Fismes [fim] est une commune française située dans le département de la Marne en région Grand Est.
Histoire
Antiquité
Fismes, sur la rive droite de la Vesle, est une antique cité gauloise, appelée, à l'époque gallo-romaine, Ad Fines Suessionium (Limite du territoire des Suessions)...
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Fismes [fim] est une commune française située dans le département de la Marne en région Grand Est.
Histoire
Antiquité
Fismes, sur la rive droite de la Vesle, est une antique cité gauloise, appelée, à l'époque gallo-romaine, Ad Fines Suessionium (Limite du territoire des Suessions) ou Ad Fines Remorum (Limite du territoire des Rèmes). Elle tire son nom des tribus gauloises Suessions et Rèmes, se trouvant en effet placée à la limite de ces deux tribus. Elle figure sous le nom Ad Fines sur la table de Peutinger
Comme l'indique Charles Rostaing, le nom latin Fines est une traduction du toponyme gaulois *equoranda, dont la signification fondamentale est limite, et dont la dérivation française la plus fréquente est Ingrandes.
Moyen Âge
L'ancien hôtel de ville et l'hôtel dieu avec sa chapelle.
Durant l'époque carolingienne, entre Troyes en 878 et Mayence en 888, c'est à Fismes en 881 que se tient un concile. C'est la période où Fismes est plusieurs fois détruite, par les Normands, puis par les Hongrois, ce qui pousse l'agglomération à rejoindre les hauteurs de la rive gauche.
En 1205, le pape Innocent III rappelle par une bulle que les comtes de Champagne sont les vassaux de l'archevêque de Reims, pour Épernay, Fismes, Châtillon-sur-Marne, Vertus, et Vitry-en-Perthois
En 1226, Thibault IV le Chansonnier récompense Fismes, après une guerre qu'il menait, en lui offrant le statut de ville libre. Ainsi apparaît le sceau, emblème de la ville, et une charte de commune qui place la ville sous l'égide d'un maire et de deux échevins, et Fismes devient autonome. Elle développe son artisanat, son commerce, ses foires et ses marchés, construit son église en pierre ainsi qu'un château (édifié à la place de la Poste actuelle), et plus tard un hôtel de ville (à son emplacement actuel). La guerre de Cent Ans ruine la ville.
La ville possédait un hôtel-Dieu qui est déjà attesté en 1419, il regroupait les léproseries de Ventelay, de Jonchery-sur-Vesle et de Fismes et se situait sur la place devant la mairie. Il possédait aussi une chapelle dédié à la Sainte-Croix.
Époque moderne
La mairie détruite pendant la Première Guerre mondiale.
Soldats allemands avec un lance flammes tombés lors des combats dans la ville, N.A.R.A..
De Louis XIII à Charles X, presque tous les futurs rois de France qui vont se faire sacrer à Reims passeront par Fismes, dernière étape du voyage.
En 1646, le Grand Condé acquit les droits seigneuriaux de Fismes et en gratifia César de Costentin de Tourville pour ses bons services. En 1647, le comté passe au fils aîné de César, François-César.
À la suite de la Fronde, les remparts et le château sont complètement détruits.
Époque contemporaine
Napoléon signe à Fismes deux importants décrets, et 30 000 Prussiens mettent la ville à sac.
Le 19ᵉ siècle voit Fismes s'industrialiser : sucreries (betterave sucrière), porcelaine de Fismes (de grande qualité), fonderie, chemin de fer, chapellerie, tanneries, moulins.
La ville est touchée de plein fouet par la Première Guerre mondiale, puisque les Allemands qui l'avaient envahie avant de se retirer sur le chemin des Dames en viennent à la raser totalement en 1918. L'historien militaire allemand George Soldan a écrit :
«L'infanterie avançant groupée, devant Fismes à hauteur de/ à la Vesle (entre Reims et Soissons). Dans la nuit du 26 au 27 mai, à la grande surprise des Anglais et Français, débutaient les tirs aux gaz de l'artillerie allemande, présente en grand nombre, contre les positions au sud de l'Ailette. A l'aube, l'infanterie attaqua. L'après-midi, on traversa l'Aisne et le soir, la 7e armée se trouva devant Braisne-Fismes. […] L'attaque représente un des plus brillants faits d'armes de la Grande Guerre. L'ennemi ne perdait pas seulement environ 15.000 prisonniers, mais, lors d'une seule journée, aussi un territoire, profond de 20 km.»
À partir du 3 août de cette même année, la cité, sa périphérie, son pont, ses marécages et le château du Diable sont l'enjeu de combats de rues acharnés et uniques de la Première Guerre mondiale. Les hommes de la Vingt-huitième division d'infanterie Keystone perdent et reprennent à cinq reprises le quartier de Fismette au corps à corps, à la baïonnette et à la grenade. Le dernier acte de cette bataille se joue le 27 août 1918. Fismes et Fismette subissent un violent bombardement suivi de l'assaut des Sturmtruppen et de lance-flammes. Ce jour-là, seulement sept survivants traverseront le pont sur la Vesle (la bataille de Fismes et Fismette). Véritable ligne de vie entre la ville de Fismes et sa périphérie Fismette, le pont fut reconstruit par l'Etat de Pennsylvanie en 1928 et deviendra le mémorial symbolique des combats.
Fismes se reconstruit lentement, mais au cours de la Seconde Guerre mondiale, du fait de la nature ferroviaire de la ville (entre Soissons et Reims), 14 Fismois meurent dans les camps de concentration pour faits de Résistance, dont son maire d'alors, le docteur Génillon. Les trains de déportés, envoyés en Allemagne, passent par Fismes.
Culture et patrimoine
Fismes est le lieu d'une pièce de théâtre, Le petit postillon de Fismes, ou deux fêtes pour une écrite par Jacquelin, Coupart et Varez, présentée à L'Ambigu-comique de Paris le 4 novembre 1825.
Lieux et monuments
L'hôtel de ville ;
L'église de Fismes est dédiée à sainte Macre. Elle date du 12ᵉ siècle et a été remaniée aux 15ᵉ, 16ᵉ et 17ᵉ siècles. Elle est classée monument historique depuis 1919 ;
Les remparts ;
Le pilier de la porte Saint-Gilles ;
Les bornes royales sur la route de Soissons, la voie des sacres ;
La maison dite « Heurtevin » : les rois de France y ont souvent passé leur dernière nuit de prince ;
Le manoir, au lieu-dit Villette sur la route de Reims, corps de logis avec tourelle et bouche à feu ainsi qu'une fenêtre et colonnettes cannelées en délis oratoir Renaissance ;
Le pont mémorial américain, en l'honneur de la Vingt-huitième division d'infanterie de Pennsylvanie ;
Le musée
du pain ;
France 40 Véhicules ;
Le monument aux morts de la Première Guerre mondiale est sculpté par François Mourgues, avec l'aide de l'architecte Édouard Véïs et du marbier M. Renaud ;
La Spirale. Salle de spectacle.
Mémorial de Fismes de la Guerre mondiale 1914-1918
Plaque commémorative.
Les soldats américains à Fismes en ruines, National Archives and Records Administration.
Le mémorial de Fismes est situé le long de la Vesle, à côté du pont mémorial qui a été construit avec l'aide de l'État de Pennsylvanie.
La bataille de Fismes et Fismette qui s'est déroulée durant la Première Guerre mondiale et a suscité une amitié durable entre la ville de Fismes et les États-Unis, en particulier avec l'État de Pennsylvanie. Cette bataille sanglante eut lieu du 3 août 1918 au premier septembre 1918, et ce fut la dernière attaque majeure de la part des Allemands durant la Première Guerre mondiale. La Trente-deuxième division américaine perdit 2 000 hommes pendant sa première tentative de traverser la Vesle et d'attaquer les Allemands. La Vingt-huitième division d'infanterie américaine était constituée majoritairement de soldats de Pennsylvanie, elle a remplacé l'ancienne division, elle a forcé les Allemands à se retirer et à libérer Fismes.
En remerciement de l'aide reçue pendant la guerre, la ville a décidé de construire un mémorial pour rendre hommage aux soldats de la Vingt-huitième division d'infanterie américaine. Les principales intentions de ce mémorial sont de commémorer le sacrifice de ces soldats et de renforcer les liens existants entre Fismes et les États-Unis. Le mémorial est constitué de quatre panneaux extérieurs visibles au public, implantés sur le site du square de la Vesle mis en valeur par un ensemble de sculptures de l'artiste Christian Lapie. Chaque panneau montre une représentation différente de Fismes pendant la Première Guerre mondiale ou de sa libération par les soldats américains de la Vingt-huitième division d'infanterie. Le mémorial est officiellement inauguré le 15 septembre 2018.
Manifestations
Fête du Livre (tous les deux ans les années impaires en mai)
Convention annuelle Rock N' Metal (chaque 1er dimanche du mois de mars à la Salle des Fêtes)
British Steel Night Festival (en octobre à la Salle des Fêtes)
La descente du Menhir (tous les ans, fin juin ou début juillet)
Africa Fismes (tous les deux ans les années paires en septembre)
Fête des Fleurs (troisième dimanche de mai)
Retraite aux flambeaux et feu d'artifice le 14 juillet en soirée
Fête patronale le dernier WE de juillet, avec grand concert gratuit à 16 h 00 le dimanche
Foire St Eloi (Premier samedi de décembre)
Cérémonies du souvenir annuelles (rassemblement à 10 h 45 devant l'hôtel de ville) : journée des déportés (dernier dimanche d'avril), 8 mai, 14 juillet, 11 novembre
Héraldique
Hard Rock Legends (tous les ans à la Spirale)
Les armes de la commune se blasonnent ainsi :
écartelé : au premier et au quatrième de gueules au dextrochère armé d'argent tenant une épée du même, surmonté d'un casque d'azur taré de profil, au deuxième et au troisième burelé d'argent et d'azur de dix pièces aux trois chevrons de gueules brochant, le premier écimé ; sur le tout d'azur aux trois personnages armés d'or, à dextre d'une lance, au centre d'une épée et à senestre d'une hallebarde, à la bordure d'argent chargée de la légende SIGILL. MAIORIS ET IURATORIUN COMMUNIE DE FIMES, en lettres capitales de sable.
Personnalités liées à la commune
Félix Billet (1808-1882), physicien.
Maurice Brocco (1885-1965), coureur cycliste.
Athanase Coquerel (1820-1875), théologien.
César de Costentin de Tourville (mort en 1647), comte de Fismes, officier de carrière, père du maréchal Anne-Hilarion de Tourville, vice-amiral de France.
Sophie Manéglier (1803-1892), femme de lettres.
Pierre François Gabriel Ronzier (1764-1814), général des armées de l'Empire y est décédé.
Albert Uderzo, dessinateur français et cocréateur d'Astérix, né à Fismes.
Gang, groupe de heavy metal
Jacques Henric (né le 21 décembre 1938), écrivain, essayiste et critique.