Laudun-l'Ardoise est une commune française située dans le nord-est du département du Gard, en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par la Cèze, le Rhône, la Tave, le Nizon, le ruisseau de Remoneyret et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (« la Cèze et ses gorges » et « le Rhône aval ») et quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Laudun-l'Ardoise est une commune urbaine qui compte 6 331 habitants en 2019, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962. Elle est dans l'agglomération de Bagnols-sur-Cèze et fait partie de l'aire d'attraction de Bagnols-sur-Cèze. Ses habitants sont appelés les Laudunois ou Laudunoises.
Le patrimoine architectural de la commune comprend un immeuble protégé au titre des monuments historiques : le château de Lascours, classé en 1980 puis inscrit en 2008.
Histoire
Antiquité
La ville ancienne se situait sur le plateau du Camp de César qui domine la ville nouvelle.
Moyen Âge
L'histoire de Laudun commence après l'abandon de l'oppidum à la fin du 6ᵉ siècle ap. J.-C. Les premiers vestiges du Moyen Age (11ᵉ – 12ᵉ siècles) se découvrent sur la colline Sainte-Foy où demeurent des pans de murs du château féodal. Le bourg s'est ensuite développé vers la plaine avec une deuxième série de fortifications contre lesquelles s'éleva l'église gothique Notre-Dame-la-Neuve (première moitié du 14ᵉ siècle). Laudun, riche commune, était une possession des seigneurs de Laudun. Des moulins installés le long de la Tave témoignent de l'activité économique liée à cette rivière. Toutefois, le bourg a tiré essentiellement sa richesse et sa renommée de la culture de la vigne.
Laudun, ancien vicus gallo-romain, faisait partie de la viguerie de Bagnols et du diocèse d'Uzès, doyenné de Bagnols. C'était, au Moyen Âge, une des petites villes les plus considérables que le diocèse d'Uzès possédât sur les bords du Rhône. À une époque où la sénéchaussée était appauvrie et dépeuplée par toutes sortes de fléaux, en 1384, on y comptait encore 52 feux. Le plateau dit de Saint-Pierre de Castres, qu'on croit avoir été l'emplacement d'un ancien camp romain, est situé en partie dans la commune de Laudun et en partie dans celle de Tresques. On y a trouvé de tout temps, en assez grande quantité, des inscriptions, des armures, des ustensiles, etc. Un seigneur de Laudun, François, échanson du Dauphin qui devint plus tard Louis XI, reçut en 1437 le roi Charles VII de France dans son château de Laudun.
Époque moderne
Vers la fin du 16ᵉ siècle, cette seigneurie est passée par mariage à la maison de Joyeuse. Le prieur de Notre-Dame-la-Neuve, dont l'église servait au 19ᵉ siècle de paroisse à Laudun, était uni, avant 1790 aux Célestins d'Avignon. L'évêque d'Uzès n'avait droit de collation que pour la vicairie de Notre-Dame et pour le prieuré de Saint-Geniès hors de Laudun, devenu son annexe.
Le 16ᵉ siècle est marqué par l'édification de demeures aux intéressantes façades de style Renaissance. Au 17ᵉ siècle, la confrérie des Pénitents blancs fait construire sur la colline Sainte-Foy une chapelle qui domine le bourg.
Révolution française et Empire
En 1789 on compte 428 feux.
Époque contemporaine
Par décret du 1er février 2001 la commune de Laudun devient Laudun-l'Ardoise.
Toponymie
Provençal Laudun, du roman Laudum, Lodun, du bas latin Laudunum.
Culture locale et patrimoine
Édifices civils
Camp de César
Le camp de César est une ville antique de 18 hectares dominant le couloir rhodanien ainsi que le confluent des vallées de la Cèze et de la Tave. Le site est occupé à partir de l'Âge du fer (5ᵉ siècle avant Jésus-Christ) jusqu'à l'Antiquité tardive. De nombreuses traces d'habitations antiques composent le lieu-dit de Saint-Jean-de-Rouzigues qui domine Orsan.
Aqueduc de Balouvière
Ce monument qui rappelle dans son architecture celle du Pont du Gard, a été construit en 1870 pour l'alimentation du village de Laudun en eau de source. Le captage, situé au nord du Camp-de-César, dans la combe de Roubaud, parvenait jusqu'au village à travers un petit aqueduc souterrain, dont certaines parties sont encore visibles. L'eau passant ensuite sur l'aqueduc de Balouvière aboutissait dans un vaste réservoir situé sur la colline de Sainte-Foy. L'eau alimentait ainsi les fontaines et les abreuvoirs du village. L'édifice d'une longueur de 76 mètre, est construit en calcaire et en briques. Il présente à sa base une arche unique, enjambant le ruisseau de Balouvière. Une série de 5 arches de taille moyenne compose le premier niveau, tandis qu'un ensemble de 18 petites arches marque le deuxième niveau. La canalisation recouverte de dalles est disposée sur cette dernière. L'aqueduc semble avoir fonctionné jusqu'au milieu du 20ᵉ siècle.
Château de Lascours
Inscrit MH (1980) Classé MH (2008)
Dans la vallée de la Tave à la croisée d'anciens chemins, ce château est probablement d'origine carolingienne. Reposant sur des pilotis, il est le seul dans le département du Gard à être entouré de douves en eau vive. Durant la période médiévale, la bâtisse est la résidence secondaire des seigneurs de Laudun. Il fut la propriété des ducs de Joyeuse, de Guise et des marquis de Brancas. La tradition rapporte que la jeune reine de France, Marie Stuart, y serait venue rendre visite à son cousin de Laudun. Le cardinal François de Joyeuse, archevêque de Narbonne, grand ami d'Henri IV et parrain de Louis XIII, le fit entièrement réaménager et fit réaliser notamment la salle des États Généraux du Languedoc. Gabrielle de Brancas, la Dame à la Rose, empoisonnée dit-on par son mari avec une fleur saupoudrée d'arsenic, hante les soixante pièces du château. Musique à Lascours, créé en 1982 par Jacqueline Gurnari, investissait il y a quelques années encore les vastes espaces de la grande demeure qu'elle avait restauré.
Château de Bord
Dominant la plaine de la Tave au sommet d'une petite colline à 175 mètre d'altitude, détachée du plateau de Lacau, le château de Bord ne présente plus que quelques traces de ce qui devait être un édifice défensif. En 1211, le roi Philippe Auguste reconnaît les droits de l'évêque d'Uzès sur le château, qui avait dû être construit entre le 11ᵉ et le 12ᵉ siècle. Le monument fut en partie détruit par les protestants au cours des guerres de religions.
Édifices religieux
- Église Notre-Dame-et-Saint-Genest de l'Ardoise.
- Chapelle des religieuses de Saint-Charles de Laudun-l'Ardoise.
- Chapelle Sainte-Foy de Laudun-l'Ardoise.
- Chapelle ruinée de Saint-Jean de Rouzigue.
Église Notre-Dame-la-Neuve de Laudun-l'Ardoise.
Construite au 14ᵉ siècle, de type gothique méridional, succédant à l'église romane Saint-Geniès, cet édifice possède les principales caractéristiques du style gothique méridional, à savoir une nef unique flanquée de trois chapelles latérales se terminant par un chœur plus étroit. La vision du monument présente un aspect massif qui lui confère également un rôle défensif, vis-à-vis des remparts du bourg médiéval. La construction de l'église paroissiale Notre-Dame-la-Neuve fut achevée vers 1352, après quelques années de travaux. La voûte de la nef a été remplacée une première fois par une charpente durant la première moitié du 18ᵉ siècle, et finalement en 1965 par une charpente métallique après un violent incendie causé par la foudre. Malgré l'absence de voûtes, le volume du vaisseau central qui se divise en six travées laisse une vaste perspective. Le monument s'étage sur trois niveaux. La face sud (niveau inférieur), composée de grandes fenêtres rythmées par de puissants contreforts et dégagée de toute construction, permet d'admirer l'édifice dans son ensemble. La tour-clocher, qui s'appuie à l'angle sud-est de l'église a servi de tour de défense (présence de meurtrières), tout comme le chevet polygonal à l'est qui présente encore sur un des contreforts les traces d'une petite échauguette. Le grand portail, actuellement entrée unique de l'église, présente une série de voussures retombant sur de fines colonnettes ornées de chapiteaux feuillagés. Le linteau sur la porte d'entrée conserve les traces d'une litre funéraire, peinture placée sur le pourtour de l'église après la mort d'un seigneur.
Académie de Lascours
L'Académie de Lascours a été fondée en 1988 au château de Lascours.
Personnalités liées à la commune
- Albert André, peintre, y est mort en 1954.
- Malik Bentalha, humoriste français, d'origine algérienne et marocaine, connu pour participer au Jamel Comédie Club.
- Jacqueline Bret-André, y est morte en 2006.
- Hyacinthe Carmes de Labruguière, militaire et homme politique.
- Félix Devaux (1873- 1921), sculpteur et architecte, fit de la commune sa légataire.
- Louis Peyret (1881-1933), ingénieur aéronautique français, est né le 23 mars 1881 à Laudun.
- Patrice Prat.