Lézignan-Corbières (Lesinhan de las Corbièras
en occitan) est une commune française située dans le nord-est du département de l'Aude, en Occitanie.
Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du massif des Corbières, un chaos calcaire formant la transition entre le Massif...
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Lézignan-Corbières (Lesinhan de las Corbièras
en occitan) est une commune française située dans le nord-est du département de l'Aude, en Occitanie.
Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du massif des Corbières, un chaos calcaire formant la transition entre le Massif central et les Pyrénées. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par l'Aude, l'Orbieu, le ruisseau de la Jourre Vieille Haute, le ruisseau de Lirou, le ruisseau Paillous et par divers autres petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (la « vallée de l'Orbieu ») et quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Lézignan-Corbières est une commune urbaine qui compte 11 112 habitants en 2020, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1975. Elle appartient à l'unité urbaine de Lézignan-Corbières et fait partie de l'aire d'attraction de Narbonne. Ses habitants sont appelés les Lézignannais ou Lézignannaises.
Elle est la quatrième commune la plus peuplée du département de l'Aude.
Le patrimoine architectural de la commune comprend un immeuble protégé au titre des monuments historiques : l'église Saint-Félix, inscrite en 1951.
Histoire
Haut Moyen Âge
Les première traces d'habitation des alentours de Lézignan sont localisées à l'actuelle plaine de Gaujac. En effet, une villa gallo-romaine s'élevait sur le site de Hosuerbas et jouait le rôle de relais routier sur la voie d'Aquitaine au passage de la Jourre. L'emplacement de ce relai est attesté par diverses sources dont la table de Peutinger. Il y a une controverse sur le nom de cette villa qui pourrait être la villa Licinianus.
Moyen Âge
Diplôme de 807
Le premier document officiel mentionnant Lisinianus est un acte de donation (diplôme) de Charlemagne au monastère de Lagrasse datée de 807. Ce document est généralement considéré comme un faux établit au 13ᵉ siècle pour appuyer les revendications du monastère sur Lézignan mais sans certitude absolue.
Diplôme de 847
La première mention certaine de la propriété de Lézignan (Liciniano) vient d'un autre acte officiel. Cette donation (aprision) de Charles le Chauve date de 847 et est destinée à un nommé Alfonse et à ses neveux Gomesinde et Duran, des Wisigoths qui occupaient déjà les lieux et les avaient mis en valeur. Ceux-ci choisirent pour édifier leur maison et une église dédiée à saint Félix un dos de terrain alors cerné par deux ruisseaux : le rec de Bénéja au sud et le rec de la Fumade au nord. Leur cours est alors légèrement différent de celui que nous connaissons aujourd'hui.
Le choix de Saint-Félix pour l'église se réfère probablement à Félix de Gérone, saint de catalogne dont le culte est répandu dans la région (Narbonne, Sigean).
Diplôme de 899
Une seconde mention de Lézignan est faite à l'occasion d'un autre acte officiel daté de 899, attribuant à titre féodal le quart de la villa Liciniano avec ses églises Saint-Nazaire et Saint-Félix à un nommé Étienne. Celui-ci semble être un personnage important à l'époque car il est également cité dans d'autres document antérieurs de donation. Les possesseurs des trois autres quarts restent inconnus.
L'église Saint-Nazaire est située à la place de l'actuelle école primaire Frédéric Mistral et donc hors les murs de la ville de l'époque. Selon le vicaire général de l'archevêque de Narbonne, elle est en 1404 accolée à un cimetière et fait donc office de chapelle cimetiérale.
Par ailleurs, ce document de 899 ne porte aucune mention de château, ce qui est surprenant au tout début de cette période féodale.
Durant la même période, d'autres sites du lézignanais sont occupés et s'organisent :
Sérame, Montrabech, Caumont voient leur sites fixés à leur emplacement actuel et bâtissent des églises.
Saint-Jaume et Cazihlac (actuel Saint-Estève) sont occupés à la fin du 10ᵉ siècle par des ordres religieux.
Béraigne qui sera renommé en Gaujac au 16ᵉ siècle voit s'édifier une chapelle ou une église.
Dans la période de 899 jusqu'en 1118 et en l'absence de toute trace écrite, il est impossible de savoir quels sont les propriétaires de la seigneurie de Lézignan (hormis Étienne pour un quart en 899).
Écrits du 12ᵉ siècle
En 1118 une bulle pontificale du pape Gélase II énumère les possessions du monastère de Lagrasse parmi lesquelles on trouve les deux églises et le château de Lézignan. On peut donc conclure que c'est le monastère qui est le seigneur à cette date.
Un accord conclu en 1171 entre la vicomtesse Ermengarde de Narbonne et Roger II Trencavel, vicomte de Carcassonne fut signé au castrum Liziniani.
Ces deux textes de 1118 et 1171 montrent donc qu'à ces dates, existent à Lézignan l'église Saint-Félix, l'église Saint-Nazaire et un château.
Le château de cette époque était adossé au fossé ceinturant le bourg, correspondant probablement au rec de la Fumade dans la partie nord.
La cour du château était située sur l'actuelle place Henry Dunant et les bâtiments du château s'ordonnaient autour de cette cour intérieure. Les détails architecturaux du château nous sont inconnus car il n'en reste aujourd'hui presque aucune trace. La toponymie atteste cependant de sa présence par une Rue du Château et une Impasse du Château aux abords immédiat de l'emplacement présumé. C'est d'ailleurs sur ces rues qu'une portion des murs a été dégagée lors des travaux d'aménagement de la place Cabrié.
Par ailleurs, la présence de plusieurs tours de surveillance et de défense nous est connue, sans pouvoir en mesurer l'importance.
Du 13ᵉ au 14ᵉ siècle
En 1209, dès le début de la croisade contre les Albigeois, le siège de Béziers, la prise éclair de la ville et le massacre qui s'ensuivent convainquent les seigneurs locaux de signer les accords de Capestang, livrant les villes du Narbonnais aux croisés. Ceux-ci occupent donc le château de Lézignan, alors toujours possession de l'abbaye de Lagrasse et ceux des alentours sans rencontrer d'opposition.
Simon IV de Montfort puis à sa mort en 1218 son fils Amaury VI de Montfort occupent tour à tour le château entre 1209 et 1224. Amaury de Montfort, et son oncle Guy de Montfort incapables de se maintenir dans une région qui leur est très hostile, remettent solennellement au roi leurs seigneuries albigeoises.
En 1226, le roi Louis VIII venu dans le comté de Toulouse donne en fief La seigneurie de Castres et le château de Lézignan à Guy de Montfort puis à sa mort en 1228 à son fils Philippe Ier de Montfort-Castres. Cela signifie que Guy de Montfort est le premier châtelain de Lézignan. Mais également que désormais, ces terres relèvent du roi et non plus de l'abbaye de Lagrasse.
L'abbaye de Lagrasse qui s'estime lésée, obtient du pape Grégoire IX une bulle confirmant ses possessions. Elle fait valoir ses droits en 1234 lors d'un arbitrage qui se conclut en sa faveur. Philippe de Montfort conserve néanmoins le château sous la suzeraineté de l'abbaye moyennant un droit d'albergue.
Le roi Louis IX souhaite cependant prendre la suzeraineté des seigneuries ecclésiastiques dont celle de Lézignan moyennant une indemnité annuelle payée par le trésor royal. Cette transaction, acceptée par l'abbaye de Lagrasse et conclue en 1258 rattache définitivement Lézignan au domaine royal. La châtellenie de Lézignan est alors constituée et comprend : Lézignan, Saint-Jaume, Saint-Estève, Sérame, Caumont, Tourouzelle, Castelnau et Conilhac.
Pendant toute la période suivante, les seigneurs de Lézignan (également seigneurs de Castres), n'y résideront jamais, étant représenté sur place initialement par un sénéchal et un bailli et ensuite par un châtelain et un lieutenant de châtelain.
La dernière représentante de la famille des Montfort, Eléonore de Montfort épouse Jean V de Vendôme. À son décès en 1340, les Vendôme deviennent les seigneurs de la châtellenie de Lézignan.
Au cours de la guerre de Cent Ans, en 1355, la randonnée éclair du Prince Noir depuis l'aquitaine jusqu'à Capestang déclenche l'obligation de fortification de tous les bourgs. C'est de cette époque que date la construction des remparts de Lézignan dont on connait peu de vestiges. Ils sont alors percés de deux portes, l'une au nord, la porte de Saint-Félix à cause de sa proximité avec l'église et l'autre au sud nommée porte du Mazel débouchant sur le marché.
En 1356, la seigneurie de Castres est érigée en comté et la châtellenie de Lézignan devient une baronnie.
La dernière représentante de la famille des Vendôme, Catherine de Vendôme, comtesse de Castres, épouse en 1364 Jean Ier de Bourbon-La Marche.
15ᵉ siècle
Au décès de sa mère, la comtesse de Castres en 1412, Jacques II de Bourbon devient comte de Castres et baron de Lézignan.
Jacques II de Bourbon lance la fondation des monastères Clarisses à Castres et Lézignan. Le monastère de Lézignan est bâti à l'ouest de l'église actuelle, dans son axe et est consacré en 1432. L'église du monastère (Sainte-Anne) est d'ailleurs toujours visible mais à usage d'habitation. Son chœur se situe en face de la partie ouest du porche de l'église Saint-Félix.
Quant à celle-ci, elle est à cette même époque en pleine construction, dans le style gothique méridional qu'on peut encore lui voir aujourd'hui. La nouvelle église conserve des éléments d'architecture des deux précédentes (carolingienne et romane) encore visibles sur le mur ouest.
La fille unique de Jacques II de Bourbon Éléonore de Bourbon, comtesse de Castres et baronne de Lézignan épouse Bernard VIII d'Armagnac. Bonne d'Armagnac, issue de leur union, entre au couvent des clarisses de Lézignan fondée par son grand-père, en mars-avril 1454 à l'âge de 20 ans. La légende de la "Sainte" Bonne d'Armagnac commence à son décès trois ans plus tard, en pleine jeunesse. Les donations liés à cette sainteté décernée par le peuple seront en partie à l'origine de la prospérité du monastère.
Dix moniales parties de Lézignan s'installent en 1461 à Gandie (Espagne) et fondent une dizaine de filiales, assurant un rayonnement spirituel au monastère de Lézignan.
Le fils de la comtesse de Castres et baronne de Lézignan, Jacques d'Armagnac prend ses titres à sa suite. Mais il complote contre le roi Louis XI qui le fait exécuter en 1477 après lui avoir confisqué ses terres et ses titres qui reviennent à la couronne.
Des Lettres royales attribuent le comté de Castres et la baronnie de Lézignan à Boffille de Juge pour ses services à la couronne dès 1476. De graves dissensions familiales amènent Boffille de Juge à faire donation du comté de Castres et de la baronnie de Lézignan à son beau-frère Alain d'Albret en 1494.
La Renaissance
Alain D'Albret conserve le comté de Castres et la baronnie de Lézignan au décès de Boffille de Juge en 1502. Louis XII et François premier acceptent son hommage-lige respectivement en juillet 1498 et janvier 1515.
Au décès d'Alain d'Albret en 1519, la succession est revendiquée par plusieurs parties dont le monastère de Lagrasse. L'arrêt de 1519 du parlement de Paris intègre définitivement le comté de Castres et la baronnie de Lézignan au domaine royal.
En reconnaissance de services rendus, la marquise de Saluces et son fils François de Saluces reçoivent donation à vie du comté de Castres et de la baronnie de Lézignan. En 1536, le marquis de Saluces, tombé en disgrâce pour trahison, voit tous ses biens confisqués et le comté de Castres et la baronnie de Lézignan sont réintégrés dans le domaine royal.
En 1540, Jacques de Verzeilhes est seigneur engagiste de Lézignan. Lui ou ses descendants le sont toujours en 1576, sous l'appellation de M. d'Argens lors des guerres de religion.
Lézignan est attaquée en 1576 par les troupes du parti huguenot menées par le capitaine Mazamet qui s'empare par surprise du château. M d'Argens avec les défenseurs de Lézignan est repoussé jusque dans l'église. La troupe huguenote prend ensuite d'assaut le monastère des Clarisses, catholiques, en passant par les toits dès matines. Les religieuses sont rançonnées avant de pouvoir fuir vers Narbonne, puis le monastère est pillé par la troupe. À leur retour, la ville est dévastée et a perdu une partie de la population.
De 1577 à 1594, Lézignan est une place forte défendant les abords de Narbonne et les troupes catholiques y stationneront à plusieurs reprises avec des capitaines ralliés au duc de Joyeuse, catholique intransigeant. Un poste de guet (escouto) est installé au nord de Lézignan sur la D 611 pour surveiller les gués sur l'Aude (chemins en provenance de Sérame et Montrabech). Ce qui s'avèrera utile pour fournir des renseignements sur les mouvements de troupes ennemies et donnera au lieu son nom (escouto can plaou).
Pendant toute cette période, l'insécurité règne et des guérillas entrecoupées de trêves permettront plutôt mal que bien aux paysans de rentrer les récoltes. En 1591, les belligérants ne trouvent d'ailleurs plus de blé pour l'alimentation de leurs troupes.
En 1596, la paix est de retour et Lézignan peut enfin reprendre son développement.
Du 17ᵉ au 18ᵉ siècle
En juin 1639, la baronnie de Lézignan est engagée à Justinian Dupriandy. Il semble n'être qu'un homme de paille pour le compte d'Henri de Saint-Aunès, alors en disgrâce auprès du roi, ce qui lui interdit de devenir lui-même baron engagiste de Lézignan. C'est en 1648, revenu en grâce qu'il devient enfin seigneur engagiste jusqu'en 1666.
À la fin du 17ᵉ siècle, le monastère des Clarisses a acquis une puissance financière foncière et mobilière indéniable. Il peut se permettre de prêter de l'argent aux particuliers, aux villes et communautés du diocèse. A tel point qu'on nomme la ville Lézignan-les-Religieuses en raison de cette puissance financière.
En 1729, le maréchal de Belle-Isle devient baron de Lézignan par échange de seigneuries avec la couronne et le reste jusqu'en 1761.
Entre 1791 et 1792, la loi de la Constitution civile du clergé et ses décrets sèment la zizanie dans la monastère des Clarisses puis amènent à la fermeture légale du couvent.
19ᵉ siècle
Le déclassement des remparts en 1817 par ordonnance royale permet aux particuliers de construire sur le fossé et de mettre à bas les murailles.
20ᵉ au 21ᵉ siècle
Lézignan fut aussi concernée par la révolte des vignerons du Languedoc en 1907
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Félix
L'église Saint-Félix de Lézignan-Corbières est un édifice de style gothique méridional.
L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1951.
L'église primitive carolingienne est fondée à la même période que la ville de Lézignan vers le 9ᵉ siècle, remplacée par un édifice roman vers le 12ᵉ siècle puis par l'église gothique actuelle édifiée entre les 13ᵉ et 15ᵉ siècle. Le chœur, les chapelles, le clocher-donjon et le porche sont édifiés en plusieurs périodes distinctes et on peut d'ailleurs voir les différents types d'appareil (nature et taille des pierres) sur les façades.
De nombreuses modifications sont réalisées notamment à l'intérieur au 19ᵉ siècle : installation d'une tribune, établissement de voûtes en briques sur la nef, mise en place de boiseries dans le chœur, surélévation du dallage primitif avec le dallage existant.
Le chœur est de nouveau modifié au 20ᵉ siècle avec le retrait des boiseries et la rénovation des vitraux.
La dernière rénovation de l'édifice au début du 21ᵉ siècle a permis de mettre en valeur le mur intérieur ouest décoré de l'église primitive carolingienne.
Cave coopérative Le chai des Vignerons
Faisant suite à la révolte des vignerons de 1907, le Chai des Vignerons est la première cave coopérative fondée dans l'Aude le 11 avril 1909 sous l'impulsion du maire de Lézignan Léon Castel qui en assure la présidence de sa création à 1955. Elle a été construite par l'architecte Jules-Pierre Reverdy au lieu-dit Rec d'En Courvel, non loin de la gare ferroviaire. C'est l'un des rares édifices labellisé patrimoine du 20ᵉ siècle de l'Aude depuis 2013.
Toujours en activité, on y trouve aussi une présentation du travail de la vigne. Des dégustations sont organisées dans le grand chai central, au milieu d'immenses foudres de chêne.
À la fin des années 1970, la cave vinifie en moyenne 45 319 hectolitres sur une surface de 719 hectares avec 423 adhérents. Les crises viticoles amènent à la création de l'AOC Corbières en 1984, à des arrachages massifs et à une progression qualitative nette tant sur la production du raisin que sur l'élaboration et l'élevage de vin.
En 2003, la cave met l'accent sur la vente directe au caveau de dégustation qui permet d'écouler un tiers des volumes (en 2015) et depuis 2009, la cave travaille également à l'exportation.
En 2015, le Chai des vignerons a produit de 23 à 25 000 hectolitres sur une surface d'environ 430 hectares avec environ 140 adhérents.
Stade du Moulin
Le stade du Moulin est un stade municipal de la ville de Lézignan-Corbières. Il accueille le club de rugby à XIII du FC Lézignan comme club résident depuis 1919.
Collège Joseph-Anglade
Les premiers bâtiments du collège Joseph-Anglade ont été construits en 1936. Il s'agissait à cette époque d'une école primaire supérieure puis d'un lycée technique pour filles dont les dotations étaient réalisées par la commune.
En 1957, l'État le prend à sa charge moyennant une contribution financière de la commune et il devient le lycée mixte Joseph-Anglade.
Un gymnase lui est ajouté en 1966 et conserve son statut de lycée avec internat jusqu'en 1969.
De 1969 à 1971, les classes du niveau lycée sont supprimées et l'établissement devient un collège.
En 1985, il est agrandi côté ouest par lequel se fait désormais l'entrée.
Mais l'établissement a aussi été utilisé à d'autres fins que l'enseignement dans des circonstances exceptionnelles.
En août 1937, le Grand Quartier Général de la Deuxième division aérienne s'installe dans ce qui est alors l'École Supérieure des jeunes filles à l'occasion de manœuvres aériennes nationales. L'aérodrome de Lézignan-Corbières sert à cette occasion de base d'opérations pour la première fois.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il est occupé par l'armée allemande.
Le 20 août 1944, les hommes de l'Armée Secrète et des maquis investissent l'aérodrome de Lézignan-Corbières et font prisonnière une partie de la garnison allemande qui s'était éparpillée dans les villages alentour. Les prisonniers sont alors conduits à l'École Supérieure des jeunes filles qui était devenue le Poste de Commandement des résistants du secteur.
Les bains-douche
En 1912, les salles de bains étant inexistantes dans la plupart des logements, la municipalité décide d'étudier l'édification d'un établissements de bains-douches sur la commune. La Société des bains et lavoirs municipaux est chargée de l'étude et de présenter un devis. Le conseil municipal valide le devis et vote la construction de l'établissement le 31 mars 1913. Après approbation des services de l'État, les travaux débutent en 1914. L'emplacement initialement choisi (côté du jardin public Victor-Hugo) est modifié pour l'emplacement actuel (au croisement de l'avenue Barbès et de la rue Marat) en raison d'une nappe phréatique affleurante.
Les travaux se poursuivent de 1914 à 1916 où la Société des bains et lavoirs est déclarée en liquidation judiciaire. C'est en 1923 que les travaux reprennent sur la base d'un projet des architectes départementaux. L'entreprise Geynes gagne la soumission et termine les travaux.
L'établissement ouvre en 1923, il est alors le second du département et comporte 24 cabines de douches, 12 pour les hommes (côté gauche) et 12 pour les femmes (côté droit). En 1926, 8 cabines de douches sont modifiées en 4 cabines avec baignoire. À cette période, l'ensemble de la population fréquente l'établissement qui est très apprécié.
Au début des années 1960, les installations sanitaires sont de plus en plus courantes dans les logements et la fréquentation de l'établissement chute. La moitié des cabines est démolie et reconvertie en salle de classe. En 1966, les bains-douches quittent le bâtiment pour s'installer à proximité, puis ferment définitivement en 1980.
Par la suite le bâtiment des bains-douche est reconverti en bibliothèque et prend le nom de l'érudit local Joseph Euzet. En 2016, la bibliothèque municipale intègre de nouveaux locaux à proximité dans le cadre du projet de médiathèque intercommunale MilCom.
Depuis septembre 2018, c'est le conservatoire de musique intercommunal qui occupe les lieux.
Musée de la vigne et du vin
Le musée de la vigne et du vin aujourd'hui fermé, a été ouvert dans le milieu des années 1970 et installé dans les bâtiments d'une ancienne exploitation viticole du 19ᵉ siècle située près de la gare ferroviaire. Il présentait des mises en scènes de la vie quotidienne et les outils usuels viticoles utilisés au fil des saisons.
Le jardin public
Le jardin public Victor-Hugo, situé au centre de la ville, est le poumon vert de la ville. Il est accolé à la Maison des jeunes et de la culture (MJC), et au gymnase Léo-Lagrange.
Il comprend quelques œuvres bien connues des Lézignannais comme La surprise dite La Capounado, dont la nouvelle interprétation a été installée en 2013 et le Monument à Joseph Anglade installé en 1933.
Les deux autres sculptures sont la Nymphe à la source d'Henri-Louis Levasseur, installée en 1906 et une sculpture de coq symbolisant la France, installée en 2018.
Sculpture La Surprise
La sculpture La Surprise dite La Capounado était un groupe sculpté en bronze, commandé en 1909 par l'État, réalisée par le sculpteur Paul Ducuing et livrée en 1911 à la municipalité de Lézignan. La capounado, qui désigne le fait d'écraser du raisin sur le visage de quelqu'un, devient l'un des symboles de la ville.
Initialement placée dans le jardin public Victor-Hugo du côté du square Marcelin-Albert, elle y est remplacée en 1933 par le monument à Joseph Anglade et déplacée du côté de l'avenue Joffre. Elle y reste jusqu'en décembre 1943 où elle est réquisitionnée et fondue.
La municipalité de Lézignan commande en 2012 une nouvelle œuvre sur le même thème et toujours en bronze à Arthur Saura, sculpteur originaire de la commune, et qui est inaugurée début novembre 2013, 70 ans après la disparition de La Capounado originale.
Monument à Joseph Anglade
Le monument à Joseph Anglade est constitué d'un buste en bronze et de bas-reliefs sculptés sur le socle en pierre par le sculpteur d'origine lézignannaise Joachim Costa.
Il est commandé en 1932, payé par souscription et inauguré en 1933 dans le jardin public Victor-Hugo à l'emplacement de La Capounado à côté du square Marcelin-Albert. Il constitue un hommage à Joseph Anglade, défenseur de la langue occitane, né à Lézignan en 1868 et disparu en 1930.
Le bas relief du socle, intitulé Les Troubadours, représente les troubadours devant la cité de Carcassonne, sur la face principale du socle et sur la face arrière du socle se trouve une scène représentant la bataille de Muret.
Équipements culturels
Lézignan dispose de nombreux équipements culturels :
la MilCom - Médiathèques Intercommunales en Corbières-Minervois, située en centre-ville ;
le conservatoire de musique intercommunal, également situé en centre-ville à côté de la Maison Gibert ;
la Maison Gibert, ancienne propriété viticole du 19ᵉ siècle, qui présente tout au long de l'année des expositions artistiques et des rencontres culturelles ;
le cinéma Le Palace ;
la maison des jeunes et de la culture.
Équipements sportifs
Le stade du Moulin, stade historique du club local de rugby à XIII, le FCL,
Le stade multisports de La Rouminguière (handball, rugby, skate, athlétisme),
Le stade multisport de Gaujac (football, rugby, tennis),
La piscine municipale d'été avec deux bassins,
Les terrains de tennis du Tennis Club Lézignan (TCL) situés en face de la piscine,
Les boulodromes couverts du Moulin et de Gaujac.
Personnalités liées à la commune
Alexandre Labadié (1814 - 1892), homme politique français
Osmin Labadié (1829 - 1882), homme politique français
Joseph Anglade (1868 - 1930), philologue romaniste français, spécialisé dans l'étude de la lyrique des troubadours, professeur de littérature méridionale
Léon Castel (1871 - 1955), homme politique français
Joachim Costa (1888 - 1971), sculpteur
Joseph Euzet (1894 - 1987), né à Sète, érudit, historien, directeur de Cours complémentaire
Jules Fil (1899-1968), député, sénateur, maire de Carcassonne. Il repose au cimetière nord.
Louis Castel (1902 - 1942), natif de la commune, résistant, déporté pour raisons politiques à Auschwitz où il décède
Charles Bigot (1906 - 1979), joueur français de rugby à XV
Louis Euzet (en) (1923 - 2013), natif de la commune et fils de Joseph Euzet, docteur ès Sciences, professeur émérite de biologie
René Depestre (né en 1926), poète et romancier d'origine haïtienne, prix Renaudot 1988
Arthur Saura, natif de la commune, sculpteur
Régis Franc (né en 1948), auteur de bande dessinée, cinéaste et écrivain français
Germinal Peiro (né en 1953), homme politique français
Pierre Lacans (1957 - 1985), joueur français de rugby à XIII puis à XV
Sébastien Deleigne (né en 1967), pentathlonien français
Christian Labit (né en 1971), joueur français de rugby à XIII puis à XV
Héraldique
Les armoiries originales de Lézignan, attribuées en 1696 en raison du rattachement de la ville au domaine royal, sont visibles dans le vitrail central de l'église Saint-Félix (détail du vitrail ci-dessous à droite).
Blason
D'azur au chevron d'argent accompagné de trois oiseaux d'or dans leur nid de sable, les deux en chef affrontés, au chef cousu de gueules chargé d'un croissant d'argent accosté de deux étoiles d'or.
Ornements extérieurs
Palmettes, pampres, couronne
Détails
La municipalité du début du 20ᵉ siècle trouve les armoiries de la ville trop royalistes et adopte celles trouvées à Sérame et correspondant au blason d'Antoine de Niquet, seigneur du lieu. Sans aucune raison, on l'encadre d'ornements extérieurs qui n'ont aucune signification pour la ville.
Les armoiries actuelles n'ont donc aucun lien avec l'histoire de Lézignan.
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Alias
D'azur aux trois fleurs de lys d'or, dit "France moderne".
Armoiries originales de Lézignan