La Roche-Rigault est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne en région Nouvelle-Aquitaine.
Histoire
Au début de la Seconde Guerre mondiale, la Vienne accueille 40 000 réfugiés de Moselle, qui sont logés souvent chez l'habitant et répartis dans toutes les communes. Ceux-ci s'intègrent, au point que l'équipe de football de La Roche-Rigault qui est championne départemental en 1941-1942 compte un seul Viennois dans ses rangs, pour dix réfugiés mosellans et alsaciens. L'équipe a été fondée par Amédée Criton, qui était son entraineur. Ces Mosellans et Amédée Criton ont participé à la résistance au sein du maquis de Scévolles.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Château de la Chapelle Bellouin
Le château se compose d'un long corps de logis dont la façade antérieure est rythmée par de larges fenêtres à meneaux encadrées de pilastres à chapiteaux corinthiens. La partie centrale abrite un escalier en œuvre à volée droite.
Vers 1500-1530, l'ancien châtelet est remanié. De part et d'autre des portes surmontées de rainures du double pont-levis, sont percées, sur deux niveaux, de larges fenêtres à meneaux. Le passage d'entrée est embelli d'une voûte à caisson.
Aujourd'hui privé, le château est en cours de rénovation. Il est inscrit comme monument historique depuis 1932.
Pierre levée de Maisonneuve
Ce dolmen néolithique est situé au lieu-dit le Bouchet. Il est visible aux abords de la forêt de Scévole. Le dolmen n'est que partiellement conservé.
En effet, avec le développement de l'agriculture intensive, et surtout à partir de 1955, date du début du remembrement, nombre de dolmens ont été démantelés.
À l'origine, ce dolmen était recouvert de pierres et de terre pour former une butte artificielle appelée tumulus. Une entrée permettait d'y accéder pour y placer les morts. Érodée par le temps et la pluie, la butte s'est dégradée et seules les plus grosses pierres sont restées. Les tumulus de Bougon dans le département voisin des Deux-Sèvres permettent de se donner une idée de ce que devait être ces sites à la Préhistoire
Le dolmen de Maisonneuve est orienté nord-sud mais son entrée n'est pas localisée.
Les alentours du dolmen ont livré quelques silex taillés, dont un provenant de Pressigny, des fragments de lames et des nuclei, ainsi qu'une remarquable flèche en forme de poire allongée.
La Pierre Levée de Maisonneuve est classée comme Monument Historique depuis 1956.
Autres monuments
- L'église Saint-Germain de Claunay, classée comme Monument Historique depuis 1926 pour son abside et son clocher.
- L'église Saint-Pierre du Bouchet, inscrite comme Monument Historique depuis 1925.
La forêt de Scévolles
Dans le nord-ouest du département, entre Châtellerault et Loudun, la forêt de Scévolles forme un massif boisé de près de 5000 hectares à l'interface entre les paysages d'openfield céréalier de la plaine de Neuville à Thouars, au sud-ouest et la région du tuffeau au nord-est.
La forêt de Scévolles est une zone d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Son nom évoque le grand poète français du 16ᵉ siècle, Scévole de Sainte-Marthe, issu d'une illustre famille loudunaise. Il fut l'ami intime de Ronsard, fut reçu avec Renaudot et bien d'autres dans son salon littéraire à Loudun.
La forêt occupe une importante dépression sur sables cénomaniens intercalés de strates argileuses surmontées de sols sableux, acides et hydromorphes qui peuvent être localement imprégnés de remontées carbonatées issues du ruissellement sur les couches de calcaires turoniens bordant la dépression.
Ce contexte particulier explique le caractère ambigu de la végétation, qui mêle de façon originale des plantes calcicoles et calcifuges, xérophiles et hygrophiles. La forêt est ainsi une chênaie mixte dominée par le chêne pédonculé, mêlé d'essences variées s'accommodant bien des sols sableux - châtaigniers, trembles, bouleaux, robiniers, ormes - alors que des secteurs marécageux, comme le marais de la Fondoire, ajoutent à la diversité écologique de l'ensemble. Malgré des évolutions naturelles comme l'embroussaillement de milieux sableux ouverts ou la réalisation par l'homme d'une base de loisirs,ou des peuplements forestiers par l'introduction d'essences exotiques, la forêt de Scévolles a conservé jusqu'à nos jours une part de son intérêt biologique qui en faisait, dès le 19ᵉ siècle, un site très prisé des botanistes, notamment.
Bien que de nombreuses plantes rares et précieuses signalées aux siècles précédents aient disparu, la forêt abrite encore une flore originale, souvent liée aux sables calcaires, un type de substrat rarement rencontré ailleurs dans la région : le peucédan des montagnes trouve ainsi ici une de ses trois stations de la région du Poitou-Charentes, de même que l'armérie des sables, inconnue ailleurs que sur quelques dunes de la Charente-Maritime, alors que les dépressions humides constituent le biotope de plusieurs plantes rares de bas-marais alcalins, telles que la laîche de Maire ou l'epipactis des marais.
La faune comprend également plusieurs espèces remarquables : des oiseaux rares ou menacés tels que :
- Bondrée apivore.
- Bouvreuil pivoine.
- Busard Saint-Martin, un élégant rapace gris pâle des landes et des forêts ouvertes.
- Engoulevent d'Europe.
- Faucon hobereau.
- Mésange huppée.
- Moineau friquet.
Dans la forêt, on trouve aussi des amphibiens menacés en Europe comme le triton crêté, le crapaud calamite, la rainette verte.
De nombreux animaux y trouvent refuge : cerfs, chevreuils, sangliers, renards, blaireaux, fouines, martres etc., ainsi que des mammifères plus rares, notamment des chauves-souris :
- Barbastelle d'Europe.
- Grand rhinolophe.
- Murin à moustaches.
- Murin de Daubenton.
- Pipistrelle de Kuhl.