Gétigné est une commune de l'Ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire. Elle faisait partie des Marches de Bretagne-Poitou, et est située dans le Vignoble nantais. Elle forme avec trois communes contiguës l'unité urbaine de Clisson.
Ses habitants s'appellent les Gétignois et les Gétignoises.
Histoire
Antiquité
Pendant l'Antiquité, Gétigné se situe dans le pays des Pictons dans l'Aquitaine seconde.
Moyen Âge
La paroisse de Gétigné fut fondée au Moyen Âge aux alentours du 12ᵉ siècle. En 1409, Gétigné intègre les Marches Bretagne-Poitou. Sa position de carrefour de l'Anjou, de la Bretagne et du Poitou participe au développement économique et militaire de la paroisse. Les deux rivières Moine et Sèvre virent le développement d'activités liées à l'utilisation de l'énergie hydraulique avec la présence de nombreux moulins.
Dès le Moyen Âge, Gétigné dispose d'une église Sainte Radegonde près d'une abbaye du même nom. Le château de La Roche est édifié par les seigneurs de Clisson (notamment Olivier 2) autour du 14ᵉ siècle. Le château est acheté en 1461 par Marguerite d'Orléans, femme de Richard d'Étampes pour son fils, le duc de Bretagne François 2.
Période moderne
Lors de la Révolution, Gétigné fut touchée par les guerres de Vendée. En 1793, les « colonnes infernales » détruisent l'église et les maisons du bourg.
La commune fût également touchée par la Bataille de Torfou en 1793.
19ᵉ siècle
La commune sera reconstruite au cours du 19ᵉ siècle. C'est dans les mêmes temps que François-Frédéric Lemot acquiert un domaine qu'il nommera la Garenne Lemot, où l'on trouve une villa de style néo-palladien, œuvre de l'architecte Mathurin Crucy. De nombreux tisserands étaient présents dans la commune. Cette activité déclina à partir de 1860. D'abord restaurée, l'église est reconstruite entre 1867 et 1870.
Période contemporaine
À la suite du rachat du domaine de la Garenne Lemot par le Conseil général de la Loire-Atlantique en 1968, des activités touristiques sont développées, avec à l'intérieur de la villa, des expositions permanentes et temporaires.
Seconde Guerre mondiale
Il y eut un camp de rassemblement d'étrangers sur la commune. Le camp du Grand-Saunier.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Gestigne en 1179.
Il s'agit d'un nom de domaine gallo-roman dont la forme primitive était *GESTINIACU, mot composé de l'anthroponyme gaulois ou gallo-romain *Gestius ou Gestinius, suivi du suffixe d'origine gauloise -*INIACU ou *-ACU. Le sens global du toponyme est donc celui de « propriété de *Gestius ou Gestinius ». L'existence du nom de personne tardif Gestinius est indiscutable, un préfet d'Égypte par exemple, est nommé ainsi au 7ᵉ siècle, Petrus Gestinius. En revanche, comme l'indique l'astérisque, *Gestius n'est pas attesté, même si un mot gestlo- ayant le sens d'« otage » est trouvé en gaulois, peut-être s'agit-il du même élément. la forme primitive serait alors du type *GESTLINIACU. En tout cas, le nom de personne gaulois Congeistli (génitif) « otage mutuel » est bien attesté.
Gétigné se trouve sur la limite entre poitevin et gallo. En gallo, son nom est Jestniyaé (écriture ELG).
La forme bretonne proposée par l'Office public de la langue bretonne est Yestinieg.
Patrimoine et culture locale
Lieux et monuments
Demeures et châteaux
La Garenne Lemot, parc pittoresque, créé entre 1811 et 1815 par le sculpteur François-Frédéric Lemot et l'architecte Mathurin Crucy, pour le compte des frères Pierre et François Cacault qui furent à l'origine de la reconstruction de Clisson après la Révolution.
La « Maison du Jardinier », qui se situe à l'entrée du parc, fut le premier édifice italianisant érigé dans le pays clissonnais. Celui-ci empruntait alors les formes architecturales et de matériaux de construction, aux demeures d'Ombrie et de Toscane. La villa, une loggia de style néo-palladien, se trouvant au fond du parc, est plus récente, elle fut édifiée à partir de 1824. Le domaine de 13 hectare est aménagé à l'anglaise. On y trouve des fabriques de jardin qui ont été réalisées entre 1818 et 1823. Elles se composent d'une chapelle funéraire transformée en temple de l'amitié par adjonction de quatre colonnes formant un péristyle, d'un obélisque elle aussi construite par Mathurin Crucy et de la colonne Henri 4 située sur la hauteur due à François-Frédéric Lemot.
En 1968, les descendants de Lemot vendirent le domaine au conseil général de Loire-Atlantique. Le domaine a accueilli le FRAC (Fonds Régional d'Art Contemporain) dans ses locaux entre 1988 et 1994. Depuis, une collaboration entre les deux institutions existe : le FRAC expose chaque année dans la villa de la Garenne, qui accueille aussi d'autres expositions annuelles comme celle de la Casa de Velasquez de Madrid, suivant ainsi les vœux de François Frederic Lemot qui voulait que son parc se substitue à l'Italie dans la formation des artistes et que sa villa accueille de jeunes artistes.
Le domaine fait, à partir de 1969, l'objet de mesures de protections au titre des monuments historiques : la villa et le temple de Vesta (inspiré de celui de Tivoli) sont inscrits en 1969, auxquels s'ajoutent la colonne d'Henri 4 et le parc qui l'entoure en 1986. Par arrêté du 14 mars 1988, l'ensemble du parc et ses fabriques, l'extérieur de la villa et de la maison du jardinier sont classés au titre des monuments historiques, ainsi que les extérieurs du temple de l'Amitié et l'obélisque sur la rive gauche. En 2000, la maison du portier, dernier bâtiment non protégé, est classée.
- Vestiges du château de La Roche édifié par les seigneurs de Clisson entre le 14ᵉ et le 15ᵉ siècle.
Patrimoine religieux
- L'église Sainte-Radegonde puis Saint-Sébastien (19ᵉ siècle) qui renferme un ostensoir en argent doré et émail peint poinçonné A.G, Augsbourg 1769 1771.
- La chapelle Notre-Dame de Toutes Joies, plusieurs fois détruite, reconstruite au 19ᵉ siècle.
- La chapelle Sainte-Anne à l'Annerie (1908).
- La chapelle Notre-Dame de Recouvrance (1913-1919 ) possède un bas-relief, sculpture en albâtre du 15ᵉ siècle, objet classé le 28 juin 1962.
Autre patrimoine
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Moulins à eau et chaussées ; avec notamment les moulins de Fouques (16ᵉ siècle), Breil (16ᵉ siècle) et Persimon (16ᵉ siècle). La présence de nombreux moulins témoigne de l'activité meunière sur la commune.
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Grottes ; avec la Grotte d'Héloïse située a la Garenne Lemot.
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Canon du vaisseau de ligne Le Juste; coulé en 1759 dans l'embouchure de la Loire, lors de la bataille des Cardinaux, il est remonté et offert à la commune en 1969. Le canon est actuellement exposé derrière l'espace Bellevue.
Héraldique
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Blasonnement : De gueules à un épi de blé posé en pal, adextré de trois autres épis tigés, ployés l'un sur l'autre, les quatre croisant leurs tiges en nombril ; senestré de trois navettes en barre, posées 2 et 1, la première tarée de profil, sa gorge de chasse tournée vers le chef ; la seconde vue par-dessus, sa canette nourrie ; la troisième mouvant du centre, retournée, ses deux lumières ajourées du champ. De la canette de la seconde navette essort un fil passant sous la troisième navette, formant une boucle autour des tiges d'épis de blé et joignant la pointe de la quatrième tige à senestre, le tout d'or ; au chef cousu de sable chargé de cinq mouchetures d'hermine d'argent. Commentaires : Blason sculpté sur une voûte de l'église (19ᵉ siècle). Les mouchetures d'hermine évoquent le blasonnement d'hermine plain de la Bretagne, rappelant l'appartenance passée de la ville au duché de Bretagne.
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