Le Vigan [lə vi.gɑ̃] est une commune du Sud de la France, une des deux sous-préfectures du département du Gard dans la région Occitanie, l'autre étant Ales
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par l'Arre, le ruisseau de Coularou et par divers autres petits cours d'eau. Incluse dans les Cévennes, la commune possède un patrimoine naturel remarquable composé de deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Le Vigan est une commune rurale qui compte 3 708 habitants en 2020. Elle est ville-centre de l'agglomération de Vigan et fait partie de l'aire d'attraction du Vigan. Ses habitants sont appelés les Viganais ou Viganaises.
Le patrimoine architectural de la commune comprend quatre immeubles protégés au titre des monuments historiques : le vieux pont, classé en 1938, l'hospice, inscrit en 1993, le château d'Assas, inscrit et classé en 2002, et le château de Mareilles, inscrit en 2015.
Histoire
Le Vigan pourrait avoir été le siège du diocèse d'Arisitum. Réuni au diocèse de Nîmes vers 798, il en devint un archiprêtré, qui porte constamment pendant tout le Moyen Âge le nom d'archipresbiteratus Arisdii. Cet archiprêtré sera détaché du diocèse de Nîmes en 1694, pour contribuer à la formation du diocèse d'Alais.
Vers 1050 il y fut fondé un prieuré, sous le titre de Saint-Pierre, qui fut donné aux moines de l'abbaye Saint-Victor de Marseille.
Au Moyen Âge, et jusqu'en 1790, le Vigan était le chef-lieu d'une viguerie, qui se composait de 29 communautés en 1384, de 33 en 1435 et de 37 en 1582. La ville du Vigan comptait, en 1384, 37 feux, et en 1789, 685 feux.
Le Vigan était, aux 17ᵉ et 18ᵉ siècles, la résidence du subdélégué de l'Intendant et du gouvernement de Languedoc pour toutes les Cévennes. Le siège de la Subdélégation était à l'hôtel de La Condamine. De même, un gouverneur pour les villes de Meyrueis, Sumène et Le Vigan était établi dans l'hôtel de Ginestous. La cité était la capitale administrative des Cévennes de l'Ouest, importante à cause de ses grandes foires et de son rôle de ville d'étape pour les troupes en déplacement. Le bourg et sa région proche furent relativement épargnés par les combats et les incendies pendant la Guerre des Cévennes en 1702-1704, mais Jacques Daudé, juge et maire du Vigan et subdélégué du gouverneur de Languedoc Bâville, n'en fut pas moins assassiné près de sa maison le 5 juin 1704 par trois hommes alors que Cavalier, chef de guerre camisard, négociait sa reddition avec le maréchal Villars.
La grande richesse des négociants du Vigan venait du travail de la laine et de la sériciculture qui permettait de tricoter des bas de soie exportés dans toute l'Europe. La présence d'une noblesse acquise aux idées des Philosophes et de l'Encyclopédie fait de la petite cité une enclave acquise au mouvement culturel des Lumières entre le Larzac et la plaine languedocienne.
En 1790, cette petite ville devint le chef-lieu d'un des huit districts du département du Gard. Ce district comprenait les huit cantons suivants : Alzon, Aulas, Dourbie, Saint-André-de-Valborgne, Saint-Laurent-le-Minier, Sumène, Valleraugue et le Vigan. Le canton du Vigan se composait de trois communes : Avèze, Mandagout et Le Vigan.
En 1860, la commune absorbe celle voisine de Paroisse-du-Vigan, peuplée, au recensement de 1856, de 641 habitants et qui avait provisoirement porté, au cours de la Révolution française, les noms de Commune-des-Monts et de Monts.
À la fin du 19ᵉ siècle, Le Vigan se trouva relié par le chemin de fer à Nîmes et à Tournemire. La gare du Vigan se trouvait aux limites des territoires de deux compagnies ferroviaires, la ligne de Nîmes étant exploitée par le PLM et la ligne de Tournemire par la Compagnie des Chemins de fer du Midi. Cette dernière ne connut qu'un trafic médiocre et fut fermée en grande partie dans les années 1950 et totalement à la fin des années 1970. La partie vers Nîmes conserva un trafic voyageur jusqu'en 1968 et un trafic de fret jusqu'en 1987. Aujourd'hui seuls la gare et quelques ouvrages d'art de part et d'autre du Vigan subsistent de ce passé ferroviaire.
La commune est située sur l'itinéraire du Chemin de Saint-Guilhem-le-Désert, part du Chemin de Saint Jacques d'Arles à Compostelle.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Avicantus (inscription romaine); Civitas Arisitana en 542; vicus Arisitensis en 653 ? Locus de Vicano en 1050.
Selon Albert Dauzat et Charles Rostaing, il s'agit d'un terme prélatin senti tardivement comme un dérivé de vicus, le a initial ayant été pris pour une préposition ou un article : Avicantus > *a Vicantus > *a Vicant > le Vigan. Apparemment, l'élément -cantus est le même que dans Cachan (Val-de-Marne, Caticantus 829) et Larchant (Seine-et-Marne, Liricantus vers 1040), que l'on trouve également comme premier élément dans Cantobre (Aveyron) et Chantôme (Indre, Cantomagus). Il s'agit du gaulois *cantos (passé au latin sous la forme canthus chez Quintilien) « brillant, hauteur » ou « cercle (de la roue), cerclage ». Il se perpétue dans le français chant « côté » (cf. expression à chant) et le breton cant « cercle », gallois cant « bord d'un cercle ». Il est précédé d'un élément Avi- obscur.
Les formes du type Arisitana et vicus Arisitensis se réfèrent sans doute à Arre, Arisitum, lieu situé sur la rivière Arre, l'expression vicus Arisitensis se référant peut-être au Vigan à l'origine.
La commune se nomme Lo Vigan, pr. [lu βiˈɣon] en langue d'oc.
Culture locale et patrimoine
Monuments et lieux historiques
- Le Musée Cévenol. Musée d'Arts et Traditions Populaires qui retrace la vie des habitants du Pays Viganais au travers des siècles. Établissement bénéficiant du Label Musée de France.
Époque médiévale
- Le Vieux Pont (12ᵉ-13ᵉ siècle). Symbole de la ville, il enjambe l'Arre. Classé Monument historique.
- L'Ancien prieuré bénédictin. Fondé en 1053. Il est remplacé en 1700 par les Halles qui abritent aujourd'hui l'Office de Tourisme des Cévennes Méridionales et la Chambre de Commerce et d'Industrie.
- La Promenade des Châtaigniers (14ᵉ siècle). Lieu de tenue des foires au Moyen Âge. Classé Monument historique.
Des guerres de Religion au Siècle des Lumières
- L'église Saint-Pierre du Vigan (1686-1704) sur les plans d'Augustin-Charles d'Aviler ; remaniée au tout début du 20ᵉ siècle ; clocher surmonté d'un campanile du milieu du 18ᵉ siècle.
- Le couvent des Capucins (17ᵉ-18ᵉ siècle). Le bâtiment est transformé en tribunal au 19ᵉ siècle. Il a hébergé la bibliothèque municipale et accueille aujourd'hui une salle de spectacle et des locaux associatifs ainsi que l'espace Lucie-Aubrac. La cour intérieure est en accès libre.
- La chapelle des Capucins (18ᵉ siècle). Actuel temple de l'Église protestante unie de France.
- L'hôtel de La Condamine (17ᵉ-19ᵉ siècle). Siège du Subdélégué de l'Intendant du Languedoc sous l'Ancien-Régime. Maison natale du père Emmanuel d'Alzon. Siège de la société savante locale : l'Académie des Hauts Cantons.
- L'hôtel de Ginestous (17ᵉ-18ᵉ siècle). Résidence du gouverneur du Vigan sous l'Ancien régime. Propriété de la Caisse d'Épargne.
- L'hôtel Esterházy (17ᵉ-18ᵉ siècle).
- L'hôtel de Barral d'Arènes (17ᵉ-18ᵉ siècle). Aujourd'hui, sous-préfecture du Vigan.
- L'hôtel de Bonald (18ᵉ siècle). Presbytère catholique depuis 1864.
- L'hôtel de Vissec, propriété des Montfaucon au 17ᵉ siècle, puis des La Tour du Pin au 18ᵉ siècle.
- L'hôtel d'Assas du Mercou (17ᵉ – 18ᵉ siècle). Maison natale du célèbre Chevalier d'Assas. La demeure jouxte les anciennes casernes. L'ensemble est transformée en maison de repos gérée par les sœurs de la charité de Saint-Vincent-de-Paul au 19ᵉ siècle.
- Le château d'Assas ancien hôtel de Faventines (18ᵉ siècle). Remarquable bâtiment de style Louis XV avec un grand parc. Actuellement médiathèque intercommunale. Classé Monument historique.
- Le château de Mareilles (18ᵉ siècle remanié en 1922). Propriété privée, ne se visite pas.
- Le château de Tessan (17ᵉ et 18ᵉ siècles). Propriété privée, ne se visite pas.
- Le pont-aqueduc de La Croix (18ᵉ siècle). Inscrit Monument historique.
- Le pont-aqueduc de La Valette (18ᵉ siècle). Au quartier des Arennes.
19ᵉ siècle
- La chapelle Saint-Alexis. Construite au début du 19ᵉ siècle grâce aux libéralités du comte Alexis de Calvière. Édifice inscrit Monument historique. Elle est insérée dans l'ancien hospice.
- L'hôtel de Ville. Bâtiment de style Charles X édifié en 1830.
- Les anciens abattoirs ont été construits en 1849. C'est devenu l'Ecole Intercommunale de Musique.
- La gare, construite par la compagnie PLM et mise en service en 1874.
- Les écoles publiques, édifiées en 1885.
- La salle Wesley, ancienne chapelle méthodiste, actuel lieu de culte de l'EPUdF.
- Temple de l'Église Réformée Évangélique, ancienne chapelle hinschiste.
20ᵉ siècle
- Anciens bains-douches communaux. Étonnant bâtiment de style mauresque ou mozarabe à arcs outrepassés édifié en 1910.
Statues et Monuments
- Statue du chevalier d'Assas, œuvre du sculpteur Jacques-Edouard Gatteaux, érigée en 1825.
- Statue du sergent Pierre Triaire.
- Statue de Coluche (dans les jardins de l'hôtel de Ginestous actuelle Caisse d'Épargne).
- Buste du Père d'Alzon (dans les jardins de l'hôtel de La Condamine, en face du Crédit Agricole).
- Monument aux morts des deux guerres mondiales, de la guerre d'Indochine et de la guerre d'Algérie, œuvre du sculpteur Galli, inauguré le 24 septembre 1922 par le président Gaston Doumergue, il compte 163 noms.
- Mémorial du Chef Marceau (chef du corps-franc du maquis Aigoual-Cévennes pendant la Seconde Guerre mondiale, tué le 10 août 1944).
- Tombeau du comte de La Rue de Mareilles (cimetière).
Personnalités liées à la commune
- Abraham Peyrenc de Moras (1686-1732), financier, contrôleur des Finances de Louis XV.
- Le constituant Henri Quatrefages de La Roquette (1731-1824).
- François Louis Aguze (21 septembre 1754-entre 1786 et 1834) bailli de la ville du Vigan et avocat au parlement.
- Le chevalier d'Assas (1733-1760), officier du régiment d'Auvergne, héros français.
- Le général Louis Alexandre d'Albignac (1739-1825), officier dans les armées royales, maire du Vigan en 1790.
- Le comte Valentin Esterházy (1740-1805), colonel-propriétaire d'un régiment de hussards de son nom.
- François Dortet de Tessan (1760-1847), maire du Vigan, sous-préfet de Lodève, sous-préfet du Vigan.
- Le sergent Pierre Triaire (1771-1799).
- Alexandre Arman (1784-1856), sous-préfet du Vigan, écrivain.
- Louis-Jacques-Maurice de Bonald (1787-1870), homme d'église français, archevêque de Lyon de 1839 à 1870.
- Urbain Dortet de Tessan (1804-1879), ingénieur hydrographe.
- Le baron Roger Saubert de Larcy (1805-1882), homme politique, ministre et vice-président du sénat.
- Emmanuel-Marie-Joseph-Maurice Daudé d'Alzon (1810-1880), prêtre catholique français qui fut le fondateur et le premier supérieur général des Augustins de l'Assomption.
- Théophile Coupier de La Valette (1820-1872), médecin, haut fonctionnaire, sous-préfet du Vigan, préfet de la Lozère et des Pyrénées-Orientales.
- Adrian Peladan (1820-1...), poète et journaliste né au Vigan qui créa la France littéraire à Lyon qu'il dirigea de 1857 à 1867.
- Isidore Boiffils de Massanne (1824-1907). Docteur en Droit, écrivain, érudit et maire de Sumène.
- Jean-Charles Arnal du Curel (1858-1915), évêque de Monaco.
- Armand Clarou (1860-1927), homme politique, député du Gard.
- André Février (1885-1961), homme politique.
- André Chamson (1900-1983), archiviste, romancier et essayiste français, élu membre de l'Académie française le 17 mai 1956.
- Odette Teissier du Cros (1906-1997), fondatrice et conservatrice du Musée Cévenol.
- Jacques Mirouze (1921-1991), professeur en médecine, doyen de la faculté de médecine de Montpellier, ayant reçu le Prix Claude Bernard en 1982.
- Edmond Reboul (1923-2010), médecin et écrivain.
- Pierre Codou (1927-1981), homme de radio française.
- Jean-Jacques Bourdin (né en 1949), journaliste français.
- Caroline Proust (née en 1967), actrice française.
- Jacques Gleyse (né en 1952), Chercheur en Sciences humaines et écrivain.
- Marguerite Creston, juste parmi les nations.
- Morgan Nègre (né en 1998), comédien et humoriste français.
- Nicolas Cozza (né en 1999), footballeur professionnel.
- Whitney Marin (née en 1999), chanteuse, gagnante de la saison 8 de The Voice.