Le Saint [lə sɛ̃] est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne.
Histoire
Origines et Moyen Âge
Au 5ᵉ siècle, le roi Gradlon fait don à Saint Gwénolé, fondateur de l'abbaye de Landévennec, du lieu-dit Le Saint. Le Saint, en breton Ar Zent, est lié à l'implantation des moines de Landévennec dans cette région, ils auraient défriché ces terres pour y bâtir un lieu consacré à Saint Gwénolé. Simple chapelle privée, Le Saint devint ensuite une église tréviale dépendant de celle de Gourin. Ce territoire passe aux vicomtes de Gourin puis aux seigneurs du Faouët. Après la destruction de leur château au Faouët en 1343, les seigneurs du Faouët, les Boutteville, font de leur château en Le Saint leur résidence principale. Le château du Saint est ainsi habité en 1427 par Jehan Boutteville, Bizien Boutteville et Paien Boutteville et en 1542 par Yvon de Bouteville.
Époque moderne
Gabriel II de Goulaine démembra le domaine de la baronnie du Faouët et vendit le 22 avril 1644 la seigneurie du Saint et de Queranroux qui en faisait partie à René du Liscoët (fils d'Yves du Liscoët). La seigneurie comprenait, selon un aveu daté de 1679, outre le château du Saint, situé aux abords du bourg, de nombreuses possessions, dont l'église tréviale et le cimetière comme fondateurs, la place principale et de nombreuses maisons au bourg, plusieurs métairies, les moulins du Jourdu et de Pen, et la plupart des villages du Saint. Les Bahuno du Liscoët seront les derniers possesseurs des lieux.
En 1743, la célèbre brigande Marion du Faouët dévalisa le presbytère et la sacristie du Saint tandis qu'en 1752, son frère Corentin Tromel, qui résidait à Ty Poder, agressa mortellement le meunier de Pont-Briant, Jean Henry.
Révolution française
Le Saint fut érigé en commune en 1790 et annexa le territoire dépendant du prieuré de Saint Gilles de Pont-Briant. Elle devint paroisse en 1802 après avoir été rattachée au diocèse de Vannes en 1801. Auparavant, elle faisait partie de l'évêché de Cornouaille.
Le 20ᵉ siècle
La Belle Époque
L'inventaire de l'église du Saint eût lieu le 6 mars 1906 ; l'ordre était assuré par trois escadrons de chasseurs venus de Pontivy.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts du Saint porte les noms de 122 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale : parmi eux deux au moins (Yves Droual et Joseph Jacq) sont morts en captivité en Allemagne ; deux au moins sont morts en Belgique : Jean Lucas, disparu le 22 août 1914 dans les combats de Maissin, et Jean Le Floch est mort à Nieuport le 28 juillet 1916 ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français.
L'Entre-deux-guerres
Albert, Marcel et Jean Le Floch, trois frères originaires de la commune, émigrèrent aux États-Unis à la fin de la décennie 1920 et y devinrent des commerçants prospères, à la tête notamment d'une chaîne de motels dans la décennie 1960.
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts du Saint porte les noms de 15 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale : parmi elles Corentin Dinasquet, déporté depuis Compiègne le 15 juillet 1944 vers le camp de concentration de Neuengamme et mort dans le port de Brême le 27 décembre 1944 ; Louis Jamet, mort en déportation à Neuengamme le 15 juillet 1944 ; Joseph Le Floch, déporté à Buchenwald, mort à Javenitz (Allemagne) le 13 avril 1945 après la libération du camp de concentration.
L'après Seconde Guerre mondiale
La langue utilisée était le breton cornouaillais jusqu'au basculement linguistique vers le français qui eut lieu dans les années 1950. Le cornouaillais était utilisé à l'ouest du cours de l'Ellé, tandis que le reste du département parlait le breton vannetais (sauf l'extrémité Est qui parlait gallo).
L'émigration vers l'Amérique du Nord fut importante au 19ᵉ siècle et surtout au 20ᵉ siècle ; entre 1948 et 1953, 35 personnes originaires du Saint émigrent au Canada et 32 aux États-Unis. Entre 1946 et 1965 266 personnes originaires du Saint émigrèrent, soit 17,6 % de la population communale en 1954.
Deux soldats originaires du Saint (Joseph Le Corre et Jean Le Dour) ont été tués pendant la Guerre d'Algérie.
Toponymie
Le Saint est mentionné pour la première fois dans le cartulaire de l'abbaye de Landévennec. Il y est question de "Eclesia Sanctus", c'est-à-dire de « l'église de Le Saint », puis sous les formes Sent en 1426 (sent, pluriel de sant « saint », correspondant à la forme bretonne du toponyme), Ar Sent en 1465 et 1482, Seins puis Sainct en 1546.
Le Saint (qui fait référence à Saint Guénolé) et tire son nom de l'implantation, dès le 5ᵉ siècle, des bénédictins de Landévennec.
En breton, on dit Ar Zent : « Les Saints ».
Géographie
Le Saint est une commune rurale appartenant à la partie cornouaillaise du Morbihan. La commune s'étend au sud des montagnes Noires. Les communes limitrophes sont Langonnet à l'est, Le Faouët au sud-est, Guiscriff au sud-ouest et Gourin à l'ouest et au nord. Son territoire est délimité par la rivière Inam au sud-est (limite avec la commune de Guiscriff) et le ruisseau du moulin du Duc à l'est (limite avec les communes de Langonnet et Le Faouët). Ces deux cours d'eau coulent au fond de vallées profondément encaissées et se rejoignent à l'extrémité sud de la commune au lieu-dit Pont-Briand. Le Bourg du Saint est situé au nord de Quimperlé (24,1 km à vol d'oiseau), au nord-ouest de Lorient (41,0 km à vol d'oiseau), à l'est de Quimper (41,8 km à vol d'oiseau) et à l'ouest de Pontivy (44,2 km à vol d'oiseau). La préfecture du Morbihan est à 76,8 km à vol d'oiseau tandis que la capitale Paris est à 443,6 km.
Communes limitrophes de Le Saint
Gourin
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Langonnet
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Guiscriff
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Le Faouët
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La commune est traversée par la D 769 (axe Lorient-Roscoff) qui contourne le bourg par le nord-est.
Culture locale et patrimoine
Les monuments religieux
L'église paroissiale Saint-Samuel
Le porche sud du 16ᵉ siècle est de style flamboyant et présente un arc cintre surmonté d'une arcade à crosse et à chou. Vers l'an 1110 un seigneur du nom d'Epoues ou Epones avait fait construire une chapelle dont il fit don aux moines de Landévennec. Cette chapelle aurait été détruite en 1573. L'église actuelle porte la date de 1575 au-dessus de la fenêtre occidentale du bras sud. La partie orientale a été reconstruite en 1847 après effondrement. En 1954 eut lieu la restauration de la partie orientale et le remplacement de la toiture. Le clocher carré construit en 1724 est surmonté d'un petit dôme octogonal qui accentue sa forme massive. L'église mesure 33 mètre sur 10 mètre environ. Ses arcades en plein-cintre ou en ogive sont portées sur de courts piliers à simple tailloir. Dans le transept sud, on peut voir sur une sablière l'écusson des Guegan de Kerbiquet. Dans le transept nord on remarque un groupe en bois (17ᵉ siècle) représentant sainte Anne, la Vierge et I'Enfant. Au fond de l'abside, un tableau : l'Adoration des bergers (17ᵉ siècle). Le porche sud (16ᵉ siècle) présente un arc plein cintre surmonté d'une arcade à crosse et chou. L'ossuaire, de la même époque, adossé à la face sud, est percé d'une fenêtre rectangulaire visée en quatre formes tricotées.
Le calvaire
Dans un enclos au nord-est de l'église, un calvaire de 3 mètre de haut date de la fin du 18ᵉ siècle - début du 19ᵉ siècle. Sur le socle en retrait, on peut encore distinguer une Vierge de Pitié en granit, du 15ᵉ siècle (?).
La fontaine de Saint-Samuel
À 500 mètres à peine de l'église, à la sortie sud-ouest du bourg, par la route de Guiscriff. Cette fontaine, construite probablement au 17ᵉ siècle est formée d'une enceinte en granit façonné formant banc et délimitant un espace ovoïde dallé. La statue représentant un pèlerin à l'intérieur de la niche peut dater du 16ᵉ siècle alors que la statue de saint Samuel qui domine l'ensemble est du 19ᵉ siècle.
Bois, grotte et chapelle de Notre-Dame-de-Lourdes
À la sortie Est du bourg, prendre la direction de la route dite du Château (de ce château du 14ᵉ siècle il ne reste hélas que des ruines).
On peut d'abord descendre dans le petit bois et suivre le sentier jusqu'au bas. Là, dans un site merveilleux et qui invite au recueillement, une reproduction de la grotte de Massabielle. Cette grotte fut construite en 1876, année qui suivit le premier pèlerinage du diocèse de Vannes à Lourdes. Le jour du pardon, les pèlerins sont rassemblés sous l'abondante frondaison du Bois disposé en amphithéâtre naturel, face à l'autel, qui lui-même fait face à la grotte. Du Bois on remontera par les lacets jusqu'à la coquette chapelle construite en 1892 et dédiée à Notre-Dame de Lourdes. Elle abrite dans son chœur les statues de sainte Geneviève, saint François d'Assises, sainte Thérèse et saint Yves. Le pardon a lieu le deuxième dimanche de juillet. Messe déjà la veille au soir, avec procession aux flambeaux dans le bois jusqu'à la chapelle.
La chapelle de Saint-Gilles
Située à 5 kilomètre au sud du bourg, sur la route de Pont-Priant, elle la plus renommée de nos chapelles de campagne. Cette chapelle faisait partie du Prieuré de Pont-Priant, fondée en 1108 par un vicomte du Poher (région de Carhaix). Le prieuré fut donné vers 1129 à l'abbaye de Quimperlé par Tanguy 1 vicomte de Gourin. Au 18ᵉ siècle, la chapel1e servait de succursale à la trève du Saint : on y célébrait baptêmes, mariages et sépultures. Les murs furent restaurés en 1883 et la toiture en 1923. Le retable provient de l'église Saint-Paterne de Vannes. On peut remarquer, à droite du retable, un groupe du Dix-septième représentant saint Gilles caressant une biche et à gauche, une Vierge à l'enfant, Notre-Dame des Grâces, de la fin du 17ᵉ. Saint Gilles est invoqué contre les rhumatismes et les douleurs articulaires. Pardon : le premier dimanche de septembre.
La chapelle de Saint-Méen
Cette chapelle, située à 4 kilomètre à l'ouest du bourg sur la vieille route de Gourin (route du Kellenek), fut construite vers la fin du 16ᵉ siècle par le seigneur du Faouët. C'est une jolie chapelle à transept unique (côté nord), pilier et fenêtres, les unes en plein cintre, les autres en arc brisé. Clocheton surmontant le mur occidental. Le montant en bois de la cloche porte la date de 1834. La chapelle de Saint-Méen est un site classé depuis 1934. À 200 mètre à l'est de la chapelle, on trouve la fontaine de dévotion, au style seigneurial et dont une pierre porte la date de 1615.
La chapelle de Saint-Trémeur
Cette chapelle, située à 4 kilomètre à l'ouest du bourg, dans une vallée d'accès difficile, est loin de toute habitation. On peut s'y rendre soit par Roshéry (prendre la route de Guiscriff) soit par Goaskellek ou Pennerc'h (prendre l'ancienne route de Gourin dite route du Kellenek, et tourner à gauche à Kervidiern). La chapelle a été construite à la fin du 16ᵉ siècle. Son architecture n'a rien de particulier. Par contre, deux statues qui s'y trouvaient méritent une attention spéciale : - un groupe représentant une Vierge de pitié en bois polychrome du 15ᵉ (classée monument historique en 1969), - un groupe représentant la Sainte-Trinité, du l'âme siècle. Ces deux groupes sont visibles dans l'église paroissiale au bourg. Il n'y a pas de Pardon proprement dit à Saint-Trémeur.
La chapelle de Sainte-Jeanne de Chantal
Située à 2 kilomètre au nord du bourg, par la route de Gourin. Cette chapelle qui fut construite en 1827 présente un plan original avec sa sacristie accolée, une charpente initialement lambrissée et des sablières moulurées. On remarquera l'originalité du plan de la façade. Elle a été entièrement restaurée par une équipe de bénévoles du quartier. Le lambris de la voute a été enlevé et laisse apparente une belle charpente de chêne et de châtaignier. Sainte Jeanne est invoquée contre la fièvre. Pardon deuxième dimanche d'août (pardon dit des vacanciers) .
Vestiges de la chapelle Saint-Adrien à Bouthiry
Chapelle située à 3 kilomètre au nord du bourg, sur la D 769 Le Faouët - Gourin. C'était un édifice du 16ᵉ siècle, de style ogival, à meneaux flamboyants et contreforts. Cette chapelle, qui n'était plus entretenue depuis 1905, fut démolie en 1932, et ses pierres ont servi à la construction de la mairie actuelle. Un clocheton élevé à l'emplacement de la chapelle rappelle l'existence de saint Adrien de Bouthiry. On peut voir sur ce clocheton la statue de saint Adrien (16ᵉ siècle), la Vierge de Pitié (16ᵉ siècle), et la frise en granit. On remarquera aussi, au bord de la route, le curieux calvaire du 16ᵉ siècle aux sculptures bien érodées.
Liste des lieux-dits et écarts
- Banalou
- Bas Bourg
- Bellevue
- Beuze
- Bioche
- Botcars
- Botcol
- Bouthiry
- Bréniel
- Cavarno
- Le Château
- Coat Bras
- Coat Conal
- Coat Med
- Coat Naon
- Coat Vod Vras
- Coat Vod Vihan
- Coat Zent
- Cromennou
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- Feuteunou
- Forlosquet
- Fourbouchic
- Garzenleuriou
- Goasquellec
- Goslein
- Guerlaou
- Guernambigot
- Jourdu, le
- Keranna
- Kerbris
- Kercroissin
- Kerdaniel
- Kerendrec'h
- Kerflao
- Kerguern
- Kergustiou
- Kerivin
- Kerlouis
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- Kermeur
- Kermonten Vihan
- Kermonten Vras
- Kermorvan
- Kernanuel
- Kernévez
- Kernine
- Kerrouarc'h
- Kersamuel
- Kerverdus
- Kervernat Vihan
- Kervernat Vras
- Kervidiern
- Kervitot
- Kervoric
- Lan Bradou
- Leignona
- Leignou
- Métairie du bois
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- Minez glaz
- Minez Land
- Minez Pempen
- Moulin du Duc
- Moulin Coz
- Moulin du Jourdu
- Moulin Morvan
- Parc Guillou
- Pen Hen
- Penanros
- Penfao
- Penher
- Penkergal
- Penneyune
- Pennohen
- Pouleriguen
- Quinquis Gleiz
- Quinquis Saouter
- Reste, le
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- Roshery
- Rosmiliguet
- Rosnoën
- Rozonen
- Saint Gilles
- Saint Méen
- Saint Trémeur
- Sainte Jeanne
- Samedy, le
- Stang er Len
- Stang er Vel
- Stangala
- Toultrinc
- Toultoussec
- Traouen
- Tremen
- Trévarnou
- Ty Huil
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Langue bretonne
L'adhésion à la charte Ya d'ar brezhoneg a été votée par le conseil municipal le 24 février 2005.
Héraldique
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Les armoiries de Le Saint se blasonnent ainsi :
D'argent au chêne arraché de sinople, le fût accosté de deux mouchetures d'hermine de sable, au chef de gueules chargé de sept billettes percées d'argent, quatre et trois.
Conc. B. Le Ny-Jegat.
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