Liglet est une commune du Centre-Ouest de la France, située dans le département de la Vienne en région Nouvelle-Aquitaine.
Histoire
Une pendeloque trouvée sur le territoire de la commune laisse supposer une occupation très précoce du site de Liglet. Une sculpture gauloise dite "au maillet", les traces d'une villa gallo-romaine, le recensement de 40 ferriers et un puits celtique attestent l'existence d'une communauté déjà active à l'époque antique.
Le bourg de Liglet, dénommé Lilec en 1093, se forme autour de son église placée sous le vocable et le patronage de saint Hilaire et de sainte Marguerite.
Au 11ᵉ siècle, le bourg se forme autour de son église. Une maison forte située à proximité de l'église, rappelle que la localité est située aux confins du Poitou anglais et du Berry français pendant la guerre de Cent Ans. Elle appartenait aux seigneurs de Bélâbre et permettait, grâce à son système défensif, de protéger la population qui se réfugiait juste à côté, dans l'église. Le long de la Benaize s'échelonnent des châteaux et des demeures privées, anciens fiefs défensifs de cette région frontalière, tels Courtevrault, Peucot et, à Liglet même, le fief de la Tour et celui du Corcheron. Les prieurés se fortifient, aussi, comme celui de Fontmoron.
Au cours des siècles, le sous-sol a été à l'origine des activités humaines dont il reste des traces: marnières, tuileries, fours à chaux et surtout extraction du fer.
La gare de Liglet est ouverte le 12 août 1888. par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO) (elle est fermée aux voyageurs en 1933)
En 1919, pour célébrer la victoire de la République et du droit des peuples lors de la Première Guerre mondiale, un arbre de la Victoire est planté. En 1946, pour fêter la Libération et le retour de la République, un arbre de la liberté est planté (un acacia). Enfin, l'arbre de 1919 est remplacé en 1968.
Toponymie
Le nom du village proviendrait de l'anthroponyme gallo-romain Lilacus ou Lillus avec le suffixe latin de propriété -acum devenu -ec puis -et et signifiant domaine de.
Géographie
Les habitants de Liglet se nomment les Liglétiens et les Liglétiennes.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
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L'église Saint-Hilaire et Sainte-Marguerite date des 11ᵉ, 13ᵉ, 15ᵉ et 19ᵉ siècles. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel. Elle est construite en moellon enduit. Le chevet est plat. Sa nef remonte au 11ᵉ siècle. Le clocher-porche est orné de corniches à modillons et est plus tardif. Une chapelle seigneuriale a été construite en 1223 par G. Bourde, seigneur de Courtevrault, à son retour de croisades. Le bénitier, l'un des plus anciens du département de la Vienne, date du 11ᵉ siècle. Son décor sculpté comporte une croix, des losanges et des damiers. Le tabernacle en bois date du 18ᵉ siècle. La porte du tabernacle est ornée d'un triangle équilatéral d'où partent des rayons lumineux. Ce signe est le premier symbole trinitaire connu, mais il est surtout représenté aux 17ᵉ et 18ᵉ siècles. Le chevet plat de l'église est percé d'une seule baie. Le vitrail est consacré aux deux saints patrons de l'église. Il date de 1879 et est dû au maître verrier P.E. Guérithault.
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Le prieuré Sainte-Marguerite de Marcilly. Il date du 11ᵉ siècle. Il dépendait de l'abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe . La chapelle est romane mais son chœur, en ruine, est de style gothique.
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La fosse à boire de 2 mètre de diamètre date du 19ᵉ siècle. La commune a un sol très calcaire qui ne garde pas l'eau. Chaque lieu d'habitation est donc équipé d'un puits ou de fosse à boire. La fosse à boire est creusée en entonnoir et entourée d'un petit muret de pierres sèches. Le fond est recouvert d'argile blanche permettant de retenir l'eau de ruissellement. Des marches en pierre permettent de puiser l'eau plus facilement. Cette eau, après avoir été bouillie, servait à la consommation courante et même pour confectionner les biberons.
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Les 40 ferriers : les ferriers sont des sites où l'homme de l'Antiquité pratiquait la réduction du minerai de fer dans un bas fourneau et dont, il ne subsiste aujourd'hui que des résidus formant de vastes traces rouges et noirs. Ce sont ces plaques qui sont visibles dans les champs par photos aériennes. La découverte d'un mobilier résiduel (tégulac, tessons, céramique, morceaux de paroi ou sol de four) ainsi que l'étude des résidus: laitiers et scories ont permis la datation de ces implantations humaines soit l'époque gallo-romaine.
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Le prieuré Saint-Antoine de Fontmoron date du 12ᵉ siècle. Il a été fondé par Pierre de l'Étoile, fondateur de l'abbaye de Fontgombaud. Le prieuré a été construit près d'une source : Font-de-Moron qui est située en contrebas du logis et qui a donné son nom au prieuré. Les moines, aidés de laïcs, défrichèrent la brande et exploitèrent les terres. Afin de les drainer et de les assainir, ils aménagèrent des étangs et développèrent la pisciculture. Ils installèrent des moulins sur l'un des étangs. Le logis du prieur a été fortifié par la construction de deux tours au 15ᵉ siècle pour protéger le prieuré de l'attaque des Routiers. Le prieuré, lors de la Révolution, fut vendu comme bien national. Entre 1850 et 1890, il appartient à Émile Colin, gentilhomme cultivé, voltairien, qui y accueillit George Sand. La chapelle du prieuré est dédiée à saint Antoine du Désert.
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La maison forte de la Tour. Elle fut construite en 1434. Elle appartient aux seigneurs de Bélâbre. Elle complète la fortification de l'église. En effet, lors des attaques, la population villageoise se réfugiait dans l'église et les soldats dans la maison forte située 2 mètre avant. Une porte, dont il reste la trace, permet de faire communiquer les deux édifices. La maison forte a des murs épais et des angles arrondis qui lui permettent de mieux résister aux projectiles. La salle basse est dotée de trois archères canonnières. La partie supérieure, une ouverture rectangulaire, permettait la visée, la bouche du canon crachant à partir de l'ouverture inférieure sur les attaquants.
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Le pierris en langue d'oc ou le pierrat en langue d'oil est un gué permettant la traversée de la Bénaize. Il est constitué de 23 grosses pierres rondes et ovales. Ce type de gué qui est aménagé pour les piétons uniquement, est fréquent dans la région et datent du Moyen Âge. On en trouve à Brigueil-le-Chantre ou au Thollet. Ces gués étaient souvent protégés par une place forte ou par un prieuré. Les contrebandiers, et plus particulièrement les faux sauniers, les utilisaient, sous l'Ancien Régime, pour aller du Poitou en Champagne berrichonne.
Patrimoine naturel
- La commune abrite deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) qui couvrent 1 % de son territoire : la vallée du Corchon et la vallée du Salleron.
- Un espace naturel de la commune bénéficie de protections issues d'engagements internationaux relevant de la directive habitats-faune-flore. Cet espace représente 1 % de la surface communale et il s'agit de vallée du Corchon.
- Selon l'Inventaire des arbres remarquables de Poitou-Charentes, il y a un arbre remarquable sur la commune qui est un Robinier à fleurs roses situé sur la place du village.
La vallée du Corchon
La vallée du Corchon est un site classé zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) . Il comprend l'ensemble du réseau hydrographique du Corchon qui est un petit affluent de la Benaize. Il s'agit d'une petite rivière de région bocagère, aux eaux d'excellente qualité, à fond de sédiments fins (sables et limons), alimentée par de nombreux petits ruisseaux qui prennent leur source au sein des prairies et des landes couvrant les coteaux riverains.
L'intérêt biologique du site qui justifie son classement et sa protection réside dans la présence importante de la Lamproie de Planer qui est un poisson menacé de disparition dans toute l'Europe. La Lamproie de Planer exige des eaux de très bonne qualité et des sédiments à granulométrie moyenne à grossière pour vivre et se reproduire. De nos jours, les principales menaces sur cet environnement fragile sont : un ralentissement anormal du courant qui modifierait le tri mécanique des sédiments, ou une pollution chimique (toxiques, métaux lourds) ou organique (eutrophisation par surcharge des eaux en nutriments provoquant une pullulation d'algues et une réduction de l'oxygène dissous). La création d'étangs destinés à la pêche le long du cours du Corchon constitue un risque important du aux vidanges des étangs qui pourraient transférer des maladies aux lamproies, qui réchaufferait l'eau de la rivière et qui pourrait introduire des espèces piscicoles exotiques. De même, la transformation des prairies naturelles du bassin versant en cultures céréalières intensives pourrait avoir d'importantes répercussions sur la balance trophique et sédimentaire des eaux (apport d'engrais et de produits phytosanitaires), voire, en cas d'irrigation, sur les débits en période d'étiage.
La vallée du Salleron
La vallée du Salleron est un site classé zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). Le site intègre une grande partie du cours de la rivière qui est un affluent de l'Anglin ainsi que ses affluents. Le Salleron est une petite rivière d'eaux vives avec une forte dénivellation depuis ses sources jusqu'à la confluence avec l'Anglin. Ses eaux sont de bonne qualité et bien oxygénées. Son lit est riche en sédiments grossiers (sables et graviers). Son bassin versant est à dominante forestière et bocagère et il est encore peu touché par l'intensification agricole.
Comme pour la vallée du Corchon, l'intérêt biologique du site qui justifie son classement et sa protection, réside dans la présence importante de la Lamproie de Planer qui est un poisson menacé de disparition dans toute l'Europe. Les menaces qui pèsent sur son environnement sont les mêmes que pour la vallée du Corchon.
La présence d'une petite population de Cistude d'Europe, une espèce de tortue, est un autre facteur important justifiant la protection du site. Cette tortue aquatique connaît en effet un déclin alarmant dans toute l'Europe de l'Ouest, victime de la disparition des zones humides ou de leur fragmentation, de la dégradation de la qualité des eaux et de l'introduction d'espèces exotiques telles que la tortue de Floride, les écrevisses américaines, ou les ragondins.
Spécialité culinaire
Liglet est réputée pour la gralette, que l'on mange de préférence au petit déjeuner. La tradition de ces tartines finement grillées déjà bien implantée a été perpétuée par la famille Pennetier et s'est ensuite étendue à plusieurs familles du village.
Personnalités liées à la commune
- Lorène Devienne, auteur-compositeur-interprète, née à Liglet en 1981.
- Bernard Violet, journaliste et écrivain, spécialisé dans les biographies est né à Liglet.
Héraldique
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Blason
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Parti de gueules à une crosse d'or posée en bande, une mitre du même brochant ; et d'argent à un dragon de sinople armé et enflammé de gueules ; le tout sommé d'un chef d'azur chargé d'une tour d'argent maçonnée de sable et accostée de deux roues de moulin d'or.
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Devise
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« Prudence, Force, Tempérance, Justice »
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Détails
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Les roues rappellent les nombreux moulins sur la Benaize et le Corcheron. La crosse et la mitre sont les attributs de saint Hilaire, le dragon sainte Marguerite.
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
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