Escoussans est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Gironde, en région Nouvelle-Aquitaine.
Histoire
Des traces de vie apparaissent sur la commune d'Escoussans dès le Néolithique, comme en atteste la découverte d'une hache polie sur le site de la Pereyre.
D'autres signes de présence humaine ont été observés, notamment pendant l'époque gallo-romaine, sur les sites de Pasquet, de Liron (vestiges d'habitations) et de Balaurin (découverte en 1957 d'un trésor monétaire constitué de 26 pièces d'antoniniens).
Des sondages réalisés à l'extérieur de l'église Saint-Seurin semblent témoigner d'une occupation de la commune à l'époque mérovingienne.
On estime que cette paroisse serait apparue autour du 6ᵉ siècle, et qu'elle couvrait un territoire plus important qu'aujourd'hui.
C'est à partir du 11ᵉ siècle qu'Escoussans apparait dans des sources écrites. On retrouve le nom du lieu dans le cartulaire de La Sauve-Majeure (entre 1095 et 1208) sous différentes formes :
- Escozan, Scozan, Eschozan, Esquozan, Escocan, Excuchan, Escossan, Scossan (occitan) ;
- Scutatio, Scuciano (latin) ;
- Scutian, Scotian, Scocian, Excuchano.
Aux Onzième, 12ᵉ et 13ᵉ siècles, une famille de nobles, les Seguin, possède des terres et des biens à Escoussans, qui est un de leurs fiefs. Ils prennent, dès lors, le nom de « Seguin d'Escoussans », s'appropriant le nom du lieu sur lequel ils exercent leur seigneurie. À cette époque, les Seguin d'Escoussans sont milites (équivalent de chevalier) et seigneurs vassaux à la cour des seigneurs de Benauges.
Au 13ᵉ siècle, ils bâtissent le château de Langoiran et en deviennent seigneurs (ce qui étend encore plus leur pouvoir dans la région).
Les Seguin d'Escoussans conservent leur titre et exercent leurs prérogatives banales jusqu'au rattachement de la seigneurie à la maison d'Albret, en 1345 (date du mariage d'Amanieu d'Albret et de Mabille Seguin d'Escoussans).
La présence à Escoussans des chevaliers de l'Ordre du Temple (ou de celle des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem) est une piste plausible à cette époque (12ᵉ et 13ᵉ siècles). En effet, un manoir datant du 16ᵉ siècle et situé dans le bourg de la commune, porte le nom énigmatique de « Commanderie de Saint-Vincent » (le nom fait sans doute référence à un édifice antérieur au manoir, qui se trouvait sur le même emplacement). Sur la façade de ce manoir, on observe également deux importants symboles utilisés par les chevaliers croisés : deux croix pattées (doit-on voir ici un hommage des bâtisseurs du manoir aux anciens occupants du lieu ?).
À la Révolution, la paroisse Saint-Seurin d'Escoussans forme la commune d'Escoussans, une petite paroisse du pays de Benauge qui compte, selon les sources de 1790, environ 370 habitants. Elle est composée pour majorité de paysans, d'artisans et de quelques familles de la bourgeoisie rurale locale. On y produit du blé froment, du vin, du foin, du bois et quelques légumes, qui sont acheminés vers le port de Cadillac.
La Révolution marque une période où les paysans s'opposent au seigneur de Benauge lorsqu'ils contestent le versement, injuste à leurs yeux, des droits seigneuriaux. Escoussans se dote par la suite d'une garde nationale et d'une municipalité (dont le premier maire fut Benoît Menguin, laboureur).
Toponymie
En ce qui concerne les origines du nom de la commune, plusieurs hypothèses ont été avancées :
- le nom d'un homme, Scottius (ou Scotius), associé au suffixe latin -anu(m), signale une fondation gallo-romaine attestée par l'archéologie ;
- durant l'occupation des Wisigoths en Aquitaine, en 418, le nom d'un homme, Scuzzeo, suivi du suffixe germanique -ing, serait devenu Escoussans ;
- il proviendrait du patronyme des seigneurs du lieu, en l'occurrence de Bernard d'Escoussans, aussi appelé Bernard Seguin d'Escoussans. Cette hypothèse est peu probable, car les Escoussans se nomment en réalité les Seguin. Ils ont ajouté Escoussans à leur nom de famille (ce qui donne les Seguin d'Escoussans), à la suite de leur installation comme seigneurs dans la paroisse d'Escoussans. Dans la branche des Seguin, on retrouve également un seigneur dénommé Auger Seguin de Rions (Rions vient du nom d'un village qui touche celui d'Escoussans) ;
- dans le Sud-Ouest de la France, les noms de lieux ont parfois une base hydronymique : Escout (Escot) est un village des Pyrénées-Atlantiques situé sur un cours d'eau, l'Escou. Une escorra est un ruisseau, un fossé, une rigole ou un canal ; c'est ce terme qui est à la base des toponymes Escource (Landes) et Escoursolles, quartier de Pissos (Landes). Dans le Languedoc, escourrou est un nom topographique désignant un courant, une rigole, une conduite d'eau. Escoussans se situe au bord d'un ruisseau, l'Œuille (il peut s'agir d'une simple coïncidence).
Concernant ces hypothèses, les étymologies se sont peut-être superposées au fil du temps, ce qui est fréquent en toponymie.
En gascon, le nom de la commune est Escossan.
Géographie
Vignes, bois, vallons et ruisseau composent les paysages de cette localité typique de l'Entre-deux-Mers. Escoussans se trouve sur un plateau incliné d'ouest en est, avec un faible dénivelé estimé à 73 m, ce qui crée des paysages vallonnés favorables à l'exposition des vignobles.
La côte d'altitude la plus significative est au nord-est, au lieu-dit Pasquet qui culmine à 96 mètre. Le point le plus bas est situé au moulin de Laubès à 23 m d'altitude, en fond de vallée.
Le bourg se trouve, quant à lui, à une altitude de 45 m.
La commune est située à 36 kilomètre au sud-est de Bordeaux, chef-lieu du département, à 20 kilomètre au nord de Langon, chef-lieu d'arrondissement et à 7 kilomètre au sud de Targon, ancien chef-lieu de canton.
Lieux et monuments
- Église Saint-Seurin-Saint-Roch du 12ᵉ siècle, ; dernière restauration en 1999. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel.
- Pigeonnier du 18ᵉ siècle, près de l'église.
- Croix de mission de Miaille du 19ᵉ siècle.
- École-mairie dont la construction date de 1885.
- L'asile de nuit, construit en 1907 pour accueillir les personnes qui voyageaient entre Targon et Cadillac, situé le long du chemin menant au lieu-dit la Pereyre.
- Foyer familial (salle des fêtes), construit dès 1937.
- Moulin de Balaurin du 14ᵉ siècle.
- Manoir la Commanderie de Saint-Vincent du 16ᵉ siècle.