Leuhan [løɑ̃] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Histoire
Étymologie et origines
Le nom "Leuhan" proviendrait des mots bretons luh ("étang") et an (loch yann, "lieu de Jean"). La paroisse est traditionnellement sous le patronage de...
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Leuhan[løɑ̃] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Histoire
Étymologie et origines
Le nom "Leuhan" proviendrait des mots bretons luh ("étang") et an (loch yann, "lieu de Jean"). La paroisse est traditionnellement sous le patronage de saint Théleau, la légende raconte que des Gallois, dirigés par ce dernier, auraient quitté le Pays de Galles vers 549 pour échapper à une épidémie de peste et se seraient réfugiés à Landeleau où le seigneur du Castel-Gall les auraient accueillis ; à partir de cette paroisse, certains seraient venus s'installer à Leuhan, mais aucun document historique ne confirme cette hypothèse.
Le nom de la paroisse s'est écrit "Lochan" en 1330, "Leuchan" en 1368, "Leuchein" au 16ᵉ siècle, "Luhan" à la fin du 17ᵉ siècle.
Préhistoire
La pierre gravée de Sanct-Bélec en Leuhan (dessin de Paul du Châtellier).
La pierre gravée de Sanct-Bélec en Leuhan correspond à la paroi ouest d'une sépulture située sous un tumulus de l'âge du bronze ; ce tumulus fut fouillé vers 1860 par Maurice Halna du Fretay et par Paul du Châtellier en 1901 qui la décrit dans un article du Bulletin de la Société archéologique du Finistère. Les gravures représentent des cupules, des cercles et divers autres figurations, dans lesquelles certains voient une figuration humaine informe et d'autres un animal. Cette dalle est transférée au Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye où elle est oubliée pendant un siècle dans les caves du musée où elle n'avait même pas été inventoriée.
En mars 2021, et après de longues recherches, Yvan Pailler, chercheur à l'Inrap, mis à disposition de l'UBO, et Clément Nicolas, post-doctorant à l'UPMC et la Bournemouth University dévoilent leurs conclusions dans un article qui paraît au bulletin de la Société préhistorique française : "La carte et le territoire : la dalle gravée du Bronze ancien de Saint-Bélec." Ils révèlent que celle-ci est probablement la plus vieille représentation cartographique d'un territoire connue en Europe et, centrée sur Roudouallec, représente le secteur du tumulus de Saint-Bélec avec la vallée de l'Odet et les contreforts des Montagnes Noires, ; en comparant avec le relief réel « nous arrivons à des degrés de similarité compris entre 70 % et 80 %. C'est équivalent aux résultats obtenus pour des cartes mentales par des ethnologues » précise Clément Nicolas.
Menhirs
Dans les anciennes landes de Saint-Jean, des alignements de menhirs existaient, à quelques centaines de mètres de deux tumuli d'environ 33 mètres de diamètre chacun, à Run-Bras (de 33 mètres de diamètre sur 2,5 mètres de hauteur), ainsi qu'à Run-Bihan (de même diamètre, mais de 3 mètres de hauteur) : ils ont en majeure partie disparus de nos jours à l'exception de deux d'entre eux, en quartz blanc.
Deux menhirs se trouvaient dans la lande de Saint-Jean, l'un appelé Men-Hir, l'autre Men-Bor, éloignés l'un de l'autre de 400 mètres. Plusieurs pierres tombées que l'on remarque entre eux font penser qu'il y avait un alignement. Un autre menhir renversé, de 2,60 mètres de hauteur, se trouvait près du pont de Roudouallec.
Antiquité
La voie romaine de Vorgium à Civitas Aquilonia (Quimper) traverse le sud-est du territoire communal.
Moyen Âge
En 1492, Leuhan est une des rares paroisses de l'évêché de Cornouaille à posséder une école.
Les Hospitaliers
Les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui possédaient un hôpital (hospice) à Roudouallec, créèrent une aumônerie et une chapelle en bordure de l'ancienne voie romaine encore très fréquentée au Moyen Âge.
L'étymologie tend à confirmer l'existence par le passé dans la commune de la chapelle Saint-Jean. La première chapelle aurait été construite par les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en bordure de la voie romaine ; la dernière chapelle Saint-Jean fut construite au 16ᵉ siècle et désaffectée au début du 20ᵉ siècle. En 1927, la chapelle Saint-Jean fut démolie, de même que la fontaine ; en 1959, le clocher et le porche sud de la chapelle furent transférés pour la construction de l'église Notre-Dame-des-Flots de Treffiagat (Finistère) et seule subsiste une croix.
Époque moderne
En 1655, le célèbre prédicateur Julien Maunoir prêcha une mission à Leuhan.
Des habitants de Leuhan participèrent à la Révolte des Bonnets Rouges : le 29 juin 1675 « à l'issue de la grand-messe, des paysans de Gourin, Leuhan, Roudouallec, plus de 200 personnes, conduites par Guillaume Morvan, cassèrent à coups de pierre les portes et fenêtres de François Jan, sergent de la juridiction de Carhaix, et le frappèrent "disant qu'il avait la gabelle" » ; le lendemain ils se rendirent au manoir de Kerbiquet et firent signer au sieur de Kerbiquet et à celui de Kerstang "toutes les déclarations qu'ils voulurent".
La seigneurie de Kersalaün appartint d'abord à la famille Philippe qui habitait le manoir construit au 16ᵉ siècle puis passe aux mains de la famille Euzénou, seigneurs également du Quélennec (en Plusquellec) et du Cosquer (en Combrit). Cette famille construisit le château de Kersalaün au début du 18ᵉ siècle pour remplacer le manoir qui tombait en ruines. Les membres les plus connus de cette famille furent Jean-Joseph Euzénou, né vers 1687, major général garde-côtes à Concarneau, chevalier de Saint-Louis, décédé le 18 janvier 1773 à Quimper. Son fils Jean-François Euzenou, marquis de Kersalaün (ce titre lui fut confirmé par lettres patentes du Roi en 1775), né le 12 septembre 1714 au château du Cosquer en Combrit, conseiller au Parlement de Bretagne, décédé le 14 juin 1810 à Combrit participa à la rédaction des remontrances au Roi émise par le Parlement de Bretagne en 1764 et fut exilé par une lettre de cachet du roi Louis XV, d'abord à Sens, puis il reçut l'ordre de rentrer sans ses terres sans passer ni par Rennes, ni par Nantes, et fut ensuite exilé au Mans, ne rentrant en grâce qu'à la suite de l'avènement de Louis XVI. En 1788, il fit partie d'une délégation de 12 magistrats bretons envoyés protester à Versailles protester contre l'embastillement de douze députés de la noblesse.
Jean-François Euzénou de Kersalaün, fils du précédent, né le 20 juin 1753 au château de Kersalaün, également conseiller au Parlement de Bretagne (à partir de 1775), fut arrêté à Paris le 5 septembre 1787 et enfermé à la Bastille, accusé d'être entré en relation avec le Parlement de Paris alors exilé à Troyes ; il fut rapidement libéré en raison des protestations provoquées par son arrestation, mais dut lui aussi s'exiler sur ses terres.
Révolution française
Les habitants de Leuhan rédigèrent en 1789 un cahier de doléances constitué de 12 articles, notablement différent de ceux des autres paroisses de la sénéchaussée de Gourin et qui fut retranscrit séparément. Les leuhannais demandent entre autres le maintien du vote par ordre aux États généraux de 1789, que les impôts soient équitablement répartis entre les trois ordres, la suppression de la corvée et de l'impôt du casernement, l'exemption du charroi et du logement des gens de guerre, la suppression des pensions de seigneurs, la fin du tirage au sort pour le recrutement de la milice, etc. Les deux leuhannais députés à l'assemblée du Tiers état de la sénéchaussée de Gourin furent Bordier et Jean-Baptiste Kervran.
La loi du 12 septembre 1791 rattache la paroisse de Leuhan à la commune de "Corrai" (Coray), mais Leuhan devient une commune indépendante en 1793.
Selon le chanoine Jean-Marie Abgrall, « à l'époque de la Révolution, Leuhan s'en tint à ses croyances et traditions séculaires » : par exemple le 8 juillet 1792, environ 2 000 fidèles suivirent à Leuhan la messe célébrée par un prêtre réfractaire, François Le Coz. Jacob Philippe, né le 22 décembre 1735 à Leuhan, qui fur recteur de Locronan, puis de Laz, fut prêtre insermenté et arrêté le 9 mai 1793 à Leuhan, déporté sur le Washington à Rochefort, libéré, puis à nouveau arrêté à Laz et emprisonné à Quimper, puis à Brest où il décéda le 3 décembre 1799.
Le 28 prairial an III (16 juin 1795), une expédition de chouans dirigée par Georges Cadoudal et Jean-Baptiste-Paul-Marie de Lantivy-Kervéno, forte d'environ 600 hommes, venant de Locoal-Mendon dans la région de Guémené, passe par les Montagnes Noires et s'arrêtent au château de Kersalaün (des troupes républicaines venues de Roudouallec se perdirent en chemin et arrivèrent trop tard pour les attaquer) ; ils sont rejoints à Edern par des royalistes venus de Saint-Goazec, Leuhan et Laz et poursuivent leur chemin jusqu'à la poudrerie de Pont-de-Buis qu'ils attaquèrent afin de voler des munitions.
Un autre épisode de la Chouannerie est connu à Leuhan : au printemps 1796, chargés par De Bar « de rallier des mécontents du côté de Carhaix-Plouguer et d'étendre l'insurrection dans le Finistère, des racoleurs parcoururent les campagnes de Langolen, Coray, Trégourez, Leuhan, Laz, prenant le nom des déserteurs, des conscrits et même des hommes mariés, et les avertissant, avec des menaces, de se tenir prêts quand on viendrait les réunir ».
En mars 1799, « des brigands [des chouans] se portèrent chez le citoyen Barnabé, agent de la commune de Leuhan et, non contents de le piller et de le maltraiter, lui imposèrent de leur remettre une somme de 600 francs ».
En mai 1804, une battue générale est organisée dans la région des Montagnes Noires pour tenter de retrouver De Bar et des gendarmes déguisés en paysans parcourent Leuhan et les communes avoisinantes à sa recherche car il se cachait parfois au château de Kersalaün ou ses environs.
Le 19ᵉ siècle
En 1837 est classé le chemin de grande communication n°6 allant de Quimperlé à Châteauneuf-du-Faou, passant par Saint-Thurien, Scaër et Leuhan.
La vie agricole
Le "Dictionnaire historique et géographique de la Province de Bretagne" de Jean-Baptiste Ogée dans son édition de 1843, complétée par A. Marteville et Pierre Varin, indique qu'à cette date, pour une superficie totale de 3274 ha, Leuhan possédait 1333 ha de terres labourables, 268 ha de prés et pâtures, 34 ha de bois, 52 ha de vergers et jardins et 1460 ha de landes et incultes. Les auteurs ajoutent : « Le sol de cette commune est peu fertile. À peine peut-on y faire quelques ha de froment. Le seigle est presque exclusivement cultivé avec le blé noir. Depuis quelques années la pomme de terre a considérablement gagné. Le bois ne manque pas dans le territoire de Leuhan, mais les arbres fruitiers sont rares ; cependant on commence à planter beaucoup de pommiers. Le chanvre n'est cultivé que pour les usages de chaque maison ; les femmes mendiantes le filent à raison de 50 centimes par kilogramme de fil, prix dont l'extrême modicité est bien de nature à faire comprendre la misère qui pèse sur ces malheureuses. On retrouve à Leuhan un usage tout patriarcal : lorsque vient la récolte des moissons, les paysans se réunissent entre voisins pour s'aider réciproquement en bras, en attelages et en charrettes. De la sorte, peu de récoltes restent en souffrance. (...) On parle le breton ». Leuhan possédait à la même date 4 moulins à eau (Kersalaün, Penarhars, Kerdavid, Blanc) et un moulin à papier.
En décembre 1856, un agriculteur de Leuhan, Ernest De Molon (qui avait acheté en 1853 une centaine d'ha de landes sur les communes de Leuhan et Coray), reçut un prix et une médaille d'or pour la mise en valeur « sur la partie déclive sud-est des Montagnes Noires et dans la section la plus aride de la commune » dont « la partie basse est formée de marais tourbeux ». « Cette terre inculte, véritable désert, (...) changea promptement d'aspect. (...) Le marais, traversé par la petite rivière l'Aven , fut labourée avec une forte charrue, attelée de huit bœufs, jusqu'à 40 cm de profondeur. (...) Aujourd'hui, la propriété de Menez-Ru est devenue une oasis (...) ».
Les loups
Les loups étaient nombreux à Leuhan en raison de l'étendue des bois, des landes et des terres incultes. Maurice Halna du Fretay a raconté ses chasses au loup dans la région dans un livre publié en 1891, intitulé "Mes chasses au loup". Les derniers loups (deux mâles et une louve) ont été capturés le 24 mars 1879, si l'on en croit les archives de la préfecture du Finistère où sont notées les primes attribués pour la capture des loups.
Le « diable de Leuhan »
Jean-Marie Déguignet a raconté dans ses Mémoires d'un paysan bas-breton la légende de « Polig », le chat noir de Leuhan : un couple habitant Leuhan aurait acheté en 1845 un chat noir à la « foire au Diable » de Gourin. Ce chat leur apportait régulièrement des pièces d'or qu'il allait chercher au fond de la mer ; mais ce chat était diabolique et le couple devait s'en débarrasser. Il fallaut faire appel au curé de Leuhan pour conjurer le chat noir diabolique, mais ce dernier, avant de disparaître, se serait vengé à sa manière : les feuilles des plants de pommes de terre devinrent noires et les tubercules pourrirent. Par la suite dans la région, à chaque fois que le mildiou ravagea les pommes de terre, les gens dirent : « Le diable de Leuhan est encore tombé sur les pommes de terre ! »
Le vicomte Théodore Hersart de La Villemarqué aurait recueilli à Leuhan les plus belles pièces de son recueil de chants populaires.
Autres faits du 19ᵉ siècle
En 1819, Corentin Kerdrein, curé de Leuhan, fut accusé de sorcellerie pour avoir recherché des trésors qui auraient été enfouis sous le lavoir de Keroualet. Il fut alors interdit comme "sorcier et chercheur de trésors" par l'évêque de Quimper.
François Guélen, né le 24 novembre 1844 à Leuhan, dut être amputé de la cuisse à la suite d'une blessure provoquée par un éclat d'obus reçut à Saint-Privat pendant la guerre de 1870.
Le comte Olivier de Kermel, maire de Leuhan et lieutenant de louveterie de l'arrondissement de Châteaulin, qui vivait au château de Kersalaün en Leuhan, en compagnie de sa mère, veuve, et de son frère Ernest, tua de trois coups de fusil ce dernier le 15 avril 1872 car il le suspectait d'avoir séduit une servante dont il est lui-même amoureux, mais éconduit. Le 9 octobre 1872, il fut condamné par la Cour d'assises du Finistère aux travaux forcés à perpétuité. La peine de mort était attendue (le procureur Terrier de Laistre demanda aux jurés de ne pas accorder de circonstances atténuantes, d'être d'une fermeté inexorable: « Plus la situation sociale de l'accusé est élevée, plus la répression doit être exemplaire » déclara-t-il), mais des circonstances atténuantes furent accordées à l'accusé. Par contre Adolphe Thiers, faisant alors fonction de président de la République, refusa de commuer la peine d'Olivier de Kermel en une mesure de déportation, malgré la demande de ce dernier "afin de sauvegarder l'honneur d'une famille aussi méritante" à la demande du procureur général qui écrivit dans le dossier de demande de grâce : « L'opinion publique, qui s'est beaucoup émue de ce procès, y verrait un acte de faiblesse et d'injustice, arraché par les obsessions d'une famille puissante ».
Un rapport du Conseil général du Finistère indique en août 1880 que Leuhan fait partie des 27 communes de plus de 500 habitants du Finistère qui n'ont encore aucune école de filles.
En mars 1888, une épidémie de petite vérole sévit à Leuhan, faisant plusieurs victimes.
Le 14 janvier 1889, des carriers qui extrayaient des pierres pour la construction de la nouvelle route menant à Coray furent victimes de l'explosion prématurée d'une mine dans le champ de Parc-ar-Zaout-lard, près du village de Kerhuart ; l'accident fit deux morts et un blessé grave, tous de la même famille David, originaires de Troc'h-Yalc'h en Ergué-Gabéric.
À la fin du 19ᵉ siècle et au début du 20ᵉ siècle, environ 1300 Leuhanais ont émigré aux États-Unis et au Canada, le plus connu étant Louis Sanseau, secrétaire de mairie, parti en 1902, et qui s'enrichit dans la restauration. Cette émigration a été décrite par Grégoire Le Clec'h, ancien instituteur à Leuhan, dans plusieurs ouvrages comme Les Bretons dans la ruée vers l'or en Californie, Les Huguenots bretons en Amérique du Nord, etc.
Aux alentours de 1900, Paul Joanne écrit : « L'ignorance et la misère des gens de Motreff, de Saint-Hernin, de Saint-Goazec, de Leuhan sont proverbiales en Bretagne : dans quelques fermes, les paysans mangeaient leur soupe, il n'y a pas si longtemps, dans des écuelles creusées dans la table ».
Le 20ᵉ siècle
L'émigration
Entre 1885 et 1952, Grégoire Le Clech (1909-1989), directeur d'école à Leuhan, a compté 426 départs de la commune, dont 145 vers les États-Unis, 178 pour le Canada et 3 pour l'Australie.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Leuhan.
Le monument aux morts de Leuhan porte les noms de 104 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Parmi eux, un au moins, Jean Bourhis, est mort alors qu'il était prisonnier de guerre en Allemagne et un au moins, Jean Salaun, caporal au Deuxième régiment d'infanterie coloniale sur le sol belge lors de la Course à la mer ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français.
L'Entre-deux-guerres
L. Bahon-Rault écrit le 15 avril 1923 dans La Bretagne touristique, en parlant de la chapelle Saint-Jean de Leuhan : « Les statues avaient été emportées par des trafiquants, les boiseries volées par des automobilistes, les pierres de taille utilisées par les paysans d'alentour. (...) Comment de tels méfaits ont-ils pu être commis et surtout rester impunis ? Lourde, très lourde est la responsabilité des municipalités qui ont toléré ou tolèrent des actes d'un vandalisme aussi sauvage, aussi cupide ».
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de Leuhan porte les noms de 8 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale dont Vincent Bourhis, victime de l'attaque anglaise contre la base de Mers el-Kébir le 3 juillet 1940.
Alain Le Bris, né le 22 mars 1926 à Quimper, entré dans le réseau de résistance Vengeance au printemps 1943, en même temps que son frère Corentin Le Bris (né en 1924), participe au maquis de Laz - Saint-Thois, implanté principalement dans le bois du Plessis, dirigé par Morillon, est arrêté en mai 1944 à la chapelle de Lorette en Plogonnec en mai 1944 et esr déporté au camp de concentration de Buchenwald (il meurt en 1964 des suites de sa déportation). Ce maquis devient à partir de juillet 1944 le "bataillon Normandie", basé à Kerallé en Leuhan et au Plessis en Laz ; il est dirigé à partir de son parachutage dans le cadre de l'Opération Jedburgh le 17 juillet 1944 par le capitaine Jean Bernard.
Plusieurs Leuhanais ont été déportés : Adeline Kerangall, née Le Du, le 11 août 1904 à Leuhan, est arrêtée le 6 juin 1942 à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine). Elle est déportée de Paris le 29 août 1943 vers le KL Ravensbrück le 2 septembre 1943. Elle survit et est rapatriée de Neubrandenbourg. Yves Bouguennec, né le 10 mai 1915 à Leuhan, résistant, fut déporté le 4 juin 1944 de Compiègne vers le camp de concentration de Neuengamme où il est mort le 17 janvier 1945.
L'après-Seconde-Guerre-mondiale
Deux soldats, Robert Kervran et Bertrand Quéré, originaires de Leuhan, sont morts pendant la guerre d'Algérie.
Monuments
L'église paroissiale Saint-Théleau et le calvaire.
Le tumulus dit de Saint-Bélec. Il date de l'âge du bronze ancien. Ce tertre funéraire de 40 mètres de diamètre et de 2 mètres de haut a fait l'objet de fouilles au tout début du 20ᵉ siècle par Paul du Châtellier, dont l'attention s'est portée notamment sur une dalle gravée, qui était devenue une des parois du tumulus sans que ce soit vraisemblablement sa destination première. Ce bloc de schiste, qui mesure un peu plus de 2 mètres de long, environ 1,5 mètre de large et 16 centimètres d'épaisseur et pèse une tonne et demie, a été extrait avec précaution du site. Un moment disparu, il a été étudié à plusieurs reprises et notamment au 21ᵉ siècle,
Le manoir de Kersalaün, propriété au 18ᵉ siècle des Euzenou de Kersalaün, famille de parlementaires bretons.
L'église Saint-Théleau et son calvaire : l'église, en forme de croix latine, elle a été construite au 16ᵉ siècle pour sa majeure partie, mais son clocher à galerie haut de 22 mètres date du 18ᵉ siècle (construit en 1770). Le tympan de la chapelle de l'aile sud porte les armes de la famille Philippe, seigneurs de Kersalaün au 16ᵉ siècle. Le calvaire, construit en 1569, dont le socle est formé de quatre marches circulaires placées sur un socle quadrangulaire aux pans coupés, ce qui est rare, possède deux groupes statuaires, un sur chaque face : d'un côté trois femmes dont la Vierge Marie soutiennent le corps de Jésus, l'autre côté représentant le Christ crucifié assisté de Marie et de saint Jean.
La chapelle Saint-Diboan : cette chapelle a été construite vers 1720 dans le village de Gouellet et restaurée vers 1850. Elle possède à trois endroits des écussons de la famille Euzenou de Kersalaün, qui y avaient droit de prééminence, ainsi que deux statues de saint Diboan qui datent l'une du 15ᵉ siècle, l'autre du 16ᵉ siècle (ce saint était réputé guérir les abcès aux jambes). Une coutume connue sous le nom « les chemises de saint Diboan » vouait que le jour du pardon qui avait lieu le premier dimanche de septembre, le sacristain montait sur le calvaire et vendait aux enchères une chemise de chaque défunt de l'année, le produit de la vente allant dans le tronc de la chapelle ; les agonisants portant une de ces chemises étaient alors assurés d'une mort chrétienne et sans souffrances. L'abbé Mével a écrit en 1924 : « Dans notre Cornouaille, trois centres sont plus particulièrement remarquables pour la dévotion dont saint Diboan est l'objet : Tréméven (...), Leuhan (...) et Plévin, paroisse appartenant aujourd'hui au diocèse de Saint-Brieuc. (...) Le pardon de saint Abibon se fait à Leuhan le troisième dimanche d'août. (...) Saint Abibon est invoqué pour les malades, mais on y vient aussi beaucoup pour les enfants ».
La statue de pierre de saint Diboan avait une tête amovible (scellée depuis), autrefois empruntée par les familles dont un membre agonisant à la maison.
La chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, dite aussi Notre-Dame-de-Bon-Secours ou Notre-Dame-du-Mur, fut reconstruite dans la seconde moitié du 19ᵉ siècle,
La chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, achevée en 1888. Elle trouve son origine, à l'initiative de l'abbé Cabioch, dans l'édification d'une statue de Notre-Dame de Lourdes lors d'une mission en 1870 ; l'affluence des fidèles étant grande, cela suscita la construction de la chapelle, de style néogothique. Une grotte copiée de celle de Lourdes est aménagée dans le chœur. A l'etranger, elle peut prêter à confusion avec le sanctuaire de Lourdes.
Sept croix et calvaires sont recensés sur la commune de Leuhan : outre le calvaire près de l'église Saint-Théleau déjà cité, les plus remarquables sont ceux de Saint-Jean (qui date du 16ᵉ siècle), de Saint-Diboan (qui date du 17ᵉ siècle), les autres étant ceux de Kerguérez, de Pennavern, du cimetière et celui situé à proximité de la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes,