Florac est une ancienne commune française, située dans le département de la Lozère en région Occitanie, devenue, le premier janvier 2016, une commune déléguée de la commune nouvelle de Florac-Trois-Rivières en fusionnant avec La Salle-Prunet. Elle est également le siège du parc national des Cévennes.
Ses habitants sont appelés les Floracois. Depuis 2014, la commune fait partie du réseau national Village étape.
Histoire
Création de la cité
En 1130, les moines de la Chaise-Dieu près de Brioude créent le prieuré, l'un des plus vieux quartiers de Florac. La cité se développe d'abord autour de l'axe de la draille qui traverse le Vibron au pont de la Draille, au pied du quartier du Fourniol. C'est autour du quartier du Fourniol sur la petite hauteur qui domine le Vibron et au pied de l'église, que s'installe le village médiéval.
Au début du 13ᵉ siècle existait un château féodal construit sur un mamelon de tuf qui fut détruit pendant les guerres de religion. La cité n'était alors protégée que par des fossés remplis d'eau. Les premiers remparts datent de la fin du 14ᵉ siècle.
La Réforme protestante
En 1560, la première communauté de l'Église protestante est fondée mais Florac n'en sera pas moins tourmenté par les guerres de religion.
Ces guerres débutent et dureront pratiquement pendant deux siècles, entrecoupées de quelques périodes de paix, lors notamment de la signature de l'édit de Nantes en 1598 par le roi Henri IV. Au lendemain du massacre de la Saint-Barthélemy, la ville est prise et mise en état de défense par les protestants.
En 1622, la restauration des remparts de Florac est entreprise. Le marquis de Portes assiègera quelques années plus tard Florac sans succès. Les remparts seront ensuite renforcés.
En 1652, le château de Florac est reconstruit à l'emplacement de l'ancienne forteresse détruite.
La guerre des Camisards
L'épisode le plus marquant de cette période trouble reste néanmoins la guerre des Camisards de 1702 à 1705, où la ville de Florac devra loger les dragons du roi Louis XIV venus réprimer la rébellion cévenole. La liberté de conscience des protestants ne sera acquise qu'en 1787 avec l'Édit de tolérance prévoyant qu'il n'est plus nécessaire d'être catholique pour être déclaré Français.
Depuis la Révolution française
Le château servira de grenier à sel lors de la Révolution. En 1810, il sera vendu à l'État qui le transformera et l'utilisera comme prison.
Au 19ᵉ siècle, la cité est un centre administratif qui vit de l'élevage, de la fabrique des tissus en laine (les cadis), du commerce de la soie, des bestiaux et des fruits.
Pendant les vacances d'hiver 1943 et 1944, avec l'aide bienveillante du préfet de Lozère, Florac a accueilli un camp de scouts juifs, avec leur rabbin.
En 1976-1977, les élus participent à la révolte qui domine le mouvement de contestation du barrage de Naussac, et son importante mobilisation des élus locaux,. La commune est alors une des premières, avec Orgosolo en Sardaigne ou Cervières (Hautes-Alpes), à participer à la révolte non-violente des agriculteurs pour leurs terres, des années 1970, sur le mode de la désobéissance civile.
Héraldique
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Il est issu de l'ancien blasonnement de la baronnie d'Anduze, puis de la baronnie de Florac : De gueules aux trois étoiles d'or.
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Toponymie
Florac est une formation toponymique gallo-romane du type *FLORACU (notée généralement Floracus ou Floracum, avec une désinence latine, dans les documents anciens). Le premier élément s'explique par le nom de personne latin Florus (porté sans doute par un autochtone) et le second, par le suffixe d'origine gauloise -acum, indiquant la localisation ou la propriété. Une autre explication repose, certes, sur le même suffixe, mais voit dans le premier élément le substantif latin flos, floris « fleur », réduit à Flor- dans ce cas, d'où le sens global de « lieu caractérisé par la présence de fleurs » qui peut faire allusion à une terre défrichée. L'élément Flor- est resté de type occitan, alors qu'il a évolué comme en français, en Fleur-, dans le nord du domaine d'oc, d'où les Fleurac.
En revanche, les toponymes occitans Floirac et Fleurac (Charente, de Floyraco ; Dordogne, Floyracum au 13ᵉ siècle), ainsi que les formes d'oïl (cf. les nombreux Fleury, Fleuré, Fleurey) remontent plutôt à *FLORIACU (notée généralement Floriacum dans les documents anciens), du nom Florius, variante de Florus ou à floris « fleurs ».
Lieux et monuments
Bâtiments et lieux publics
La Maison de la Congrégation de la Présentation de Bourg-Saint-Andéol
L'hôtel dit Maison de la Congrégation de la Présentation de Bourg-Saint-Andéol, daté de 1583, a été construit dans la deuxième moitié du 16ᵉ siècle et au 17ᵉ.
C'est un ancien couvent capucin qui a été classé monument historique par arrêté du 21 janvier 1999, pour son escalier intérieur et son décor extérieur (façade de style Renaissance).
Propriété d'une association, il est aujourd'hui utilisé comme école privée.
Le château de Florac
Il est le siège du parc national des Cévennes dont Florac est la capitale depuis 1976. Y sont installés le Centre administratif, le Centre d'information et les Expositions.
Bâtiments religieux
L'église primitive, celle du prieuré de la Chaise-Dieu, était à l'emplacement de l'église actuelle, entourée d'un cimetière. Entre le 13ᵉ et le 15ᵉ siècle, l'histoire de Florac sera marquée par les rivalités qui opposaient le pouvoir du prieuré à celui du seigneur. Elle fut détruite en 1501 et un temple fut construit sur ses ruines, ce qui explique la présence de colonnes à l'entrée de l'église actuelle. Cette dernière, d'architecture néoclassique, date de 1833, comme le temple actuel, et comporte trois nefs, une abside, une absidiole et sa voûte en berceau est soutenue par des arcades en plein cintre. L'ensemble du quartier ancien est construit en fonction de la hiérarchie médiévale : toutes les ruelles convergent en effet vers l'église qui domine ainsi le quartier.
La source du Pêcher
En occitan pesquié (= vivier), est une résurgence qui sort d'un gros éboulis par plusieurs venues d'eau, les « griffons », dont aucune n'a pu être pénétrée jusqu'à présent. La source jaillit au contact des couches imperméables du sol (marnes, schiste…) à la base des calcaires. En effet, la roche calcaire possède de nombreuses cavités, petites ou grandes, qui s'imprègnent d'eau jusqu'à en stocker des quantités considérables. Obstinée, cette source traverse l'épaisseur du causse (500 mètre) et même une couche de marnes imperméables ! C'est le jeu des failles (fractures de l'écorce terrestre avec déplacement des deux blocs mobilisés) qui, mettant en communication deux zones perméables, rend possible l'alimentation de la source du Pêcher.
Beaucoup d'eau, en quantité irrégulière : débit d'étiage basses eaux entre 80 litres par seconde et 200 litres par seconde, débit moyen entre 1 250 litres par seconde et 7 000 litres par seconde pour une température moyenne constante de 10-10,2 °C.
D'où vient-elle ?
Unique
La plus grande partie des eaux drainées par la surface du causse Méjean s'écoule vers l'ouest (du côté du Tarn : Montbrun, Sainte-Enimie, Saint-Chély, La Malène, Les Vignes…). Seule une petite partie du causse est drainée vers le Tarnon.
Obstinée
Entre la source du Pêcher et la surface du causse se glisse une couche de marnes imperméables dont l'épaisseur varie de 50 à 200 mètres et qui devrait être étanche, mais l'eau parvient à passer l'obstacle.
Hasardeuse
Compte tenu de la disposition des couches géologiques ici, et avec la présence de marnes imperméables qui constituent un replat (la Planilière) à mi-versant, l'eau devrait s'écouler en direction du Tarn et il ne devrait pas y avoir de source à Florac.