Le lac d'Annecy est un lac de France situé dans les Alpes, en Haute-Savoie et en région Auvergne-Rhône-Alpes. Par sa superficie, il est le... Lire la suite
Le lac d'Annecy est un lac de France situé dans les Alpes, en Haute-Savoie et en région Auvergne-Rhône-Alpes. Par sa superficie, il est le Liste des plus grands lacs et étangs de France#Étendues d'eau naturelles après celui du Lac du Bourget, très proche, et exception faite de la partie française du lac Léman.
Le lac s'est formé, à la fin de la Glaciation de Würm, c'est-à-dire durant une période située entre et , correspondant à la fonte progressive des grands glaciers alpins. Il est alimenté par sept ruisseaux et torrents, nés dans les montagnes environnantes et une puissante source sous-lacustre.
Le bassin est encadré au nord par l'agglomérations d'Annecy, à l'est par le massif des Bornes, à l'ouest par le massif des Bauges et au sud la dépression de Faverges qui prolonge le Bout-du-Lac.
Le lac déverse son trop-plein d'eau dans le Thiou qui alimente le Rivière du Fier au nord-ouest de la commune d'Annecy, celui-ci se jetant ensuite directement dans le Rhône. Le lac est un site touristique très attractif, connu pour ses nombreuses activités nautiques, le parapente, et ses qualités environnementales permettant l'observation d'une nature préservée.
Le lac d'Annecy appartient au domaine public fluvial de l'État français et la seule île qu'il comprend, l'Île des Cygnes (Annecy), est artificielle et se trouve en face d'Annecy. Il existe une piste cyclable dénommée « la Voie Verte du lac d'Annecy », située en rive ouest du lac en site propre sur une distance de 33 km et gérée par le SILA.
Nom
Le nom de lac d'Annecy recouvre aujourd'hui l'ensemble de l'étendue d'eau. Au cours de la période médiévale, cependant, les deux parties du lac possédaient des noms différents. Le Grand lac, au nord, portait le nom de lac d'Annecy, et le Petit lac, au sud, lac de Duin / Duyn /Duingt (lacus de Duygno),. Le premier relevait de la châtellenie d'Annecy, le second à Châtellenie de Duingt.
On trouve la forme « Lac de Nicy » au XVIIIe siècle. Ainsi Antoine-Augustin Bruzen de La Martinière dans son Le Grand Dictionnaire Géographique et Critique (1726) mentionne . L'historien relève que sur les cartes étudiées le graveur avait fait d'Annecy, Âmey.
Géographie
Situation et description
Situation
Le lac d'Annecy se trouve, dans le sud-est de la France, au nord des Alpes françaises, dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes, à proximité du Sillon alpin.
Le bassin lacustre est bordé,
- au nord, par l'agglomération de la ville d'Annecy qui a donné son nom au lac,
- à l'est, par le massif des Bornes, dont le sommet de la Tournette, 2351 m, la montagne la plus élevée qui soit visible depuis l'ensemble du plan d'eau, mais aussi, la Tête du Parmelan, les Dents de Lanfon, le mont Baron, le mont Veyrier,
- à l'ouest, par le Massif des Bauges (dont le Semnoz et le Roc des Bœufs) et
- au sud, par la dépression (ou trouée de Faverges) et la vallée de l'Eau morte.
Il est également situé à 50 km au nord de Chambéry et à 40 km au sud de Genève
Villes et villages autour du lac
- La rive septentrionale du lac correspond à la commune nouvelle d'Annecy et borde les territoires des anciennes communes d'Annecy et d'Annecy-le-Vieux.
- La rive orientale du lac (ou « rive droite ») borde les territoires des communes de Veyrier-du-Lac, Menthon-Saint-Bernard et Talloires.
- La rive occidentale du lac (ou « rive gauche ») borde les territoires des communes de Sévrier, Saint-Jorioz et Duingt.
- Le « bout du lac », correspondant aux limites méridionales du plan d'eau, borde les territoires des communes de Doussard et Lathuile.
Hydrographie
Selon le site du DIREN, le temps de renouvellement des eaux est en moyenne de et la température moyenne de en janvier et en juillet.
L'alimentation du lac s'effectue grâce à l'apport de plusieurs ruisseaux ou torrents :
- l'Ire (rivière),
- l'Eau morte,
- le Laudon (Haute-Savoie),
- la Bornette,
- le Biolon
mais ausi par une puissante source sous-lacustre :
- le Boubioz, qui jaillit à 82 mètres de profondeur.
L' épanchement du lac dans le Thiou, par le canal du Vassé, est estimé à de mètres cubes, en année normale ; 8 m³/s d'eau en période normale, mais 4 m³/s en étiage et 40 m³/s en période de crue.
Concernant les baisses de niveau, des périodes de sécheresse particulièrement longues ont pu entraîner plusieurs baisses du niveau des eaux durant certaines années : en 1817 (chaleur soutenue sans pluie du 12 juin au 22 septembre), 1906, 1947 et 2003, le niveau du lac baisse alors de 35 cm par rapport au niveau d'un été normal.
En janvier 2018, le niveau culmine à 112 centimètres. Il était encore à 90 cm mi-juin, avant qu'une longue période sèche ne le fasse chuter à 8 cm le 24 octobre, soit son niveau le plus bas enregistré depuis les 11 cm de 1947,. Cette situation permet aux habitants de découvrir les plages du bord mais cela a également certaines conséquences sur l'économie, la faune et la flore locale. Les différentes embarcations sont ainsi mises à quai.
Climat
Le climat sur l'ensemble du bassin lacustre, que cela soit à Annecy, à Saint-Jorioz (rive occidentale), comme à Talloires (rive oirentale) est relativement doux, notamment grâce à l'étendue d'eau dont l'inertie thermique permet de réguler la température de l'air.
Ainsi, pour le site d'Annecy, la température moyenne pour 2008 a été de 11.6 °C, la température minimale moyenne de 6.6 °C (min. : -1 °C en janvier) et maximale moyenne de 16.2 °C (max. : 27 °C en juillet et août).
Environnement
Le lac d'Annecy est réputé pour sa propreté, il est considéré comme le lac urbanisé (avec un bassin versant habité) le plus pur d'Europe. L'eau du lac est considérée comme potable et peut être utilisée sans traitement. L'eau du robinet distribuée à Annecy provient ainsi directement du lac. Le taux de nitrates est inférieur à par litre, soit bien inférieur au taux autorisé des eaux de source en bouteille (), et le taux des pesticides est également bien inférieur au maximum autorisé pour des eaux de source en bouteille,
Cette pureté de l'eau est le fruit de plus de cinquante ans d'investissements pour détourner les eaux usées du bassin versant : des collecteurs situés sous les routes autour du lac récupèrent les eaux usées de toutes les communes, villages du bord du lac et hameaux du bassin versant, pour les envoyer et les traiter dans une station d'épuration située dans la banlieue d'Annecy, donc en aval du lac. Il n'en a pas toujours été ainsi, auparavant les eaux usées se déversaient directement dans le lac sans épuration. Dans les le lac était menacé d'eutrophisation et par des envahissements périodiques d'algues,. Durant les dernières décennies, ces problèmes se sont progressivement atténués jusqu'à quasiment disparaître. La transparence de l'eau est passée de en 1957 à en 2007.
Paradoxalement aujourd'hui, c'est la pureté très poussive de l'eau, corrélée à sa pauvreté en éléments nutritifs (nitrates, phosphates) pour les végétaux et le phytoplancton, qui pourrait poser de nouveaux problèmes écologiques ou du moins parfois perçus comme tels. La chute de la productivité du zooplancton a fait baisser la quantité de poissons dans le lac. Si les espèces de poissons exigeantes en termes de qualité de l'eau, notamment les salmonidés comme l'omble chevalier, ont pu repeupler le lac dès le début des mesures de protection de l'eau, ces poissons sont aujourd'hui moins nombreux et plus petits du fait de la quantité toujours plus faible de nourriture disponible. La grande transparence de l'eau fait aussi pénétrer plus profondément les rayons du soleil dans l'eau, ce qui, par un phénomène complexe, diminue l'oxygène dissous dans le lac, et pourrait encore appauvrir sa faune. Faute des phosphates dont ils ont besoin, les roselières et les herbiers de plantes aquatiques ont vu leurs surfaces se réduire fortement. Les canards et les cygnes ont désormais plus de mal à trouver leur nourriture et leurs effectifs ont donc diminué. Cependant cette situation est considérée comme naturelle et normale pour un lac péri-alpin oligotrophe et non pollué par l'homme, et donc non problématique en soi, c'est un milieu et un équilibre écologique très différent de celui des lacs mésotrophes ou eutrophes de plaine. Le lac d'Annecy n'est alimenté que par des petits torrents de montagne et des sources souterraines, qui apportent très peu de sédiments et d'éléments nutritifs. La biomasse (écologie) globale y est donc naturellement assez faible. Ces conditions favorisent des espèces adaptées, qui se font rares ailleurs de nos jours à cause de la pollution trophique généralisée.
Désormais l'objectif du syndicat mixte est d'étudier comment traiter les HAP (hydrocarbure aromatique polycyclique) provenant des Eau de ruissellement des chaussées, non captées par des bouches d'égouts, contenant des résidus huiles en cas de pluies. Les autres objectifs sont l'amélioration de la gestion des eaux pluviales, la restauration des roselières, la motorisation électrique des bateaux circulant sur le lac et le développement du mouillage écologique.
Les sédiments du lac n'échappent pas à la problématique des PCB (polychlorobiphényles), mais le taux de PCB y est cependant faible comparé au lac du Bourget voisin ( pour le lac d'Annecy, 5 pour le lac Léman et 250 pour le lac du Bourget). Étant donné qu'aucune source de pollution locale aux PCB n'a été identifiée dans le bassin versant du lac, l'existence de ce faible taux de PCB dans le lac serait essentiellement due à des retombés atmosphériques, par l'eau de pluie, notamment par l'eau issue de l'évaporation du lac du Bourget qui est la principale source de diffusion des PCB dans la région, ce qui permet de mettre en évidence un phénomène de diffusion atmosphérique des PCB dans le passé, par « effet de halo », jusqu'à en périphérie du lac du Bourget.
Faune
Avifaune
De nombreux canards et autres anatidés peuvent être observés sur le lac d'Annecy. Les espèces nicheuses les plus communes sont le Canard colvert, le Harle bièvre, le Cygne tuberculé et la Nette rousse. Parmi les hivernants communs, on recense notamment le Fuligule milouin et le Fuligule morillon, et le Canard chipeau ou le Canard souchet peuvent y faire des haltes migratoires. Des espèces rares ont aussi historiquement été signalées lors d'hivers très froids : Eider à duvet, Macreuse brune, Garrot à œil d'or, Harelde boréale.
Parmi les laridés, l'espèce la plus commune est la Mouette rieuse, mais le Goéland leucophée et le Goéland cendré sont également présents. Le Grand Cormoran, le Martin-pêcheur d'Europe et le Héron cendré viennent se nourrir au lac. De nombreux oiseaux nichent dans les environs du lac et notamment dans les quelques roselières restantes. On y recense ainsi le Grèbe huppé, la Foulque macroule, la Gallinule poule d'eau, le Râle d'eau, la Rousserolle effarvatte ou le Bruant des roseaux. Parmi les espèces plus rares, la Rousserolle turdoïde et le Blongios nain peuvent également nicher au bord du lac.
Depuis 1999, la population d'oiseaux est en décroissance rapide. Selon la Ligue pour la protection des oiseaux et la Fédération nationale des chasseurs, le nombre d'oiseaux, des espèces sur lesquelles porte l'étude, aurait diminué de 45 % sur la période 1999-2005.
Les espèces les plus en déclin sont le canard colvert (-76 %), le harle bièvre (-65 %), le fuligule morillon (-62 %) et le cygne tuberculé (-56 %).
Plusieurs facteurs semblent être la cause de cette baisse de population, alors que dans le reste de la France ou même dans la région, le nombre d'oiseaux tend plutôt à augmenter.
- La lutte contre la puce du canard ou dermatite cercarienne — voir #Puce du canard — a eu pour conséquence d'abattre des milliers de canards colvert tous les hivers depuis 2002. Les nombreux tirs auraient eu pour conséquence de déstabiliser les oiseaux et de les pousser à se disperser et à migrer sur d'autres plans d'eau plus tranquilles.
- Les cygnes sont en décroissance mais ne sont pas menacés (60 en 1995, 70 en 1999, 17 en janvier 2006 et 30 en décembre 2011). Selon la rumeur, ils seraient capturés pour être mangés et leurs œufs disparaitraient des nids. Mais leur faible population serait plutôt due à la diminution des roselières, et surtout à la pureté de l'eau du lac, qui défavorise la croissance des plantes dont le cygne se nourrit. Le cygne prospère habituellement mieux sur les eaux plus eutrophes (et même polluées), beaucoup plus riches en végétaux aquatiques dont il doit consommer de grandes quantités. Les efforts pour préserver la pureté de l'eau du lac ont des effets bénéfiques pour de nombreuses espèces mais défavorisent en revanche le cygne et les autres anatidés herbivores, qui doivent alors vivre en partie de la végétation broutée sur la terre ferme et de la nourriture que leur procure les riverains et les touristes.
Poissons
De nos jours (2018), de nombreuses espèces de poissons cohabitent dans le lac et dont la liste (non exhaustive) suit :
- ablettes,
- blennie fluviatile,
- brème commune et brème bordelière,
- Grand brochet (Esox lucius),
- carpe (poisson),
- chabot (poisson),
- chevesnes,
- corégones, (Coregonus lavaretus), en nette régression.
- gardon (poisson) (Rutilus rutilus),
- goujon (poisson) (Gobio gobio),
- lotte (poisson) (Lota lota),
- omble chevalier (Salvelinus alpinus),
- Perche (poisson) (Perca fluviatilis, appelée localement perchat, perchot ou perchaude),
- tanches (Tinca tinca),
- Salmo trutta (Salmo trutta fario) et
- Salmo trutta (Salmo trutta lacustris)
Cependant, selon le rapport 2011 édité par le syndicat mixte du Lac d'Annecy et l'INRA la très faible teneur en éléments nutritifs fait que la ressource piscicole, en bout de chaîne alimentaire, est très bonne en qualité (forte représentation des salmonidés, considérées comme les espèces nobles des eaux douces en gastronomie) mais faible en quantité, puisqu'elle est estimée entre de poisson pour tout le lac, ce qui permet une pêche annuelle maximale de 30 tonnes à répartir entre les professionnels et les quelque .
À la fin des , des plongeurs évoquent, selon leurs propres témoignage une éventuelle présence de silure (poisson) dans le lac, jetant ainsi l'émoi au sein de la communauté des pêcheurs en raison de la voracité d'un tel prédateur. Cependant, leur présence reste un sujet à controverse.
Autres animaux lacustres
Il s'agit d'animaux vivant la plus grande partie de leur vie dans les eaux du lac
- Le zooplancton : crustacés (copépodes (cyclops), cladocères (daphnies), gammares), annélides, rotifères et cilliés (protozoaires).
- Les bivalves : anodontes, moule zébrée venue de la mer caspienne, Corbicula fluminea venu d'Asie et qui envahit le lac.
- Les mollusques : limnées dont une des espèces est porteuse du cercaire, parasite à l'origine de la puce du canard.
- Les cnidaires : Hydre (zoologie), plus rarement des Scyphozoa d'eau douce.
- Les protozoaires : Ophrydium versatile en association avec l'algue chlorelle.
- Les vers : tubifex que l'on trouve en bas de certains tombants,
- des sangsues (Piscicola sp. que l'on voit souvent sur les brochets, et des glossiphonies (autre sangsue).
- Les bryozoaires : Cristatella mucedo.
- Les crustacés : écrevisse américaine et Pacifastacus leniusculus, espèces exogènes mais très appréciées dans les restaurants ; argulus, petit crustacé parasite muni de pièces buccales acérées pour s'accrocher aux poissons comme le Grand brochet.
- Les Amphibia : grenouille rieuse, grenouille rousse, crapaud commun, salamandre commune.
Autres animaux non lacustres
Il s'agit d'animaux vivant au bord ou occasionnellement dans le lac
- Les mammifères : musaraigne aquatique, (rare), campagnol et surmulot (très nombreux), Castor fiber (principalement dans la réserve naturelle du Bout-du-Lac, ils ont été réintroduits en 1973 en Haute-Savoie).
- Les reptiles : vipère aspic, couleuvre verte et jaune, couleuvre d'Esculape, couleuvre à collier (aquatique), couleuvre vipérine (aquatique), orvet.
Flore
Les réserves naturelles (cf ci-dessous) accueillent une grande variété d'espèces, au Réserve naturelle du Bout-du-Lac, on a dénombré végétales dont , au Roc de Chère, c'est végétales dont .
- De de profondeur, on trouve les plantes émergentes, les racines ou rhizomes sont dans la vase mais les appareils reproducteurs sont aériens, telles : iris des marais, carex, massette, roseau, scirpe.
- De de profondeur, on trouve les plantes à feuilles flottantes. Les racines sont dans la vase, la partie « aérienne » reste au ras de l'eau, telles : Nénuphar blanc, nénuphar jaune, renouée aquatique (rare).
- De , on trouve les plantes immergées. Parfois, on peut voir leurs fleurs en surface, telles :
- groupe des characées : élodée, fontinelle, myriophylle en épis, petite naïade, hippuris, potamot (), renoncule divariquée.
- groupe des plantes flottantes : utriculaire négligée.
- le phytoplancton :
- Les algue brune (qu'on trouve le plus), diatomées pennales synedra ulna, cymbella, pinnularia veridis, Cyclotella, coloniales (fragilaria, Asterionella, tabellaria)), chrysophycées
- Les algue verte : chlorophycées (spirogira, scenedesmus).
- Les péridiens.
Roselières
En 1928, année de l'étude de Marc Le Roux sur la faune et la flore du lac, les roselières s'étendaient sur (1.8 km|2). En 1976, elles ne couvraient plus que (0.16 km|2) et cela s'est encore un peu amenuisé même si des mesures ont été prises comme la création de la réserve naturelle du Bout-du-Lac, les restrictions de navigation, la plantation de pieuxetc.
La principale roselière est celle du Bout-du-Lac, il y ensuite celles de Saint-Jorioz et d'Annecy-le-Vieux au petit port.
La roselière est un élément important de la vie du lac, c'est en effet une zone d'eau peu profonde où l'eau se réchauffe très vite et où la vie permet de prospérer. D'abord les plantes aquatiques qui vont permettre aux animaux de se nourrir, mais également de se cacher et se reproduire.
Elle joue un rôle dans la propreté du lac, à la façon d'une épuration des eaux : elle filtre les matières et permet leur décantation. De plus, les plantes comme les roseaux assimilaient autrefois dans leurs tissus les excédants nutritifs polluants du lac comme le phosphore, le nitrate, mais également le cyanure ou des hydrocarbures, mais le lac étant devenu oligotrophe (le contraire de l'eutrophisation, du fait de la grande propreté de l'eau), la roselière ne peut plus prospérer comme avant et se rétracte.
Réserves naturelles
Réserve naturelle du Bout-du-Lac
La réserve naturelle du Bout-du-Lac est située à l'extrême sud du lac. Mesurant de superficie, elle est protégée depuis 1974. Deux rivières (l'Ire et l'Eau Morte) y coulent, et son territoire est couvert de forêts et de roseaux sauvages. C'est un marais qui autrefois absorbait les variations de niveau du lac.
Un sentier en bois permet de cheminer au cœur même du marais, entre les roseaux, pendant une demi-heure de marche, jusqu'à la Tour de Beauvivier, vestige d'une maison forte du Moyen Âge.
Les foulques, les Podicipedidaes huppés, les canards colvert, les lézards et de Castor fiber ont fait du marais leur habitat. De nombreux oiseaux aquatiques viennent y hiverner et se reproduire. On peut y admirer le colchique, le houblon, le sceau de Salomon (plante) et des orchidées. Plus dur sera d'observer la rare gentiane pneumonanthe.
Réserve naturelle du Roc de Chère
Le Roc de Chère est un site écologique majeur, une petite avancée rocheuse au bord du lac sur la rive Est, situé sur le territoire de la commune de Talloires. C'est un espace protégé, depuis 1977 d'une superficie de (0.69 km|2).
Il est situé entre les villages de Talloires et de Menthon-Saint-Bernard, juste à la limite du Grand et du Petit Lac et permet de découvrir de superbes panoramas tout au long des sentiers de randonnées le parcourant. Il plonge dans le lac d'Annecy par d'impressionnantes falaises de de hauteur. On peut y voir aussi des lapiaz, qui sont des roches calcaires érodées par l'eau, et que l'on retrouve souvent dans les massifs préalpins.
Jadis exploité par les moines de l'abbaye de Talloires, il est aujourd'hui colonisé en majorité par la Chêne sessile et les charmes ; la Rhododendron ferrugineux s'y épanouit. Une réserve naturelle y été créée en 1978 pour protéger l'exceptionnelle richesse du site. 35 % de sa superficie appartient aujourd'hui (en 2004) au Conservatoire du littoral et des rivages lacustres. Sur ses pentes Nord s'étend un golf.
Grâce à l'alternance de sols calcaires et de sols siliceux (Grès (géologie)), et à la présence de microclimats différents d'un vallon à l'autre, plus de de fleurs et de plantes y poussent. Parmi elles, on dénombre :
- des plantes reliques de l'époque glaciaire (lichens, Carex limosaetc.) ;
- des plantes typiques de l'étage subalpin (Rhododendron ferrugineux, lycopode sélagineetc.) ;
- et des plantes appartenant à la flore subméditerranéenne (Capillaire de Montpellier, érable de Montpellier, Garance des teinturiersetc.).
Le glacier y a laissé une tourbe où l'on peut trouver des rossolis, une laîche des tourbières (Carex sp.) et la Somatochlora arctica, une libellule. Dans un canyon dissimulé sous la forêt, on trouve des plantes qui poussent habituellement à 2000 m (rhododendron ferrugineux, lycopode sélagine). En revanche, côté lac, sur les falaises dans un milieu chaud et sec se sont acclimatées et développées des espèces méridionales (comme l'érable de Montpellieretc.).
Une abondante faune s'est aussi appropriée les lieux et y trouve refuge. Parmi les oiseaux on y trouve l'hirondelle de rochers et le faucon pèlerin qui nichent dans les falaises, mais aussi le milan noir et des Goéland leucophée.
Problèmes environnementaux
Puce du canard
Apparue durant les années 1990, la « puce de canard » qui est en fait une cercaire, une larve microscopique, qui pénètre dans la peau de l'homme et provoque une infection cutanée, « la dermatite du baigneur » a connu son paroxysme au début des années 2000.
Le cycle parasitaire commence par des escargots aquatiques (limnées) infectés par les excréments d'oiseaux, la larve s'échappe de son hôte pour les oiseaux, surtout des canards, le ver femelle pond des œufs qui sont évacués avec les selles de l'oiseau et le cycle recommence. Chez l'homme, hôte accidentel, la larve meurt rapidement mais provoque une démangeaison et des éruptions cutanées qui disparaissent au bout de .
L'homme est le vrai responsable du problème, car en donnant du pain aux canards, il favorise leur surpopulation et l'abandon de leur migration, d'autant plus que la chasse est interdite sur le lac d'Annecy.
Des canards gourmands trop nourris de pain, ont une ration excessive de gluten, ce qui entraîne pour ces oiseaux des troubles digestifs et beaucoup trop de rejet d'excréments.
À l'automne 2002, lors de la première campagne, à peu près ont dû être abattus, dont plus de 90 % étaient infectés, ont été abattus en 2003 et en 2004.référence souhaitée.
Désoxygénation des eaux profondes
En 2011, Thierry Billet, adjoint à l'environnement, déclare : En effet, la température de surface qui ne descend pas suffisamment bas en hiver, entraînerait un mauvais brassage des eaux et à terme une carence en oxygène des eaux profondes. En conséquence la faune profonde, dont l'omble chevalier ou le corégone blanc (féra), serait en régression.
Loi Littoral
L'avenir du lac est menacé par l'abrogation partielle de la loi littoral autour des lacs de montagne de plus de votée en seconde lecture à l'assemblée en 2005 (seuls quelques députés étaient présents) et contre laquelle se mobilisent les habitants et l'ex maire d'Annecy Bernard Bosson qui refuse le bétonnage programmé de la région.
Histoire
Préhistoire
Naissance du lac
Le lac est apparu il y a environ trente mille ans vers la fin de la glaciaire, dite glaciation de Würm, pendant longtemps le niveau du lac était plus bas de . Une sorte de trottoir, surnommé « la baleine », fait le tour du lac sauf sous le roc de Chère qui plonge directement à 40 mètres sous le niveau de l'eau.
Cités lacustres
- Les sites:
- Le lac d'Annecy possède plusieurs exemples d'anciennes cité lacustre, villages préhistoriques du Néolithique et de l'âge du bronze final, implantés tout autour du lac (à Annecy-le-Vieux, Annecy, Sevrier, Saint-Jorioz, Talloiresetc.). Parmi les sites, les plus importants tels que celui situé au large du Pâquier (Annecy), regroupant plusieurs dizaines de pilotis sur une superficie d'environ 1200 m|2, un deuxième situé près de l'île aux Cygnes (Annecy), au large du Le Pâquier (Annecy), à environ 200 mètres du rivage, regroupe plusieurs dizaines de pilotis dispersés à faible profondeur (1.80 mètre) sur environ 1200 m|2. Il existe également d'autres sites identiques, notamment près du Petit-Port au large d'Albigny (Annecy-le-Vieux) qui regroupe une série de pieux entre de profondeur sur environ 2000 m|2 (site protégé au titre des Monuments historiques, celui situé au large de Saint-Jorioz, regroupe sur 1200 m|2 ;
- Deux autres sites sont sur la commune de Sevrier dont celui qui est 800 mdénommé le « Crêt de Châtillon » et qui regroupe des pieux et un four de potier y a été découvert et celui du secteur des Mongets, à 180 m du débouché du ruisseau de la Planche qui regroupe des sur environ 600 m|2 ;
- Il existe enfin un dernier site au large de Duingt (le Roselet).
- Classement et protection des sites:
- Le 27 juin 2011, le Comité du patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture a classé les sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes datant de Le dossier était porté par les six pays alpins (Suisse, France, Allemagne, Slovénie, Italie et Autriche). Le lac d'Annecy était concerné par ce classement et trois de ses sites ont été retenus (les marais de Saint-Jorioz, le Crêt de Châtillon et le secteur des Mongets).
- Le niveau du lac était plus bas à l'époque et les pilotis que l'on a retrouvés, notamment non loin de l'île des Cygnes (Annecy), étaient des pieux enfoncés dans le sol servant d'armature verticale aux cabanes. Cette hypothèse a été confirmée par une datation très précise à attestant d'une occupation des marais de Saint-Jorioz avec un niveau inférieur de trois mètres et par la découverte à Sevrier d'un four de potier désormais exposé au Musée-Château d'Annecy. Ces cinq sites majeurs, il en existe d'autres, font partie du projet défendu par la Suisse, d'obtenir le classement de quelque mille sites palafittiques recensés autour des Alpes et répartis sur six pays (Allemagne, Autriche, France, Italie, Slovénie et Suisse).
- Ces vestiges montrent que des populations occupaient déjà le bord du lac depuis le début du néolithique. Une salle entière du Château d'Annecy d'Annecy est consacrée. à ces populations. Dès VIe millénaire av. J.-C. des chasseurs-cueilleurs sont présents, puis entre -4300 et -900 av JC, ils ont été rejoints par des cultivateurs, des pêcheurs, des artisans bronziers et des potiers. En -1800 (âge du bronze), le lac a encore un niveau inférieur de 2.50 m à celui ; c'est l'époque où commence une occupation intensive de ses berges. En -1200, à la suite d'une longue période de sécheresse, le niveau du lac est inférieur de 4 mètres à celui actuel, ce qui fait apparaître l'île de Chatillon (170 m de long sur 70 m de large, aujourd'hui sous l'eau. Les pêcheurs qui l'occupaient nous ont laissé une pirogue taillée dans un tronc de chêne datant de -900 av JC Cinquante ans plus tard en -850, c'est le début de l'âge du fer, une période où le climat devient plus froid et plus humide partout en Europe et lors de laquelle les villages lacustres sont abandonnés. Le niveau du lac d'Annecy se retrouve à un mètre au-dessus du niveau , il s'étend alors sur une grande partie de la plaine des fins jusqu'aux premiers coteaux.
Époques allobroge puis romaine
Les tribus gauloises Allobroges occupèrent très tôt les préalpes des pays de Savoie, les rives du lac d'Annecy et les terres environnantes, certainement dès le début du {{-s|IV|e}} et peut-être même avant. Après leur victoire, les Romains s'installent à partir de la fin du {{-s|I|er}} sur la rive nord du lac d'Annecy, dans la plaine des Fins, et fondent le Vicus de Boutae ou Bautas (la « cité des bœufs », future Annecy).
Temps modernes
Renaissance
Lors de l'hiver 1573, alors que le lac est entièrement gelé, un riverain mesure entre le hameau de l'Étraz et le rive d'en face une largeur de 2 431 Aunes.
Les 17ème et 18ème siècle
En 1640, les eaux envahissent les bords immédiats du lac et les capucins organisent une procession pour implorer la clémence divine.
En 1655, la ville est envahie par les eaux qui submergent le puits Saint-Jean.
Lors du printemps 1711, petite époque glaciaire, le niveau du lac monte de 3.10 mètres au-dessus du niveau actuel, causant des inondations catastrophiques et d'énormes dégâts. Une partie des remparts s'effondre : « le lac a tellement enflé qu'il inonda les plaines voisines ».
En 1780, Horace Bénédict de Saussure est mandaté pour mesurer la profondeur du lac. Il effectue et trouve au Boubio soit 62 mètres.
L'époque contemporaine
Le XIXe siècle
En 1840 :
- Les inondations sont très importantes et la ville n'est accessible que par bateau.
- Début de l'activité du Chérubin (puissance , ), bateau acheté d'occasion à Lyon après une longue carrière sur le Rhône. Vieux bateau-vapeur en bois, il navigua de à , pour un service de voyages. Il remorquait des barques à voile, embarquait une centaine de passagers et enfumait les rivages.
En 1843, après une importante réparation le Chérubin rebaptisé Le Dauphin reprend du service.
En septembre 1844 , le Dauphin, qui n'avait pas de quille et une coque pourrie, finit par craquer sous le poids des ans.
En 1860 :
- Un article de la Revue savoisienne estime la profondeur moyenne à 40 mètres, et le volume d'eau contenu dans le lac à de m³. Il est alors estimé qu'il pourrait être entièrement comblé dans cent mille ans.
- En septembre, le lac reçoit la visite de Napoléon III et le couple impérial est charmé par sa beauté.
En juin 1861, début de l'activité du bateau à vapeur Couronne de Savoie, (, 30 tonnes, 24 cv , ), offert à la ville d'Annecy par Napoléon III. Sa propriété et sa gestion étant municipales. À cette occasion, sept débarcadères sont construits au frais de l'État par les Ponts et Chaussées pour l'accueillir dignement, à Veyrier, Menthon, Talloires, Doussard, Duingt, Saint-Jorioz et Sevrier. À Annecy, le chenal du petit port est ouvert.
En 1862, les travaux commandés par Sadi Carnot (président) permettent de rehausser le niveau du lac d'un mètre (côte 446.90 m).
En novembre 1863, le préfet publie le premier règlement de police, codifiant la navigation des bateaux de croisières et de transport de marchandises sur le lac.
En 1864, une révision du règlement de police est publiée.
Au printemps 1873, la Compagnie de navigation du lac d'Annecy est fondée par une poignée d'entrepreneurs locaux.
En mai 1874, début de l'activité du bateau à hélices à coque en fer L'Allobroge (, 15 tonnes, 24 cv , ). Il livre une farouche concurrence au Couronne de Savoie: guerre des prix et des horaires de départs et même bagarres entre équipages.
Le 4 décembre 1876, l'altitude du lac est officiellement fixée à 447.07 mètres après une série de dont la moyenne donnait 448.02 mètres.
Lors de l'hiver 1880, le lac connaît son avant-dernière glaciation importante.
En mai 1886, la Compagnie des bateaux à vapeur du lac d'Annecy est fondée avec un capital de et remplace la Compagnie de Navigation sur le lac d´Annecy dissoute. La nouvelle compagnie récupère l'Allobroge, rachète le Couronne de Savoie pour .
En juillet 1887, début de l'activité du bateau à roues à aubes Le Mont-Blanc (, 32 tonnes, 120 cv , ). En , à cause du brouillard, il s'échoue sur un banc de sable près du port de Sevrier.
Lors de l'hiver 1891, le lac connaît sa dernière glaciation importante. Il est complètement gelé du 31 décembre 1891- au 13 mars 1892.
En 1898 :
- Une mesure de la surface trouve , alors qu'après la Première Guerre mondiale, une nouvelle mesure trouve pour la surface et 65 mètres pour la profondeur maximale.
En juillet 1900, L'Allobroge fut coulé à quai par des enfants qui avaient ouvert un robinet de vidange. Il est renfloué après beaucoup d'efforts.
Le XXe siècle
En 1902, dans le Dictionnaire géographique et administratif de la France, il est donné les chiffres suivants : altitude 446.52 mètres, surface , volume , profondeur maximale 64.70 mètres avec un abîme de 80.60 mètres au Boubioz, longueur 15 km, moindre largeur 800 m entre Duingt et Talloires, plus grande largeur au niveau de Sevrier, périple 36 km, épaisseur des boues du fond du lac .
En septembre 1906, la sécheresse fait reculer le lac de 150 m avenue d'Albigny.
En 1908 :
- La commune de Doussard mène une bataille pour que son débarcadère porte le nom de « Bout du Lac » en remplacement de « Lathuile », estimé trop préjudiciable à l'image de la commune.
- En , l'eau de la source du Boubioz est en partie captée.
En , début de l'activité du bateau à aubes France (bateau à aubes) (, 40 tonnes, , grâce à son triple pont, 23 km/h, coût ).
En 1918, les eaux submergent l'avenue d'Albigny.
En 1944, les eaux submergent l'avenue d'Albigny, il s'agit de la plus importante inondation depuis : « La préfecture est transformée en île et la foire baigne dans l'eau ».
En mai 1909, la sécheresse fait reculer le lac de plus de 150 m avenue d'Albigny. Cette année-là fut « une année de disette sans moissons ni vendanges ».
Lors de l'hiver 1962/1963, le canal de Vassé gèle ainsi que la baie de Talloires et la presqu'île de Duingt.
Un jour de l'hiver 1971, le vieux France (bateau à aubes) coule mystérieusement. Son épave qui repose au fond du lac attire depuis des plongeurs passionnés.
En mai 1984, début de l'activité du Libellule, grand catamaran de croisières (, 2×, ). Il s'agit du plus important bateau mis en service sur le lac d'Annecy. Il a été réalisé en près d'un an par des entreprises locales. L'inauguration eut lieu le 28 mai 1984 avec comme parrain l'acteur Jean-Claude Brialy et la comédienne Marie-José Nat. Le réalisateur Claude Chabrol était aussi présent.
En juillet 1996, un tremblement de terre agite la masse d'eau et en de la même année, un glissement de terrain subaquatique se produit à la Puya.
Le XXIe siècle
En août 2003, un coup de vent provoque une tempête particulièrement forte, qui fait couler plusieurs embarcations.
En mai 2010 est inauguré le « théâtre d'eau » de l'île aux Cygnes, une animation très appréciée par les touristes qui renoue avec l'animation dites des « fontaines lumineuses » qui avait fonctionné de 1860 à 1980. Cette scène est composée de deux pyramides flottantes d'où jaillissent des jets lumineux de dix mètres de haut.
Histoire du traitement des eaux
Jadis, déversoir naturel de toutes les eaux usées des communes environnantes, menacé d'eutrophisation par les algues trop présentes, dès les , une vaste prise de conscience a permis la mise en œuvre de mesures qui l'ont sauvé. Certains, à l'époque, présentaient cette mort lente du lac comme une des conséquences irrémédiables du développement industriel et du progrès économique, chose qu'il fallait accepter.
Alertées par le docteur Paul Servettaz, huit communes décidèrent de s'engager en pionnières dans la sauvegarde de leur lac. Elles créèrent en 1957 le Syndicat mixte du lac d'Annecy (Syndicat intercommunal du lac d'Annecy), qui s'est transformé, le 1 janvier 2001, en Syndicat mixte du lac d'Annecy (toujours SILA) et réunit actuellement 10 groupements intercommunaux, représentant , soit une population de 250000 habitants.
En 1957, un premier réseau complet d'assainissement est construit avec un collecteur situé sous la route qui borde le lac. Les effluents récupérés des communes et villages transitent par des stations de pompage et de relevage et sont dirigés vers une épuration des eaux. En 1994, une nouvelle usine de dépollution est construite. À ce jour, le lac reçoit uniquement les eaux de pluie de ruissellements et celles des sources et des ruisseaux qui l'alimente.
Les taux de nitrates et phosphates (qui indiquent le degré d'eutrophisation) ont continuellement diminués jusqu'à devenir quasiment insignifiants. Parmi les lacs dont le bassin versant est habité, le lac d'Annecy est désormais considéré comme le plus propre d'Europe sur cet aspect. Mais d'autres problèmes ont été révélés.
Ainsi le 2 avril 2008, les préfets de Savoie et de Haute-Savoie ont dû interdire la pêche (pour consommation et commercialisation) de l'omble chevalier (Salvelinus alpinus) dans le lac Léman, ainsi que dans le Lac du Bourget et dans le Lac d'Annecy, en raison de taux très élevés de polychlorobiphényles (PCB) et dioxines. Il a été montré que les taux étaient « supérieurs aux normes réglementaires » pour deux échantillons de ces poissons « les rendant impropres à la consommation humaine et animale », « jusqu'à ce qu'il soit établi par des analyses officielles que ces mesures ne s'avèrent pas utiles à la maîtrise du risque pour la santé publique » en attendant qu'une enquête de l'Agence française de sécurité sanitaire de aliments (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) précise l'ampleur du problème (La pêche sans consommation du poisson reste autorisée, ainsi que la baignade et les sports nautiques, car les PCB sont très peu solubles dans l'eau). Les dernières analyses réalisées ont permis d'autoriser à nouveau, depuis le 23 juin 2008, la consommation d'ombles chevalier dans la mesure où sa taille est inférieure à 40 cm, car les taux de PCB restent inférieurs aux normes sanitaires en dessous de ces dimensions (les poissons plus petits et plus jeunes, moins haut dans la pyramide alimentaire, ont moins bio-accumulé les PCB).
Navigation
Il n'est pas possible de dire que le lac d'Annecy ait connu une véritable culture de la vie sur le lac, telle qu'on peut la connaître par exemple sur certains lacs italiens.
Les abords immédiats du lac ont été, par le passé, considérés comme malsains en raison de l'humidité récurrente qui touchaient les habitations situées à proximité. Seuls quelques pêcheurs avaient élu domicile sur les bords. Les villages étaient toujours situés en hauteur à quelques centaines de mètres du lac.
La navigation ne se développait réellement qu'en été, car ce sont les touristes qui l'ont pratiquée et en ont lancé la mode.
Débarcadères
À l'époque des vapeurs à aubes, douze débarcadères furent construits par Les Ponts et Chaussées autour du lac : Annecy, Beau-Rivage, Sévrier, Saint-Jorioz, Duingt, Bredannaz, Doussard-Bout du Lac, Angon, Talloires, Menthon-Saint-Bernard, Veyrier, Chavoires. Depuis, certains ont disparu : Beau-Rivage, Bredannaz et Chavoires.
Compagnie de navigation du lac d'Annecy
Depuis 1840, plus de vingt Navire de croisière ont assuré le service de navigation publique et des croisières sur le lac d'Annecy.
Barques et canots en bois
Deux sortes de barques en bois ont marqué le lac d'Annecy pendant la première moitié du XXe siècle, et nous charment encore de nos jours :
- Les canots à moteur en acajou construits par le menuisier-ébéniste Métral vers 1920, dont il ne reste plus que six exemplaires soigneusement entretenus.
- Les barques en bois fabriquées à partir de 1920 par le menuisier-ébéniste François Beauquis dans son atelier de Saint-Jorioz, toujours exploitées aujourd'hui. Elles ont des coques de quatre à six mètres de long, en acajou ou en mélèze, avec des pièces maîtresses en chêne ou en acacia et des rivets en cuivre. L'atelier ayant pris le tournant du polyester dans les , la dernière barque en bois fut construite en 1973. Cependant, elles sont toujours soigneusement entretenues par leurs propriétaires dans l'atelier même où elles ont été fabriquées. Il est possible d'en louer à Talloires et à Menthon-Saint-Bernard.
Après la Seconde Guerre mondiale, pendant les et 1960, le lac a vu aussi apparaître quelques hors-bords construits en bois. On peut toujours en apercevoir et même en louer du côté du Pont des Amours à Annecy.
Il existe aussi une association « Les Vieux Safrans d'Annecy » spécialisée depuis 1993 dans la restauration des bateaux en bois et qui est installée dans des locaux à Rumilly.
Une autre association « Voile et canots » a pour objectif de promouvoir la navigation traditionnelle sur le lac en développant tout un art de vivre sur l'eau, par exemple, accès par bateau aux hôtels et restaurants.
Activités et événements sportifs
Le lac d'Annecy est en fait un plan d'eau de taille réduite situé au milieu des montagnes (mont Veyrier, Semnoz, Parmelan…). Ces monts rendent la circulation des vents instable. Ils sont souvent inattendus, ce qui fait justement l'intérêt de la navigation sportive sur les lacs de montagne. Le lac a d'ailleurs été le lieu de déroulement des championnats de France des croiseurs légers en 2009.
Pêche
La Pêche (halieutique) de loisir sur le lac d'Annecy est l'activité la plus importante en nombre de pratiquants : {{nombre/1200/pêcheurs exercent leur loisir en bateau et environ 600 pêchent près du bord. La gestion de cette activité est assurée par l'association Annecy Lac Pêche sise aux Marquisats. L'association a la charge de la gestion piscicole, de la distribution des cartes de pêche ; son activité ne se limite pas à la pêche et elle est un acteur important de la protection du milieu et de son environnement.
Activités culturelles
Fête du lac
C'est un spectacle pyrotechnique qui se déroule le premier samedi d'août, considéré comme l'un des plus grands feux d'artifice d'Europe. Il est tiré depuis le lac, face au Pâquier à Annecy. Des tribunes payantes sont installées, mais il est visible des hauteurs et des villes environnantes. Plus de d'entrée sont vendus (gradins et pelouses) et plus de assistent à l'événement depuis les rives du lac, les collines et montagnes environnantes ou les embarcations rassemblées derrière la zone de tir du feu d'artifice.
L'origine de cette fête remonte à l'Annexion de la Savoie et la visite de l'empereur Napoléon III et l'Eugénie de Montijo, notamment à Annecy le 29 juin 1860. Une fête lacustre est organisée par la ville : c'est le début de la Fête du Lac. Au cours des années, cette fête prendra différents aspects pour devenir, à partir de 1950, un grand événement touristique comme celui que l'on connaît aujourd'hui.
Observatoire régional des lacs alpins
Il se trouve au Château d'Annecy dans la vieille ville. C'est une exposition permanente sur les lacs des Alpes françaises et notamment sur le lac d'Annecy. On y découvre les différents types de lac, leur peuplement, faune et flore. Sont également exposés des objets du passé, parfois lointain (préhistoire) découverts au bord du lac.
Le lac dans la culture artistique
Le lac en peinture
Le lac d'Annecy, entouré de ses montagnes et de son environnement romantique et sauvage, a inspiré de nombreux peintres de sensibilités différentes, notamment Jean Francis Auburtin, Albert Besnard, Paul Cézanne et Félix Ziem, tous attirés par cette lumière particulière, changeante et se reflétant dans les eaux.
La collection des beaux-arts installée au musée du château d'Annecy présente de nombreux tableaux représentants le lac.
Le lac au cinéma et à la télévision
Le lac au cinéma
Le lac a souvent été choisi comme décor naturel par exemple dans les films suivants (liste non exhaustive) :
- Les Roquevillard (film, 1943), 1943, film de Jean Dréville (scènes à la Villa Albert Besnard à Talloires).
- Rêves d'amour, 1947, film de Christian Stengel (scènes tournées à la Villa Besnard à Talloires).
- Le Genou de Claire, film d'Éric Rohmer.
- Chère Louise réalisé Philippe de Broca avec Jeanne Moreau.
- Le Clan de Gaël Morel, 2004, L'histoire d'une fratrie.
- Clara et les chics types de Jacques Monnet, 1980, avec Isabelle Adjani, Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Marianne Sergent, Josiane Balasko…
- "La nage indienne",1993.
- Filles uniques, 2003, de Pierre Jolivet avec Sandrine Kiberlain et Sylvie Testud
- Le Créateur d'Albert Dupontel en 1999 (générique, ainsi que tout le début du film simulant les jardins d'un hôpital psychiatrique, tourné en fait dans les jardins de l'Imperial Palace).
Le lac à la télévision
Séries
- La Kiné (1998 - 2003)
- Il s'agit d'un série télévisée France en 10 épisodes de 90 minutes, créée par Thierry Lassalle et diffusée entre le et le sur France 2.
- La série nous présente les aventures professionnelles d'une kinésithérapeute et de son équipe exerçant dans une clinique située au bord du lac.
- Déjà vu (série télévisée) (2007 - 2009)
- Il s'agit d'une série télévisée France en 52 épisodes de 26 minutes créée par Éric Vérat et David Paillot, diffusée entre le 27 octobre 2007 et sur France 2 dans l'émission KD2A.
- Au fil des épisodes, on découvre les aventures d'une bande de jeunes en classe de terminale à Annecy.
- Les Revenants (série télévisée) (2012 - )
- La série télévisée se déroule en Haute-Savoie et présente durant certains épisodes quelques images du lac.
- Cassandre (série télévisée) (2015 - )
- Il s'agit d'une série télévisée France créée par Bruno Lecigne et Mathieu Masmondet, dont le premier épisode a été diffusé le sur France 3.
- Le synopsis de la série se base sur l'histoire d'une commissaire de police venue du prestigieux 36, quai des Orfèvres, mutée à sa demande au commissariat d'Annecy pour se rapprocher de son fils. L'épisode 6 dénommé "Pacte" permet de découvrir le lac depuis les airs lors d'une course poursuite effectuée entre les policiers et les criminelles.
Autres téléfilms
- Le téléfilm Claire Brunetti (2009) pilote d'un projet avorté de série télévisée se déroule à Annecy. Le cadavre, point de départ de l'affaire judiciaire, est découvert dans le lac d'Annecy.
Le lac dans la littérature
Poésie
- Au Lac d'Annecy
Astolphe de Custine, vécu à Annecy-le-Vieux et à Duingt en 1838. Pour célébrer ce séjour il écrit en 1841 ce poème :
« Abandonnant le monde à son inquiétude,
Sur ces bords orageux j'ai trouvé le repos
Miroir qui du désert trouble la solitude,
Où s'empreint le reflet du ciel et des coteaux,
Où brille la lumière, âme de la Nature,
Qui d'heure en heure prête aux monts un autre aspect
Et sans changer le site en change la parure :
Heureux lac, je t'approche avec un saint respect.
Loin des froides beautés d'un monde qui grimace,
C'est l'image de Dieu qui se peint sur ta glace. »
- Çà et là
Dans ce long poème en prose, Louis Veuillot (1813-1883) déclare :
Romans
- La marquise Cornélia d'Alfi, d'Eugène Sue
Dans ce roman dénommé également sous le titre de Le lac d'Annecy et ses environs, Eugène Sue écrit :
- Villa Triste (roman) de Patrick Modiano
Bien que jamais évoquée (si ce n'est sous le nom de « A...»), ce roman, publié en 1975, décrit la ville d'Annecy. L'Impérial Palace, situé sur les bords du lac, correspondant à la description du palace fictif dénommé « L'Hermitage » dans le roman de Mondiano
- La maison du docteur Laheurte de Michel Bernard (écrivain, 1958)
Ce roman mélancolique, écrit en 2008 et publié en 2009, narre le passage durant quelques semaines de vacances d'un enfant, dans une propriété familiale, située au bord du lac d'Annecy. Ce roman a obtenu le Prix Maurice-Genevoix (fondé en 1985) en 2009.
- La sonate des oiseaux blancs, d'Olivia Métral
Dans ce roman, écrit en 2016, le lecteur peut découvrir les ruelles d'Annecy ainsi que sur les hauteurs de Talloires qui dominent le lac.
- Forget-me-not, d'A.-J. Debove,
Contenu soumis à la licence CC-BY-SA 3.0. Source : Article adapté de lac d'Annecy de Wikipédia en français (auteurs)
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