On se trouve ici dans le noyau du bourg très actif depuis l'affranchissement de la ville en 1215 par le Comte Thomas Premier. Cela a généré une certaine indépendance dans la gestion du bourg et dans le développement du commerce. Située sur une voie de passage à la fois terrestre et fluviale, Yenne est alors le foyer d'une vie économique active. Le commerce au Moyen Âge est prospère et la vie économique se porte bien. Les artisans et commerçants sont nombreux dans le petit bourg. Comme dans toutes les villes, il y a des marchés et des foires.
L'activité des artisans et des producteurs est à l'époque déjà bien règlementée : en cas de non-respect des règles établies par les souverains, ils risquent des amendes. Chaque année, les taverniers qui produisent le vin versent au souverain une redevance en nature, le « commun du vin ». Quant aux boulangers, c'est la valeur du pain cuit au four qu'ils doivent verser en redevance. Les bouchers doivent encore donner au châtelain un certain nombre de langues de bœuf ou de vache en fonction du nombre d'animaux abattus durant l'année.
Au début du treizième siècle, l'élevage des vers à soie et le tissage de la soie se développent dans la région de Yenne. On dit que la première épouse d'Amédée cinq, Sibylle de Baugé aurait fait venir les précieux vers de Genève. Plus tard, au seizième siècle, le Duc Emmanuel-Philibert encourage l'activité aux environs de Chambéry et dans le Petit-Bugey, actuel Territoire Dent du Chat. En 1871, on dénombre plus de trois cent cinquante éleveurs dans le canton de Yenne et depuis les révoltes des canuts à Lyon en 1831 et en 1834, les soyeux tentent de décentraliser les activités de tissage dans les campagnes du Bas-Dauphiné, de l'Ain et du Petit-Bugey. Dans ces campagnes, les hommes doivent se satisfaire de maigres revenus et ne connaissent pas la pratique de la grève. Les éleveurs et tisseurs de la région travaillent alors pour les grandes maisons de Lyon. Les rentrées d'argent générées par les activités de la soie sont tellement importantes que les curés bénissent les graines des vers à soie lors de la cérémonie concernant les fruits de la terre. Si les cocons réussissent bien, les femmes amènent des bouquets sur l'autel de la Vierge Marie en remerciement. À la fin du dix-neuvième siècle, l'activité disparaît peu à peu avec l'arrivée de la soie bon marché importée d'Extrême-Orient.
Aujourd'hui, les commerçants et artisans du canton de Yenne participent au dynamisme du territoire en proposant des produits de qualité : glaces artisanales, vins, fromages transformés à la coopérative laitière, Gâteaux de Savoie et plein d'autres !