Eymet (occitan: Aimet, [ɛjˈme]) est une commune française située dans le département de la Dordogne, en région Nouvelle-Aquitaine. Chef-lieu du canton d'Eymet de 1790 à 2015, la commune est devenue à cette date le bureau centralisateur du canton du Sud-Bergeracois.
Histoire
De nombreux vestiges gallo-romains ont été découverts à Eymet et ses environs. Les vestiges d'un rempart gaulois ont notamment été mis au jour en 2021 au sud de la bastide, sur le plateau de Blis. Dès l'époque gauloise, la situation géographique, en bordure du Dropt, juste à la limite du territoire des Pétrocores, a donné à cette cité une importance stratégique. Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse et frère de Saint Louis, avait détecté cette qualité, lorsqu'il décida de fonder en 1270 une bastide en ce lieu. Ce passage obligé devenait ainsi au 13ᵉ siècle un verrou entre les territoires français et anglais.
Lors de la guerre de Cent Ans, Eymet était une place anglaise commandée par Thomas Felton, assisté par bon nombre de chevaliers gascons, comme le seigneur de Duras, de Mussidan, Bérard d'Albret, seigneur de Langoiran, ainsi que le seigneur de Rauzan. Elle fut assiégée et prise le Premier septembre 1377 par les troupes de Bertrand Du Guesclin.
Eymet, comme la plupart des cités entre Castillon-la-Bataille et Bergerac, choisit la réforme protestante en 1561. Les huguenots forment la majorité de la population au 16ᵉ siècle. En 1854, près d'une centaine de foyers de la bastide sont protestants. Ils sont desservis par un temple toujours en activité au 21ᵉ siècle.
Eymet est une étape sur la via Lemovicensis, chemin du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
De 1899 à 1987, une ligne de chemin de fer relie Eymet à Bordeaux.
En 1971, les anciennes communes de Cogulot, Rouquette et Saint-Sulpice-d'Eymet fusionnent avec Eymet.
Toponymie
La première mention écrite connue du lieu, Aymetum, date de l'an 1308, et la bastide est ensuite indiquée en 1360 sous la forme Bastida Emeti. Les graphies évoluent en Aymet au 16ᵉ siècle puis au 18ᵉ siècle en Emez en 1714 et de nouveau Aymet en 1751.
Le nom se réfère à °Ametus, un personnage d'origine germanique.
En occitan, la commune porte le nom d'Aimet.
Géographie
La commune d'Eymet est située dans le Périgord pourpre, à l'extrême sud-sud-ouest du département de la Dordogne. Elle est limitrophe de cinq communes du département de Lot-et-Garonne.
La ville d'Eymet, implantée au croisement des routes départementales 18, 25 et 933 (l'ancienne route nationale 133), se situe, en distances orthodromiques, 22 kilomètres au sud-sud-ouest de Bergerac et 25 kilomètres au nord-est de Marmande.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Patrimoine civil
- La bastide d'Eymet avec ses rues qui se croisent à angles droits, sa place centrale, ses arcades, ses nombreuses maisons à colombages représente depuis 1968 un site inscrit sur 16 hectares,
- Château d'Eymet ou château de la Bastide, du 13ᵉ siècle dont le logis a été rebâti au 19ᵉ siècle, inscrit aux monuments historiques depuis 1994, aujourd'hui consacré à un musée
- Château de Pouthet, 18ᵉ et 19ᵉ siècles, inscrit aux monuments historiques depuis 2006, visitable en été,
- Dolmen d'Eylias daté du Néolithique, inscrit depuis 1981,
- Pont médiéval du Bretou sur le Dropt, inscrit depuis 1995,
- Pigeonnier de la Garenne du 18ᵉ siècle, inscrit depuis 1974,
Patrimoine religieux
- Église Notre-Dame-de-l'Assomption, 19ᵉ siècle, de style néogothique, qui a remplacé l'ancienne église médiévale.
- Église Sainte-Madeleine de Cogulot, d'origine romane, remaniée au 19ᵉ siècle.
- Église Saint-Martin, à Rouquette, du 12ᵉ siècle.
- Église de Saint-Sulpice, d'origine romane.
- Temple protestant de l'Église réformée de France, reconstruit au début du 19ᵉ siècle après la destruction du temple précédent à la fin du 17ᵉ siècle, à la suite de la révocation de l'Édit de Nantes.
Patrimoine naturel
À l'ouest, le lac de l'Escourou borde le territoire communal sur environ trois kilomètres. Cette retenue et ses rives font partie d'une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type I, devenu un lieu de passage ou d'hivernage pour de nombreuses espèces d'oiseaux,. De plus, ses rives « sont constituées […] de pelouses calcaires mésophiles et de boisements thermophiles à chêne pubescent ».
Le Touron, grotte située en bordure du bourg de Saint-Sulpice-d'Eymet, fait partie de cette même ZNIEFF, car elle sert de lieu de reproduction à deux espèces menacées de chauves-souris : le murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) et le rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale). Pour les mêmes raisons, la grotte est également protégée au titre du réseau Natura 2000.
Personnalités liées à la commune
- Pierre Théophile Delbetz (1818-1881), homme politique, est né et mort à Eymet.
- Dominique Erbani, (1956-), joueur de rugby à XV du international français, est né à Eymet.
- Gabriel Forestier (1889-1969), est un sculpteur né à Eymet le 18 novembre 1889.
- Jean Milhet-Fontarabie (1828-1890), homme politique, est né à Eymet et mort à Paris.
- Pierre Morand du Puch cadet (1742-1822), général des armées de la République, est né à Eymet.
- Jean-Baptiste Moyne, (1751-1796), compositeur d'opéras, est né à Eymet.
- Pierre Thomas (1761-1821), est né à Eymet d'une famille patricienne huguenote. Pasteur à Sainte-Foy-la-Grande, acquis aux idées nouvelles, il devient révolutionnaire. Il est nommé maire de Bordeaux du 9 juillet au 16 novembre 1794. Il est administrateur du département de la Gironde puis commissaire du Directoire, et pasteur à La Roche-Chalais et Montcaret jusqu'à sa mort en 1821.
Héraldique
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Les armes d'Eymet se blasonnent ainsi : « Écartelé, au 1 et 4, d'or à trois pals de gueules, au 2 et 3 d'or à deux vaches de gueules passant l'une sur l'autre. »
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