Lalbenque [lalbɛ̃k] est une commune française, située dans le sud du département du Lot en région Occitanie. Elle est également dans le causse de Limogne, un des quatre causses du Quercy, dénudé et clairsemé de champs de lavande, de genévriers et de chênes truffiers.
Exposée à un climat...
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Lalbenque [lalbɛ̃k] est une commune française, située dans le sud du département du Lot en région Occitanie. Elle est également dans le causse de Limogne, un des quatre causses du Quercy, dénudé et clairsemé de champs de lavande, de genévriers et de chênes truffiers.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le Lemboulas, le ruisseau des Valses, le ruisseau de Cieurac et par divers autres petits cours d'eau. Incluse dans le parc naturel régional des Causses du Quercy, qui a depuis 2017 le label de géoparc mondial Unesco, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (les « pelouses de Lalbenque ») et huit zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Lalbenque est une commune rurale qui compte 1 836 habitants en 2020, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1975. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Cahors. Ses habitants sont appelés les Lalbenquois ou Lalbenquoises.
Histoire
Vue de Lalbenque.
Plusieurs dolmens indiquent que la commune fut habitée dès la préhistoire. À l'époque gallo-romaine, une importante voie traversa la contrée. Des sépultures mérovingiennes y ont été découvertes. Au Moyen Âge, Lalbenque dépendait de l'abbaye de Marcilhac et était un village castral.
En 1196, la Maison des Templiers fut fondée à Cahors sur l'emplacement qui est devenu ensuite la Chartreuse. Les puissants seigneurs de Vayrols, admirateurs des beaux faits d'armes des Templiers, firent don à leur Ordre (1194 ou 1196) de plusieurs maisons qu'ils possédaient à Cahors dans une petite rue portant le nom de rue de Vayrols. Les seigneurs de Vayrols étaient très puissants et leur fief comprenait à cette époque outre Vayrols, les terres de Flaujac, de Hautesserre et de Lalbenque. Les Vayrols étaient donc les seigneurs de Lalbenque. Les chevaliers du temple ont accordé aux Vayrols le droit de sépulture dont il existe encore des pierres sépulcrales.
En 1230, Arnaud de Vayrols seigneur de Lalbenque était l'un des douze consuls de la ville de Cahors. En 1286, Gaucelin de Vayrols était le premier consul de Cahors.
Durant la guerre de Cent Ans, Lalbenque fut une des places importante du Quercy, occupée par les Anglais entre 1358 et 1359.
À la fin du 15ᵉ siècle le seigneur de Lalbenque était Raymont de Gontaut également seigneur de Cabrerets. La famille de La Valette-Parisot s'est ensuite imposée dans le bourg.
À l'époque de la Révolution, la commune de Lalbenque fut formée avec des territoires situés sur six paroisses dont les plus importantes étaient Saint-Quirin, Saint-Hilaire et Paillas. En 1789, Lavalette-Parisot, seigneur de Lalbenque et de Parisot fut élu député aux États généraux par l'assemblée de Cahors et mourut à Paris le 26 février 1790.
En 1793 tous les châteaux de la région de Lalbenque furent pillés et celui de Lalbenque fut par la suite vendu en plusieurs lots comme bien national. Ce dernier se trouvait à la place de l'actuelle salle des fêtes municipale.
Au 19ᵉ siècle, avec l'essor des campagnes, Lalbenque devient un bourg rural prépondérant au sud du Lot. La commune acquiert sa notoriété au 20ᵉ siècle avec le développement de la culture de la truffe, qui fera de Lalbenque la capitale de la truffe noire du Quercy.
Toponymie
Le toponyme Lalbenque serait basé sur albus (blanc) en référence au causse blanc ou sur le mot pré-celtique alba qui veut dire colline, forteresse ou ville.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Quirin de Lalbenque
L'église Saint-Quirin de Lalbenque est classée aux monuments historiques depuis le décret du 21 octobre 1925.
Saint Quirin, patron de l'église de Lalbenque
Tribun de légion au 2ᵉ siècle, Quirin fut chargé de garder le pape Alexandre premier emprisonné à Rome. Converti par son captif, il fut martyrisé et décapité. Saint Quirin était vénéré par les bénédictins de Marcilhac-sur-Célé, patron des trois église prieurales qui dépendaient au Moyen Âge de l'abbaye Saint-Pierre : Lalbenque et Lavercantière dans le Lot, Bourg-de-Visa en Tarn-et-Garonne. Dans la chapelle qui lui est consacrée à Lalbenque (deuxième chapelle nord), une statue du 19ᵉ siècle le représente sous les traits d'un officier romain, casque, vêtu d'une tunique courte et d'une cuirasse, tenant un glaive dans la main droite.
Caractéristiques extérieures
À l'époque romane, la paroisse Saint-Quirin de Lalbenque fut desservie par un prieuré des moines de l'abbaye de Marcilhac-sur-Célé. De cette époque, il reste la plus grande partie des murs de l'église, la crypte et un passage voûté reliant l'édifice au prieuré aujourd'hui détruit, appelé « couloir des Moines ».
Église Saint-Quirin
Au cours des siècles l'église a souffert de nombreux combats notamment durant la guerre de Cent Ans. L'édifice actuel semble avoir été reconstruit au 15ᵉ siècle ou au début du 16ᵉ siècle. Plusieurs campagnes de construction sont apparentes dans les élévations des chapelles latérales. Il semble qu'elles correspondent au phasage d'un chantier relativement rapide. les dispositifs fortifiés paraissent contemporains de la reconstruction, elle devient ainsi l'un des éléments défensifs des remparts de la cité. Ce grand édifice se compose d'une large nef à trois travées, cantonnées de six chapelles latérales voûtées d'ogives, et d'un chœur pentagonal épaulé par des contreforts.
L'église Saint-Quirin de Lalbenque se présente aujourd'hui comme un édifice gothique. La façade occidentale, le porche et le clocher sont dus à l'architecte départemental Jean Baptiste Tourette (Legrand, 2000), et ont été réalisés en 1876-1877 (dernière date mentionnée par une inscription commémorative placée à la base du clocher-porche). Seul le clocher est récent. Il a été plusieurs fois détruit par la foudre et fut reconstruit lors de la rénovation opérée en 1877 et, de nouveau en 1971. Sa flèche néo-gothique a été détruite par un incendie au cours d'un orage en 1965 et ne fut malheureusement jamais reconstruite à l'identique.
Lors de la suppression du cimetière qui entourait l'église depuis des siècles, au 19ᵉ siècle, un accès à la crypte a été créé par l'extérieur. Cette crypte d'un large volume présente des traces d'un décor peint des 15ᵉ et 16ᵉ siècles, à motifs de médaillons de fleurs et de faux appareil de pierre qui apparaissent sous un enduit moderne.
Caractéristiques intérieures
Depuis la Révolution l'église Saint-Quirin renferme un remarquable retable et des boiseries du 17ᵉ siècle provenant du couvent des Chartreux de Cahors. Cet ensemble baroque exceptionnel fut vendu par les révolutionnaires à un charretier de Lalbenque pour la somme de cinquante francs. Il fut racheté par un prêtre assermenté qui le plaça au lieu où il est aujourd'hui.
Cœur de l'église Saint-Quirin.
L'autel est en bois entièrement doré. Il fut sculpté, ainsi que les boiseries, pendant la première moitié du 17ᵉ siècle, sous la direction de dom François de la Roche, prieur de la chartreuse cadurcienne. Le style baroque reste sobre et harmonieux, on voit les colonnes corinthiennes, des anges, des fleurs et des fruits.
Le retable imite une construction. Au premier étage le Tabernacle du Saint Sacrement : sur la porte, l'Adoration des Bergers ; de chaque côté de la porte, saint Pierre et saint Paul, avec leurs attributs (les clefs et l'épée). Le second étage est consacré à la Vierge dont la statue occupe le centre. Les niches qui accostent le tabernacle abritent les grandes statues de saint Bruno, fondateur de l'ordre et de saint Jean-Baptiste, patron des Chartreux. Le retable se termine à gauche et à droite par deux niches minuscules abritant les statues de saint Jean l'Évangéliste et d'un évêque chartreux.
Les boiseries latérales qui accompagnent l'autel comportent, de chaque côté, une partie biaise suivie d'une partie formant retour le long des murs latéraux. La partie biaise présente deux portes flanquées de deux grandes colonnes cannelées. Décorées aux armes pontificales de Jean XXII, né à Cahors, fondateur du monastère et dernier pape d'Avignon, ces portes sont surmontées de deux niches abritant les statues de saint Benoît (à gauche), saint François d'Assise (à droite). Chacune d'elles est accostée de deux statues : de gauche à droite, saint Bruno, saint Vincent de Paul, saint François de Sales et saint Ignace de Loyola. Le long des murs latéraux on peut remarquer deux portes plus basses que les précédents surmontées de statues. L'une ouvre sur la sacristie, l'autre sur une chapelle.
Des trois grandes baies à remplage qui assuraient l'éclairage du chœur seul subsiste la baie ouverte au sud. À l'emplacement de la baie centrale, derrière l'autel, se trouve un tableau de très grande taille. Cette toile représente Le Crucifiement : autour de la Croix, la Vierge et saint Jean. Madeleine étreint les pieds du Christ. À droite, un soldat qui pourrait être saint Quirin, perce d'un coup de lance le côté du Christ. Derrière lui, un officier romain à cheval tient une oriflamme avec l'inscription S.P.Q.R. Cette peinture est signée : 1670, fr. Lucas Bardet, Augustinus pinxit. L'artiste est un religieux, puisqu'il signe Frère Luc.
Depuis 2009 un programme de rénovation a été engagé pour rénover les différentes chapelles de l'église. Grâce à la souscription de l'association de l'église Saint-Quirin et aux fonds rassemblés par la municipalité, les chapelles Notre-Dame de Lourdes et récemment Saint-Quirin et Notre-Dame-de-la-Pitié, ont été rénovées.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
La gare de Lalbenque-Fontanes ;
Un pigeonnier assez remarquable dans le haut du village ;
L'église Saint-Quirin de Lalbenque, Inscrit MH (1925) ; Plusieurs objets sont référencer dans la base Palissy.
Retable de l'église Saint-Quirin ;
Église Sainte-Croix de Paillas ;
Église de Saint-Hilaire de Lalbenque ;
Église Saint-Pierre de Balach ; L'édifice est référencé dans la base Mérimée et à l'Inventaire général Région Occitanie.
Plusieurs caselles et gariottes ;
Le sentier de grande randonnée 65 qui reprend la via Podiensis qui forme la limite nord la commune. Il s'agit du tronçon entre Limogne-en-Quercy et Cahors ;
Lac de Marcenac, de Bournel et de Ausset
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La croix du Mercadiol à la croisée des routes de Laburgade et de Cahors. Cette croix en calcaire est ornée de motifs naïfs : visages, fleurs, ostensoir, Christ nimbé, animaux et titulus INRI (Jésus de Nazareth Roi des Juifs) ;
Porte du Balat, ancienne entrée du village durant le Moyen Âge située dans la rue du Balat ;
Église de Paillas située au lieu-dit Paillas, au sud de la commune ;
Chapelle de Balach située au sud de la commune, par la route menant à Belmont-Sainte-Foi ;
Plusieurs dolmens : dolmen de Balach, dolmen de la Borie Rouge (dolmen de Peyrelevade), la Pierre-Levée, les deux dolmens du Cuzoul;
Lavoir à l'entrée du village (rond-point du Mercadiol).
Personnalités liées à la commune
Abbé Paul Boisset (1917 - 2006), prêtre du diocèse de Cahors, poète, compositeur, chanteur, et biographe du bienheureux Antoine Auriel-Constant (1764 - 1794).
Jean de Valette, Quarante-neuvième grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.