qu'il date de l'époque l'époque de saint Hugues (1080-1132), évêque de Grenoble.
Église Saint-Jean-Baptiste
Il s'agit de l'église paroissiale dont l'histoire recouvre près de dix siècles.
La première mention écrite de l'église d'Engins - aujourd'hui dédiée à saint Jean Baptiste - se trouve dans une donation faite en 1080 à l'église Saint-Vincent de Grenoble et à son évêque, saint Hugues.
Et d'âge en âge, la paroisse et son église sont citées dans les textes anciens, du 11ᵉ au 16ᵉ siècle : chartes et « pouillés » (= relevé, livre blanc) de 1111, 1115, 1275, 1375, 1494, etc., puis dans les archives épiscopales et diocésaines.
En 1671, à l'occasion d'une réorganisation du diocèse décidée par Monseigneur Le Camus, Engins devient une paroisse de l'archiprêtré de Villard-de-Lans ; avec six autres communes, elle est aujourd'hui intégrée à la paroisse de La Croix de Valchevrière.
Les siècles ne semblent pas avoir beaucoup éprouvé cette petite église, sans doute si bien construite dans les règles de l'art qu'elle a bien résisté au temps !
Quelques réparations sont évoquées en 1869 pour le chœur, puis en 1885, ainsi que la construction d'une sacristie en 1871. Des travaux semblent avoir été effectués vers 1950. Plus récemment, elle a bénéficié d'un « lifting » complet : la commune a fait refaire la toiture en 1988, puis restaurer le clocher en 1990 ; la communauté chrétienne a pris en charge la restauration intérieure de janvier 1990 à juin 1993 (« inauguration » le 20 juin 1993).
Ce fut d'abord le nettoyage et la restauration du chœur ; puis avec l'aide financière du diocèse et des communautés de Villard-de-Lans et d'Autrans, la remise en état de la nef par une entreprise de maçonnerie enginoise ; et celle des mobiliers (chaire, fonts baptismaux, escaliers, porte, etc.) par un groupe de laïcs. Plusieurs familles ont en outre confectionné en tapisserie un beau et original chemin de croix.
Une étude manuscrite de M. Farges sur les églises ou parties d'église romanes du diocèse, effectuée peu avant 1914, décrit ainsi l'église d'Engins :
« Cette église, de petites dimensions et de forme rectangulaire, comprend à l'intérieur une nef couverte d'un plafond, suivie d'un chœur court et plus étroit, couvert d'une voûte en plein cintre appuyée sur deux arcs doubleaux à chaque extrémité. À la suite, une abside à chevet plat, couverte d'une voûte en ogive assez surbaissée avec des nervures à section très réduite.
Le plein cintre couvrant le chœur avec ses arcs doubleaux, qui est formé d'un enduit recouvrant une maçonnerie ancienne, présente un intérêt comme base du clocher. »
« La partie intéressante de l'église est le clocher surmontant le chœur. Il est formé d'une tour rectangulaire, comportant un étage de fenêtres jumelées, une sur chaque face. Il se termine par un pyramide à quatre pans, basse et flanquée aux quatre coins de clochetons très bas. Aux fenêtres jumelées, la retombée des arcs en plein cintre s'appuie sur une colonnette, surmontée d'un tailloir barlong.
Ce clocher, quoique relativement simple, forme un ensemble élégant, et présente un joli spécimen de l'art roman de la fin du Onzième ou du début du 12ᵉ siècle ; on l'attribue à l'époque de St-Hugues (1080-1132). »
On observera que le plafond de la nef a été démonté et laisse apparaître la charpente ; et que la maçonnerie ancienne de la base du clocher a été opportunément débarrassée de son enduit.
Ce « dépouillement » a redonné à cette petite église de campagne sa belle simplicité.
Article tiré de Nord Vercors
n° 212 Septembre 2005
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Barrage d'Engins
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le barrage d'Engins est une retenue d'eau artificielle, datant de 1958 et servant à alimenter la centrale hydroélectrique de Sassenage. Avant d'arriver à Sassenage, l'eau aura emprunté 3 458 mètre de galeries souterraines et 1 340 mètre de conduites d'eau forcées.
Patrimoine naturel
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Gouffre Berger
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c'est sur le territoire de la commune d'Engins qu'a été découvert en 1953 le gouffre Berger. En 1956, une équipe de spéléologues conduite par Jo Berger qui lui laissa son nom, a atteint et dépassé, pour la première fois au monde, la profondeur de −1 000 mètre. La rivière souterraine se poursuit jusqu'aux cuves de Sassenage (grottes visitables situées dans le centre de la commune de Sassenage), mais toute jonction reste interdite à −1 198 mètre en raison de l'existence d'une zone noyée impénétrable jusqu'à maintenant.
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Espace naturel sensible du plateau de la Molière et du Sornin
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ce secteur montagneux domine le bourg depuis l'ouest et est classé comme site Natura 2000.
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Mollard Gargot
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cette éminence qui constitue la bordure orientale du plateau du Vercors et qui marque la limite de la commune avec celle de Fontaine, ville de la banlieue grenobloise est visible de Grenoble. C'est un site de promenade et de randonnée accessible en 3 heures depuis le terminus de tramway de la ligne A du tramway de Grenoble.
Héraldique
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Engins possède des armoiries dont l'origine et le blasonnement exact ne sont pas disponibles.
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