Le Chefresne est une ancienne commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, devenue le premier janvier 2016 une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Percy-en-Normandie.
Elle est peuplée de 305 habitants.
Géographie
La commune est située dans le sud du Pays saint-lois. L'atlas des paysages de la Basse-Normandie la place dans l'unité du Bocage en tableaux située principalement à l'est de Saint-Lô, mais qui comporte une exclave au sud-ouest dont fait partie Le Chefresne, et caractérisée par « une série de vallées parallèles sud-ouest/nord-est » aux « amples tableaux paysagers ». Son bourg est à 3,5 kilomètre au sud-est de Percy, à 10 kilomètre au nord-est de Villedieu-les-Poêles et à 12 kilomètre au nord-ouest de Saint-Sever-Calvados.
Le bourg du Chefresne est traversé par la route départementale numéro 58 reliant Percy au nord-ouest à Saint-Sever-Calvados au sud-est. Elle y croise la D 208 rejoignant la route Villedieu-Saint-Lô à l'ouest et la D 28 (limitant le territoire au sud-est) menant à Tessy-sur-Vire à l'est. L'A84 peut être atteinte par Pont-Farcy (sortie 39) au nord-est ou par Villedieu-les-Poêles (sortie 38) au sud-ouest.
Le Chefresne est entièrement dans le bassin de la Sienne, par ses affluents la Gièze, qui délimite le territoire au nord, et le Tancray, faisant fonction de limite au sud. Le principal affluent de la Gièze, la rivière du Chefresne, collecte les eaux de la plus grande partie de la commune et arrose le bourg.
Le point culminant (228 mètres) se situe à l'extrême est, près du lieu-dit le Chêne Guérin. Le point le plus bas (115 mètres) correspond à la sortie du territoire de la rivière du Chefresne, un sous-affluent de la Sienne par la Gièze, à l'ouest. La commune est bocagère.
La pluviométrie annuelle avoisine les 1 100 millimètre. La station météorologique la plus proche est celle de Granville-Cap Lihou, distante de 32 kilomètres, dont les données sont comparables, atténuées par la position plus continentale.
Les lieux-dits sont, du nord-ouest à l'ouest, dans le sens horaire, la Cardonnerie, les Guérendes, les Vallées, Meslin, le Moulin Girard, la Bévinière, la Cavée (au nord), la Crespinière, Hamel Castel, le Chêne Guérin, le Neufbourg de Haut, le Neufbourg, Hinet, la Loudière, la Massière, le Pont (à l'est), la Brunetière, le Hamel du Bois, le Bourg, la Maheudière, la Biliardière, la Logerie, le Domaine, la Salmonière, le Guibaret, le Buisson, la Coudraye (au sud), le Hamel au Prince, la Fidelière, la Thihardière, le Hamel au Dormeur, la Clémentière, la Belle Chaise, la Belouze, la Huberdière, les Naudières, le Court Champ, la Présentière, le Hamelet, Langloisière (à l'ouest), la Monnerie, Villeneuve, le Gros Chêne, la Dainoisière, le Rocher, la Lande et le Hamel de Val.
Communes limitrophes du Chefresne
(comm. nouv. de Percy-en-Normandie)
Percy
(comm. nouv. de Percy-en-Normandie)
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Percy (comm. nouv. de Percy-en-Normandie), Montabot
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Montabot
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Percy
(comm. nouv. de Percy-en-Normandie)
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Margueray
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La Colombe
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La Colombe, Montbray
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Margueray
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes de Cava Fraxino 1155, de Cheiffresne en 1213.
Si le frêne, arbre des forêts tempérées bien adapté aux bocages, semble bien à l'origine du toponyme, l'épithète le précédant fait débat. Pour Albert Dauzat et Charles Rostaing, il tire son origine du latin caput, « tête », caractérisant ainsi un lieu avec un grand frêne. René Lepelley y voit le latin cavus, « creux », par l'ancien français chave. D'autres suivent cet avis, citant l'ancien français chief fresne, cheif fresne, chef fresne, « frêne creux ».
Il s'agit d'un toponyme médiéval précoce (étant donné l'absence initiale d'article). Une telle appellation évoquant un arbre remarquable est souvent liée en toponymie à la notion de limite (de domaine, de fief, de paroisse, de juridiction…).
Le gentilé est Chefresnais.
Histoire
Le premier janvier 2016, Le Chefresne intègre avec Percy la commune de Percy-en-Normandie créée sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi numéro 2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales. Les communes du Chefresne et Percy deviennent des communes déléguées et Percy est le chef-lieu de la commune nouvelle.
Héraldique
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Les armes de la commune du Chefresne se blasonnent ainsi :
Parti : au premier d'argent au frêne de sinople, au second d'azur à la croix huguenote d'or ; le tout sommé d'un chef de gueules chargé d'un léopard d'or armé et lampassé d'azur.
Le léopard d'or sur champ de gueules rappelle les armes de la Normandie
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Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Candidats ou listes ayant obtenu plus 5 % des suffrages exprimés lors des dernières élections politiquement significatives :
- Régionales 2015 :
- Premier tour (51,61 % de votants) : Nicolas Bay (FN) 29,25 %, Hervé Morin (Union de la droite) 28,30 %, Yanic Soubien (EÉLV) 16,04 %, Nicolas Mayer-Rossignol (Union de la gauche) 8,49 %, Nicolas Calbrix (DLF) 5,66 %.
- Deuxième tour (53,00 % de votants) : Hervé Morin (Union de la droite) 40,54 %, Nicolas Bay ([FN) 36,04 %, Nicolas Mayer-Rossignol (Union de la gauche) 23,42 %.
- Européennes 2014 (42,79 % de votants) : FN (Marine Le Pen) 39,33 %, UMP (Jérôme Lavrilleux) 17,98 %, UDI - MoDem (Dominique Riquet) 14,61 %, ND (Arthur Devriendt) 7,87 %, EÉLV (Karima Delli) 6,74 %, PS-PRG (Gilles Pargneaux) 6,74 %.
- Législatives 2012 :
- Premier tour (57,14 % de votants) : Philippe Gosselin (UMP) 37,27 %, Christine Le Coz (PS) 25,45 %, Denis Féret (FN) 21,82 %, Fernand Le Rachinel (PDF) 6,36 %.
- Deuxième tour (60,83 % de votants) : Philippe Gosselin (UMP) 50,40 %, Christine Le Coz (PS) 49,60 %.
- Présidentielle 2012 :
- Premier tour (79,72 % de votants) : Marine Le Pen (FN) 25,15 %, François Hollande (PS) 20,36 %, Nicolas Sarkozy (UMP) 19,76 %, François Bayrou (MoDem) 16,77 %, Jean-Luc Mélenchon (FG) 6,59 %, Nicolas Dupont-Aignan (DLR) 5,39 %.
- Deuxième tour (82,49 % de votants) : Nicolas Sarkozy (UMP) 51,52 %, François Hollande (PS) 48,48 %.
Liste des maires
Liste des maires
Période
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Identité
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Étiquette
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Qualité
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1912
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1919
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Albert Godard
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1919
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1935
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Désiré Larsonneur
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1955
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1983
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Auguste Horel
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1989
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mars 2001
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Alfred Varin
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mars 2001
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juin 2012
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Jean-Claude Bossard
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Europe Écologie
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Agriculteur, démissionnaire
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septembre 2012
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décembre 2015
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Dominique Zalinski
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Employée de banque
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Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et deux adjoints. Ces conseillers intègrent au complet le conseil municipal de Percy-en-Normandie le premier janvier 2016 et Dominique Zalinski devient maire délégué suivie de Yohann Leroutier en mai 2020.
Politique environnementale
En 2010, le conseil municipal choisit un fournisseur d'électricité à partir d'énergies renouvelables (Enercoop). Le territoire est entretenu en désherbage alternatif, et la commune s'engage également dans des chantiers humanitaires au Togo.
En juin 2012, le maire Jean-Claude Bossard est mis en garde à vue, dans le cadre de son opposition active à la construction d'une ligne à très haute-tension (THT) reliant le futur EPR de Flamanville au réseau électrique national. Il démissionne, suivi de tous les membres du conseil municipal, qui sont réquisitionnés et conduits de force par la gendarmerie pour assurer le scrutin du premier tour des élections législatives.
Démographie
En 2020, la commune comptait 305 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2008, 2013, 2018, etc. pour Le Chefresne) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations. Le Chefresne a compté jusqu'à 884 habitants en 1836.
Évolution de la population [modifier]
1793
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1800
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1806
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1821
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1831
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1836
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1841
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1846
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1851
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764
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710
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838
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811
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876
|
884
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851
|
832
|
833
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Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856
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1861
|
1866
|
1872
|
1876
|
1881
|
1886
|
1891
|
1896
|
840
|
806
|
761
|
799
|
833
|
754
|
738
|
714
|
685
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Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901
|
1906
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1911
|
1921
|
1926
|
1931
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1936
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1946
|
1954
|
626
|
617
|
588
|
507
|
518
|
547
|
540
|
518
|
506
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Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962
|
1968
|
1975
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1982
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1990
|
1999
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2008
|
2013
|
2018
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491
|
452
|
320
|
292
|
264
|
279
|
302
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297
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303
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Évolution de la population [modifier], suite (4)
2019
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-
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-
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-
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-
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-
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-
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305
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-
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-
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De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999 puis Insee à partir de 2006.)
Histogramme de l'évolution démographique
Lieux et monuments
- Temples protestants du Chefresne (1612) au lieu-dit le Neufbourg. Le cimetière, le petit temple protestant (voué au culte) et le grand temple inachevé sont classés, en 2006, aux monuments historiques. Le petit temple fut construit de entre 1819 et 1824 et le grand temple, à l'initiative d'Eugène Sabatier (1809-1847) pasteur au Chefresne, commencé en 1847. Aidée d'un donateur, la commune qui avait racheté le site en 2001, entreprend des travaux de restauration achevés en 2010.
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Un premier temple existait de 1612 à 1679 au Chêne-Guérin.
- If multiséculaire du cimetière.
- Église Saint-Pierre (vestiges du 12ᵉ siècle, le reste plusieurs fois remanié, dont une grande partie au 19ᵉ siècle). Elle abrite une chaire à prêcher et confessionnal (18ᵉ), des vitraux (20ᵉ) de Mauméjean sur la vie de saint Pierre, apôtre.
- Monument aux morts dans le cimetière.
- Croix de cimetière (17ᵉ siècle), croix de chemin (19ᵉ siècle).
- Anciens presbytères (privés), catholique au bourg et protestant à la Maheudière.
Personnalités liées à la commune
- Jacques Pinel (1703-1775) architecte à l'origine de nombreux édifices de la région. Il est inhumé avec son épouse et son fils unique dans l'église du Chefresne.
- Théophile Maupas (1874-1915), un des quatre caporaux de Souain, et son épouse, Blanche, étaient instituteurs au Chefresne. Blanche (1883-1962) mena une longue lutte pour réhabiliter la mémoire de son mari et des autres fusillés pour l'exemple, ce qui fut obtenu pour les caporaux de Souain en mars 1934. Le téléfilm Blanche Maupas (2009) raconte cette lutte (il n'a pas été tourné dans la commune).
- Georges Gautier (1901 au Chefresne - 1945), résistant. Il est arrêté en mai 1943 puis déporté à Dachau où il meurt du typhus en février 1945.