Le Petit-Celland est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 178 habitants (les Cellandais).
Histoire
Saint Ouen de Celland ou le Petit Celland faisait partie du doyenné de Tirepied, et pour le civil dépendant du vicomte d'Avranches, cette paroisse étant comprise dans la sergenterie de Pigace.
Antiquité
Lorsque César fit la conquête des Gaules, tout le versant septentrional de la colline sur laquelle l'église est bâtie était couvert de bois, et il l'est encore en partie. Le bois connu sous le nom de bois Châtelier, se trouve à sa limite occidentale, sur le bord du ruisseau d'Orceil qui sépare Le Petit-Celland de La Gohannière. C'est une colline arrondie, resserrée entre deux gorges profondes, la nature en a fait une forteresse, la main de l'homme a fait le reste. On domine encore les tracés d'un camp d'où domine une vaste étendue du bassin de la Sée. Autour du point culminant, on distingue encore facilement une double enceinte avec un fossé intermédiaire. Cette enceinte a un développement de 600 mètres et une superficie de 21 hectares. Il y avait deux entrées dont l'une est relativement facile à reconnaître.
En 1863, par ordre de l'empereur Napoléon III, des officiers du génie accompagnés de savants et antiquaires, investissent les lieux, pour commencer des fouilles et après une inspection minutieuse en concluent que le bois Chatelier avait été un camp romain et précisent que non loin de là, dut être livrée la bataille sur les frontières des Unelles. César y fait allusion dans ses commentaires, bataille livrée par son légat Quintus Titurius Sabinus contre Viridovix, chef gaulois. Toutefois, en dépit des affirmations des savants de l'empereur, rien ne vient corroborer cette thèse et tout reste à démontrer. Une raison à cela, les frontières des Unelles étaient assez éloignées du bois Chatelier. Il faut aussi préciser que le camp Chatelier n'a pas été édifié en quelques jours. La surface à aménager représentait des volumes de terre importants à dégager, même avec une garnison de trois mille hommes. Certes, les légions romaines y ont séjourné longtemps et vraisemblablement à plusieurs reprises. Tout porte à croire qu'il s'agissait d'un camp d'observation idéal en raison de sa situation géographique grâce à un panorama culminant à 170 mètres de hauteur.
Ces affirmations faites au 19ᵉ siècle ont été réfutées en 1938 par l'étude de l'archéologue sir Mortimer Wheeler, qui identifie ce camp comme un oppidum gaulois de l'époque de La Tène II,.
Moyen Âge
On ne connaît pas avec précision l'époque où le christianisme fut prêché dans la région. Il n'existe aucun document pour l'attester. L'hypothèse la plus « crédible » penchant plutôt en direction de la légende de saint Gerbold, évêque de Bayeux, né au village de la Berrière, à quelque pas de l'église. Il y vécut quelques années, et il y aurait dit-on fait des miracles. Les légendes ne sauraient remplacer la vérité historique. Saint Gerbold n'est certainement pas né à la Berrière, il était natif du diocèse de Bayeux où la paroisse de Livry revendique l'honneur de lui avoir donné le jour. En revanche, si saint Gerbold n'est pas natif de la Berrière, il a pu y séjourner quelque temps, mais rien ne l'indique avec certitude. Les historiens qui se sont penchés sur son histoire disent qu'il avait un goût prononcé pour les voyages. Après avoir séjourné au monastère de Scissy où il vécut en ermite, il fut appelé au diocèse d'Avranches avant d'être envoyé dans le territoire du Petit-Celland. Il bâtit à la Berrière une cellule et un oratoire qui fut la première église. Saint Gerbold parcourra plusieurs autres monastères et églises du diocèse d'Avranches. Le culte qu'on lui rendit par la suite à Chalendrey, La Mancellière, Saint-Brice-de-Landelles, Bacilly, et d'autres, semble en être la preuve. Si saint Gerbold fut le fondateur du premier oratoire édifié au Petit-Celland, l'origine de cette paroisse remonterait à la première moitié du 7ᵉ siècle. L'église telle qu'on peut la voir aujourd'hui remonte aux environs du 11ᵉ siècle, époque à laquelle elle fut reconstruite après sa destruction par les bandes de Vikings au 9ᵉ siècle.
Le Petit-Celland faisait partie de la baronnie d'Avranches et les évêques possesseurs de cette baronnie n'aliénèrent pas ce fief. Ils furent toujours seuls seigneurs et patrons temporels du Petit-Celland. Ce sont eux qui nommaient les curés. La terre du Petit-Celland est très morcelée, il n'y a pas de grandes propriétés et il semble qu'il n'y en ait jamais eu. Ce qui laisse supposer que ce fut l'évêque d'Avranches qui fit reconstruire l'église après la conversion des Normands. Cette reconstruction dut avoir lieu peu de temps après celle de Saint-Ovin, et comme elle, placée sous le patronage de saint Ouen. Saint Gerbold non plus ne fut pas oublié en raison des souvenirs qu'il avait laissés à Petit-Celland. Plus tard, on dressa un autel dans l'église où l'on vint le prier pour être préservé de la dysenterie à une époque où elle faisait des ravages dans la population. Aussi Petit-Celland devient-il un lieu de pèlerinage, et l'on se déplace de Rennes, de Coutances ou de Bayeux prier saint Gerbold. En 1766, Samson de Gouvets, seigneur de la Lande, de Vernix, vint habiter la Fouguière au Petit-Celland et y fit souche. Ses descendants s'y perpétuèrent jusqu'au début du 19ᵉ siècle. Les Gouvets habitaient Vernix, mais ils venaient de la paroisse de Gouvets dont ils tiraient leur nom de famille. La Doittée appartenait à une famille Lethimonnier qui passera plus tard dans la famille de la Huppe de Larturière. Parmi les noms des autres familles les plus anciens de cette région, on remarque : Sauvé, Bazire, Allain, Salle, Lebrun, Regnault, Desfeux, Jouenne, Poirier, Guymont, Croussier, Anfray, Poussard, Gefiroy, Gossen, Frault, Rault, de Villardit, Legemble, Brière, de Mazier, Bierel, Guion, Rioult, Hallais, Harel, Paimblanc.
Toponymie
Le nom de Celland, attesté dès le 11ᵉ siècle sous la forme Serlant, s'est d'abord appliqué à un territoire partagé au Moyen Âge en deux paroisses, Saint-Médard-de-Celland (première mention vers 1370) et Saint-Ouen-de-Celland (première mention en 1412). Ces deux appellations tombent peu à peu en désuétude durant le 18ᵉ siècle, pour être respectivement remplacées par Le Grand-Celland et Le Petit-Celland, allusion à la différence territoriale et démographique entre les deux paroisses.
Le nom de la localité est attesté sous les formes terra Serlant entre 1060 et 1066, terra quae vocatur Serlant entre 1060 et 1066, Sellan en 1157, Serlando en 1160, Serlant en 1163, Willelmus de Serlant en 1195 et en 1203 , les Serlandeis en 1203(« les habitants de Celland »), Willelmus de Sellant en 1208, Sellant en 1235.
La première attestation de la dénomination Petit-Celland date de 1695 (Petit Seren, à lire Selen).
L'étymologie de Celland est obscure. Elle reposerait sur l'élément prélatin anda au sens incertain.
Jadis on disait Saint Ouen de Celland en 1804.
Géographie
La commune est au centre de l'Avranchin. Son bourg est à 5 kilomètre au sud-ouest de Brécey, à 12 kilomètre à l'est d'Avranches, à 13 kilomètre au nord-est de Ducey et à 20 kilomètre au nord-ouest de Saint-Hilaire-du-Harcouët.
Communes limitrophes du Petit-Celland
Vernix
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Vernix
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Brécey
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Tirepied-sur-Sée
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Le Grand-Celland
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Saint-Ovin
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Saint-Ovin commune associée de La Boulouze (sur quelques dizaines de mètres)
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Le Grand-Celland
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Lieux et monuments
- Au Châtelier, des fouilles menées en 1938-1939 ont mis au jour des vestiges d'un camp du second âge du fer occupé par les Unelles.
- Église Saint-Ouen du milieu du 18ᵉ siècle.
- Les Trois Croix érigées en l'honneur des victimes des combats locaux de la Chouannerie.